Aînés
16 NOVEMBRE 2020 - Réponse du Bourgmestre concernant la Question de M. WAUTERS concernant des dysfonctionnements au sein du Service d’aide aux seniors bruxellois
M. le Bourgmestre. – Sur les maisons de quartier et le service seniors, monsieur Wauters, je laisserai M. Zian parler des homes du CPAS, dont il vient de faire un tour et pourra vous informer sur leur situation. Un courrier avait été envoyé à plus de 20.000 seniors bruxellois à la fin d’avril 2020, les invitant à prendre contact par e-mail (à l’adresse info@lmdq.be – « lmdq » pour « les maisons de quartier ») ou téléphone (au N° gratuit 0800 35 5050) avec les maisons de quartier. Ils peuvent toujours y recourir pour commander un masque, qui est livré à domicile, pour contacter les assistants sociaux, demander des navettes pour faire leurs courses… bref, tous les services que l’on connaît. À ce jour, nous avons reçu – du moins pendant les 2 mois les plus actifs, d’avril à juin – 24.894 appels. 7.351 masques et filtres ont été distribués à domicile, et je pense que peu de Communes ont pu distribuer autant de masques de cette façon, directement livrés par une personne physique. 133 courses ont été effectuées pour les seniors qui ne peuvent pas se déplacer. Les contacts sont donc maintenus avec les assistants sociaux de nos maisons de quartier. Il y a eu un pic important en termes d’appels et de contacts entre la fin avril et la mi-mai, c’est vrai, mais nous restons attentifs pour l’instant, bien sûr, et ce numéro gratuit est toujours en service. Le personnel des maisons de quartier continue d’être mobilisé par rapport à cela. Une soixantaine de ces agents sont actuellement sur le terrain pour répondre aux demandes.
Nos maisons de quartier sont ouvertes, c’est important. Si vous voulez relayer les demandes de certaines personnes, n’hésitez pas à le signaler. Il y en a une à proximité de chacun, elles sont réparties sur tout le territoire, de Haren jusqu’au quartier européen.Les seniors qui se sont inscrits en avril et mai pour la distribution des masques sont aussi en train d’être recontactés pour vérifier si tout va bien – par quartier et par maison de quartier, on parle de 7.000 personnes. On ne veut pas non plus être invasif, il ne s’agit pas d’appeler systématiquement les gens en leur disant : « Tiens, vous êtes senior, est-ce que vous avez besoin de nous ? » On continue à divulguer l’information et on reprend contact. Les équipes des maisons de quartier prennent plus particulièrement contact avec les personnes isolées inscrites dans la liste du plan isolement, comme on le fait dans le cadre du plan canicule – cela représente environ 500 personnes. Ce plan interne aux maisons de quartier est actif pendant toute l’année. Beaucoup de demandes émanent d’ailleurs de membres de la famille qui disposent d’un mail ou sont plus à l’aise avec l’outil informatique. La première vague nous a en effet permis d’identifier d’éventuelles personnes isolées qui ont été ajoutées dans la liste du plan isolement. Évidemment, n’hésitez pas, via le numéro vert ou par e-mail aux maisons de quartier ou à moi-même, à nous faire part du cas de personnes qui auraient besoin d’aide.
Dans le cadre de la lutte contre la fracture numérique en faveur des seniors, nous avons la volonté de reprendre les ateliers informatiques au sein des espaces cyber à Neder-over-Heembeek et Louise, et de les étendre aux autres maisons de quartier. Cependant, l’opérationnalisation de cette démarche est rendue très compliquée par les changements réguliers des règles et l’évolution de la pandémie. On ne peut pas imaginer d’organiser de grands ateliers en leur demandant de se déplacer et nous attendons donc une relative décrue pour relancer l’activité, sachant que pour beaucoup de ces seniors, le fait d’être connectés au niveau digital les aide aussi à vaincre l’isolement. Actuellement, il est évidemment impossible de proposer des activités en présentiel au vu des règles sanitaires. Les activités sont diffusées par les maisons de quartier via Facebook et WhatsApp : sport, cuisine, cours Alpha, informatique, etc. Ces dernières préparent actuellement une action spéciale de fin d’année pour les personnes âgées, en partenariat avec les écoles de la Ville de Bruxelles. Nous souhaitons également lancer une action intergénérationnelle qui favorisera la création de liens pour les séniors isolés, avec une volonté de transmission de savoirs.
