Economie & Commerce, Emploi & Formation et Budget

 

27 MAI 2024 - Question de M. WAUTERS concernant le total des dépenses de la Ville pour le « Belgian Beer World » et la place insuffisante pour les brasseries locales
M. Wauters.- Monsieur le Bourgmestre – et Président par intérim (?) –, notre groupe ne fait pas partie du conseil d’administration de la régie du musée de la bière. Ce que nous en savons, évidemment, vient soit des médias, soit de ce qui est discuté en Conseil communal. Il n’y a pas si longtemps, on en a encore parlé lors d’un précédent Conseil communal, donc nous savons qu’énormément d’argent a été dépensé pour la réalisation de ce musée.

Alors, nous nous réjouissons de voir qu’un bâtiment historique est enfin réhabilité, ouvert au public. Tout ça, c’est très bien ! Et même si les chiffres d’affluence – d’après ce dont (?) je me souviens du Conseil communal où on en a parlé – escomptés ne sont pas tout à fait à la hauteur, nous pensons que ça participe quand même au rayonnement de notre ville. Mais si un tel lieu est important pour accueillir des touristes, pour faire (?) découvrir notre patrimoine, les Bruxelloises et les Bruxellois (les Belges d’ailleurs aussi, en général) sont aussi demandeurs de vivre une expérience « bien de chez nous ».

Alors, je voudrais faire état des lieux lors d’une visite. Apparemment, lorsqu’on va au Belgian Beer World, qui est ouvert depuis septembre 2023 au sein de la Bourse, alors on m’a communiqué que comme Belges, Bruxellois, et fiers de notre savoir-faire, de notre passé et présent brassicoles, c’est que le musée donne trop de place apparemment à l’aspect ludique, interactif, et à l’anglais sur ses panneaux. Il est dommage que des expressions comme une « chope », een « pintje » et d’autres termes ne soient pas repris, alors que c’est vraiment notre patrimoine, clairement. Mais au-delà de cela, cette personne a constaté une absence totale de panneaux informatifs – et pourtant, ce ne sont pas les panneaux informatifs qui manquent, me dit-il – sur l’émergence, ces vingt dernières années, de ces microbrasseries, et je connais (?) pas mal de jeunes qui se sont lancés là-dedans, qui sont des microbrasseries locales bruxelloises et belges de manière générale.

Alors, je peux les citer tellement elles sont nombreuses, mais vous en connaissez certainement – je me souviens même que vous aviez posté un jour, monsieur le Bourgmestre, un commentaire sur (?) une brasserie qui ne se trouve pas loin (est-ce que c’était le Beer Project ou une autre… je ne sais plus) en disant que vraiment ça faisait partie de notre patrimoine, et je suis d’accord avec cette question. Or, il n’y a pas un mot dans le musée sur cette aventure qui est quand même bien belge et qui, pour bon nombre de ces lieux, fournit un réel effort pour concilier emploi local, qualité, matières premières issues de notre pays, parfois même durabilité et un aspect social – je l’ai dit. Or pas un mot dans le musée sur cette aventure bien belge et bon nombre de ses lieux qui fournissent un réel effort pour concilier, justement, ce que j’ai dit : les emplois locaux.

On remarquera que le magasin du musée et le rooftop du bar ne présentent aucune de ces bières à la vente. Apparemment, ce sont de grands « blockbusters », comme on dit. Or vous-même, monsieur – je l’ai dit il y a deux ou trois secondes –, vous aviez fait état du fait que c’était important alors ça m’a semblé quand même un peu surréaliste. ! Et vu les montants injectés par la Ville, il est curieux que ce musée n’ait pas un espace dédié, informatif (et dans les lieux de vente, notamment), pour que de telles brasseries alternatives, et notamment Bruxelloises, puissent exister.

Alors, rénover la Bourse en créant… C’était dans l’accord de majorité : « rénover la Bourse en créant un passage public » – on est d’accord – pour relier la Grand-Place à la place de la Bourse : on est toujours d’accord. Installer aux étages le Belgian Beer World, une expérience autour du monde de la bière belge – on est d’accord –, tout en assurant une représentation des productions artisanales bruxelloises : et là, peut-être on est moins d’accord. Mes questions sont les suivantes (trois questions, rapidement, désolé !) :

Depuis le lancement de l’idée d’un tel musée, quel est donc le montant total injecté par la Ville de Bruxelles dans ce projet ? Soit directement, donc sous subvention, mais aussi indirectement, puisqu’il y a la mise à disposition de matériel, de locaux, etc.

M. le Bourgmestre.- Pouvez-vous conclure ?

M. Wauters.- Je vais conclure mes trois questions, et je suis à la deuxième : quelles ont été les demandes de la Ville pour réclamer une place légitime à des brasseries locales au sein de ce musée ? Dans quels documents sont actées ces demandes de la Ville de Bruxelles ? Et, dans le négatif (?), si ça n’existe pas, pour quelles raisons ? Rien n’a été prévu, dans la négociation, notamment. Et quelles sont vos intentions pour remédier à cette situation, selon le propre accord de majorité ? Et enfin : avez-vous, depuis l’ouverture du musée, activement contacté ces différentes brasseries locales, ces (?) microbrasseries pour leur proposer…

M. le Bourgmestre.- Bien. Merci !

M. Wauters.– J’ai presque fini, merci !

M. le Bourgmestre.- Oui, mais ça fait une minute de trop, là ! M. Wauters.- Je voudrais terminer ma phrase, si je peux ?! Donc : proposer (?) une place dans le musée, conformément à votre accord de majorité ?

M. le Bourgmestre.– Alors, monsieur Wauters, les brasseurs représentent un parti privé de ce partenariat public-privé…

M. Wauters.– Ça ne s’appelle pas de la politesse, ça – je m’excuse !

M. le Bourgmestre.- Vous avez dépassé (?) de deux minutes trente, monsieur Wauters. Il y a encore douze questions ! Les investissements étant exclusivement liés à la réalisation du centre d’expérience Belgian Beer World – l’investissement total, y compris le musée archéologique pour la réalisation du parcours scénographique – s’élèvent à environ 9,5 millions d’euros. Au total, les brasseurs ont investi un peu plus de 6 millions d’euros, dont 5 millions d’euros doivent effectivement être considérés comme une contribution directe à la réalisation du parcours, et un peu plus d’un million d’euros comme frais généraux du projet. Outre la contribution purement financière, les brasseurs ont participé et partagé gratuitement leurs idées lors de centaines de réunions de projets pour développer le contenu d’un parcours scénographique générique.

Pour les touristes internationaux, seule la marque générique « Bière belge » fait appel à l’imagination. La neutralité et la crédibilité du projet sont garanties par la société simple des brasseurs, créée en 2013, dans laquelle toutes les brasseries participantes sont unies. Toutes les brasseries ont eu la possibilité, en 2018, 2019, 2022 et 2023, d’adhérer au partenariat et donc de faire partie du projet. Le partenariat prévoit également des périodes futures au cours desquelles les brasseries pourront se joindre au projet.

Une centaine de brasseries : micro-, petites, moyennes et grandes y participent actuellement. Les plus petites brasseries ont dû payer une adhésion de 750 €, en trois tranches de 250 € réparties sur trois ans, ce qui fait d’elles des partenaires du Brussels Beer World pendant au minimum quinze ans. En 2024, une cotisation prévoit également les possibilités supplémentaires d’être présents, en rotation avec certaines parties de l’exploitation, moyennant le paiement d’une cotisation symbolique supplémentaire.

Il s’agit d’éviter de perturber les équilibres au sein du partenariat dans la société simple et de garantir une certaine équité. Le Belgian Beer World n’existe pas que pour les brasseries dites « industrielles » et les microbrasseries (?) ont été personnellement invitées à participer à plusieurs reprises. À chaque fois, elles l’ont décliné.

Actuellement, il y a 34 brasseries participantes qui produisent un volume annuel inférieur à la brasserie bruxelloise dont vous parlez (puisque je pense que vous en citiez une).

M. Wauters.- Eh bien dites donc ! Bon, c’est très bien… eh bien, je prendrai mon temps quand même pour ma réplique, parce que je trouve ça quand même un peu violent !

M. le Bourgmestre.– Mais non, monsieur Wauters. Il faut respecter le règlement. !

M. Wauters.– Non, non, ce n’est pas grave : je dis ce que je pense.

M. le Bourgmestre.– Non, mais sinon je vous interromprai. Donc allez-y ! Vous avez une minute de réplique.

M. Wauters.– En gros, vous m’avez interrompu, hein ? Juste comme ça… Bon, j’ai essayé de noter un peu tout ce que vous avez dit au vol – parce que quand vous voulez aller vite, vous voulez aller vite et c’est clair ! Donc on verra : je regarderai ça par « streaming » par la suite. Il n’en reste pas moins que si c’est le rayonnement de la Ville de Bruxelles dans le monde entier, je suis tout à fait d’accord. D’ailleurs, vous ne m’avez jamais entendu dire un « truc » négatif à ce sujet-là.

Par contre – et je reviens toujours à la même question –, si on veut s’approprier un espace tel que celui-là en tant que Bruxellois habitant Bruxelles ou en tant que Belge en général, je pense qu’effectivement, la place de ces microbrasseries dont (?) vous me dites qu’elles (?) ont déjà pu participer ou qui participeront dans l’avenir est plus qu’essentielle, parce que c’est vraiment notre patrimoine. CQFD. Merci beaucoup !

 

5 DECEMBRE 2022 - Budget de l'exercice 2023 CPAS

M. Zian, président du CPAS.- Comme à l’accoutumée, nous avons organisé une
section réunie à 15h de façon à ce que l’ensemble des conseillers puissent
s’exprimer. Le détail du budget et les questions techniques ont été largement
discutés lors des sections réunies et je remercie celles et ceux qui ont pris part
Page 12 sur 110 – Conseil communal du/Gemeenteraad van 05/12/2022
au débat. À l’entame de mon exposé, je rappellerai les priorités politiques sur
lesquelles le budget 2023 a été établi. Je voudrais souligner que nous avons pu
compter sur des équipes de haute qualité et d’un grand professionnalisme,
depuis les membres des directions jusqu’aux agents de première ligne, auxquels
je tiens à adresser ici, au nom du Conseil de l’action sociale, mes sincères
remerciements.
Le budget d’exploitation du CPAS pour l’année 2023 s’élève à 414.908.200 €,
soit une augmentation de 12,3 %. La dotation communale représente 23,3 % de
notre budget, soit 90.484.500 €. Ce budget permet d’atteindre les objectifs et les
priorités fixés par l’accord de majorité en matière d’action sociale, d’insertion
socioprofessionnelle, d’économie sociale et de soins aux personnes. La dotation
cofinance à 82 % les politiques menées dans ces quatre secteurs essentiels du
CPAS.
Le budget 2023 prend en compte les défis de la croissance de la précarité
sociale et de la diversification des vulnérabilités auxquelles sont exposés les
ménages à revenus faibles et modestes qui vivent sur le territoire de notre Ville.
Il traduit également notre souci de maîtriser les dépenses, alors que, d’une part,
les dépenses de personnel et de fonctionnement sont dopées par l’inflation et
que, d’autre part, les perspectives budgétaires pour les pouvoirs locaux sont
particulièrement difficiles.
Les dépenses de redistribution couvrant les aides financières, les frais de soins
de santé, les mises à l’emploi et les prestations conventionnées au bénéfice des
usagers du CPAS s’élèvent à 152.407.608 € et progressent ainsi de 14 %. Outre
les augmentations barémiques et les indexations des aides, cette progression
témoigne de l’impact cumulé des trois crises (Covid-19, Ukraine et énergie) sur
le recours de la population au CPAS. Le CPAS est intervenu auprès de 29.953

personnes en 2021, avec une guidance sociale ou une aide financière. Il a
délivré 15.167 aides sociales financières, soit une progression de 14,6 % en
deux ans. En juin 2022, le CPAS a délivré 7.727 revenus d’intégration ou
équivalents, soit une progression de 6,2 % en un an. Le nombre de demandes
pour des aides énergie a doublé au cours de l’année 2022 et l’augmentation de
ces demandes est constante.
Dans ce contexte, nous poursuivons les objectifs fixés dans l’accord de majorité,
ainsi que les priorités en vigueur depuis 2020 : répondre aux urgences sociales
et accompagner nos ayants droit vers l’insertion socioprofessionnelle, garantir la
qualité du service aux citoyens et rendre notre organisation plus efficiente.
J’en viens aux principaux projets et initiatives que lancera le CPAS en 2023.
Bien entendu, priorité est donnée au choc généré par l’explosion des factures
énergétiques. Pour rappel, nous avons pris trois trains de mesures au cours de
l’année 2022, dans le double objectif de prévenir le non-recours aux aides et au
statut protecteur pour les bénéficiaires de l’intervention majorée et des
consommateurs protégés, et de faire valoir nos services et leur appui auprès des
publics non habituels des CPAS. Nous poursuivrons et enrichirons cette
stratégie en 2023, notamment par un partenariat avec les mutualités, pour
faciliter l’accès BIM et l’organisation de guichets d’information à la population,
et garantir un accès simple aux aides énergie.
Au-delà du poids des charges énergétiques, l’augmentation des prix et ses
conséquences socioéconomiques auront pour effet, je l’ai évoqué, un nombre
accru et une plus grande complexité des demandes d’aide de toutes natures. Y
faire face se traduit, dans le budget, par :
– le renforcement des antennes en matière de personnel, ce qui permet de
maintenir à 80 le nombre de dossiers par assistant social, loin de la moyenne des

autres CPAS bruxellois qui varie entre 130 et 160 dossiers ;
– par la finalisation des projets de déménagement de l’antenne de Neder-over-Heembeek
et d’ouverture de la nouvelle antenne à Laeken.
Qui dit urgence sociale dit plus de demandes d’aides et plus de dossiers. Notre
réponse doit être également qualitative, ce qui passe par une préoccupation
toujours plus forte pour les conditions de travail de nos travailleurs. Une série
d’initiatives en matière de formation, de coaching et d’organisation sont prévues
pour mieux outiller nos équipes, alléger leurs charges administratives et
améliorer leurs conditions de travail. Nous partageons les constats qui ont
motivé les mouvements sociaux dans les CPAS cet automne. Nos équipes, en
particulier les travailleurs sociaux de première ligne, sont à la limite de
l’épuisement. À notre niveau, nous développons une politique du personnel,
avec pour objectif la réduction des risques psychosociaux et l’amélioration
constante des conditions de travail. Par ailleurs, nous plaidons devant les
niveaux de pouvoir supérieurs pour une revalorisation de nos métiers, pour la
pérennisation des financements facultatifs permettant de stabiliser les emplois,
ainsi que pour un appui visant à alléger la charge de travail et, donc, à simplifier
nos procédures.
Les actions spécifiques portant sur des publics particulièrement vulnérables sont
maintenues et connaîtront, en 2023, de nouveaux développements. J’en cite
quelques-unes :
– renforcement du projet MIRIAM, accompagnement des mamans solos dans
une perspective d’insertion sociale et professionnelle ;
– relance de l’hôtel social pour familles monoparentales, qui peut accueillir une
douzaine de familles en mal de logement ;
– renforcement des programmes d’accompagnement des quelque 3.500 étudiants
aidés par le CPAS en matière d’orientation et de soutien scolaire ;

– renforcement de nos salles d’études et du projet de blocus résidentiel,
notamment dans les maisons de repos ;
– déploiement d’un pôle 18/25 au sein du CPAS garantissant la cohérence dans
l’offre de nos services en vue d’offrir, à chaque jeune qui fait appel à nos
services, la possibilité de suivre une formation professionnelle, d’avoir une
expérience d’emploi ou de reprendre des études ;
– la poursuite de l’hôtel social organisé rue Royale à l’intention des jeunes en
désaffiliation et en errance ;
– la consolidation de la Cellule d’appui aux indépendants en difficulté, aidés ou
non par le CPAS.
D’autres programmes et projets seront maintenus ou développés au bénéfice de
différents publics déjà accompagnés par le CPAS : sans-abri, sans-papiers,
familles roms, travailleurs du sexe… La question de la souffrance psychologique
de nos usagers est de plus en plus centrale dans le travail social. On l’observe
toujours plus dans l’accompagnement des jeunes et des étudiants, des personnes
en difficulté de logement ou des mamans solos. Outiller nos équipes pour y
répondre s’impose comme une nécessité si l’on veut construire, avec ces publics,
des trajets de sortie de la précarité. Le CPAS développera la formation de son
personnel de première ligne à ces défis, notamment en matière de violence
intrafamiliale, ainsi que des protocoles de collaboration avec le secteur de la
santé mentale et les acteurs de première ligne, garantissant la fluidité et la
coordination des différents niveaux de prise en charge social/santé.
Notre CPAS peut se targuer de mener depuis de longues années une politique
particulièrement ambitieuse en matière d’insertion socioprofessionnelle de nos
publics. Cette dimension de l’action sociale est essentielle pour réaliser notre
ambition, à savoir garantir l’effectivité des droits et tracer des perspectives
d’émancipation pour les personnes qui se tournent vers nos services.

Cela étant dit, tant pour les postes de travail des partenaires externes que pour
nos services et ceux de la Ville, nous éprouvons depuis plusieurs mois des
difficultés à recruter les travailleurs dits article 60. C’est le cas, d’ailleurs, pour
l’ensemble des CPAS bruxellois. En matière de mise à l’emploi, notre CPAS a
atteint largement l’objectif d’ouvrir un emploi d’insertion pour au moins 10 %
des bénéficiaires du revenu d’intégration, sans compter, bien entendu, la
catégorie « étudiant » qui en est dispensée. Nous maintenons l’objectif
ambitieux de 1.000 mises à l’emploi et nous entendons, pour le réaliser,
redynamiser la mise à l’emploi des ayants droit par un plan d’action qui tend à
réarticuler le diagnostic social et le processus d’orientation vers l’emploi. Dans
ce cadre, nous prévoyons de :
– lancer une campagne de sensibilisation pour valoriser les expériences positives
des emplois d’insertion ;
– renforcer la préformation et l’apprentissage du français ou du néerlandais pour
les usagers qui ne sont pas immédiatement employables ;
– mettre en place de nouveaux dispositifs, notamment l’emploi d’insertion à
temps partiel, qui devrait permettre de mieux concilier temps de travail, temps
de formation et vie de famille ;
– multiplier de nouveaux partenariats qui offrent à nos usagers des expériences
professionnelles mieux en phase avec leurs aspirations, leurs compétences
et leurs perspectives d’avenir.
De manière cohérence et complémentaire de sa politique d’insertion
socioprofessionnelle, le CPAS investit depuis de nombreuses années dans le
secteur de l’économie sociale et circulaire, dont il est un acteur reconnu en
Région bruxelloise, puisqu’il ne développe pas moins de dix-neuf projets. Un
certain nombre d’initiatives nouvelles se concrétiseront en 2023, notamment
l’extension de Cyclup, une recyclerie sportive, un projet de maraîchage urbain,
l’élargissement des services de Relocto et d’Écoflore.

