Prenons au hasard un “humanus ralus” lambda. Mettons-le sur un vélo. Il est, à juste titre, tout joyeux et fier de contribuer à une meilleure mobilité et à la diminution de l’effet de serre.

Puis, très vite, il exige une “autoroute” à vélos séparée des autres usagés de la route. Il invective ces automobilistes de malheur, ces piétons dans le chemin, récrimine et ne comprend pas pourquoi tous les moyens financiers ne sont pas affectés aux pistes cyclables.

Plaçons-le ensuite derrière le volant d’une voiture. Haa! Liberté chérie! Celle de se transformer en chauffard, de klaxonner pour un oui ou un non, de se garer sur un trottoir ou une place pour personne handicapée. Il injurie ces idiots de cyclistes et autres piétons si lents et décidément toujours sur son chemin! Au passage, il en profite pour maudire  les pouvoirs publics qui décidément ne font rien, ou alors, prennent des décisions absurdes qui limitent sa “liberté”: celle d’aller chercher son pain à 300 mètres de chez lui en garant son automobile en double file…

Cet humanus ralus, qu’il soit piéton, cycliste, automobiliste, propriétaire ou locataire, salarié ou indépendant, jamais n’est content! C’est une sorte de monomaniaque à facettes multiples et fluctuantes.

Il a la chance incroyable de vivre dans un des très rares pays où il a le droit de penser, de s’exprimer, de s’associer et de s’instruire. Un pays où il ne meurt pas de faim… Sa vie n’est pas mise arbitrairement en danger à cause de ses convictions politiques, religieuses ou philosophiques. Il peut bénéficier de l’un des meilleurs système social du monde… Mais comme un enfant trop gâté, l’humanus ralus – comme son nom l’indique – râle et se plaint. Il éructe à tout va contre la démocratie qui fout le camp et ces politiciens pourris, à qui, soit dit en passant, il demandera un “piston” dès que l’occasion se présentera…

Évidemment, jamais l’humanus ralus ne propose de solutions! :” Ben oui quoi, il n’est pas payé pour ça!” Jamais non plus il ne se remet en question…” c’est pas moi, c’est les autres!”

Il professe sa foi en l’écologie et la démocratie. Exige une meilleure qualité de vie. Mais il râle de devoir trier ses poubelles, exige de pouvoir trouver une place de parking devant chez lui, ne prend jamais les transports en commun et critique les règles fixées par les pouvoirs publics. Ou alors, il les accepte,… mais uniquement si cela concerne les autres…

L’humanus ralus est en fait un “consommateur” de la vie. Il est malheureux et ne se rend pas compte qu’il tisse son malheur avec une rare obstination.

L’humanus ralus sommeille en fait en chacun d’entre nous. (Hé oui, chez moi aussi…) Alors, soyons aux aguets, restons vigilants, citoyens proactifs!

Parce que si nous avons le droit de “l’ouvrir” pour critiquer, nous avons aussi le droit de réfléchir et de “l’ouvrir” pour interpeller et proposer!

 

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