19 CTOBRE 2020 - Question de M. WAUTERS concernant des dysfonctionnements au sein du Service d’aide aux seniors bruxellois
M. Wauters.- Monsieur le Bourgmestre, il nous a été fait part ces derniers mois de toute une série de dysfonctionnements au sein du Service d’aide aux seniors bruxellois, qui auraient débuté au mois de mars, juste avant la pandémie.
Fin août dernier, j’ai pris connaissance, via notre représentante dans le conseil d’administration du Service, d’un courrier qui tirait la sonnette d’alarme et dénonçait, je cite : « des faits de harcèlement, diffamation, manipulations internes, etc ». Les signataires de ce courrier expliquent avoir fait des démarches auprès de vous-même et d’autres membres du Collège, ainsi qu’auprès de l’administration de la Ville et de leurs propres syndicats.
Au début du mois d’octobre, notre représentante au conseil d’administration a reçu un second courrier qui signale à nouveau des faits de harcèlement et de diffamation.
Au-delà de cette problématique, dans le contexte de cette crise sanitaire touchant en particulier les seniors qui sont parmi les plus vulnérables et requièrent toute notre attention en tant que responsables politiques publics, ces dysfonctionnements montrent qu’ils sont les premiers impactés par cette situation. En effet, nombre d’aides ménagères sont en burnout, absentes ou en congé de maladie et, par conséquent, une série de services ne sont pas rendus à des personnes qui habitent chez elles et qui doivent être préservées.
Des actions ont-elles été entreprises par vous-même, le Collège et éventuellement par le CPAS ? Vous savez que nous n’avons pas été d’accord sur le transfert de la politique des seniors du Conseil communal au CPAS. Qu’est-ce qui a été entrepris pour permettre à ce service dédié aux ainés de la Ville de Bruxelles de fonctionner dans les meilleures conditions ?
M. le Bourgmestre.- Comme l’a dit M. Wauters, cette asbl vise à offrir aux seniors un cadre de soutien de manière à ce qu’ils puissent vivre de façon autonome et qualitative aussi longtemps que possible dans leur propre environnement et surmonter des difficultés inhérentes à des problèmes de santé ou sociaux, ainsi qu’à accorder une attention au nombre croissant de personnes âgées atteintes de démence.
Quand je parle de soins à domicile, je fais référence aux soins donnés au domicile des patients et spécifiquement destinés à les maintenir dans l’environnement naturel de leur domicile ou à y revenir. Les soins à domicile comprennent un large éventail de services que je ne vais pas détailler ici.
Depuis la crise sanitaire, l’asbl continue de faire son travail de terrain, qui est encore plus important dans la situation actuelle. Elle est présente auprès des seniors bruxellois et son fonctionnement n’est pas remis en question. Il s’agit plutôt de problèmes individuels relatifs aux ressources humaines.
Actuellement, le dossier en question est aux mains du SIPPT à la suite d’accusations de harcèlement, comme le prévoit la réglementation sur le bien- être au travail. Entretemps, en juin 2020, j’ai adressé un courrier à l’ensemble du personnel rappelant à chacun la répartition des rôles des responsables au sein de l’asbl, et ce afin de favoriser un climat serein et mettre un terme aux dysfonctionnements en question.
Enfin, je précise que l’asbl et la personne qui était visée par les plaintes ont convenu d’un commun accord de cesser leur collaboration dans les prochains jours et de sa réaffectation dans un autre service. J’espère que ceci permettra de rétablir rapidement une ambiance de travail favorable à l’épanouissement de chaque collaborateur dans cette noble institution.
M. Wauters.- Je prends note de cette information positive et j’espère qu’elle résoudra le problème parce que je me suis demandé s’il ne faudrait pas recourir à une personne neutre, que vous auriez déléguée, afin de trouver une solution à ces dysfonctionnements.
Mais puisque vous dites qu’ils sont réglés, a priori, je vous crois. Nous verrons par la suite si ce service pourra fonctionner de façon optimale pendant cette période compliquée pour les plus âgés de nos concitoyens.
8 JUIN 2020 - Dossier du Bourgmestre concernant les Seniors
M. Wauters.- Restons cohérents : dès l’installation de votre majorité, le groupe DéFI a dit et répété que cette idée de transférer le personnel de l’asbl Service d’aide aux seniors bruxellois vers le CPAS n’était pas du tout une bonne chose. Ce n’est pas le rôle du CPAS : être senior ne signifie pas qu’on a particulièrement besoin de l’aide de l’action sociale.