J’en viens aux maisons de repos et à la politique des seniors. Au cours de cette
prochaine année, nous travaillerons sur deux enjeux : le relèvement du taux
d’occupation de nos maisons de repos, l’objectif étant une augmentation de 4 %,
ainsi que le renforcement du personnel et sa stabilisation. Nous prévoyons plus
de coaching, plus de formation et plus d’intervision. Le CPAS finalisera une
étude sur le développement de lieux de vie alternatifs aux maisons de repos.
Elle viendra en support des décisions que nous prendrons cette année pour
repositionner notre offre en matière de services d’aide à domicile.
Le réseau des maisons de quartier renforcera, quant à lui, son maillage social et
son action de prévention de l’isolement de nos aînés. Il prendra en charge
l’animation de notre projet de logements pour seniors, le projet TissAge dans les
Marolles, et un programme d’activités à Haren et dans le quartier européen, en
développant l’expertise de ces travailleurs en vue d’une réponse adaptée aux
personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Nous entendons également suivre
très attentivement l’accompagnement organisé par le CPAS en faveur des
aidants proches. Une assistante sociale de référence a été désignée à cet effet et
les équipes sociales ont été sensibilisées à cette problématique.
En ce qui concerne la gestion du patrimoine et la politique du logement, nous
avons entamé une réforme d’importance qui consiste à restructurer le pôle
immobilier du CPAS selon un triple objectif :
– assurer un service locatif de qualité visant la satisfaction du locataire ;
– garantir l’équilibre financier de la gestion du patrimoine privé et redéployer
nos stratégies d’investissement pour mieux prendre en compte les défis liés à la
rénovation de notre bâti.
Cette réforme est en cours et devrait aboutir durant le premier trimestre 2023.
Parallèlement, le CPAS prendra les mesures nécessaires pour protéger nos

locataires à faibles revenus de l’inflation galopante. La socialisation des loyers
mise en place par notre secrétaire d’État au logement, Mme Nawal Ben Hamou,
nous donne un levier très fort. Nous avons plafonné l’impact de l’indexation en
2022 et en 2023, et nous examinerons, en concertation avec la Ville, la mise en
place de nouvelles mesures. Un budget de près de 35 millions € est prévu pour
les investissements du CPAS dans l’amélioration et le développement de ces
logements, et 23 millions sont affectés à des investissements dans les maisons
de repos et les locaux accueillant les services du CPAS, essentiellement pour
des travaux de rénovation et d’amélioration des performances énergétiques, soit
un plan d’investissement de 57.485.000 € financé par des subventions à hauteur
de 18,15 %.
Nous poursuivrons donc les projets entamés dans le cadre des plans logement et
nous identifierons les opportunités nouvelles visant à développer notre parc de
logements, essentiellement dans le cadre de la Politique de la ville et des
contrats de quartier. Cela étant, au vu du caractère vieillissant du patrimoine du
CPAS et des enjeux liés au plan climat, des budgets sont inscrits dans le plan
d’investissement pour lancer, dès 2023, de nouvelles initiatives visant à isoler et
à améliorer la qualité de nos logements. Ce poste passe de 500.000 € à 1,5
million €.
Les premières mesures de l’ambitieux plan climat du CPAS, qui sera présenté
très prochainement au Conseil de l’action sociale, ont été prises en 2022,
notamment la révision de la charte de qualité dans nos marchés publics.

Au-delà, il nous appartient de concilier le long terme et les perspectives zéro
carbone, d’une part, et le court terme avec la prévention de la précarité
énergétique de nos locataires, d’autre part. Dans le contexte actuel de crise du
prix de l’énergie, il nous semble particulièrement approprié de mener, sur le
court terme, des actions dans certains immeubles que l’on peut véritablement

qualifier de passoires énergétiques.
En 2023, nous poursuivrons les réformes internes du CPAS dans le but de
garantir une gouvernance efficace et la cohérence de son action, sans doute bien
plus diversifiée que celle des autres CPAS du pays. Les départements de
l’emploi et de la formation sont fusionnés, ce qui représente un atout pour le
parcours ISP de nos usagers. La liquidation de l’association chapitre XII
Renobru et l’intégration de ses équipes au CPAS sont réalisées. La réforme du
pôle immobilier et la création d’un département de l’économie sociale devraient,
pour la politique du logement et les services collectifs développés par le CPAS,
permettre dans ces deux domaines de développer nos projets selon des
modalités économiques tendant à l’équilibre, ce qui n’est pas encore le cas.
Par ailleurs, notre accord de majorité prévoit des rapprochements entre certains
services de la Ville et du CPAS. Les perspectives financières des communes
bruxelloises, en ce compris celles de la Ville, nous engagent à avancer
rapidement dans ce chantier. Un groupe de travail sera mis en place pour
examiner les rapprochements et les synergies entre la Ville et le CPAS en
matière d’informatique (déjà en cours) et de marchés publics, notamment. Il sera
chargé de faire des propositions en ce sens, tant au Collège qu’au Conseil de
l’action sociale.
Pour conclure, je reprends mon propos liminaire, avec trois lignes de force qui
fixent nos priorités pour 2023 : répondre aux urgences sociales et accompagner
nos usagers vers l’emploi, assurer un service de qualité à la population et rendre
notre organisation plus efficiente. Les projets ambitieux évoqués brièvement ici,
et que vous trouverez dans la note de politique générale du CPAS, s’inscrivent
dans cette volonté et cette cohérence.

M. Wauters.– Nous sommes bien conscients que le contexte socioéconomique
actuel est particulièrement compliqué et qu’il n’épargne pas non plus le CPAS,
puisque c’est là que se concentrent toutes les aides sociales. Le rôle joué par le
CPAS dans notre Ville est essentiel. Après une grave crise sanitaire, nous
faisons face à une guerre qui a entraîné une crise énergétique majeure et
l’arrivée de nombreux réfugiés ukrainiens, notamment en Belgique. Ainsi, nous
traversons une urgence sociale majeure qui affecte non seulement les publics
précarisés habituels, mais également des publics qui, habituellement, étaient
épargnés. Je pense notamment à la classe moyenne.
Le CPAS de la Ville de Bruxelles est donc plus sollicité que jamais, mais ce
contexte difficile ne doit pas nous dédouaner de notre responsabilité de gérer
notre institution en personne prudente et raisonnable. Nous ne pouvons pas
continuer indéfiniment à dépenser l’argent que nous n’avons pas. D’ailleurs, c’est
dans la droite ligne de ce que Christian Ceux disait déjà l’année passée avant de
passer le flambeau à Marius Ndolimana.
Lors de l’analyse du budget 2022, justement, Christian Ceux rappelait qu’il avait
déjà exhorté le Conseil à prendre des mesures d’économies afin d’éviter une
détérioration financière encore plus importante du CPAS. Nous faisons le
constat que cette mise en garde n’a pas été écoutée et qu’effectivement, la
détérioration s’est accentuée. En effet, plusieurs indicateurs-clés du budget de
2023 sont au rouge. La dotation communale, qui avait été demandée par le
CPAS à hauteur de 15 millions après négociation, est de 8 millions. Les frais de
personnel (177.222.500 €) sont en augmentation de 15 % et constituent pas
moins de 43 % du budget. Nous avons évoqué en section les différentes
indexations qui ont eu lieu en 2022, la modification des barèmes et une série de
règles que je comprends. Mais il n’empêche que les frais de fonctionnement sont
également en augmentation de 14 %. Alors, qu’en sera-t-il avec les
augmentations inévitables (notamment les indexations des salaires) qui vont se
poursuivre en 2023 ? Dans le budget que vous nous présentez, vous ne prévoyez
qu’une seule indexation, mais nous savons très bien qu’il y en aura au minimum
deux. En 2022, on en avait prévu une et il y en a eu cinq !
La situation des maisons de repos reste également préoccupante, puisqu’il
manquerait 9 millions, malgré l’augmentation des occupations post-Covid. Vous
avez inscrit 4 % d’augmentation pour les maisons de repos. Nous tenons
cependant à saluer certaines initiatives que vous avez prises et que nous
soutenions d’ailleurs depuis fort longtemps. Elles devraient permettre à moyen
terme de réaliser des économies d’échelle grâce à une plus grande efficacité et
plus de transversalité entre les services. En outre, un groupe de travail conjoint
Ville et CPAS est mis en place. J’y vois un signe de bonne gouvernance. C’est
d’ailleurs une proposition que nous avons formulée il y a longtemps déjà.
Nous craignons cependant que tout cela ne soit pas suffisant. En effet, des
mesures d’économies substantielles (qui toucheraient le moins possible les
missions du CPAS) sont nécessaires à court terme. Vu le contexte économique,
une plus grande sobriété nous permettra de mieux absorber ce choc. Des pistes
de solutions existent. Elles vous ont d’ailleurs été présentées par Christian Ceux
à l’époque et par Marius Ndolimana aujourd’hui. Leur objectif est d’éviter un
déficit financier qui, à un moment donné, pourrait être incontrôlable.
J’en viens au budget d’investissement. Un point qui préoccupe notre groupe est
le soutien aux seniors et aux étudiants. Il s’agit pour nous d’un élément majeur
qui ne semble pas préoccuper suffisamment le CPAS, en tout cas son équipe
dirigeante. Nous ne retrouvons pas dans le budget les financements ad hoc et
nous regrettons que ces publics ne soient pas suffisamment pris en
considération. Cette problématique n’est pas prise à bras-le-corps dans les
perspectives budgétaires 2023. Pour ces raisons et de manière tout à fait
cohérente avec la position de notre conseiller au CPAS, nous nous abstiendrons
sur ce budget.
Notre groupe réaffirme son soutien total et ses remerciements aux personnels du
CPAS qui, depuis 2020, sont au four et au moulin pour les Bruxellois les plus
précarisés. Ils effectuent à nos yeux un travail quotidien d’une grande qualité,
avec beaucoup de professionnalisme et d’humanisme. Le budget est l’occasion
de réitérer notre soutien à ces équipes.

17 OCTOBRE 2022 - Modifications budgétaires - Feuilleton n° 1 de l’exercice 2022

M. le Bourgmestre.- Merci, madame la Présidente. On ne va pas se le cacher :
au niveau budgétaire, cette période est évidemment très difficile. C’est
extrêmement complexe pour l’ensemble des communes, l’ensemble des
pouvoirs publics – on le voit partout, cette majorité est à l’affaire sur le budget.
En conférence des bourgmestres, on essaie de trouver des solutions, sachant
qu’on passe d’une crise à l’autre puisque nous endurons une énorme crise après
la pandémie de covid-19, avec des budgets en déficit pour la première fois
depuis près de 20 ans.
Donc, malheureusement, on ne peut pas encore vous présenter des
modifications budgétaires qui sont à l’équilibre. On est de nouveau trop court,
mais on a maintenu le même déficit – j’y reviendrai.
De pandemie met daarna de enorme stijging van de energieprijzen en de
hoogste inflatie van de voorbije 40 jaar, treffen de bevolking hard en vertragen
de economische activiteit.
Dans cette situation compliquée, le pouvoir communal demeure plus que jamais
un rempart précieux et une protection, car il s’agit de la première ligne afin
d’absorber les chocs de la crise. Et quand je parle du pouvoir communal, je
veux évidemment aussi parler du CPAS qui pour le moment a fort à faire et
beaucoup à discuter par rapport à ça.
Le pouvoir communal, ça représente des milliers d’agents, comme vous le
savez : plus de 4.000 rien que pour la Ville de Bruxelles et près de 2.000 au
CPAS, auxquels s’ajoutent 6.000 enseignants, 2.800 policiers et près de
10.000 membres de personnel hospitalier. Ce sont vraiment des milliers
d’agents qui travaillent un peu partout pour être présents dans chaque quartier et
y répondre aux besoins de nos administrés. Ils fournissent des services très
précieux au quotidien et font ensemble vivre notre Ville, une Ville proche de ses
habitants.
Maar zoals iedereen, wordt ook de Stad hard getroffen door de verschillende
stijgingen van prijzen, zoals die van grondstoffen, van overheidsopdrachten, de
energieprijzen en de loonindexering.
La crise du covid avait déjà eu un impact sévère sur nos finances, et notamment
aussi sur nos budgets cumulés. Et maintenant, c’est à une crise inflationniste
majeure que nous sommes confrontés. Nous utilisons donc tous les leviers
d’action à notre disposition afin de protéger notre population, soutenir notre
tissu économique très dense, et aider le réseau associatif qui œuvre à la cohésion
sociale, sans réduire pour autant la qualité de nos services à la population.
Malgré l’ensemble de ces charges supplémentaires imprévues, nous sommes
parvenus à maîtriser les répercussions financières de la crise sur le budget
communal. Le résultat des modifications budgétaires est égal à celui initial de
-4,8 millions d’euros – sur un budget global de plus de 900 millions, je le
rappelle. Il n’empêche qu’il est en déficit, comme cela a malheureusement été le
cas ces trois dernières années.
Er werden aanzienlijke economische inspanningen geleverd en – dit wil ik echt
benadrukken – telkens met het oog op de continuïteit van onze diensten.
Nous exerçons nos responsabilités et gardons le cap malgré l’inflation, qui
devrait s’élever à 9,3 % pour cette année, donc sans aggraver notre déficit. Le
Collège a plus que jamais la volonté d’assumer pleinement son rôle de moteur
économique et local.
Gouverner, c’est choisir : nous avons fait, par un délicat exercice d’équilibre, le
choix de protéger nos citoyens et poursuivons donc nos interventions pour
permettre à chacune et chacun de traverser la tourmente actuelle avec le moins
de dégâts possibles.
Voilà, madame la Présidente, l’introduction que je voulais exposer sur ces
modifications budgétaires.

M. Wauters.- Effectivement, les questions ont été posées en sections réunies. Je
dirais simplement qu’avec des modifications d’un budget voté avant l’été, qui
devait passer à la tutelle et qui, en attente de celle-ci, n’est donc effectif que
pour quatre mois, c’est assez évident. On doit essayer d’engager une série de
choses.

Je vois que l’ordinaire reste équivalent en termes de mali – on va dire ça comme
ça –, que l’extraordinaire augmente à peu près de 9 ou 10 millions millions
d’euros. Mais étant donné la période extrêmement courte sur laquelle tout cela
va s’impacter, il nous est difficile d’avoir un positionnement particulier sur cette
modification budgétaire.

Concernant le budget, notre groupe est intervenu avec insistance depuis 2020 en
disant qu’effectivement, la période serait compliquée et qu’elle le deviendrait
certainement encore plus. Il y a donc une série de choses dont nous reparlerons
lors du budget – qui, cette fois-ci, nous sera présenté dans un délai tout à fait
convenable et raisonnable, j’espère – sur la manière de gérer la difficulté de ce
manque financier bien réel, pas que depuis six mois ou un an mais déjà plus
longtemps, et je ne crois malheureusement pas que cette réalité va s’améliorer
comme ça, par un coup de baguette magique.

Donc, de même que nous nous étions abstenus à l’époque – et c’était une
abstention positive –, notre groupe s’abstiendra, en cohérence avec ce qui s’est
dit auparavant, en étant très attentif à ce qui va se passer lors de la présentation
du prochain budget qui, comme je l’espère, arrivera cette année en temps et en
heure.
Je vous remercie.

M. le Bourgmestre.- Oui, c’est vrai qu’on est dans une modification
budgétaire, donc des ajustements. On s’est attaché à ne pas dégrader le déficit
de l’ordinaire – ce qui est le cas, c’était la ligne du Collège – et donc de faire
nos arbitrages là-dessus. Et vous avez raison : autant l’exercice 2022 était
périlleux, autant l’exercice 2023 ressemble à l’ascension de l’Everest – pour
toutes les communes, d’ailleurs.
On en appelle d’ailleurs aux autres niveaux de pouvoir pour qu’ils regardent un
peu comment faire. Je sais qu’il y a déjà eu une espèce de complément à la
dotation générale aux communes (DGC), mais cette aide sera bien insuffisante
par rapport à ce que doivent faire les communes – et ça vaut pour les
19 communes bruxelloises.
Cette spirale inflationniste est un vrai problème. Ici, on a limité les dégâts, mais
ce n’est pas encore une préfiguration de notre budget. On y travaille ; on a tenu
une grosse réunion là-dessus ce matin encore.
Et on espère en effet l’aborder dans des délais plus raisonnables, même s’il reste
compliqué à boucler.

M. Wauters.- Je vous remercie d’autant plus que vous parlez de délais
raisonnables, monsieur le Bourgmestre. Parce que ce serait plus simple… enfin,
ça pourrait sembler plus facile de sortir un budget en retard, mais ça ne fait
qu’accumuler des problèmes.
Je pense qu’il faut avoir la lucidité de reconnaître la difficulté qui nous attend –
et vous venez vous-même de l’exprimer. Mieux vaut l’affronter tout de suite que
d’attendre que ce soit pire. Donc, j’espère vraiment que vous y arriverez : vos
arbitrages ne vont pas être faciles et on ne sera pas spécialement là pour vous
aider. Mais je pense que dans des circonstances compliquées comme celles
qu’on vit depuis bientôt trois ans, il va falloir vraiment qu’on aille au cœur du
sujet.
Merci.

….

 

M. le Bourgmestre.- Les révisions de prix, avec les entrepreneurs, c’est
beaucoup dans les investissements. Maintenant, il y a des investissements qui ne
se feront pas. Donc, je ne crois jamais que le budget extraordinaire atteindra
Page 23 sur 127 – Conseil communal du/Gemeenteraad van 17/10/2022
cette hauteur – vous le savez bien, souvent, c’est une collection de projets, mais
sa répercussion sur l’ordinaire…

(Commentaire de M. Wauters.)
Oui, en partie. Là, l’essentiel des augmentations, c’est des projets déjà engagés,
sur lesquels les révisions de prix, vous savez qu’il y a cette clause qui fait
qu’entre 15 et 20 %, les entrepreneurs… – et je ne le conteste pas, tout le monde
est dans le même bain. Donc, il y a même des entrepreneurs qui vont perdre de
l’argent en réalisant des chantiers chez nous. On croit parfois qu’ils
s’enrichissent uniquement sur la crise, mais c’est un mythe. Nous, on en voit qui
vont livrer tout juste ce qu’ils peuvent.
Mais du reste, on n’atteindra jamais les budgets qui sont inscrits à
l’extraordinaire. Alors pourquoi est-ce qu’on ne les a pas plus arbitrés ? Pour
s’ouvrir des possibilités. L’important, je le répète, c’est le déficit à l’ordinaire.
Et là, il est stable. Même si ça paraît bizarre de parler de déficit stable, c’était
notre objectif.

Vote(s)

Mme la Présidente.- Nous devons à présent nous prononcer sur ces
modifications budgétaires.
.
(Il est procédé au vote nominatif.)
Mme la Présidente.- Adoptées, sous réserve des observations formulées par
l’opposition.

13 JUIN 2022 - Compte de l’exercice 2021 du CPAS

M. Zian, président du CPAS.- Il n’y aura pas d’exposé en tant que tel. Nous
avions prévu une section réunie à 15h. Quelques conseillers étaient présents,
mais il n’y a pas eu de question.
Je rappelle par ailleurs que les comptes ont été approuvés par le Conseil de
l’action sociale le 18 mai à l’unanimité des conseillers. S’il y a des questions un
peu plus techniques, nous y répondrons par écrit.

