Il m’aura fallu un peu de temps pour revenir vers vous … faire rapport de mon activité au conseil communal de la Ville de Bruxelles. Et pour cause! Je me suis vite rendu compte que c’est un nouveau métier que j’apprends depuis le 3 décembre 2012!
Pour les nouveaux comme moi, il faut apprendre « les codes » et le fonctionnement du conseil communal. C’est parfois assez amusant d’ailleurs. L’usage de la langue de bois, des pirouettes éloquentes ou des petites phrases assassines, sont l’apanage des plus anciens, « expérimentés ». Je dois bien dire que quand le conseil dure cinq heures, cela nous offre de petits moments savoureux de détente 😉 Ceci dit il ne faut jamais abuser des bonnes choses. Certains devraient parfois s’en rappeler…
Il y a aussi quelques moments épiques ou les différentes composantes de la majorité s’invectivent entre eux. Ce qui a fait dire un jour à Joëlle Milquet et Marie Nagy que si la majorité PS/MR faisait notre boulot, nous n’avions plus qu’à les laisser entre eux.
Mais, revenons au travail proprement dit : être dans l’opposition demande rigueur et attention. Pour pouvoir exercer ce contrôle démocratique primordial, il ne faut pas ménager son temps à lire les dossiers, à bien se documenter et à produire une intervention à la fois complète, argumentée et de préférence pas trop longue. J’ai déjà pu constater que certains de mes collègues aiment, disons, « s’éterniser » et c’est parfois saoulant. Non je ne donnerai pas de noms.
Comme je l’ai dit dès mon entrée en fonction, avec le groupe cdH, nous avons choisi d’exercer une opposition ferme, mais constructive! Ne sommes-nous pas élus pour améliorer la Ville et le bien être des Bruxellois, alors quand le travail est bien fait, il faut le soutenir, quand des décisions ne sont pas bien « pensées », il faut interpeller, proposer. Essayer d’infléchir la décision. Ce n’est pas chose aisée, mais parfois, cela marche!
Mon groupe politique est proactif en la matière et nous avons été actifs sur tous les fronts! De mon côté, je suis intervenu sur plusieurs dossiers. A chaque fois, j’ai évité les attaques personnelles qui sont toujours non productives tout en essayant d’être concis et clair. Le tout, ponctué de quelques pointes d’humour. Je pense qu’on peut être sérieux, sans se prendre au sérieux. Ceci dit, je remercie mon professeur de diction, déclamation et arts dramatiques. Sa formation il y a vingt ans m’est bien utile à présent 😉
Pour vous donner une idée plus précise de ce que je fais, j’aimerais vous faire part de certaines de mes interventions au Conseil Communal:
- Dans la thématique bonne gouvernance et participation citoyenne, j’ai demandé à ce que l’opposition ait droit à une meilleure « présence » dans le magazine d’information communal le « Brusseleir ».
- J’ai également déposé une motion avec ma collègue Bianca Debaets pour que les débats publics du conseil communal puissent, comme dans d’autres villes, être retransmis via webcam sur le site de la Ville. En effet, beaucoup de personnes ne peuvent se déplacer à l’hôtel de Ville un après-midi de semaine. Cette motion fut rejetée pour de fausses raisons « techniques ». Mais je reste persuadé de son intérêt démocratique et de l’effet positif que cela aurait sur le comportement parfois désinvolte de l’un ou l’autre. Le débat y gagnerait en clarté et certaines répliques de mauvaises fois disparaitraient comme par enchantement.
- J’ai aussi proposé de prévoir un budget participatif directement destiné aux habitants de la Ville et ceci pour les différents quartiers. A charge pour eux, avec l’associatif local de l’affecter aux projets qu’ils jugent utiles et prioritaires. Cette façon de faire confiance aux habitants, de les responsabiliser aussi, me semblait une évidence comme humaniste! Cette évidence n’est pas partagée par tout le monde… mais je ne désespère pas!
- En commerce, dans le cadre du vote du budget, j’ai vivement critiqué le manque d’approche innovante et de moyens importants, pourtant annoncés à grand fracas par la majorité. Budget de transition m’a-t-on répondu.
- J’ai également interrogé la majorité sur les augmentations généralisées des redevances à payer par les commerçants ambulants. Vous savez, ces vendeurs de caricoles, ou de fleurs. Ou encore ces fritkots qui font le charme de notre ville. Si une harmonisation était bien nécessaire, fallait-il, en ces temps de crise, aller parfois jusqu’à tripler les redevances? Il est clair que je suivrai ces deux dossiers de près!
- Avec mon collègue Bertin Mampaka, nous avons déposé une motion « Bruxelles plus Propre ». Celle-ci visait à demander à la majorité d’aller encore plus loin dans la lutte contre ce fléau qui mine le moral des Bruxellois et nous donne si mauvaise réputation à l’étranger! Nous proposions, entre autres, d’effectuer une évaluation annuelle de l’état de la propreté par quartier qui serait soumise au conseil communal. Et ceci afin de réorienter les priorités par quartier. Mais aussi de privilégier partout où c’est possible des bulles à verres enterrées, afin d’en diminuer les inconvénients. Et enfin, d’intensifier dans tous les quartiers commerçants de la ville, un nettoyage systématique à l’eau. Nous ajoutions que par soucis d’économie et d’écologie, il serait bon d’étudier si l’utilisation de l’eau du canal ne serait pas une piste à suivre. En effet, si cette eau est assez bonne pour y faire du pédalo, ou de la planche à voile pendant Bruxelles-les-Bains, elle devrait être assez bonne pour nettoyer les trottoirs. Étrangement, la majorité n’a pas la même logique que nous…Dommage! (Voir mon article de juin2013)
- En ce qui concerne les cultes, comme deux échevins donnaient des informations contradictoires, j’ai demandé à la majorité de se prononcer clairement sur la future affectation de l’église Sainte-Catherine. Musée d’art sacré? Halle aux fruits? Ou pourquoi pas, lieu de culte oecuménique comme proposé par certains? La réponse fut qu’il n’y a pas encore de réponse. Dont acte.
- Enfin, Lors du triste épisode d’un corps exhumé au cimetière de Bruxelles et laissé sous une bâche la nuit. J’ai interpellé le collège sur la problématique de la dignité humaine. Je pense en effet que l’on peut jauger l’état de « civilisation » d’une société à la manière dont elle traite ses défunts. Heureusement, là-dessus, il y avait quand même unanimité! Cela ne devrait plus se produire à l’avenir.
Voilà. Pas facile de brosser en quelques traits ces premiers mois au conseil communal. Beaucoup d’autres dossiers viendront s’ajouter, des plus concrets aux plus philosophiques. Mais si en questionnant, en interpellant et en proposant, je peux faire modestement évoluer positivement notre qualité de vie à tous, alors, c’est que je n’aurai pas commis d’erreur en me présentant à vos suffrages et c’est que vous aviez eu raison de me soutenir!
Et si vous avez des suggestions, surtout, faites-moi en part!