Au niveau européen, on considère que les seniors sont la tranche des 55 ans et plus, donc un pourcentage très élevé de la population. Ce sont des citoyens comme les autres. Mieux encore, ils ont de l’expérience, un savoir, du temps à mettre à la disposition de la communauté. C’est un plus.
Il est normal que ce soit la Ville qui mette en place une politique des seniors, comme elle le fait pour la jeunesse et d’autres secteurs. Mais déjà sous la législature précédente, vous avez patiemment, « en stoemelings », détricoté le service Seniors, et aujourd’hui, vous nous demandez de signer son arrêt de mort.
En termes d’inclusion et de cohérence, nous avons aussi maintes fois répété que le service Jeunesse et le service Seniors, par exemple, trouveraient naturellement un intérêt réciproque à bâtir entre eux le plus possible de ponts, au profit de leurs bénéficiaires.
Aujourd’hui, sans concertation avec les principaux intéressés – qui représentent pourtant un pourcentage important de la population bruxelloise –, vous imposez votre vision des choses. Nous sommes vraiment très loin de cette coconstruction, de cette participation citoyenne dont parle sans cesse votre majorité. J’ai besoin de faits concrets et ici, c’est le contraire. Si l’on suit cette logique, je propose que vous veniez bientôt nous expliquer que, par exemple, le service Jeunesse est lui aussi transféré au CPAS.
Dès votre entrée en fonction, nous avions constaté l’absence d’une compétence transversale pourtant essentielle à nos yeux : un échevinat des familles, comme il en existait un lorsque nous étions aux affaires avec vous, réunissant les compétences de la Petite Enfance, de la Jeunesse et des Seniors. S’y ajoutait également la compétence des Sports. Tout cela avait du sens et une cohérence pour notre action en tant que Conseillers communaux et élus. Le raccourci qui consiste à transférer le service Seniors au CPAS est, pour moi, une manière détournée de ne pas entreprendre de réelle politique à destination des familles, de leur épanouissement et de leur émancipation, de l’enfance à la fin de vie. C’est un très mauvais signal.
M. le Bourgmestre.- Tout cela est très cohérent. Cela fait quatorze ans que nous souhaitons que le service Seniors soit transféré au CPAS. Cela remonte aux lois de 2003, quand les centres d’aide sociale sont devenus des centres d’action sociale. Nous défendons, avec le soutien de notre partenaire de majorité, l’idée que le CPAS n’est pas là uniquement pour les personnes recevant une aide sociale, et tout qui connaît un peu le CPAS sait que c’est le cas. C’est un vrai centre d’action sociale, avec une rationalisation de ce qui s’y fait. Jusqu’à présent, ce transfert avait été bloqué par nos anciens partenaires de majorité, qui ne le souhaitaient pas, mais, en 2018, nous avons été confirmés dans notre position et avons souhaité opérer ce transfert. Comme M. Wauters a eu l’honnêteté de le souligner, c’était dans notre programme de majorité, et nous l’appliquons.
Nous sommes en effet convaincus qu’il faut, dans cette ville, arrêter de fonctionner en silos. Par exemple, l’Espace S de la rue de la Comtesse de Flandre ne travaille jamais avec la maison de quartier Willems. Pas d’échange de locaux, pas de curiosité sur les activités de l’autre… Le pavillon au Cinquantenaire est au minimum fermé quatre jours par semaine. Tous ces lieux ne fonctionnent pas comme ils le pourraient. Notre intention, à Mme Lalieux et moi-même, est d’utiliser cet outil que sont les maisons de quartier. Celles-ci, qui ont déjà fait un travail extraordinaire auprès des seniors dans la distribution des masques à domicile, en collaboration avec les services de la Ville et du CPAS, ont une vraie expertise. Le transfert vers les CPAS des maisons de quartier, qui s’appelaient avant les centres de contact, a été une bonne chose. Le CPAS dispose d’une expertise supplémentaire, car il gère des maisons de repos, avec du personnel soignant. Rationnellement, la mission sociale et sanitaire du CPAS fait qu’elle constitue l’accès le plus intelligent aux seniors.
Bien sûr, le service des maisons de quartier va continuer à collaborer avec les services Culture, Jeunesse ou autres. Notre plan, c’est la cohérence dans l’utilisation des lieux, faire bénéficier les seniors des maisons de quartier… Nous ne le découvrons pas maintenant, c’est depuis toujours ! L’intervention de M. Wauters est très correcte.