M. Coomans de Brachène.- Je voudrais faire une remarque générale. Je
comprends que peu de conseillers aient été présents, car 15h, c’est tout sauf une
heure normale. La plupart d’entre nous ont un vrai travail à côté et beaucoup
d’activités, et nous libérer à 15h, c’est difficile, voire impossible.
Je souhaite d’autant plus le rappeler qu’à ma connaissance, la majorité n’est pas
en nombre, une fois de plus. Cela démontre que même pour la majorité, il est
difficile d’être présent à 15h (voire à 16h42…).
Je ne veux pas formuler de critiques sur les comptes proprement dits, mais
seulement souligner la difficulté d’assister à des réunions organisées en dernière
minute. Cela étant dit, je sais que votre intention était louable et je vous
remercie d’avoir présenté les comptes à ceux qui ont pu être présents. Des
membres de votre majorité assistaient d’ailleurs aux mêmes réunions que moi
au parlement bruxellois.

M. Zian, président du CPAS.- Je suis parfaitement d’accord avec vous. Nous
avons des horaires professionnels et tout le monde ne peut pas se libérer à 15h,
raison pour laquelle nous demandons aux conseillers d’envoyer à l’avance leurs
questions pour que nous puissions y répondre. Mais nous n’avons reçu aucune
question écrite.

M. le Président.- J’ai toujours connu les sections réunies planifiées à 15h, en
tout cas depuis 27 ans.

Mme Vivier.- Oui, et nous avons toujours eu du mal à y assister.

M. le Président.- Je le sais. Que proposez-vous ?

M. Wauters.- Le ROI est en cours de modification. Nous soumettrons des
propositions. Ce sera l’occasion de voir ensemble ce qu’il y a de mieux à faire.
J’ai très peu de questions techniques à poser. Notre groupe a l’habitude de voter
les comptes, sauf cas extrême. Notons que le résultat global est en bonus, ce qui
est de nature à nous rassurer.
Pour le budget général, nous prenons plus de temps et avons plus de questions
techniques à poser. Notons aussi que la Ville va récupérer 600.000 € qui avaient
été alloués dans le cadre de la crise sanitaire et qui n’ont pas été utilisés. Cela
relève de la bonne gouvernance.
Notre groupe votera donc ces comptes, mais nous attendrons le moment plus
décisionnel qu’est celui du budget pour discuter des nécessaires arbitrages.

Vote

M. le Président.- Nous devons à présent nous prononcer sur le compte 2021 du
CPAS.
(Il est procédé au vote nominatif.)

M. le Président.- Adopté.

25 AVRIL 2022 - Présentation du budget 2022 de la Ville

M. le Bourgmestre.- Mesdames, messieurs les membres du Conseil, je vous le
concède, la finalisation de ce budget 2022 a été particulièrement longue, comme
pour une majorité de Communes, et a nécessité des arbitrages afin de poursuivre
le développement de la Ville tout en veillant à préserver sa santé financière.
Les différentes crises que nous vivons depuis deux ans ont produit un choc
violent sur les finances des pouvoirs locaux. Or, en ces temps de crise, nos
investissements ont un rôle majeur dans la reprise économique et sont décisifs
pour le bien-être en ville et la cohésion sociale.
Avec ce budget, le Collège souhaite répondre aux nouveaux besoins de notre
population, apporter ce qui donne envie de vivre en ville et faciliter la vie
quotidienne.
Stad Brussel zet dus haar investeringen voort om de openbare ruimte te
ontwikkelen en al onze wijken te voorzien van faciliteiten, bereikbaar op tien
minuten van waar men woont. La ville à 10 minutes, cela signifie pouvoir
accéder, dans son quartier, à une crèche, une école, une salle de sport, un espace
vert, un centre culturel, un commerce, une plaine de jeux, etc. sans devoir
effectuer de trop longs déplacements.
C’est donc une ville de proximité, durable, solidaire et adaptée à chacun :
enfants, familles nombreuses, travailleurs, seniors ou personnes à mobilité
réduite (PMR).
Dans le budget de la Ville, le premier poste est bien sûr l’enseignement. La Ville
ne cesse d’investir dans l’éducation. Elle entend augmenter l’offre scolaire
publique, tout en veillant à l’entretien et à la rénovation des infrastructures
scolaires existantes.
Un projet d’envergure verra prochainement le jour avec l’extension de l’athénée
des Pagodes. Cette nouvelle construction augmentera la capacité scolaire de
600 élèves en secondaire pour répondre au manque de places dans le nord de
Bruxelles. Il est primordial que chaque élève ait accès à un enseignement de
qualité à proximité de son logement. Dit project zal het ook mogelijk maken om
tegemoet te komen aan de verwachtingen van het leerkrachtenteam en de
studenten, evenals aan de maatschappelijke uitdagingen.
Construit avec des matériaux des anciens pavillons, récupérés et recyclés, et/ou
des matériaux qui tendent vers un bilan zéro carbone, cette construction prévoit
également de récupérer l’eau de pluie. Une attention particulière sera accordée à
la biodiversité du site.
Le projet a été conçu pour s’intégrer dans son environnement. La salle des
sports et le réfectoire seront ainsi directement accessibles de l’extérieur, aux
habitants et associations de quartier, en dehors des horaires scolaires. Nous
voulons, en cette matière, rentabiliser les établissements de la Ville, tout en
proposant des services de proximité à nos concitoyens.
En matière de logement, la Ville poursuit le développement du parc immobilier
locatif de la Régie foncière, avec la mise en chantier en 2022 d’une centaine de
nouveaux logements. L’objectif de la Ville est d’engager la construction de
750 logements d’ici – des logements publics, évidemment.
Daarnaast zullen we net als vorig jaar doorgaan met ons project om de
vergetenen van het klimaat te ondersteunen, 4 miljoen euro. Veel huurders van
sociale woningen hebben energierekeningen die vaak hoger liggen dan hun
huurgeld. We plannen daarom een envelop 37 miljoen euro tegen 2024. Hoewel
de totale investering naar een bedrag te brengen van 75 miljoen euro in het
kader van energetische renovatie van de sociale huisvesting van de stad.
Les 24 permis d’urbanisme du plan climat du Logement bruxellois sont en cours
de délivrance. À la fin de l’année 2022, les différents marchés devraient être
attribués pour un démarrage des travaux prévu entre avril et juin 2023. 65 % du
patrimoine immobilier répondront aux critères « basse énergie » d’ici 2024 et
75 % à la fin de 2027.
Par ailleurs, nous avons augmenté la dotation du CPAS de 5,5 millions d’euros
(+7 %), pour assumer les conséquences de la crise sanitaire et économique de
ces deux dernières années. Ces moyens supplémentaires permettront au CPAS
d’approfondir ses politiques sociales et locales, de relever les défis sociaux liés
à la crise sanitaire et à l’explosion du prix de l’énergie, tout en poursuivant
l’accompagnement des ménages surendettés, la prévention des expulsions
locatives et le suivi des publics les plus vulnérables, car les populations
précarisées ont, aujourd’hui plus que jamais, besoin de ce soutien.
Dit budget zal het OCMW verder in staat stellen om haar opleiding sociale
professionele integratie en sociaal economische acties te herschikken. Eveneens
om een kwaliteitsvolle omkadering in haar rusthuizen en de ondersteuning van
autonome senioren te garanderen.
Le secteur économique est caractérisé par notre plan de relance post-COVID
qui se poursuit. La Ville de Bruxelles augmente en effet d’environ 50 % son
enveloppe budgétaire destinée aux associations de commerçants. Ce soutien
financier et logistique de la Ville aidera les commerçants bruxellois à déployer
des politiques d’activation et d’attractivité de nos quartiers commerciaux.
Une enveloppe de 200.000 € est aussi prévue afin que le secteur puisse
s’équiper en matériel de ventilation et d’aération.
Les abords de Brucity seront également réaménagés. Cela concerne la rue des
Halles, la rue de la Vierge Noire, la rue des Poissonniers, la rue des Augustins,
une partie du marché aux Poulets, la rue de Laeken, la place Sainte-Catherine, la
rue de l’Évêque et la place du Samedi. Le confort et la sécurité des piétons et
des cyclistes justifient ce réaménagement. Nous y planterons 43 arbres de façon
à augmenter considérablement la perméabilité du sol et améliorer le bien-être
des usagers.
S’agissant de la petite enfance, tous les milieux d’accueil de la Ville auront
effectué leur transition en éco-crèches d’ici fin 2022. L’éco-crèche deviendra
alors la norme, améliorant la qualité de l’accueil des tout-petits au bénéfice de
leur santé et de la planète, le tout sans générer de surcoût, ni pour la Ville de
Bruxelles, ni pour le portefeuille des parents.
La Ville accroît encore son investissement dans la rénovation des bâtiments à
hauteur de 1,45 million d’euros. Elle assure ainsi la qualité et la durabilité des
infrastructures pour correspondre à l’ambition écologique de leur accueil.
Après le déménagement du service de la petite enfance au centre administratif
de Brucity, la création d’une nouvelle crèche dans les bureaux qu’il occupait
place Sainte-Catherine sera mise à l’étude.
La Ville de Bruxelles a veillé de près sur le secteur culturel, événementiel et
touristique tout au long de la crise sanitaire. En 2022, la Ville soutient la relance
de ce secteur avec plusieurs projets phares, dont le premier festival dédié à la
création interdisciplinaire féministe, intersectionnelle et inclusive. Des projets
de culture et santé et un plan d’action ambitieux pour la durabilité des
événements organisés par la Ville sont également à l’ordre du jour.
In 2022 gaan wij verder met het versterken van de decentralisatieprojecten in de
verschillende wijken. Partnerschap met het nachtleven om Brussel te doen
schitteren en in beweging te brengen, blijven ook centraal liggen in de actie van
de stad.
Face aux défis climatiques, la Ville va augmenter les investissements visant à
lutter contre les changements climatiques et à réaliser des économies d’énergie,
étant donné la tendance haussière du prix de l’énergie. Près de 9 millions
d’euros seront alloués en 2022 à cette transformation, sous forme
d’investissements dans les écoles et bâtiments publics liés à l’isolation, au
remplacement de chaudières, mais aussi à l’installation de panneaux
photovoltaïques et de toitures vertes.
Le plan climat de la Ville permettra de mesurer l’impact de ces mesures,
notamment en termes d’économie d’énergie.
Het Warandepark of het Marguerite Duras Square zullen in 2022 grondig
gerenoveerd worden om ze nog aantrekkelijker te maken voor de bewoners, de
wandelaars, bezoekers en de kinderen.
Les épisodes de chaleur intense et les mesures de qualité de l’air nous rappellent
l’importance d’avoir une politique ambitieuse en matière d’espaces verts. La
minéralisation à outrance de nos sols à la fin du XXᵉ siècle a maintenant un
impact quasi quotidien sur la qualité de vie dans l’espace public.
Végétaliser la Ville est une ambition centrale de la Ville de Bruxelles. Cette
année encore, des centaines d’arbres prendront racine dans le sol bruxellois.
En matière de mobilité, le schéma de circulation à l’intérieur du pentagone, le
plan Good Move, entre en œuvre. Un budget est prévu pour mesurer et suivre
les effets de ces mesures ainsi qu’organiser leur mise en œuvre sur le terrain. Le
schéma de circulation va apaiser la mobilité en ville en même temps qu’il va
accroître la sécurité routière pour tous les usagers actifs.
En poursuivant la promotion des alternatives à la voiture, voitures partagées,
boxes à vélos, pistes cyclables et accès aux vélos, et en respectant le principe
STOP (Stappers, Trappers, Openbaar vervoer, Privé vervoer) qui hiérarchise les
modes de transport en commençant par les piétons, les cyclistes, le transport en
commun et la voiture individuelle, la Ville bénéficiera de rues plus sûres et d’un
air plus pur.
En outre, 2022 marque un changement majeur pour la Ville de Bruxelles et les
habitants, avec le déménagement du siège de notre administration prévu à la fin
de l’année. Nous relevons ainsi le défi de moderniser intégralement l’ensemble
des services de la plus grande Ville du pays. Cet investissement, qui
révolutionne notre administration et les services à la population, constitue le
point central de notre budget.
Avec le nouveau centre Brucity, l’administration s’adapte à ses concitoyens.
L’accueil du public sera amélioré dans ce bâtiment. L’efficience des nouvelles
méthodes de travail et le bien-être accru du personnel dans un environnement
agréable renforceront la qualité du service et du traitement des dossiers. Les
salles de réunion du huitième étage de Brucity seront mutualisées et ouvertes au
public en dehors des heures de travail, notamment pour des salles d’étude.
Vous savez que nous sommes déjà à plus de 600 places de salle d’études dans
nos locaux après les heures classiques de fermeture. Ici, ce sont plus de 350
postes qui permettront à des étudiants, du secondaire ou du supérieur, de venir
en salle d’études – il y a une énorme demande à cet égard –, mais aussi aux
associations de se réunir dans ce bâtiment qui sera donc mutualisé.
À ce titre, le restaurant de Brucity sera aussi ouvert au public – à tous les
publics. La relation de service a été complètement repensée. Elle repose
désormais sur une approche transversale et omnicanal, de manière à ce que les
citoyens bénéficient du même service, des mêmes délais et d’un traitement
uniformisé de leurs demandes indépendamment de la voie de communication
utilisée : front office, téléphone, portail citoyen, MyBXL, etc.
La dématérialisation et l’augmentation des services en ligne via le portail
citoyen MyBXL ne se fera pas au détriment des publics moins bien connectés,
qui seront accompagnés et orientés vers un front office regroupant des guichets
pluridisciplinaires afin de garantir une expérience de l’usager plus efficace et
performante.
Par ailleurs, le rassemblement des différents services de l’administration à
Brucity contribuera à réduire la consommation énergétique de la Ville. En effet,
ce nouveau bâtiment performant, aux lignes architecturales audacieuses,
consommera moins que l’ensemble des différents sites occupés actuellement par
les services de la Ville. Il est notamment équipé de panneaux photovoltaïques
qui produiront une partie de l’électricité nécessaire à l’administration. De
même, la température du bâtiment sera régulée par un système innovant de
riothermie, soit un système de récupération de la chaleur des eaux usées, des
égouts.
Ce déménagement affecte évidemment notre résultat budgétaire, car il implique
un cumul des charges entre les anciens lieux occupés par notre administration et
celles de nouveaux bâtiments, mais ceci seulement pour quelques mois,
évidemment.
Cette charge exceptionnelle – non récurrente, je le répète –, explique le déficit
de notre budget 2022 qui s’établit à 4,8 millions d’euros, donc largement en
dessous des déficits précédents pendant la crise COVID, notre objectif étant
encore de revenir à l’équilibre budgétaire pour 2024.
Comme tous les pouvoirs publics, la Ville est touchée de plein fouet par les
diverses augmentations de dépenses d’énergie, indexations, auxquelles
s’ajoutent des charges supplémentaires liées à la réforme du statut du personnel.
Cette réforme, financée par la Ville et la Région, s’étalera sur cinq ans et va
permettre pour l’année 2022 une valorisation pécuniaire des plus bas niveaux
ainsi que de meilleures conditions, avec notamment l’augmentation des
montants des chèques-repas pour notre personnel, qui passeront de 6 à 8 € par
jour.
Pour pallier l’augmentation de nos charges, il a donc fallu maîtriser le plus
possible nos dépenses, mais aussi trouver de nouvelles recettes. Cependant, je
tiens à préciser que pour les habitants, il y a un bouclier fiscal. Les principales
taxes, dont évidemment, entre autres, la taxe sur les additionnels au précompte
immobilier et au précompte professionnel ne sont pas augmentées. On n’y
touche pas, on les garde toujours au même niveau qui est largement dans la
moyenne régionale.
La Ville a par contre décidé d’augmenter les taux de deux de ces taxes : la taxe
d’occupation temporaire de la voirie publique, ou taxe « chantier », et la taxe
sur les bureaux. L’augmentation du taux de la taxe chantier a pour objectif
corollaire de libérer l’espace en voirie et d’améliorer ainsi la qualité de vie dans
nos quartiers. Nous constatons de même que, face à la crise, certains secteurs
s’en sortent mieux que d’autres. Notre taux était l’un des plus bas de la région.
Nous nous sommes donc alignés sur la moyenne haute régionale.
Il y a toutefois un bémol – positif, cette fois-ci : nous exonérons tous les
bureaux de moins de 100 mètres carrés. Idem pour les 100 premiers mètres
carrés de bureaux accessoires au logement. L’idée est d’aider nos petits
commerçants, les professions libérales, les médecins, les avocats, les dentistes,
tous ceux qui font aussi cette ville de proximité. En les exonérant, c’est environ
plus de 500 espaces de bureaux qui seront exonérés sur le total des
1.800 bureaux taxés sur la Ville de Bruxelles.
Notre résultat budgétaire cumulé est continument positif et les perspectives de
2023 et 2024 annoncent un retour à des résultats budgétaires positifs. C’est
l’annonce que je viens de faire. Nous gardons donc fermement le cap pour sortir
de la tempête, pour construire une ville habitable, répondre aux besoins concrets
de nos concitoyens et redonner cette envie de Bruxelles qu’on aime : ouverte,
vivante, inventive, solidaire et multiculturelle.
Je vous remercie.

Discussion générale – Algemene discussie

M. Wauters.- Merci. Monsieur le Bourgmestre, notre groupe Les Engagés-CD&V+
a toujours pour objectif premier de porter des projets, des idées, et qui
restent évidemment en proximité et en collaboration avec les Bruxelloises et
Bruxellois, avec leurs besoins, leurs attentes. Et peu importe d’où nous agissons
– ici depuis l’opposition –, pour nous, l’objectif, dans l’action politique, doit
toujours être la finalité. Et cette finalité – je le rappelle sans relâche depuis que
je suis conseiller communal –, ce sont les Bruxelloises et Bruxellois, c’est leur
qualité de vie.