Pour nous, il faut sortir de silos où chacun a son local parce que c’est son service. Cet éparpillement des moyens n’est d’aucune efficience. Et pour rassurer Mme Dhont, être efficient ne vise pas à faire des économies. Le personnel du service Seniors a le choix : ceux qui veulent rester à la Ville le peuvent. Il n’y a aucun licenciement et il y aura même des engagements. Ces douze ETP vont être compensés dans les maisons de quartier pour doper le service Seniors.
Notre volonté est de booster ces activités. Nous sommes convaincus que ces personnes, qui selon les critères représentent jusqu’à plus de 20 % de notre population, sont des citoyens actifs ! C’est aussi la raison pour laquelle le Conseil consultatif a reçu les mêmes critiques. Nous avons voulu le relancer. Des dates sont prévues : le 18 juin au Collège, le 29 juin au Conseil communal. J’ai rencontré des gens motivés, mais qui représentaient une très petite minorité de quartiers, pour leur dire qu’il fallait s’inspirer de la nouvelle ordonnance régionale et relancer cette consultation. Il faut bousculer un peu tout ça ! Mme Lalieux et moi-même avons l’intention de vraiment booster cette compétence, et nous pensons qu’il sera plus efficace de passer par les maisons de quartier que de gérer deux ou trois lieux épars avec quelques ETP.
Nous avons signé des conventions avec les maisons de quartier, Bozar, les Musées royaux des Beaux-Arts, le cinéma Palace… Nous créons des réseaux avec le service Culture, les maisons de repos, voire en matière sociosanitaire avec la Maison Vesale. Un plan vous sera présenté, conçu en collaboration avec Mme Lalieux et les conseillers de l’aide sociale. Cela fait quatorze ans que nous plaidons pour que le centre public d’action sociale regroupe ses actions. Je suis convaincu que le service Seniors sera plus efficace en étant intégré aux maisons de quartier, plutôt qu’en étant perdu au sein du service Démographie.
Il n’y avait pas, auparavant, de convergence politique en ce sens. Quand j’ai repris cette compétence, je n’ai pas caché mon intention à mes partenaires de majorité. Ce n’est même pas pour me renforcer, puisque c’est transféré à un autre département ! La déclaration de politique générale explique bien que ce service devrait aller renforcer les maisons de quartier. C’est le principe du Chapitre XII : une entité publique déconcentrée, un outil public dépendant du CPAS. Les hôpitaux, les maisons de quartier, les Cuisines bruxelloises sont des Chapitre XII.
Mme Lalieux, présidente du CPAS.- Merci de parler du rôle du CPAS. Déjà avec la précédente majorité, nous avions opté pour ne plus avoir d’échevin des Affaires sociales ou de l’Action sociale, cette matière se trouvant aujourd’hui entièrement dans le giron du CPAS. Tous les conseillers de l’Action sociale – que je remercie encore une fois pour leur travail – savent que le CPAS fait bien d’autres choses que de la simple aide sociale. Nous avons en effet décidé de nous inscrire dans le cadre de l’action sociale telle que définie par les lois fédérales et régionales : économie sociale, centres d’entreprises, insertion socioprofessionnelle, écoles de devoirs, médiation de dettes pour tous, guidance énergétique… C’est de l’action sociale intégrée. Le CPAS ne correspond plus à l’image qu’on en avait. Tout comme les conseillers qui nous suivent dans l’ensemble de ces politiques, j’en suis vraiment très heureuse.
Pourquoi intégrer la politique des seniors, ce qui n’était pas le cas jusqu’à aujourd’hui ? Parce qu’il faut voir les seniors dans leur progression, leurs troisième et quatrième vies, ou actes, comme on dit aujourd’hui. Nous voulons leur offrir presque un guichet unique, en considérant que les seniors sont des gens comme vous et moi, avec une complexité de demandes : activités culturelles, isolement social, aide à domicile… Par souci de cohérence, le service d’aide à domicile de la Ville va d’ailleurs rejoindre celui du CPAS. L’objectif est de mieux servir la population et les seniors et de mieux répondre à leurs besoins.
Ce guichet unique offrira donc aux seniors, pour leur quotidien ou leurs besoins à venir, des activités culturelles, des sorties, des propositions de bénévolat dans diverses structures de la Ville, de l’aide à domicile, un plan du CPAS menant vers des logements adaptés ou adaptables, des résidences-services ou des résidences intergénérationnelles, etc. C’est une chaîne de services qui permettra de répondre à la chaîne de besoins des seniors afin de les maintenir le plus possible en autonomie, car telle est leur volonté. Ainsi, ils pourront se rendre compte de la diversité des services offerts. C’est cela que nous voulons faire avec eux – et pas contre eux ! Nous avons toujours travaillé dans la concertation et le dialogue et nous allons continuer.
C’est un public très nombreux, qui a encore envie d’être utile, et nous, nous avons besoin de leur expérience et de leur expertise. C’est cela que nous voulons valoriser.
Comme l’a dit le bourgmestre, dans les semaines qui suivront les vacances, nous allons présenter tant au Conseil communal qu’au CPAS, aux Chapitre XII et aux maisons de quartier un plan des aînés. Nous avons beaucoup parlé d’eux récemment en termes difficiles, car nous en avons perdu beaucoup lors de cette crise. Mais ils ont aussi droit, de la part de la Ville de Bruxelles, à une politique globale des seniors, qui n’a jamais été développée et que nous voulons élaborer avec eux.
Mme Loulaji.- Est-ce le bon moment pour ajouter au CPAS la charge des seniors ? Avec le Covid-19, la période est déjà difficile. Ces nombreux cas vont peser sur le CPAS. Or, qu’il s’agisse du CPAS ou de la commune, les actions et activités proposées seront les mêmes. Vous n’allez pas manquer de personnes débarquant au CPAS et vous aurez moins de temps pour gérer ces occupations.
Mme Lalieux, présidente du CPAS.- Comme l’a dit le bourgmestre, douze personnes viendront rejoindre les maisons de quartier. Nous sommes en train de négocier des budgets pour renforcer le CPAS et faire face à l’urgence sociale et à la crise sociale qui éclateront dans quelques mois. Nous souhaitons pouvoir y répondre du mieux possible, avec un ensemble de mesures.
M. Wauters.- Nous n’allons évidemment pas être d’accord, ce n’est pas un scoop. Tous les arguments que vous avancez et auxquels je souscris – transversalité, collaborations en matière de culture et de sports, relations intergénérationnelles, etc. – pourraient être abordés de la même façon si nous avions un échevinat qui s’en occupait. Vous dites ne pas vous attribuer ces compétences, mais permettez-moi de vous rappeler, en boutade, que le transfert se fait vers le CPAS qui est, depuis des dizaines d’années, à une brève exception près avec M. Oberwoits, entre les mains du PS ! Appelons un chat un chat, c’est une chasse gardée. Je ne suis donc pas étonné.
Tous les arguments que vous avez employés tiennent la route. Ce sont exactement les mêmes que les miens. Mais vous les appliquez ailleurs, hors de là où les élus du peuple décident ensemble des politiques à mener. Si l’on suit cette logique, nous pouvons tous arrêter de siéger ici. Il faut réfléchir à ce que cela signifie en matière de représentation démocratique. La Ville pourrait avoir un plan de développement pour les seniors articulé à partir du Conseil communal. Je crois que je ne suis pas le seul à le penser.
Nous ne voterons évidemment pas ce point. Il me semble qu’il y a ici un manque de considération des nombreux seniors de cette ville, en matière de participation citoyenne, de concertation… Mon collègue demande où est le plan, vous dites qu’il va venir ! C’est mettre la charrue avant les bœufs. Nous devrions d’abord réfléchir à ce que nous voulons faire, puis comment. Vous prenez le chemin inverse, ce qui est un peu particulier.
Si je me souviens bien de ce qui était dit il y a deux ans, votre majorité parlait aussi de qualité de vie et d’épanouissement des citoyens. Or cet épanouissement dure de la naissance à la fin de la vie et passe par une vision cohérente entre culture, sport, jeunesse, seniors… Et aussi, on en reparlera, par les cultes, c’est-à-dire l’expression que nous ne sommes pas que des consommateurs, mais aussi des personnes douées de conscience. J’emploie ce terme, puisque que vous, vous n’avez pas d’âme, mais moi j’en ai une et j’en suis fier. Un jour ou l’autre, cette question devra être abordée, car elle participe pleinement au développement philosophique, intellectuel et spirituel de nos concitoyens.
Nous ne voterons donc pas ce point. Plus encore, nous voterons contre ce point.