D’où cette opposition constructive qui propose, et qui porte heureusement
parfois ses fruits. Et pour ne prendre qu’un exemple, aujourd’hui, nous nous
réjouissons de constater que vous reprenez une de nos suggestions dans le
budget, puisque vous annoncez qu’afin de garantir l’accès des livraisons de
marchandises dans les centres urbains ou en période de travaux, la Ville entend
développer un premier réseau de distribution urbain.
Voilà donc une action, et je remercie l’échevin, qui pourra avoir un impact
direct et positif sur les quartiers du centre et notamment ceux du Sablon et des
Marolles qui ont été les premiers à souffrir économiquement de la crise COVID,
mais également d’une accessibilité de plus en plus difficile.
En parlant du plan Good Move, on avait notamment évoqué ici le manque de
places de parking hors voirie. Donc, il faudrait y trouver des solutions aussi.
Mais avant toute chose, malheureusement, je dois une fois encore réitérer notre
suggestion de l’an passé en rappelant à l’échevin notre proposition de mettre au
point – pour le budget prochain, puisque ce n’est pas encore le cas cette fois-ci –
à la fois une présentation plus lisible de celui-ci, mais également la possibilité
pour toutes les citoyennes et tous les citoyens qui le désirent d’avoir accès à une
présentation compréhensible et accessible des enjeux de ce budget. Et ceci, à
l’instar de la remarquable présentation faite aux conseillers communaux par le
receveur et son équipe, que je remercie d’ailleurs pour l’excellence de leur
travail, et leurs explications extrêmement didactiques.
Les citoyens doivent être partie prenante, monsieur le Bourgmestre, de la
manière dont la Ville utilise leur argent, finalement. Il en va d’un aspect
primordial en termes de bonne gouvernance, de transparence, de participation
citoyenne dont votre majorité se targue, et il faut donc que les actes
accompagnent les paroles.
Vous ne nous présentez le budget fin avril. Est-ce vraiment sérieux ? L’an
prochain, vous ferez encore mieux et peut-être nous présenterez le suivant en
juin ou en septembre, je ne sais pas. Cela signifie que les engagements annoncés
au titre du budget extraordinaire ne débuteront au mieux qu’avant l’été – on sait
très bien que ça doit passer par une série d’arbitrages.
Voilà un joli tour de passe-passe pour essayer de nous faire croire que la
situation budgétaire, au fond, n’est peut-être pas aussi catastrophique. N’avez-vous
pas compris que les citoyennes et citoyens ne veulent plus de cette poudre
aux yeux ?
Par ailleurs, il est quand même essentiel que la capitale du pays et plus grande
ville de la Région bruxelloise montre l’exemple en respectant tout simplement
la loi communale : un budget de 912 millions d’euros, un déficit prévisionnel de
4,8 millions d’euros, soit 0,5 % du total.
Mais pour mieux faire passer la pilule – ça m’a fait sourire quand je l’ai lu dans
les médias –, votre majorité a affirmé que le déficit aurait pu être bien plus
grand, vous le justifiez en partie par les conséquences de la crise COVID et le
déménagement vers le nouveau centre administratif alors que l’occupation doit
se poursuivre pendant la moitié de l’année dans les locaux actuels.
Alors oui, nous pouvons entendre cela, mais à l’instar des débordements
budgétaires successifs du projet Beer Temple, des aides structurelles qui devront
certainement et sans doute être nécessaires pour sauver Brussels Expo de la
faillite, on peut évidemment s’interroger sur l’augmentation budgétaire de ce
nouveau centre administratif – ma collègue Debaets y reviendra dans un instant.
De manière générale, vous diminuez l’ampleur de la perte en puisant dans les
toutes dernières réserves et en augmentant, comme vous venez de le dire, les
taxes dont le rendement n’est d’ailleurs pas totalement certain, voire parfois
hypothétique – je reviendrai là-dessus un peu plus loin. Quoi qu’il en soit, ces
taxes auront de toute façon un impact négatif sur le budget des familles, des
PME et très petites entreprises, dont les commerces, le poumon économique de
notre Ville, qui, nous le savons tous, sont déjà complètement essoufflés après
deux ans de pandémie.
Cette année, on a donc décidé de fonctionner un peu différemment, préférant
relever une série de points qui méritent toute notre attention, mais aussi celle
des Bruxelloises et Bruxellois, de vous exposer aussi notre point de vue à leur
sujet et vous poser quelques questions, en essayant de structurer un peu tout
cela.
Concernant les recettes, donc l’augmentation des taxes, les recettes de
stationnement sont estimées à plus de 4 millions d’euros et les taxes
additionnelles s’élèvent à plus de 6 millions d’euros. En ajoutant les taxes
communales, l’ensemble représente près de 20 millions d’euros, soit 30 %. Tout
cela en pleine période de crise énergétique, et les Bruxelloises et Bruxellois vont
encore devoir payer très cher leur participation au budget de la Ville.
Cependant, concernant les taxes additionnelles sur l’impôt des personnes
physiques (IPP) et malgré l’arrivée sur notre territoire de nouveaux quartiers qui
poussent un peu partout, avec des milliers de nouveaux habitants, on se
demande quand même pourquoi la taxe additionnelle à l’IPP n’augmente pas en
proportion de cet accroissement de la population. Nous aimerions une
explication. N’est-ce pas en partie un signal d’alarme de la fuite des familles
aux revenus moyens hors de notre Ville ? Ne pas s’en préoccuper est pour nous,
à terme, un véritable défi en matière de mixité sociale – et vous connaissez
notre attachement à celle-ci.
Pour les horodateurs, on parle de 16 millions d’euros attendus. Alors cette
augmentation est argumentée, mais attention car nous constatons qu’elle est
régulièrement et systématiquement surestimée chaque année. Je ne serai
certainement pas le seul à être curieux de voir les résultats lors des comptes
prochains.
Sur la taxe sur les résidences non principales, on passe de 230.000 à 450.000 €.
Quand nous avons posé une question technique à ce sujet, on nous a fait
comprendre que c’était la volonté d’effectuer davantage de contrôles, mais que
ce n’était pas simple : souvent, les gens ne déclarent pas spontanément le fait
que c’est une résidence secondaire. Comment, dès lors, espérez-vous lever deux
fois plus de recettes à ce niveau ?
En ce qui concerne les projets, venons en maintenant au plan climat dont on
parle depuis le budget 2019. Les objectifs de celui-ci ont évidemment tout notre
soutien, ça ne fait aucun doute. Mais où en est-on très concrètement quatre ans
après la mise en place de votre majorité ? En lisant les notes explicatives qui
accompagnaient notamment le plan triennal, on a cette pénible impression que
vous en êtes finalement toujours au stade de l’élaboration des intentions.
Je sais qu’il y a une série de choses qui ont été mises en place, je ne critique pas
cela. Mais cette vision globale, à un moment donné, nous semble rester en tout
cas au niveau de la mise en place et des intentions. Or nous sommes tous
conscients de l’urgence climatique – et celui qui ne le serait pas, à mon avis, a
un vrai problème.
En matière d’espaces verts et d’environnement, où en est aussi le projet
canopée, qui vise à assainir l’air que l’on respire et augmenter la biodiversité,
tout en permettant une meilleure régulation thermique en cas de fortes chaleurs.
Pourquoi n’y a-t-il pas une seule ligne, pas une mesure dans le budget pour la
protection, par exemple, des intérieurs d’îlots, encore très nombreux en termes
de superficie sur le territoire de la Ville ? Il est pourtant évident et cohérent que
ceux-ci doivent être intégrés dans une vision globale, d’où ce fameux projet
canopée.
On ne peut pas travailler uniquement sur les voiries ; il y a aussi des mesures à
prendre pour préserver la qualité des intérieurs d’îlots – je l’avais déjà dit il y a
longtemps, lors de mes toutes premières interventions en tant que conseiller
communal.
Concernant la dynamique économique et commerciale, vous dites que la Ville
entend finaliser son schéma de développement commercial. Mais plus encore,
elle entend déployer un plan d’action concret et spécifique pour chaque quartier
commerçant.
Alors je vous prends au mot et vous demande une fois encore que ce plan de
développement soit incarné par des équipes concrètement présentes sur le
terrain, qui connaissent les habitants et les commerçants, la réalité de chaque
quartier particulier – parce que nos quartiers ont des réalités totalement
différentes et très spécifiques. Ces équipes dédiées à un quartier commerçant
spécifique seraient à nos yeux – comme je l’ai déjà répété très souvent – le
meilleur vecteur de la réussite d’un développement commercial vraiment
harmonieux. En fait, cela permettrait de faire réussir ce schéma de
développement commercial.
J’espère que vous ne resterez pas sourds à cette proposition, qui se veut toujours
constructive. Dans le même ordre d’idées, vous dites que la Ville continuera sa
politique de soutien à l’embellissement des façades. Donc, vous affirmez
soutenir ces travaux. Or, en même temps, vous augmentez les taxes
d’occupation de la voie publique. Alors expliquez-nous comment vous faites :
avez-vous déjà réussi à entamer ce genre de travaux sans avoir besoin
d’échafaudages, de containers ou d’espaces de parking pour permettre aux
entrepreneurs de venir travailler avec leurs camionnettes ?
À l’heure où on invite les citoyens à rénover leur habitation afin de réduire leur
consommation énergétique, est-il bien opportun d’augmenter parallèlement le
coût final de rénovation ?
Alors, je pose la question : Ecolo-Groen, en fonction de vos objectifs du plan
climat, soutenez-vous sérieusement cette augmentation des taxes ? Environ
70 % du budget extraordinaire des sports et éducation physique, sont dédiés à
des travaux d’aménagement déjà en cours d’exécution, et le reste, ce sont en
majorité des subsides. Donc, il y a très peu de véritables nouveaux
investissements prévus si ce n’est pour terminer des travaux engagés.
C’est évidemment une bonne chose, je vous l’accorde, mais ici, il ne s’agit donc
pas de nouveaux investissements. Les terrains de sport extérieurs sont rénovés à
la Cité modèle (Haren), bonne nouvelle. Mais bien d’autres mériteraient
également une rénovation, dont le terrain de la rue Dansaert, par exemple.
Dans la même optique, certains centres sportifs intérieurs seront rénovés ou
connaîtront des réfections (palais du Midi, Croix de Guerre). Bien d’autres le
nécessitent également, dont le stade Herman Vanderpoorten, entre autres.
De manière générale, mis à part l’un ou l’autre grand projet comme la
construction de nouveaux bâtiments scolaires aux Pagodes, que je salue, les
quartiers hors du pentagone sont une fois encore oubliés dans votre budget. À
Bockstael, un exemple très parlant, vous dites que la Ville étudiera et investira
dans des solutions de stationnement hors voirie afin de réduire le nombre de
voitures dans l’espace public, au bénéfice d’un meilleur équilibre dans celui-ci.
Ça ne coûte rien de le dire, évidemment. Ça fera bientôt dix ans que nous le
demandons, les comités d’habitants à Laeken et moi-même ici, dans cette
assemblée. Après toutes ces années, vous annoncez fièrement que vous allez
étudier la question.
Faut-il en rire ou en pleurer ? Je me pose sincèrement la question.
Pas une ligne non plus dans le budget extraordinaire concernant l’avenir de la
ferme Den Bels, à Neder-over-Heembeek. Il semble que votre collège ne sache
pas quoi en faire – les habitants du quartier apprécieront ! Encore une petite
suggestion : pourquoi ne pas en faire un centre d’histoire de Neder-over-Heembeek,
par exemple ? Et si cette idée ne suscite pas votre intérêt, pourquoi
ne pas tout simplement la vendre, avant qu’elle ne s’écroule définitivement ?
Par ailleurs, cela constituerait une rentrée financière bien utile alors que les
années qui viennent s’annoncent douloureuses.
Enfin – et j’ai gardé cette petite perle pour la fin parce que je ne vous cache pas
qu’elle m’a vraiment fait sourire –, j’ai vu une étude concernant le branding
pour la conception d’une identité de slogan, pour une nouvelle image plus verte
du parc automobile de la Ville. Et encore une étude – ma collègue reviendra
aussi là-dessus.
La somme prévue est modeste, je le reconnais. Mais enfin, avec 30.000 €, on
peut faire d’autres choses aussi, notamment des projets citoyens dans le cadre
du plan climat, de l’environnement ou d’une meilleure qualité de vie. Et mises
bout à bout, toutes ces études tellement essentielles commencent à chiffrer. Pour
nous, ça devient énorme. Et ce n’est pas la bonne manière d’utiliser au mieux
les deniers publics, surtout en situation de difficulté financière plus que
prévisible.
Je me rappelle que lors des comptes 2020, alors que nous étions plutôt
abasourdis par ce que nous vivions avec la crise COVID, j’avais déjà attiré
l’attention de la majorité sur le fait qu’il fallait réfléchir en bonne mère et en
bon père de famille, parce que les années suivantes allaient être compliquées.
Ce n’est pas pour rien que vous avez sorti votre budget si tard, en partie. Je
constate aujourd’hui que les années 2023 et 2024 risquent d’être assez pénibles
et que la majorité suivante aura peut-être bien du mal à se départir de tout ça.
Alors voici donc, chers collègues, le budget 2022 de la Ville de Bruxelles : 912
millions d’euros.
Si vous me permettez cette métaphore, monsieur le Bourgmestre, ce n’est pas
une coquille de noix que vous dirigez avec votre équipe, mais plutôt un six-mâts,
voire plus. Ce genre de bâtiment a certes une grande inertie, qui est plutôt
un gage de stabilité, reconnaissons-le. Mais attention, quand on manœuvre un
navire de cette envergure, et en période de grands vents, il faut peut-être – et
même certainement –regarder loin devant soi. Peut-être en postposant quelques
travaux d’embellissement un peu tape-à-l’œil ? Il faut parfois réduire la voilure
et surtout anticiper sa route pour éviter les écueils et se concentrer sur
l’essentiel. Or l’essentiel, comme je l’ai dit, cela commence par le bien-être et la
sécurité de l’équipage, d’une part, mais c’est aussi la sauvegarde des passagers.
Pour la première fois depuis le début de cette législature, nous voterons donc
contre l’adoption de ce budget. Parce qu’il annonce trop d’erreurs de navigation
et qu’on ne peut pas se le permettre étant donné la situation. En manœuvrant
comme vous le faites, le risque est énorme que d’ici 2024, cela vire au naufrage.
Et nous ne sommes pas preneurs d’un remake du film Titanic.
Voilà. Si c’est possible, Mme Debaets va prendre la parole pour compléter une
série de points.

14 MARS 2022 - Question de M. WAUTERS relative à la situation économique des commerces à l’Atelier des Tanneurs et plus largement dans les Marolles à la suite des gros travaux de la rue des Brigittines


M. Wauters
.- Durant la pandémie de covid-19, le quartier des Marolles a été
l’un des trois quartiers commerciaux de la Ville, voire de la Région, les plus
touchés économiquement. On en a parlé assez régulièrement, ici, au Conseil
communal.

Si l’on ajoute aux conséquences du covid-19 les travaux du métro et du
boulevard de Stalingrad, la disparition des places de stationnement sur la rue
des Brigittines, les rampes du Palais de justice et le manque de parking en
général – cela a été reconnu ici au précédent Conseil communal par le
Bourgmestre lui-même lorsque nous avons discuté du plan Good Move
Pentagone –, cela commence à faire vraiment beaucoup pour ce quartier, en
particulier pour les commerçants de la rue des Tanneurs, qui se trouvent déjà un
peu en retrait des deux rues principales que sont la rue Haute et la rue Blaes.
Les travaux de réaménagement de la rue des Brigittines et du petit parc sont en
route depuis près d’un an et demi, avec une fermeture totale de la voirie depuis
septembre 2021, soit plus de sept mois. Sauf retard, le chantier devrait être
terminé pour la fin du mois de mai. La conséquence de ces travaux est que
l’accès au quartier est difficile et chaotique, tant pour les voitures que pour les
cyclistes et les piétons. Et j’insiste sur cet aspect.

Les conséquences économiques sont dramatiques. Deux magasins, dont l’un
pratiquait l’upcycling et l’autre produisait des produits artisanaux sourcés, ont
fait faillite. La boulangerie située sur la rue du Miroir a dû fermer pour se
replier dans son atelier sur la rue des Tanneurs afin de limiter les coûts. Et deux
acteurs majeurs du centre des Tanneurs ont subi une baisse de 30 % de leur
chiffre d’affaires. Or le marché bio, tout le monde le connaît à Bruxelles et en
Région bruxelloise. Il a été parmi les premiers et a fait des petits (dans le
quartier de Laeken, notamment). Il attire depuis de nombreuses années
beaucoup de monde dans les Marolles et fait littéralement vivre le centre des
Tanneurs. Il propose des fruits et légumes de qualité aux gens du quartier et,
bien au-delà, aux habitants de toute la Région. Il engage également des
article 60.

Vidya est un magasin complémentaire du marché bio, une entreprise à impact
social, sociétal et environnemental qui est en passe d’être certifiée Entreprise
Diversité, et lauréate de Be Circular.
Les commerçants de ces espaces vous ont contactés début décembre pour vous
faire part de leur mécontentement quant à l’absence de communication,
essentiellement, sur ces travaux de la rue des Brigittines et, surtout, de leur
inquiétude autour de la mise en place d’un plan d’accompagnement
économique. Une première réunion avec la Ville a été organisée effectivement
le 27 janvier, soit près de deux mois après qu’ils eurent interpellé le pouvoir
politique. Jusqu’ici, cela n’a guère produit de résultats.
Des commerçants désespérés vous ont adressé un courriel en début de ce mois
pour vous demander une réponse pour le lundi 7 mars. À ma connaissance, ils
n’ont pas reçu de réponse.

Est-il vraiment imaginable que la Ville n’ait découvert l’étendue des dégâts
causés par les travaux de la rue des Brigittines que lorsque les commerçants
l’ont alertée au début du mois de décembre, soit trois mois après le début de ces
travaux – cela m’inquiète un peu. L’échevin du commerce m’avait dit qu’il
élaborerait systématiquement des plans d’accompagnement des commerces lors
des gros travaux de voirie, notamment.
Comment avez-vous aidé ou comptez-vous soutenir concrètement les
commerces en grosse difficulté ? Avez-vous déjà mis en œuvre des mesures
d’aide financière, notamment pour soutenir les commerçants qui sont fortement
touchés ?

Par ailleurs, il semble que les travaux d’impétrants soient prévus dans la rue des
Tanneurs et la rue Blaes. Disposez-vous déjà de l’agenda de ces travaux ?
Quand seront informés les commerçants des Marolles ?
Quel éventuel plan d’accompagnement avez-vous prévu, un peu à l’image de ce
que vous avez fait pour la rue Haute pendant la durée des travaux.