M. Weytsman.- Comment pourrions-nous voter cette mesure, même si l’argument de la rationalisation parle généralement aux libéraux ? Pourquoi ne pas avoir travaillé avec les seniors dont vous parlez si bien, mais avec lesquels vous ne vous concertez pas vraiment ? Pourquoi ne pas présenter clairement votre ambition, votre programme, votre plan, que nous aurions peut-être voté ? Lorsque vous citez l’exemple des masques, je suis préoccupé, car c’est plutôt un contre-exemple. Les quartiers ou les seniors éloignés des maisons de quartier ont éprouvé des difficultés à en trouver.
Mme Lalieux, présidente du CPAS.- Jacques Oberwoits a dit le contraire.
M. Weytsman.- Parce que Jacques Oberwoits en a reçu dans sa boîte aux lettres. Ce n’est pas le cas de tous les seniors.
M. le Bourgmestre.- Nous en avons distribué directement plus de 10.000. Quand le MR parle de masques, ça me fait toujours rire.
M. Weytsman.- Je vous réponds, mais vous avez l’habitude de couper la parole quand le MR parle et de nous attaquer.
Il y a des difficultés qui illustrent bien cette problématique. Qu’allez-vous faire de l’Espace Seniors du quartier Louise-Roosevelt ? Dans le quartier européen, quel programme d’activités allez-vous présenter au parc du Cinquantenaire ? J’aimerais avoir des réponses à ces petites questions au sujet de ce grand projet socialiste. Cela m’est d’ailleurs égal que ce soit un projet socialiste, s’il conduit à un meilleur programme pour les seniors. Mais j’ai plutôt l’impression que vous essayez de détricoter ce qui a été fait ces six dernières années. Et malheureusement, ce ne sera probablement pas positif pour les seniors de la Ville de Bruxelles.
Que faites-vous des Espaces Seniors ?
M. le Bourgmestre.- Nous les transférons vers les maisons de quartier.
M. Wauters.- Selon cette logique, les maisons de quartier auraient toujours dû se trouver dans le giron de l’échevinat qui gère la Petite Enfance.
La cohérence, l’organisation auraient été efficientes, notamment dans le prêt de salles. Exactement comme vous le proposez.
M. Weytsman.- Pouvez-vous me répondre sur la maison de quartier et le programme ? Ce sera donc une maison de quartier située dans les Marolles qui gérera Louise-Roosevelt ?
M. le Bourgmestre.- Non, pas du tout. D’abord, les heures d’ouverture de l’Espace Seniors du Cinquantenaire indiquent que pendant les six dernières années, il était plus souvent fermé qu’ouvert. Moi, je ne suis là que depuis dix-huit mois. L’Espace Seniors de l’avenue Louise est à l’étroit, logé avec la cellule de l’État civil. Les maisons de quartier permettront de les dynamiser, puisqu’il y aura beaucoup plus d’effets levier que dans la situation actuelle. Elles vont donc aussi gérer ces Espaces Seniors.
M. Weytsman.- Allez-vous élargir les plages horaires du programme et des activités au sein du parc du Cinquantenaire ?
M. le Bourgmestre.- Pour ce qui est du Cinquantenaire, disposer depuis des années d’un aussi bel espace et l’utiliser aussi peu, ce n’est pas très cohérent. Il y a vraiment des choses à faire dans le quartier européen.
M. Weytsman.- Comme vous le savez probablement, ce lieu n’est pas seulement utilisé par les seniors, mais aussi par les milieux associatifs de la Ville et également du Comité de quartier européen… que vous pourriez rencontrer de temps en temps !
23 SEPTEMBRE 2013 - Intervention de M. Wauters sur le dossier de M. Courtois, échevin. Action en faveur des séniors
M. Wauters. – Je souhaiterais intervenir sur le point 14. Notre groupe soutien le principe d’une action en faveur des seniors. Toutefois, la méthode utilisée nous paraît quelque peu étrange, car si l’objectif est louable, l’octroi du subside nous semble incorrect. En effet, ce budget aurait dû être affecté aux fins pour lesquelles il a été adopté, à savoir l’aide aux familles. Or il sera consacré au sport. L’asbl bénéficiaire dispose de moyens importants. N’aurait-elle pas pu puiser dans ses réserves ?
Réponse du Collège
M. le Président.– Proposer une activité sportive aux seniors est une grande nouveauté. J’en débattrai avec votre représentant auprès de l’asbl Prosport. Je reviendrai l’année prochaine avec un projet plus ambitieux, pas nécessairement porté par l’asbl dont question. Notre politique des seniors doit être totalement revue.