M. Maingain, échevin.- Nous accordons évidemment une attention particulière
à tous les commerces de notre Ville qui peuvent être affectés par un chantier. Le
marché bio, les locataires du centre des Tanneurs et les magasins de la rue des
Tanneurs font pleinement partie de notre objectif de Ville. C’est aussi pour cela
qu’ils sont hébergés dans un centre d’entreprises qui appartient au CPAS.
Nous voulons tout faire pour aider ces commerces emblématiques de notre Ville
et du mix commercial que nous voulons proposer.
La méthodologie d’accompagnement des chantiers a clairement été mise en
place, mais avec une certaine gradation. Nous avons présenté le phasage du
chantier, au tout début de celui-ci, aux commerçants du centre des Tanneurs
dans le cadre du projet de contrat de quartier qui prévoit le réaménagement des
Brigittines.
Ce qui est vrai, c’est qu’il n’y a pas eu d’accompagnement complet. Pourquoi ?
Parce qu’un tel accompagnement complet est mis en place dans le cas d’un
chantier de plus de trois mois dans un noyau commerçant qui touche plus de
50 commerces, ce qui n’est pas le cas en l’espèce.
Le centre des Tanneurs ne se situe pas dans le périmètre direct du chantier, mais
juste à côté. Ses commerçants souffrent donc davantage des impacts sur la
mobilité que du chantier lui-même. Dès que nous avons été contactés par les
commerçants, nous les avons reçus pour envisager le panel de mesures que nous
devions mettre en œuvre.
La première mesure est un fléchage destiné à ceux qui avaient l’habitude de
venir par l’avenue des Brigittines, expliquant comment arriver jusqu’aux
Tanneurs. Nous ne sommes pas restés inactifs pendant tout ce temps. Le centre
d’entreprises des Tanneurs et ses commerces ont bénéficié, pendant la crise
COVID, d’un budget dans le cadre de l’appel à projets ouvert aux associations
de commerçants (plan de soutien et de relance de la Ville de Bruxelles). Donc,
nous nous sommes vraiment intéressés à ce qu’il se passait, tant pendant la crise
COVID que pour la gestion du chantier.
Les commerçants nous disent – il faut pouvoir l’entendre et y apporter des
réponses – que le chantier a provoqué une baisse de leur chiffre d’affaires,
principalement liée à la clientèle qui venait en voiture, et qu’il faut donc les
aider de manière structurelle.
Une deuxième réunion est prévue dans les quinze prochains jours avec mes
différents collègues pour envisager les moyens de les aider financièrement,
sachant que les mesures relatives à la mobilité ont déjà été mises en place. Il y a
un vrai besoin structurel de trouver une poche de stationnement dans un
périmètre proche.
Notre position est plutôt de l’instaurer hors voirie, même si nous avons reçu des
demandes pour une zone de livraison supplémentaire en voirie. Tout cela est à
l’étude par mon collègue Dhondt.
L’autre chantier est un chantier d’impétrants, donc avec un impact bien moindre
que celui des Brigittines, puisque sans fermeture de voiries. L’accompagnement
a été mis en place. Le chantier n’a pas encore commencé. Dès que le phasage
aura été fixé par les impétrants, nous mettrons en place l’accompagnement
nécessaire pour assurer l’accessibilité et garantir une bonne communication sur
le fait que les commerces des Tanneurs restent accessibles quel que soit le
chantier, celui des Brigittines ou celui des impétrants prévu dans le périmètre.
M. Wauters.- Le responsable du marché des Tanneurs m’a dit qu’il s’agissait
réellement d’une question de survie. Des mesures d’urgence sont-elles
étudiées ?
Pour une majorité qui défend le commerce différencié, il serait inimaginable de
laisser pourrir la situation. Il s’agit d’un acteur majeur dans l’évolution de la
consommation.

M. Maingain, échevin.- Des suspensions de loyer ont été accordées par
l’Atelier des Tanneurs, la coupole qui gère le centre. Nous devons nous revoir
pour trouver un moyen concret de soutenir les commerçants.
Au-delà du soutien financier, nous devons apporter une solution structurelle à
l’accès de la clientèle. Pour ce centre, le shift modal est déjà très marqué. Seule
une minorité de la clientèle s’y rend en voiture, mais c’est souvent ce dernier
pourcentage de chiffre d’affaires qui constitue la marge bénéficiaire. Ma priorité
est de faire en sorte que ces commerces retrouvent la clientèle qui leur manque
pour assurer leur rentabilité.
Cette activité a toujours été florissante et il s’agit d’acteurs économiques qui se
portent d’habitude très bien.

M. Wauters.- Vous avez dit, à juste titre, que sur la rue des Tanneurs, il n’y
avait pas 50 commerces touchés. Je rappelle que depuis la crise COVID, de
nombreux chantiers ont lieu dans le quartier, parfois de manière concomitante.
De manière générale, tous les commerçants des Marolles ont été touchés.
On ne peut pas toujours tout mettre sur le dos du covid-19. On a supprimé une
série de places de stationnement sur des rampes du Palais de justice. Depuis un
an et demi, les parkings en épi de la rue des Brigittines sont aléatoires. S’il faut
des parkings hors voirie, dépêchez-vous de trouver une solution, parce qu’on ne
peut pas enlever 50 places là, 50 places ici et encore 50 places ailleurs.
Les premiers à avoir fait de l’économie circulaire, ce sont les brocanteurs et les
antiquaires. Ils sont les inventeurs de l’économie circulaire. Le quartier des
Marolles doit être traité différemment. Non, on ne peut pas transporter une table
ou un divan en métro. Il faut pouvoir accéder à ce quartier tout à fait particulier.

31 JANVIER 2022 - Schéma de développement commercial


M. Maingain, échevin
.- Chers collègues, chers membres du Conseil communal,
voici la concrétisation d’un travail lancé dès le début de la mandature,
l’aboutissement de ce schéma de développement commercial qui définit la
stratégie commerciale de la Ville de Bruxelles de manière générale, mais aussi
avec la volonté de couvrir l’ensemble des quartiers commerçants. Ce schéma est
un plan d’action concret et transversal qui sera traduit par les actions de
l’ensemble du Collège et de nos départements afin d’assurer un contexte urbain
favorable au commerce et la promotion de notre économie locale.
Par son statut de ville européenne et belge, la Bruxelles se multiplie. Dans son
accroissement démographique, mais aussi dans la capacité qu’elle a à attirer des
visiteurs, des chalands, des utilisateurs de la ville. Il est donc important que nos
quartiers commerçants puissent répondre aux besoins de ces clientèles, mais
aussi en profiter.
Faire de Bruxelles la ville de tous les types de clientèle, la ville la plus
accessible et, après la pandémie de covid-19, une ville plus résiliente en
diversifiant ses flux, voilà le cœur de la vision stratégique qui vous est
présentée. Les objectifs de ce schéma sont dès lors de renforcer qualitativement
l’offre de nos quartiers commerçants, la spécialisation des pôles et définition
d’une identité claire de ces pôles avec des flux de clientèle stratégiques que
nous voulons aller capter, répondre à l’objectif de ville à 10 minutes qui est au
cœur de notre accord de majorité, mais aussi accompagner nos commerces vers
une économie plus résiliente, séculaire et durable dans un contexte post-COVID.
Ce plan a été construit en repartant des précédents schémas de développement
commerciaux qui avaient été mis en place sous la précédente mandature, où
avait déjà commencé ce travail de définition d’une identité, ou en tout cas d’un
horizon commercial pour certains de nos quartiers commerçants. Mais nous
voulions aller plus loin, dans le plus concret. Nous avons, par marché public,
désigné la firme CityD qui a réactualisé ses plans, étudié les projets en cours de
développement urbain, travaillé avec les associations de commerçants pour
définir cette stratégie commerciale et établir des recommandations
opérationnelles.
Cette étude a été complétée par une autre étude portée par la firme Upcity sur
l’impact de la crise économique sur l’économie bruxelloise et les perspectives
post-COVID. C’est vrai que ce plan a mis un peu plus d’un an de plus que
prévu à vous être présenté, mais il nous paraissait inconcevable de ne pas tenir
compte de la crise COVID dans son élaboration. Sur ce premier volet, outre les
recommandations générales, ce sont donc les quartiers commerçants du
boulevard Anspach, du noyau De Wand et du quartier européen et de la rue
François Vekemans qui vous sont présentés. Suivront, dans les années à venir,
les noyaux Bockstael, Tour & Taxis, chaussée d’Anvers et tous les autres
noyaux commerçants du centre-ville : boulevard de Waterloo, rue de Namur,
quartier Louise, quartier Liberté, quartier du haut Heysel, avec Houba et le
projet Neo, mais aussi les quartiers oubliés par le précédent schéma de
développement commercial, comme celui de Haren et la chaussée de Haecht.
Vous l’avez vu, notre ambition est de couvrir tout le territoire, avec des actions
spécifiques pour chaque quartier. C’est donc un plan qui regroupe 54 objectifs
stratégiques et 180 actions concrètes qui vous sont présentées aujourd’hui, des
actions sur le plan du mix commercial, de l’environnement commercial, de
l’expérience commerciale et de la promotion de nos quartiers commerçants.
Je vais revenir brièvement sur les recommandations générales pour chaque
quartier. Le plan définit effectivement d’abord des recommandations générales,
des actions concrètes qui trouvent à s’appliquer dans chaque quartier
commerçant. Qu’il soit déjà étudié spécifiquement ou qu’il soit prévu de
l’étudier, chaque quartier a déjà une ligne directrice d’actions pour venir
renforcer son mix commercial. Ces recommandations ont pour but de permettre
de renforcer la stratégie de la ville à 10 minutes au moyen d’une offre
commerciale répondant aux besoins des habitants, qui seront étudiés quartier
par quartier, en offrant un environnement commercial sécurisé par une présence
policière renforcée dans les noyaux commerçants, en utilisant les leviers publics
et en mobilisant notamment le foncier public de la Régie foncière et du CPAS,
en concentrant les commerces dans les noyaux commerçants.
C’est une des grandes recommandations qui nous a été faite par les experts qui
nous ont assistés. En favorisant l’implantation de concept stores et le
développement d’une offre commerciale innovante, il était pour nous très
important d’avoir des enseignes qui différencient le quartier et notre offre
commerciale de l’offre standardisée qu’on peut retrouver dans les autres villes.
On pense beaucoup que via notamment la prime Opensoon qui a déjà été
appliquée cette année, la prime Opensoon BXL qui est un renfort de 5.000 €
pour un commerce qui s’installerait sur la ville ou en favorisant et en mettant en
avant, par exemple, l’implantation des artisans, comme nous l’avons fait sur la
zone piétonne en ouvrant le kiosque encore la semaine passée, nous permettons
de renforcer et de spécifier notre offre commerciale. C’est aussi en pariant sur la
culture et l’événementiel pour renforcer l’attractivité et l’expérience
commerciale de Bruxelles, ainsi que la communication sur l’identité des
quartiers commerçants. C’est en améliorant leur accessibilité multimodale à
travers le plan Good Move, en assurant un espace public propre, favorable à
l’activité commerciale et en offrant un mix commercial tourné vers une
économie résiliente et durable.
Si je résume rapidement l’ambition voulue par la Ville de Bruxelles, pour les
quatre quartiers spécifiquement étudiés il y a évidemment cette zone piétonne
qui a terminé son aménagement urbain, sa revitalisation de l’espace public. Il
était important maintenant de venir construire le projet commercial. Le but est
de donner à tout le monde une raison de venir faire ses courses sur la zone
piétonne et, de manière générale, dans le centre-ville, mais aussi de renforcer
celui-ci grâce à sa zone piétonne, notamment face à la concurrence des centres
commerciaux qui peuvent exister. La zone piétonne est la vitrine du centre-ville.
À la différence moderne des choix qui avaient été posés par le passé, nous
pensons certainement, dans une ère post-COVID, qu’il ne faut pas se concentrer
que sur un flux de clientèle. Cette zone commerciale a la capacité de répondre
aux besoins de multiples flux et je crois même que c’est ce qui la rend plus forte
et plus résiliente aux chocs économiques. On le voit aujourd’hui avec l’absence
de tourisme, même si on sait qu’ils pourront revenir. C’est pourquoi la zone
piétonne a vocation à répondre, dans une zone densément peuplée comme le
pentagone, à notre ville à 10 minutes et à répondre aux besoins des habitants.
C’est aussi continuer à parier sur les flux de clientèle liés aux travailleurs. Car
malgré le télétravail qui va s’imposer, les développements de bureaux et
immobiliers prévus sur la zone piétonne vont encore augmenter le nombre de
mètres carrés de bureaux, donc le potentiel de clientèle. C’est évidemment le
flux de destination. Ça reste une ambition de faire du centre-ville de Bruxelles
et de sa zone piétonne un axe commercial de destination à travers la rénovation
de l’espace public, évidemment, mais aussi en y attirant des boutiques qui,
comme je l’ai dit, vont caractériser notre offre commerciale et la différencier de
ce qu’on peut trouver dans d’autres villes, comme c’est le cas aujourd’hui avec
la présence de magasins de vinyles ou des bédéistes qui sont déjà fortement
présents dans nos zones piétonnes.
C’est aussi en faisant confiance à notre jeunesse qui représente une force,
d’après les études qui ont été réalisées, de l’attractivité commerciale de la zone
piétonne. Cette jeunesse, qui représente déjà 65 % du flux de chalandise de
notre centre-ville et qui, demain, sera amené, je l’espère, à venir encore plus
fréquenter nos zones piétonnes. Et ensuite ce tourisme international qui finira
par revenir : de par la position de la zone piétonne dans le centre historique de
Bruxelles, à travers son patrimoine, son offre hôtelière, mais aussi des projets
tels que le Beer Temple dans le palais de la Bourse, les touristes trouveront une
offre commerciale qui leur est également destinée.
La force de notre centre-ville reste et restera toujours son accessibilité. Je
rappelle toujours que la zone piétonne, ce sont six stations de métro, trois gares
en hyper-proximité, une dizaine de stations de bus, tous les modes multimodaux
avec les vélos et trottinettes, même s’il y a l’objectif aussi de les gérer sur
l’espace public. Ce sont des parcs à vélos hors voirie sécurisés, mais ce sont
aussi des parkings hors voirie, avec pas moins de 7 Interparking et 4 Q-park
dans les abords immédiats de la zone commerciale.
Le quartier européen est étudié également. Comme d’autres et plus que d’autres,
il a beaucoup souffert de la crise COVID et de sa dépendance à un flux de
chalandises et de clientèle constitué par sa population de bureaux.
Nous pensons vraiment, outre cette destination de bureaux et le flux de clientèle
qui en découle, que l’ambition de ce quartier est de se réinstaurer en zone
commerciale dédiée aussi aux habitants dans le cadre de la ville à 10 minutes,
mais aussi de destination, car elle a dispose d’une offre commerciale vraiment
qualitative et apte à attirer ces flux. Cela passera aussi par un moratoire sur
l’horeca, comme dans la zone piétonne, parce que ce secteur est trop présent
dans le mix actuel. Pour le quartier européen, jusqu’à 90 % de l’offre
commerciale est destinée à l’horeca. Je crois que si l’on veut en refaire une zone
de commerces de destination, il faut y prévoir des magasins de détail, sans
doute dans les qualités de bouche déjà fortement présentes.
Les quartiers plus périphériques n’ont pas été oubliés, comme celui de De Wand
à Laeken, qui a cette capacité à travers son offre commercial l’ambition d’aller
capter capter la clientèle de la périphérie, outre celle d’une population locale qui
tend trop souvent à quitter le quartier pour ses achats courants.
Il y a évidemment la rue François Vekemans, où, outre les recommandations
générales qui trouvent à s’y appliquer, existe l’enjeu de redéfinir le projet
commercial autour du projet de tram qui constitue une véritable opportunité
pour le profil commercial du quartier à travers l’offre pour les habitants, qui ont
d’après l’étude aussi tendance à le quitter pour leurs achats courants. Outre une
meilleure possibilité de déplacement vers la rue, on peut tabler aussi sur celle de
faire profiter la population – comme c’est déjà le cas, les études réalisée en
attestent – du flux de chalandise lié aux entreprises qui bordent la zone et
peuvent représenter une opportunité économique pour les habitants du quartier.
Voilà, chers collègues, de manière très systématique et en essayant de respecter
le temps de parole – pardon si j’ai parlé un peu vite ! – la présentation du
premier volet de notre schéma de développement commercial.
On aura l’occasion de communiquer largement et de le présenter aux habitants
et aux acteurs économiques intéressés. Je reste à la disposition des conseillers
pour répondre à toutes les questions.

M. Wauters.- Ce schéma de développement commercial a selon moi une
importance capitale. Il y a beaucoup à en dire et près de 9 ans après être entré au
Conseiller communal, je me souviens que mes premières questions concernaient
déjà une vision du développement commercial qui serait cohérente, efficace et
concernerait tous les différents noyaux commerciaux de la ville.
J’essayerai de respecter le temps imparti, mais je demande à pouvoir aller
jusqu’au bout de ce que j’ai à dire à ce sujet aujourd’hui. Après toutes ces
années et tant de grands effets d’annonce – sous cette majorité et déjà sous la
précédente législature –, on attendait impatiemment l’arrivée d’un plan de
développement commercial en se demandant s’il n’aurait pas des allures de
monstre du Loch Ness… Et finalement, il semble bien que non, puisque voilà,
sous nos yeux éblouis – trois ans après votre arrivée en tant qu’échevin du
commerce, monsieur Maingain – d’un plan d’action, un schéma de
développement commercial. Ouf !

La crise sanitaire n’a évidemment rien arrangé et nous nous sommes
suffisamment rencontrés en section pour en parler ensemble, mais il est clair
que vous aviez déjà en main une foule d’informations qui avaient été collectées
depuis longtemps sur l’activité commerciale en général, d’abord par Atrium et
puis tout simplement par Hub.brussels, qui aurait dû permettre d’avancer plus
vite sur ce dossier. Que de temps perdu !

Mais je vais commencer par les points positifs. De manière générale, je suis
quelqu’un de positif, même s’il faut aussi être lucide.
Nous saluons la volonté de mettre en place une stratégie transversale. La mise
en place d’une équipe de pilotage au sein du Collège est vraiment une
excellente idée. Et comme c’est expliqué, le développement d’une carte de
shopping pour les employés des boulevards du centre et du quartier Nord est
également une bonne idée, selon moi.

Il est dit dans le plan : « Au regard de la situation de Bruxelles comme ville
étudiante. » Je trouve ce positionnement intéressant et clair, mais je ne l’ai pas
vu chiffré ni objectivé. Ce serait intéressant, monsieur l’échevin, que vous
puissiez nous documenter à ce sujet.
Autres points positifs : le fait de promouvoir la mixité des flux, d’aller vers une
évolution qualitative de l’horeca et particulièrement une augmentation de la
qualité extrêmement nécessaire sur le piétonnier sont également de bons
objectifs, me semble-t-il. Vous avez parlé du quartier européen, avec 90 %
d’horeca – je ne me souviens plus du chiffre exact, mais en tout cas une
présence très importante.

Pour les points négatifs, il y en a un peu plus – désolé ! Votre plan d’action
s’échelonne sur 36 mois. Étant donné les années déjà perdues, c’est beaucoup
trop lent pour mettre en place une action efficace – vous parliez de résilience –
alors que les conséquences de cette crise économique que vous évoquez, déjà
bien perceptibles, seront à mon avis encore plus dramatiques dans les semaines
et mois à venir.
En section, vous avez dit avoir dû refaire ce schéma car celui élaboré par votre
prédécesseure Lemesre n’était pas assez concret. Or nous faisons ici le constat
que le document proposé aujourd’hui contient finalement assez peu de
nouveautés par rapport aux objectifs qui avaient déjà été fixés en 2015.
La décision du moratoire concernant l’horeca arrive pour nous assez tard, voire
trop tard. La situation aurait dû être analysée et suivie par des prises de
décisions efficaces, rapides, et d’ailleurs dès la mise en place du piétonnier. En
page 11 est soulevé un point intéressant : « Afin de soutenir l’attractivité des
boulevards, notamment grâce à l’offre culturelle, il convient de doter le mix
commercial d’une offre de commerces de destination mettant en avant la qualité
des artisans bruxellois et des commerces iconiques, uniques. » En somme des
gens qui font des choses un peu originales, en soulignant que cela permettrait de
différencier l’offre commerciale des boulevards du centre des offres
standardisées que l’on retrouve un peu partout – ce que j’appelle la
« standardisation du commerce », qui est d’ailleurs assez pitoyable.
Mais ce n’est que page 11 que l’on trouve cette idée, un peu perdue au milieu de
tout ce document. Je pense qu’on aurait dû l’aborder dans les attendus, au tout
début du texte, comme partie intrinsèque des points de départ de la réflexion.
C’est comme si on avait pris le taureau par le mauvais bout.
Par ailleurs, concernant le centre, comment peut-on réfléchir à une stratégie
commerciale pour le seul tronçon des anciens boulevards du centre, le
piétonnier, sans y intégrer de facto les quartiers qui le bordent ? Ce double
phasage au cœur du pentagone est d’autant plus grotesque à mes yeux qu’en
2015, le constat d’analyse du premier schéma de développement commercial
était justement que les quartiers envisagés étaient trop restreints. Cette manière
de faire rend donc impossible une vue d’ensemble des activités commerciales
sur le territoire peu étendu du pentagone.

Page 12, on lit : « Il convient de gérer l’espace commercial comme un centre
commercial à ciel ouvert. » Attention ! Je ne suis pas sûr du tout que les
chalands, voire les commerçants – j’en fais partie – aient vraiment envie que
l’expérience shopping qu’ils vont offrir ou vivre soit uniformisée et
standardisée, comme je viens le disais à l’instant. Alors que la rue Marie-Christine,
revenons sur Laeken, et plus largement le quartier Bockstael, connaît
une chute accélérée en termes de qualité, diversité, offre, propreté, sans même
parler de l’éclairage… et donc de toute son attractivité, alors que cette rue et
cette place sont centrales par rapport à la mise en place d’un renouveau
dynamique du centre de Laeken, alors qu’il souffre depuis des années d’un
déficit d’attractivité, on ne s’est jamais intéressé à ce quartier – je suis
extrêmement bien placé pour en parler ! –, il n’est tout simplement prévu de
s’occuper de ce quartier essentiel de 55.000 habitants que dans le volet 2, qu’on
ne verra que l’année prochaine. Vous m’aviez dit que tout irait un peu plus vite
– on y reviendra. Vous nous assurez que vous allez essayer, au niveau de la
stratégie élaborée, de la mettre en place et de rattraper un peu le retard, mais le
plan d’action ne sera effectif que l’an prochain.

Concernant Neder-over-Heembeek, et plus particulièrement la rue François
Vekemans, comment comptez-vous mettre en place un plan d’action efficace ?
Vous l’avez dit vous-même, les travaux du tram peuvent être une opportunité,
mais ils vont prendre du temps et auront clairement un impact sur le peu de
commerces qui existent encore là.
Outre ces travaux liés au tram, avez-vous sérieusement estimé et vraiment
comptabilisé la possibilité de la durée d’intervention des impétrants ? Parce
qu’ils vont devoir intervenir avant, évidemment. On risque une prolongation
énorme. Je ne sais pas dans quelle mesure le plan qu’on pourrait développer sur
Vekemans pourrait être efficace.
Page 14, sur la recommandation de promouvoir l’interaction entre les marchés
et le thème commercial des quartiers, comment comptez-vous mettre cela en
place ? Car si on organise des marchés comme on organise les Plaisirs d’hiver,
le marché de Noël, c’est-à-dire dos aux commerces, je ne pense pas qu’on va
créer une émulation et une offre complémentaire, mais plutôt une concurrence.
Donc, il faudrait voir comment cela va être mis en place.
Vous parlez du travail d’Entreprendre.brucity, notamment dans la recherche des
nouveaux types de commerces. Pouvez-vous nous dire également de quelle
manière cette entité se fait connaître des entrepreneurs potentiels ? En
s’adressant à tous, c’est-à-dire des jeunes, des petites entreprises, ou
uniquement à des majors et des grosses boîtes ?
Parce que ce qui m’intéresse, ce sont des projets originaux. Est-ce que toutes
ces petites sociétés auraient accès à cette information ? Et comment ?
Entreprendre a-t-il aussi pour mission de travailler avec tous les quartiers de la
Ville – tous, j’insiste – ou reste-t-il focalisé sur l’hyper-centre ?
Comme vous le savez, au CDH-CD&V, on a l’habitude de faire des
propositions. Et dans ce domaine, on ne s’en est pas privé depuis la législature
précédente – un peu sans effets notables…
Voici deux suggestions :
D’abord, la Régie a une série de bâtiments. Vous avez dit en section, à juste
titre, que vous n’aviez pas la main ou la maîtrise sur toute une série de quartiers,
un peu plus dans le centre-ville parce que vous avez des locaux, mais pas
partout. Nous suggérons que vous soyez proactifs, parce qu’il faut réfléchir et
qu’il y a plus dans plusieurs têtes que dans une seule. Pourquoi la Ville, via
Entreprendre ou une cellule commerce, par exemple – peu importe qui s’en
charge – ne prendrait pas contact avec les propriétaires lorsque leurs cellules
sont vides, c’est vrai que vous ne pouvez pas leur imposer, mais vous pouvez
quand même discuter, prendre langue et leur proposer d’attendre avant de louer
leurs biens de manière que vos services puissent éventuellement leur proposer
des commerces plus diversifiés, plus qualitatifs, plus intéressants et peut-être
plus en phase aussi avec les plans que vous avez prévu selon les quartiers ?
Comme on peut le constater, ce plan arrive un peu tard et comporte des lacunes
importantes, voire des erreurs stratégiques.
Corollaire à cette première suggestion, nous ne pouvons que vous proposer,
comme nous l’avons déjà fait maintes fois – cela fonctionnait d’ailleurs assez
bien du temps des cellules Atrium : vous aviez le cœur de Laeken, le centre-ville
et différents endroits de la Ville de Bruxelles – de remettre des équipes
dédiées à chaque noyau commercial.
Pour nous, la réussite de ce plan est fondamentalement liée à la présence d’une
équipe de terrain qui connaît le quartier, les habitants, les commerçants. Cela
permettrait d’être vraiment à l’écoute des réels besoins de chacun, de mieux
coconstruire. Parce qu’en fait, on ne parle pas beaucoup. Vous aviez employé ce
terme de « coconstruction », mais il y a finalement assez peu de participation
dans l’élaboration de ces plans d’action. Coconstruire, cela se fait grâce à cette
réelle proximité de terrain avec les commerçants et habitants, et les utilisateurs
du quartier. La réussite de ces plans d’action ne sera possible, nous semble-t-il,
que par l’adhésion de tous les acteurs concernés et pas par décret. Ce n’est pas
parce qu’on décide quelque chose qu’elle va avoir lieu, mais en motivant les
gens, en les mettant dans le bain. Cela a évidemment un coût, je le conçois très
clairement, monsieur l’échevin et tout le Collège, mais nous sommes
convaincus que ce serait bien investi. Notre groupe soutiendra cette démarche si
vous la prévoyez dans le prochain budget communal, je l’ai déjà dit en d’autres
occasions.

Pour conclure, étant donné la situation économique présente et à venir, nous ne
pouvons plus nous permettre de perdre encore du temps après tant d’années déjà
perdues. Notre groupe a toujours considéré que la finalité de son engagement,
ce sont les Bruxelloises et Bruxellois. Nous avons l’habitude d’être
pragmatiques et de veiller au bien commun, alors nous espérons vivement que
vous ne resterez pas sourds à nos remarques, à nos propositions, et que vous
prendrez en compte celles-ci tout au long de la mise en œuvre – et de
l’évolution, parce qu’il faut pouvoir s’adapter – des différents plans dans les
différents quartiers concernant ce schéma de développement commercial.
C’est pourquoi, dans un souci d’opposition constructive, et parce que :
« Maintenant, ça suffit de zieverer ! », comme l’aurait dit Freddy Thielemans,
alors notre groupe votera ce plan, mais nous espérons vraiment que vous ne
resterez pas sourds à nos demandes et nos propositions.
Je vous remercie.

….

M. Maingain, échevin.- Merci à tous pour vos remarques, encouragements et
critiques plutôt constructives, dans l’ensemble. Je vais essayer de répondre de
manière schématique.
« Où est la nouveauté ? » demandez-vous. Ce qu’il y a de neuf, ce sont des
actions concrètes portées par l’ensemble du Collège. On m’a souvent interpellé
souvent en disant que ce n’est pas l’échevin du commerce qui peut réussir tout
seul à faire de nos quartiers commerçants des environnements propres,
sécurisés, accueillants, attractifs. C’est vrai : il fallait un plan transversal. C’est
ça, la nouveauté par rapport à ce qui était porté par ma prédécesseure, en plus du
fait qu’on a étudié les quartiers dont le MR se désintéressait par le passé.
Je ne sais pas d’où vous tenez ces 36 mois, monsieur Wauters. Ce n’est pas la
vocation de ce plan. Si vous lisez les fiches projets, il est bien prévu des actions
à court ou moyen terme, et à long terme pour certaines, certes, parce qu’il y a
des objectifs stratégiques à plus longue échéance, et des actions en continu.
Je vais même le dire autrement : on n’a pas attendu le schéma de
développement commercial pour déjà prendre des actions et travailler sur
l’ensemble des quartiers commerçants. Il est certain que ce plan trouve à
s’appliquer tant pour ce qu’il a déjà été fait que pour l’avenir, indépendamment
des limites de temps, voire de mon mandat.
M. Weytsman estime que ça manque d’actions concrètes en urgence ? C’est bien
pour ça qu’il y a eu un plan de relance spécifique et indépendant de ce schéma
de développement commercial. On ne l’a pas attendu pour apporter une réponse
aux besoins des acteurs économiques.
On connaît tous nos divergences sur le point, mais quand vous dites qu’il fallait
une communication positive, urgente, et le schéma de développement
commercial en prévoit une, parce qu’il faut continuer à communiquer sur le
quartier. Il fallait une communication et oui, il y a une campagne de
communication en cours, nommée « Option B », qui vise à mettre en avant la
richesse de tous nos quartiers commerçants, et justement en répondant à cette
urgence.
Pour M. Wauters, quand vous jugez aberrant de réfléchir à la zone piétonne sans
réfléchir aux autres quartiers, c’est qu’il fallait sans doute aussi pouvoir trancher
cette question : quel était le statut de cette zone piétonne ? Est-ce un quartier
refermé sur lui-même ou justement une connexion entre la dynamique complète
du centre-ville et de l’ensemble de nos quartiers ?
Nous avons fait notre choix, c’est ce que nous proposons : une épine dorsale,
avec sa dynamique commerciale propre, et en même temps une jonction. Ça se
voit aussi et ça se matérialise – pour vous montrer qu’on n’a pas attendu – par
les raccordements que nous faisons dans les réaménagements publics, que ce
soit rue du Marché au Charbon pour se connecter au quartier Saint-Jacques, sur
le pourtour de Brucity ou le boulevard Adolphe Max. Nous faisons en sorte de
concrétiser cette épine dorsale que peut représenter le piétonnier dans la
dynamique commerciale globale du centre-ville.
Vous êtes choqué et dites qu’on se donne comme ambition d’utiliser peut-être
les recettes qui ont marché dans les centres commerciaux ? Eh bien oui, je
considère que pourquoi pas utiliser ce qui se fait de bien dans le secteur privé.
Pour sa gestion commerciale, mais aussi celle du centre-ville, faisant en sorte
que le quartier commerçant soit plus résilient, plus fort par rapport à la
concurrence des centres commerciaux.
De quoi parle-t-on exactement ? Je trouve que la zone piétonne mérite un site
internet dédié, comme en ont certains centres commerciaux, pour expliquer
comment y accéder, faire la promotion du réaménagement qui a été réalisé,
décrire aussi le mix commercial qu’on y trouve, justement pour que ceux qui ne
connaissent peut-être pas notre centre-ville ou ne l’ont plus redécouvert depuis
longtemps sachent à quelle offre commerciale ils peuvent s’attendre.
Vous me dites : « Vous négligez la rue Marie-Christine. Ça ne viendra qu’en
année 2. » Je vous l’ai déjà expliqué : l’année 2, normalement, c’était censé être
aujourd’hui mais on a dû tout décaler d’un an. C’est dans les prochains mois
que nous allons avoir enfin un plan d’action centré sur la rue Marie-Christine.
Est-ce qu’entre-temps, on ne fait rien ? Si, et je l’ai dit aussi : ce plan comprend
des recommandations générales qui ont toute vocation à s’appliquer dans
l’ensemble des quartiers, et donc aussi à cet endroit.
Vous me demandez si Entreprendre couvre tous les quartiers ? Bien sûr que oui.
Entreprendre ne se focalise sur l’hyper-centre et oui, nous travaillons à cela.
Parmi vos suggestions, il y en a que je peux rencontrer. Sur une meilleure
exploitation de la Régie foncière, l’objectif clair est de pouvoir acheter quand se
présentent des opportunités en vue de développer nos baux commerciaux et
propriétés commerciales publiques.
Entreprendre se mobilise-telle quand se présente un projet ? Évidemment : dès
qu’on est au courant qu’un local est vide, de quelque manière que soit, l’équipe
approche le propriétaire, analyse le projet commercial, les conditions. Elle
diffuse les possibilités vers l’ensemble des porteurs de projets qui recherchent
soit des opportunités soit des acteurs économiques, via une newsletter intitulée
Projet cherche entreprise. Mais ce n’est pas tout : elle appose des stickers qui,
tout en promouvant l’action d’Entreprendre, permettent d’habiller la cellule vide
pour éviter qu’elle soit « comme une dent creuse dans un sourire », comme je le
dis souvent.
Outre les premières remarques que j’ai faites sur le développement du centre
commercial, monsieur Weytsman, vous avez toujours ce slogan facile comme
quoi la zone piétonne n’est qu’une allée de burgers et de casinos. Sur les fast-foods,
si vous lisez l’objectif, il y a une volonté de changer cette dynamique,
mais sur les casinos aussi : depuis que je suis échevin, il y en a deux de moins.
Ce sont des actions concrètes, loin du slogan.
Quelle est la dynamique ? Je peux citer les chiffres repris dans le schéma : de
2015 à 2017, sous l’action du MR, le taux de vacance commerciale était passé
de 7 à 13 %. Aujourd’hui, malgré la crise COVID, il est à 15 %, soit une
augmentation bien plus modérée.
Vous voulez des projets concrets ? Il y en a. À la différence du MR, madame
Dhont, on a voulu garder le Brico que Mme Lemesre voulait voir disparaître.
Nous jugeons important de le conserver dans l’intérêt des habitants et des
familles, monsieur Weytsman – qui étaient soi-disant au cœur des
préoccupations du MR. Il y a le kiosque de JobYourself qui a été inauguré la
semaine passée, ou le restaurant Casco, sur le pourtour de la Bourse, qui sont
venus renforcer le mix commercial de la zone piétonne.
Vous citez aussi des recommandations qui n’ont justement pas été reprises dans
le schéma. C’est pour ça qu’il y a des recommandations et en toute
transparence, on vous a effectivement transmis toutes les annexes. Plusieurs
recommandations faites par la firme nous paraissaient inopportunes, dont la
musique dans l’espace public ou la présence d’un échevin dans les associations
de commerçants qui ne nous semblaient pas utile à notre stratégie.
Faire confiance aux entreprises et aux commerçants, par contre, et stimuler la
création d’associations de commerçants – comme on espère pouvoir le faire sur
la zone piétonne – nous paraissait bien plus pertinent.
Madame Buggenhout, il y a des divergences sur l’apport du tram 10 pour
Neder-over-Heembeek. En entendant votre intervention, je suis quand même un
peu étonné du mépris de classe qui apparaît dans certaines interventions du MR.
Or Bruxelles n’est pas destinée qu’aux riches : quand on dit qu’il faut une offre
commerciale pour l’ensemble des habitants, cela inclut les classes moyennes ou
les plus faibles revenus – c’est peut-être ce type de libéralisme plus social qui
manque un peu au MR, ces temps-ci.
Donc oui, il y a aussi la place pour ce genre d’offre commerciale. Lisez le plan
et les recommandations générales : y a-t-il une ambition de favoriser l’artisanat
? Oui, ce point sur les artisans bruxellois est au cœur de notre projet politique,
assurer une offre de qualité dans tous nos quartiers, y compris rue François
Vekemans.
Quant au stationnement, si vous lisez bien, le plan annonce la volonté de
compenser les places de stationnement qui pourraient être supprimées par le
projet de tram.
Enfin, Mme Dhont demande quel est le concept de ville. Ce concept est connu,
c’est le premier point de notre stratégie commerciale, à savoir la ville à
10 minutes. Oui, nos quartiers commerçants doivent pouvoir offrir à l’ensemble
de nos habitants et de nos quartiers toute l’offre commerciale dont ils ont besoin
à moins de 10 minutes de chez eux. Et cela vaut aussi, pour les boulevards du
centre, madame Dhont, pour les familles du centre-ville. Et cela répond aussi au
MR qui veut trouver une offre sur la zone piétonne.
Et quand vous dites que sur la zone piétonne, les habitants sont cantonnés entre
la Bourse et Fontainas, ce n’est pas vrai. Où se situe le grand magasin du centre-
ville et où se situera-il demain pour répondre aux besoins des habitants ? Dans
la partie Bourse-De Brouckère. Où se situe, comme je l’ai dit, le Brico que
certains voulaient voir disparaître et qui nous semble utile à la fonction du
centre-ville ? Entre Bourse et De Brouckère !
Nous avons vocation à un projet de ville qui réponde effectivement aux besoins
des habitants, et qui se veut ambitieux pour défendre l’attractivité auprès des
Belges et des touristes étrangers qui ont envie de revenir faire du shopping à
Bruxelles, dans l’ensemble de ses quartiers et certainement dans la zone
piétonne et le centre-ville.
Je vous remercie.

M. Wauters.- Je remercie l’échevin pour sa réponse, que je trouve un peu
bizarre parce que j’ai terminé en affirmant que nous allions voter ce plan.

M. Maingain, échevin.- Et vous avez dit qu’il y avait de bonnes idées.

M. Wauters.- Merci, je suis content de le réentendre !
J’avais expliqué que je trouvais dommage qu’on ne s’étende pas plus loin que le
piétonnier. Vous dites que c’est une question de connexion, vous l’aviez
d’ailleurs expliqué en section. Mais à mon avis, cette jonction dont vous parlez
doit se faire en ayant une vision d’ensemble des quartiers limitrophes.
Comme je l’expliquais, traverser le pentagone à pied prend 20-25 minutes. Ce
ne sont pas des surfaces énormes et elles ont donc des interconnexions très
importantes. Je travaille aux Marolles, il me faut 5 ou 6 minutes top chrono pour
descendre à l’hôtel de ville. C’est quand même important et je pense qu’en
planchant sur cet aspect de connexion et de jonction, il faut envisager les
quartiers adjacents.
Alors oui, je maintiens que gérer les noyaux commerciaux comme des centres
commerciaux n’est vraiment pas la bonne idée. Pour ce qui est de la promotion,
le site internet, tout ça est évidemment très bien pour expliquer, décrire la
diversité de l’offre, etc., mais pas pour suivre une espèce de normalisation
mondiale sans intérêt. Je pense que nous pouvons peut-être être d’accord là-dessus.
Votre expression me donne l’impression que vous pensez la même chose
que moi, même si on l’exprime différemment. Je l’espère, en tout cas…

M. Maingain, échevin.- C’est le sens de la diversification de l’offre, justement
pour avoir quelque chose de différent de cette standardisation.

M. Wauters.– Voilà. Parce que les gens veulent aussi autre chose que City 2.
Quand on va à City 2, c’est City 2. Et quand on va dans un autre quartier, c’est
pour trouver d’autres types de magasins, vivre une autre expérience.
Je pense que là-dessus, on peut quand même être d’accord.
Concernant la rue Marie-Christine, sur les recommandations générale je serai
extrêmement attentif sur le timing de toute cette mise en place, parce que ce
quartier part vraiment avec un énorme handicap – peut-être un des plus
importants sur le territoire de la Ville. Je ne suis pas sûr que vous m’ayez
répondu à ce sujet, mais vous parlez assez vite et ça a pu m’échapper…
M. Maingain, échevin.- Je m’efforce de tenir compte du temps de parole.
M. Wauters.- Tout à fait. Je pense aussi que ça aurait bien mérité une séance,
même en dehors du Conseil communal public d’ailleurs, parce que c’est un plan
extrêmement important que nous attendions depuis fort longtemps. Je reconnais,
il y a enfin un plan, je le redis depuis neuf ans que je suis au Conseil communal.
Mais donc, je n’ai pas eu de réponse pour les équipes sur le terrain. Je suis sûr
que le fait de connaître un quartier, ses commerçants et habitants, de prendre le
pouls au quotidien dans un noyau commercial, c’est une manière de rendre
efficaces tous vos plans potentiels, et notamment celui-ci.
Je crois que vous avez tout intérêt que vos plans soient efficaces et donc je redis
que ça implique probablement un budget ; un budget géré intelligemment, en
bonne mère ou bon père de famille et bien placé, si vous le prévoyez, dans le
budget de la Ville que vous allez proposer prochainement.
Parce que c’est cet ancrage vraiment local, sur le terrain, qui permettra à vos
plans, de porter tous leurs fruits – je ne démordrai pas de cette idée que je
soutiens depuis que je suis conseiller.
Je vous remercie.

17 JANVIER 2022 - Question de M. WAUTERS concernant l’arrêt prématuré des « Plaisirs d’hiver » et le bilan de l’édition 2021

M. Wauters.- Madame l’échevine, monsieur l’échevin, étant donné les règles
fixées par le Codeco du 22 décembre dernier concernant les marchés de Noël –
comme je l’avais moi-même twitté à ce moment-là –, la Ville a donc été
contrainte à partir du 26 décembre, soit une semaine plus tôt que prévu, de
fermer les sites du marché de Noël, notamment sur la place Sainte-Catherine,
Tournoi, mais également Bourse et Monnaie. Seuls sont restés ouverts le site de
la patinoire, de la place de Brouckere, la grande-roue, les activités au bois de la
Cambre et toutes les illuminations et installations artistiques.

Il serait bon de préciser que les chalets situés à l’entrée de la patinoire sont
restés ouverts, et je me demande pourquoi. Pour quelle raison particulière ces
chalets-là auraient-ils dû rester ouverts ?

Dans la presse, on a pu lire que malgré tout, le bilan était globalement
satisfaisant pour la Ville et que les exploitants des chalets seront ou ont été
indemnisés au prorata du nombre de jours d’annulation qui ont dû être décidés.
Maintenant que les fêtes sont passées, voici quelques questions que je
désirais vous poser :

Quel bilan tirez-vous de cette édition, tant au niveau de la fréquentation que
par rapport au contrôle du respect des mesures sanitaires ? Cela a déjà été
évoqué au mois de décembre, mais pourrions-nous dresser le bilan de tout ça ?

Quel aura été l’impact financier de cette fermeture prématurée pour les
exposants ? Et surtout, quelle a été leur réaction ? Je n’ai pas entendu grand-chose
dans les médias, ce qui pourrait me tenter de croire que ça s’est passé
relativement bien, mais vous allez pouvoir le confirmer ou l’infirmer.

Quel aurait été l’impact financier pour la Ville ? J’ai envie de dire
« coûts/recettes », parce que l’installation des Plaisirs d’hiver, c’est quand
même énormément d’infrastructures, notamment gérées par Brussels Major
Events (BME). Qu’est-ce que ça rapporte strictement à la Ville, en dehors des
retombées économiques qui, je l’espère, doivent être plus importantes, mais par
rapport au ratio entre les coûts et les recettes de la Ville.

Pouvez-vous déjà estimer si les activités sur le piétonnier et à Sainte-Catherine
ont eu un impact positif percolant au-delà de la zone stricte des Plaisirs
d’hiver ? Je parle des quartiers du Sablon, des Marolles, de Stalingrad…
A-t-on déjà mesuré l’impact positif ou pas sur ces quartiers ?
L’organisation des Plaisirs d’hiver a-t-elle eu un effet d’entraînement sur la
fréquentation hôtelière ? À ce sujet, je crains avoir déjà une partie de la réponse,
puisque j’ai lu dans quelques articles que ça n’avait pas été très efficace.
Quoi qu’il en soit, je vous remercie d’avance pour vos réponses parce que ces
questions et les réponses que vous y apporterez seront substantiellement
intéressantes pour l’avenir, en espérant le retour de conditions plus favorables
l’année prochaine. C’est en voyant ce qui se passe qu’on peut prévoir au mieux
les choses à l’avenir.

Mme Houba, échevine.- Merci, monsieur Wauters, pour vos questions. Au sujet
du bilan provisoire des Plaisirs d’hiver – qui est toujours en cours –, comme
vous vous en doutez, nous tirons, avec le bourgmestre, un bilan positif de cette
édition.
Le contexte était incertain et nous avons tenu malgré tout à organiser cet
événement majeur en cette fin d’année 2021, et ce, de manière responsable sur
le plan sanitaire. Le public a répondu présent, avec près de 2,4 millions de
personnes qui ont donc fréquenté les Plaisirs d’hiver sur les cinq semaines
de l’événement, entre le 26 novembre et le 9 janvier. Pour vous donner une
perspective, ça représente environ deux tiers de la fréquentation de 2019, année
qui avait remporté un grand succès.
Par rapport à la réaction que vous venez de partager, comme cela avait été
évoqué précédemment, une décision du Comité de concertation a contraint la
Ville a fermer les sites de la Bourse, du Vismet et de la Monnaie le
26 décembre, puisque les obligations de circulation à sens unique, de contrôle
des entrées et sorties y étaient impossibles à respecter, ce qui a permis, a
contrario, le maintien du site De Brouckere.

M. Wauters.– Parce que vous avez pu le fermer et le clôturer et que ce n’était
pas possible à d’autres endroits ?

Mme Houba, échevine.- Oui, c’est bien ça. Le site de Sainte-Catherine est
énorme, avec une station de métro en plein milieu des Plaisirs d’hiver. Ce
n’était techniquement pas possible, pour des raisons de sécurité évidentes – en
cas d’évacuation, par exemple, ce qu’on ne souhaite évidemment pas.
Mais nous avons maintenu ce qui pouvait l’être. Comme vous l’avez compris,
c’est pour cette raison que les chalets ont pu ouvrir à De Brouckere.
Les commerçants ont bien entendu été remboursés au prorata des jours perdus, à
savoir une semaine en moins sur cinq en ce qui concerne le marché.
Je ne suis malheureusement pas en mesure de répondre sur la perte que cela
représente pour chaque exposant, mais d’après les retours que j’en ai eus,
ils étaient pour la plupart satisfaits d’avoir pu participer à cette édition des
Plaisirs d’hiver. Et je pense que mon collègue Maingain a eu des retours
similaires. Je rappelle que l’événement n’a pas eu lieu en 2020 et, dès lors, ils
n’ont certainement eu aucun bénéfice en 2020.
Sur ces cinq semaines, le coût du dispositif sanitaire est extrêmement élevé et
on est encore en train de comptabiliser tout ça. À ce stade, je ne peux donc
malheureusement pas vous répondre de manière plus précise sur ce point.
Je rappellerai aussi que cette édition était particulièrement étendue, d’une part
pour éviter des rassemblements trop importants, mais également pour proposer
notre événementiel le plus largement possible sur le territoire de la Ville. Cette
année, les Plaisirs d’hiver s’étendaient du Mont des Arts au Marché aux
Poissons, de De Brouckere à la place Fontainas, en incluant bien sûr la
Monnaie, la gare Centrale et la Grand-Place, sans oublier les Winter Pops dans
les Marolles, place Peter Benoit, à Neder-over-Heembeek, Tivoli et Laeken. À
cela s’ajoutent aussi les mises en lumière des rues commerçantes, en
collaboration avec les services de M. Maingain.
La lecture que nous en faisons est que l’ensemble de ces activités a un effet
positif en termes de fréquentation et d’animation de ces différentes zones.
Et par rapport au dernier point, la situation reste extrêmement compliquée pour
le secteur hôtelier. Le nouveau variant Omicron a provoqué une vague
d’annulations de réservations de nuitées assez importantes. Selon la Brussels
Hotels Association, la situation aurait toutefois été bien pire sans les Plaisirs
d’hiver.
Ces éléments nous permettraient rapidement d’étayer le bilan positif que nous
avons pu tirer au niveau du Collège. Même si, je le rappelle, tout n’est pas rose
pour les secteurs pour lesquels la situation reste très difficile.

M. Wauters.- D’abord, merci pour ces réponses efficaces, claires et qui m’ont
effectivement permis de comprendre un peu mieux la situation autour de la
patinoire.
Avant que je n’oublie, vous avez parlé des quartiers Peter Benoit, Laeken, etc.
mais il me semble que vous ne m’avez entièrement répondu : je parlais plutôt du
pentagone, de quartiers comme Stalingrad, le Sablon, les Marolles, etc.
Vous savez que je suis commerçant dans les Marolles et, à titre personnel, je
n’ai pas vraiment constaté de percolation extrêmement positive et je voulais
donc vérifier si on étudiait la question. C’est un premier élément pour lequel
j’attends votre réponse, maintenant ou même plus tard, si vous êtes encore en
cours d’analyse.
Par ailleurs, vous avez parlé dans la presse du nombre de personnes qui ont
participé aux Plaisirs d’hiver en précisant qu’elles ont été catégorisées par
origine : les Bruxellois, les Belges et les visiteurs issus d’autres pays. Je pense
qu’on évoquait l’Espagne, la France, les Pays-Bas…
Je me demandais juste, techniquement parlant, comment on parvenait à cette
estimation ? Est-ce que c’est un peu à la louche ? Est-ce qu’une série
d’indicateurs permettent de l’établir ? C’est assez technique, mais c’est
vraiment intéressant à savoir.
Quand vous aurez les résultats par rapport à l’investissement, à ce que la Ville a
dû assumer, et pas seulement pour les mesures sanitaires mais notamment pour
l’organisation intrinsèque des Plaisirs d’hiver, ça m’intéresserait de les
connaître. Vous pouvez me les envoyer par courriel, bien sûr.
Pour le reste, j’entends bien vos réponses et effectivement, je pense que c’était
bien d’organiser cet événement malgré tout – pour le « moral des troupes »,
dirais-je.
Pourrais-je avoir ces précisions, si possible ?

Mme Houba, échevine.- Rapidement, sur les Marolles, le Sablon et Stalingrad,
il y a eu un Winter Pop dans les Marolles et énormément d’illuminations ont été
mises en place par l’échevinat du commerce.
C’est vrai que c’est une année très compliquée. On note l’envie de ces quartiers
de continuer à être inclus dans cette programmation pour en avoir aussi des
retombées.
Par rapport à l’origine des visites, ces statistiques s’obtiennent en croisant
différentes données. Nous pourrons y revenir une autre fois, si vous voulez. On
travaille là aussi, en contribuent à déterminer d’où viennent les personnes. Ce
sont des données anonymisées, mais qui permettent de distinguer si des
personnes viennent de l’étranger ou pas, avec tout un travail de lissage pour
défalquer les personnes qui habitent dans le quartier parce que ça ne sert à rien
de les comptabiliser.
C’est très technique, mais on pourra peut-être revenir sur ce sujet qui est
effectivement très intéressant. Le Soir y a récemment consacré un article, dans
lequel j’ai pu fournir quelques explications. Je peux demander qu’on vous en
fasse parvenir une copie et nous pourrions y revenir ultérieurement pour éviter
de rallonger les débat.

M. Wauters.- Très rapidement, je viens de faire le lien parce qu’un point dédié
aux big data était déjà passé en Conseil communal et on se demandait un peu à
quoi ça pouvait servir. Voilà donc une application concrète.
C’est intéressant parce que ça paraissait un peu abstrait a priori : ce qu’on va en
faire, ce que ça implique en matière de protection des données… Dans ce cas-ci,
il s’agit donc d’estimer ce qui se passe de manière anonymisée, c’est entendu et
je trouve que la question méritait d’être posée.

15 MARS 2021 - Question d’actualité de M. WAUTERS concernant la braderie/vide dressing organisée dans le restaurant Wolf ce samedi

M. Wauters.- Très rapidement, j’ai appris avec stupéfaction dans la presse
qu’une « braderie » avait été organisée dans un grand restaurant rue du Fossé
aux Loups, au cœur même de Bruxelles.
D’abord sur l’organisation de la braderie – nous avons largement parlé ce soir
des brocantes et du marché aux puces. En plus, cela s’est transformé en fête !
J’ai visionné une vidéo, c’était assez impressionnant, même si comme beaucoup
d’entre nous, je rêve de retourner au spectacle, au cinéma, au restaurant…
d’aller danser, chanter, prendre un verre en terrasse entre copains.
Si nous sommes beaucoup à avoir envie de vivre, de revivre, ce genre de
débordements sont franchement un comble de cynisme : ils ont eu lieu le même
samedi où se tenait une manifestation place du Jeu de Balle pour soutenir la
culture de façon générale, mais aussi pour demande la réouverture du marché
aux puces fermé depuis des mois. Ce marché, véritable âme de Bruxelles,
source de revenus économiques pour une population précarisée.
On connaît la raison de cette fermeture, M. Maingain nous l’expliquait encore :
une décision fédérale interdit les braderies et brocantes. D’où ces questions
simples et directes :
Dans l’article en question, j’ai lu que l’autorité avait déjà fait passer le message
qu’il était impossible de tenir un événement pareil parce qu’il n’y avait aucun
respect des règles COVID. Plus loin : « … puisqu’en concertation avec la Ville,
les organisateurs ont annoncé que la journée du dimanche (le lendemain) était
annulée. » La Ville était donc au courant de la tenue de cet événement ? Cette
braderie vide-greniers organisée en intérieur et permettant à 250 personnes –
250 ! – de s’y retrouver en même temps était-elle même autorisée par la Ville ?
Et dans le cas où la Ville n’était pas au courant, on sait que l’événement était
annoncé sur les réseaux sociaux, comme je l’ai constaté, et l’on sait que ce type
d’annonces est régulièrement suivi par la Ville, la police, etc. Alors la Ville
ayant mis un terme à cet épisode quand tout était fini et à la suite de plaintes de
riverains, n’aurait-elle vraiment pas pu intervenir plus tôt pour l’empêcher de se
produire ? Quant à moi, je suis certain que si le même événement avait été
annoncé sur les réseaux pour, par exemple, rouvrir le marché aux puces, la place
du Jeu de Balle aurait été bouclée sur ses 5 axes et la police aurait été en
nombre !
Dans tous les cas, cette différence de traitement, ce « deux poids deux
mesures » me semblent absolument écœurant ! Injuste et même méprisant
envers les habitants et commerçants du quartier des Marolles, chez qui la colère
gronde. J’en fait partie et j’ai eu aujourd’hui énormément d’appels pour me
demander d’en parler en Conseil parce qu’avec tous les événements qui
s’accumulent, c’est vrai, cela devient vraiment trop !

M. le Bourgmestre.– Voilà une comparaison typique des fins de soirées comme
je les aime, Monsieur Wauters, mais restons tout de même dans nos marques ! Il
s’agissait d’un événement organisé dans un bâtiment dont l’exploitant a fait
connaître la nature à la Ville.
Dans ses explications, il avait fait valoir que le lieu allait temporairement
devenir un commerce – comme cela se fait beaucoup dans l’horeca pour essayer
de survivre. Nous répondons en général favorablement à ce type de demandes
pour aider les commerçants qui sont privés de leur exercice depuis des mois. Et
j’imagine que vous ne nous demandez pas d’arrêter ceux qui essayent de se
reconvertir le temps du confinement.
Ce commerçant a donc spécifié qu’il allait respecter les protocoles instaurés
dans les commerces : 1 personne par 10 m², masques et tout ce qui s’ensuit, la
nourriture étant seulement proposée en take away. L’événement en question
n’étant pas contraire aux arrêtés ministériels, nous avons néanmoins demandé à
l’organisateur de remplir le scan COVID, comme le fait tout commerce.
En journée, le protocole a été en grande partie respecté – nous l’avons d’ailleurs
fait contrôler – mais sur la fin, la situation a dégénéré.
Et notre réaction n’a pas traîné : je suis intervenu dès que j’ai reçu les premières
vidéos, soit avec 30 minutes de décalage. Parce que la police a aussi bien
d’autres tracas, il y a des événements dans toute la ville : Still standing for
culture, des manifestations – il y en a souvent beaucoup le week-end. Alors oui,
une patrouille ne surveillait pas ce lieu précis en permanence. Mais j’ai
immédiatement contacté le Wolf pour avertir le propriétaire, le gérant et le
personnel que s’ils ne fermaient pas le lendemain de leur propre initiative, c’est
moi qui le ferait annuler.
Franchement, tout le monde en a assez ! Tout le monde aimerait se relâcher et ce
n’est pas une façon d’agir, ne fut-ce que par respect pour autrui. L’après-midi, il
y avait le mouvement Still standing for culture et, si vous avez été la cible de
réactions au niveau des Marolles, je peux vous dire que j’en ai moi-même reçu
beaucoup de représentants de la culture !
Nous avons juste voulu faire confiance à des gens qui ont pignon sur rue en les
laissant sortir enfin un peu de l’ordinaire, et en fin de compte, ils n’ont pas
respecté leur engagement. Le lendemain, le Wolf était clos. Et je le regrette :
pour moins d’une heure de liberté, ils ont tiré un trait sur les espoirs d’autres
commerçants soucieux d’écouler vaille que vaille leur marchandise.
J’ai menacé de fermer s’ils ne le faisaient pas spontanément. Cela ne m’amuse
pas et ce sont évidemment des situations regrettables. Ces vidéos qui ont
largement circulé posent beaucoup de problèmes et ce ne seront sûrement pas
les dernières. Vous m’avez récemment interpellé sur le bois de la Cambre.
Aujourd’hui, c’est vrai, nous sommes contraints de gérer des situations
épineuses par rapport à une population qui craque, et notamment sur ces
mesures.
Pourtant, l’épidémie est là. Voyez ce qui se passe en Italie, à Dunkerque ou en
Hollande. Regardez les statistiques COVID qui réaugmentent à Bruxelles. Je
suis inquiet, ça remonte doucement et il n’y a qu’une seule solution pour y
répondre : accélérer la vaccination. Mais vous savez que c’est complexe. Il faut
progresser vers des protocoles de désengagement progressif, mais en attendant,
nous devons tenir. Mon rôle est d’être ferme et je l’ai été dès que j’ai reçu les
vidéos. Et je remercie M. Maingain qui s’est montré tout aussi ferme face au
gérant.

M. Wauters.- Merci pour ces réponses. Ma question avait tout son sens
puisqu’elle vous a permis de clarifier ces événements qui ont vraiment été très
mal perçus dans le quartier des Marolles, je vous l’affirme. J’ai moi-même
partagé ces réactions sur le moment et puis en discutant avec ma clientèle et les
personnes qui m’ont téléphoné à ce sujet. Des réactions sur l’injustice bien sûr
liée à l’interprétation du terme « brocante » – entendons-nous bien.
Vous avez pu vous expliquer là-dessus et c’est une bonne chose. Ceux qui
endurent ces restrictions depuis des mois ne pouvaient pas comprendre que ce
type d’écarts soient malgré tout autorisés à d’autres et ce n’est clairement pas le
moment de jeter de l’huile sur le feu

9 NOVEMBRE 2020 - Les modifications budgétaires reprises au feuilleton n° 1 de l’exercice 2020 sont adoptées

M. le Bourgmestre.- Je souhaite vous présenter brièvement les modifications budgétaires. Des modifications budgétaires avec un tel déficit sont tout à fait inhabituelles ; depuis 2004, la Ville de Bruxelles a toujours réussi à avoir des comptes positifs. Les modifications budgétaires présentant un déficit à de rares occasions se sont avérées positives au moment des comptes.

Cette année est très difficile pour les pouvoirs publics, les entreprises et les citoyens. Et la Ville ne fait pas exception. Notre objectif n’est pas de sabrer dans les services publics, ceux-ci doivent au contraire être bien présents.

De resultaten van de gewone begroting voor en na de begrotingswijzigingen. Op de initiële begroting 2020 vertoonde het resultaat van de gewone begroting van het eigen dienstjaar, overboekingen inbegrepen, een overschot van ongeveer 95.000 euro.

Des modifications budgétaires ont bien évidemment dû être apportées au budget initial 2020. Comme dans le reste du monde, la crise sanitaire a en effet de lourdes conséquences sur les finances publiques : nous prévoyons une perte de recettes s’élevant à 10,8 millions d’euros. Cette perte s’explique par des modifications de recettes liées à la situation sanitaire, soit 14,4 millions d’euros pour les taxes, redevances et horodateurs, mais aussi par une modification des recettes en dehors de la crise du coronavirus, pour plus de 3,6 millions d’euros.

Les dépenses, quant à elles, ont augmenté de 1,8 million d’euros, ce qui s’explique, d’une part, par une augmentation liée au Covid-19 de 3,3 millions d’euros pour l’achat de matériel – que nous espérons rendre éligible tant au niveau régional qu’au niveau européen – et d’autre part par une diminution des dépenses, hors Covid-19, pour un montant de 1,5 million d’euros, due à une économie dans les frais de fonctionnement et la diminution en charges de personnel non dépensées, liées au chômage temporaire.

En conséquence, le nouveau résultat du budget ordinaire à l’exercice propre est un déficit de 12,5 millions d’euros. Ce déficit représente environ 1,5 % des dépenses totales de la Ville. Rapporté au budget global, ce déficit peut paraître assez faible. Mais je le répète, la Ville n’a pas connu de déficit depuis 2004.

Nous avons donc maîtrisé au mieux le déficit pour 2020. Toutefois, il est clair que l’impact de cette crise se fera sentir davantage dans les années à venir. Vous trouverez toutes les explications et détails dans le rapport circonstancié et les différents documents mis à votre disposition. 

Betreffende het resultaat van de buitengewone begroting, la charge nette du budget extraordinaire inscrite initialement était de 149,1 millions d’euros. À la suite des modifications budgétaires, elle est désormais de 156,9 millions d’euros. Certaines augmentations sont dues à des investissements prévus pour des rachats de bâtiments et autres opérations destinées à soutenir des entreprises proches de la Ville de Bruxelles. Le déficit est effectivement assez important, mais mesuré.

Le budget de 2021 sera notre grand défi. Il est très difficile de savoir actuellement où l’on se positionne. Notre volonté est de garantir les services publics et l’emploi au sein de ces services, tout en soutenant l’économie de la Ville et en collaborant avec les autorités régionales et fédérales. Nous devons intervenir en tous points pour traverser au mieux cette crise, c’est maintenant que nous devons investir. Comme le disait un célèbre banquier : « Il faut un gros coup d’État providence pour pouvoir se relever. » Si même les banquiers pensent que l’État providence est nécessaire, ce n’est pas le socialiste que je suis qui va les démentir. Ce déficit mesuré mais inévitable pointe en effet ce que sera le budget de la Ville pour 2021.

M. Wauters.- Monsieur le Bourgmestre, vous nous avez donné une brève explication. Mme Vermeir, receveuse communale, nous en avait également fournies en séance des sections réunies, même si les questions étaient peu nombreuses.

Je tiens à saluer le travail des équipes qui ont dû rapidement, et dans des circonstances compliquées, préparer cet ajustement budgétaire. Je serai moins sévère que M. Weytsman, dont certains arguments sont cependant tout à fait valables, s’agissant notamment des mesures prises pour soutenir l’économie.

Je participe très régulièrement aux réunions de section avec le cabinet du commerce et M. Maingain, durant lesquelles j’émets souvent plus de

propositions que de critiques. Depuis le mois de mars, nous sommes face à l’inconnu, à une situation inédite qui nécessite de prendre des mesures d’union et exige avant tout de se rassembler pour les citoyens bruxellois.

Je tiens à mettre en avant le travail de la Ville qui a réduit une série de frais dans les différents services et procédé à différents investissements. Mais en effet, des mesures supplémentaires devront être prises, nous n’avons pas le choix ! Bien entendu, les recettes diminuent et les dépenses augmentent.

J’ai interrogé la receveuse communale car les résultats actuels ont été arrêtés en octobre. Or, la situation sanitaire entraînant une série de nouvelles mesures de reconfinement partiel décidées par l’État fédéral, le dérapage de 12 millions d’euros ne s’arrêtera pas d’ici la fin de l’année. Je propose dès lors de réévaluer la situation en fin d’année pour établir le dérapage budgétaire réel.

Comme vous l’avez souligné, nous sommes face à un grand défi : les conséquences de la crise arriveront en cascade pendant un long moment. Elles auront un impact net sur la façon dont la Ville de Bruxelles établira son budget en 2021 et les années suivantes. La Ville devra garder une politique

d’investissement, en tenant compte de la réalité. Une réalité très pénible pour les Bruxellois salariés et sans doute encore un peu plus pour les indépendants.

M. Weytsman a parlé de politiques « oubliées » dans cet ajustement budgétaire. Pour ma part, je voudrais pointer la politique des seniors. Souvenez-vous, je vous avais récemment interrogé sur l’asbl d’aide aux seniors bruxellois. Certaines personnes âgées vivent chez elles, et heureusement en quelque sorte : elles rencontrent moins de gens et sont de ce fait moins susceptibles d’attraper ce satané Covid-19. Néanmoins, soyons attentifs à ces personnes isolées. Pensons aux mesures et aux investissements possibles pour leur venir en aide.

Nous avons soutenu l’ajustement budgétaire au CPAS, mais nous n’allons pas soutenir celui-ci car nous nous sommes abstenus sur le budget de la Ville.

Néanmoins, cette abstention se veut positive ! L’état d’esprit qui doit nous guider aujourd’hui, en tant que conseillers communaux et citoyens bruxellois, est de faire fonctionner notre ville le mieux possible. Le groupe cdH s’abstiendra sur l’ajustement budgétaire, c’est une manière d’envoyer un signal, notamment sur les primes qui seraient plus équitables pour les commerçants.

La Ville de Bruxelles prend ses responsabilités dans une situation très grave et complètement inédite. Ce n’est donc vraiment pas le moment de jouer les matamores politiques ! Face à cette situation, nous devons absolument être solidaires. Tout en s’abstenant, le groupe cdH estime que les mesures prises l’ont été de manière raisonnée et raisonnable. 

….

 

M. le Bourgmestre.- Je remercie les conseillers communaux qui comprennent bien que nous sommes dans une situation exceptionnelle. Les choix que nous faisons ne sont pas simples, mais nous avons décidé d’« ouvrir les vannes ».

Aucune autre Commune belge n’intervient autant que la Ville de Bruxelles pour soutenir le secteur hospitalier, que ce soit par rapport aux garanties de prêt, aux soutiens immobiliers ou aux interventions dans les déficits. Nous n’avons pas à rougir de cette attitude. Je suis en contact au quotidien avec les directions hospitalières et M. Zian pourra continuer à développer les actions entreprises dans les maisons de repos – qui continuent de l’être d’ailleurs. Après la première vague, j’ai visité presque toutes les maisons de repos et constaté l’engagement du personnel, que je félicite pour son travail. Mais je ne laisserai pas dire que nous ne lui apportons aucun soutien.

Madame El Bakri, concernant l’absentéisme des travailleurs, la Ville de Bruxelles n’a pas comme politique de ressources humaines de faire pression sur les travailleurs pour qu’ils reviennent travailler et se mettent en danger ! Notre commune est aussi parmi celles qui ont le plus investi dans le matériel. Les masques FFP2 sont généralement utilisés dans les structures de soins intensifs, où le personnel est extrêmement exposé. Nous pouvons voir s’ils sont nécessaires dans les maisons de repos. Des masques chirurgicaux sont disponibles en suffisance, mais peut-être des FFP2 seraient utiles dans des cas très particuliers d’unités plus exposées au Covid-19. Notre personnel est équipé. Souvenez-vous de nos longs débats à ce sujet : certains nous demandaient si nous n’avions pas exagéré dans l’achat de matériel. M. Hellings et moi avons été très vigilants à cet égard.

Mme Hariche parlera du recours au chômage temporaire. Sachez toutefois que nous avons compensé les salaires, ce qui nous a permis de garantir ce que nous payons par ailleurs. À travers son CPAS ou les politiques hospitalières, la Ville prend en charge toute une série de politiques qui dépassent son cadre de compétences. Aucune autre Commune ne fait plus que Bruxelles en ce sens.

Nous avons été un partenaire plus que proactif et loyal par rapport aux politiques régionales mises en œuvre dans le secteur du sans-abrisme, par exemple. Certes, nous avons fait appel de temps en temps au chômage temporaire pour certaines catégories de travailleurs, car nous n’avons pas eu le choix. Cela a été bien utile pour consacrer des marges aux politiques de soins et de soutien social. Cette crise sanitaire et économique est aussi sociale, et nos budgets le reflètent bien. Le CPAS a aidé largement à trouver les moyens.

Karine Lalieux, ancienne présidente du CPAS et aujourd’hui ministre, a également trouvé de son côté des moyens importants au niveau fédéral pour venir en aide aux publics les plus précarisés.

Je veux souligner le travail du secrétaire communal, des services et de tous les collaborateurs qui se mobilisent chaque jour pour trouver des solutions.

Personne n’était préparé à cette crise sanitaire, et même si j’ai la faiblesse de croire que la Ville de Bruxelles était mieux préparée que d’autres, personne ne s’attendait à la violence de cette deuxième vague. Regardez le reste de l’Europe, personne ne s’en sort avec brio, peut-être à l’exception de quelques pays. Il faut reconnaître aussi que nous avons mal anticipé certains aspects de la situation.

Cela vaut pour les politiques, les experts, les chercheurs et les médecins. L’heure n’est pas à l’atermoiement, mais à la recherche de solutions.

M. Weytsman a rendu hommage au personnel soignant et aux personnes endeuillées. Notre travail est d’être à leurs côtés et nous dresserons le bilan ensuite. Je remercie les conseillers communaux, de la majorité comme de l’opposition, d’avoir été très mesurés dans leurs interventions et de comprendre le caractère exceptionnel de la situation.

M. Maingain va détailler les différentes mesures prises en faveur du monde économique. Notez aussi les actions réalisées en collaboration avec la Région et l’État fédéral. Aujourd’hui, ma priorité, c’est le secteur hospitalier. Il faut que les hôpitaux passent ce cap difficile et que d’autres patients puissent être soignés pour d’autres pathologies. Un des grands risques de cette crise est que les patients renoncent eux-mêmes à certains soins ou les décalent. C’est pourquoi nous continuerons à soutenir le secteur hospitalier.

Même le PTB reconnaîtra que s’il y a bien une Commune qui fait son travail pour soutenir les soins de santé, c’est la Ville de Bruxelles ! Madame El Bakri, votre parti fait parfois des propositions un peu simplistes. Il existe en effet 19.000 infirmières et infirmiers qui ne sont plus en exercice, mais certains n’ont plus exercé depuis 20 ou 30 ans ! Le ministre de la santé Frank Vandenbroucke a déposé un projet, qui a été voté, pour que des actes infirmiers puissent être posés par des personnes venant d’autres professions. Pour ma part, je tiens à saluer la centaine d’étudiants en soins infirmiers de la Haute École Francisco Ferrer qui sont venus en renfort dans les maisons de repos et les hôpitaux. C’est bien plus utile.

Pourquoi parler de 19.000 infirmières qui attendraient d’être réquisitionnées ? Croyez-vous que seule la revalorisation salariale les ferait revenir dans nos hôpitaux ? Bien entendu, il faut revaloriser les soignants et c’est prévu dans la déclaration gouvernementale. Mais dans pareille urgence, je souhaite avant tout remercier les étudiants de 3e et 4e année en pharmacie, médecine ou formations paramédicales de la Haute École qui se mobilisent dans les hôpitaux. Leur soutien est essentiel.

Les solutions miracles n’existent pas ; il est surtout question de solidarité, à tous les niveaux. Je cite volontiers l’exemple du personnel de l’usine de nettoyage du linge sans qui les hôpitaux ne pourraient plus fonctionner. Depuis le début de la crise, ce personnel est présent pour laver les draps, les blouses, et il se démène sans compter. Ces personnes aussi font partie des héros de cette crise.

Nous reverrons le statut de nombreux travailleurs en temps voulu, mais l’heure est au combat contre ce virus, et pour plusieurs mois encore… Je vois surtout combien les travailleurs sont présents, et si malheureusement ils doivent se mettre en quarantaine, on leur demande de le rester. Personne ne les oblige à revenir sous prétexte qu’ils auraient un certificat de complaisance ! Je ne connais pas de tels cas. Ni la direction des ressources humaines, ni le secrétariat communal n’ont donné de consigne en ce sens. Ne faites pas circuler ce genre de bruit ! Ce sont des travailleurs volontaires qui font tourner le service public, et comme bourgmestre, je les en remercie.

Mme la Présidente.- Chers collègues, essayez de recadrer vos questions sur le budget, nous aurons ensuite un point spécifique sur le Covid-19.

Mme Hariche, échevine.- J’ai préparé des réponses dans le cadre des questions qui avaient été inscrites à l’ordre du jour, mais je ne peux pas laisser dire n’importe quoi ! Madame El Bakri, les activités pour les plus de 12 ans, dont les maisons de jeunes, sont effectivement à l’arrêt. En revanche, je me bats pour que les écoles restent ouvertes et accueillent les enfants dans de bonnes conditions.

C’est pourquoi l’instruction publique de la Ville de Bruxelles a recruté des instituteurs et institutrices supplémentaires pour suppléer le manque d’enseignants qui seraient en quarantaine ou atteints du Covid-19. Plus d’une vingtaine d’auxiliaires d’éducation supplémentaires ont été recrutés depuis le mois de septembre, et nous continuons à embaucher. 

Pour les enfants de moins de 12 ans, les Maisons sont restées ouvertes durant les vacances et le sont encore. Elles ont connu un franc succès et nous avons dû renforcer les équipes des centres de vacances. Durant l’été, les plaines et les stages ont connu le succès habituel, mais ont nécessité beaucoup plus de personnel pour respecter les bulles et veiller à ce qu’elles ne se mélangent pas.

Vous dites que c’est le minimum ? Sachez que cela a nécessité beaucoup plus de personnel que les autres années. Les stages de l’asbl Jeunesse à Bruxelles organisés dans les écoles ont été prolongés d’une semaine comme les congés de Toussaint, ce qui a nécessité également plus de personnel pour pouvoir répartir les enfants en petits groupes. Du matériel supplémentaire a été acquis pour mettre à jour et compléter le matériel informatique mis à disposition de nos élèves par I-City. Et cette organisation nécessite un budget, cela va de soi.

Par ailleurs, depuis septembre, une cinquantaine de personnes supplémentaires ont été engagées pour assurer un nettoyage efficace, indispensable durant cette période de crise sanitaire. Nous avons également passé un marché public pour le nettoyage des écoles, notamment celles occupées en soirée par la promotion sociale. Enfin, nous avons organisé un accueil avec nos animateurs pour accueillir les enfants des membres du personnel dont les classes sont fermées – nous en accueillerons 17 cette semaine.

À travers ces différentes actions, la Ville a agi partout où il le fallait et les activités structurelles étaient suffisamment nombreuses pour ne laisser personne sur le côté. Le personnel a travaillé d’arrache-pied et montré ainsi l’efficacité du service public. Je l’en remercie. 

M. Maingain, échevin.- Nous n’arriverons pas à nous mettre d’accord avec M. Weytsman sur l’enjeu du soutien à l’activité économique. La Ville a dégagé un budget de 14 millions d’euros pour un plan de relance et de soutien à l’activité économique sous tous des aspects : maintenir l’activité autant que possible, investir dans des campagnes de communication, diminuer les taxes. Tout ne se trouve pas dans cette modification budgétaire-ci. La crise ne va pas s’arrêter en 2020 et une partie de ces investissements sera intégrée au budget 2021.

Bruxelles est la Commune bruxelloise qui a le plus investi pour soutenir le secteur économique. Nous sommes bien au-delà des 10 % votés dans la motion d’urgence économique et sociale. Au montant de plus 5 millions d’euros, dont 2,5 millions pour les primes octroyées aux bars et à l’horeca, il faut ajouter les exonérations de taxes et de concessions. En dehors de ces modifications budgétaires, il faut aussi souligner les efforts du CPAS et de la Régie foncière pour leurs locations, ainsi que des subsides extraordinaires dont ont bénéficié des acteurs économiques importants comme le PEB ou l’Atomium. Ce sont au total plus de 11 millions d’euros qui ont été mobilisés pour l’année 2020. 

D’après vous, cela ne se voit pas dans ces modifications budgétaires ? Je ne suis pas d’accord ! Outre, les 2,5 millions d’euros de primes pour l’horeca, il y a une modification budgétaire pour plus de 2,45 millions d’euros en transfert pour soutenir la relance, notamment à travers Entreprendre.brucity et Brussels Major Events, des subsides indirects à hauteur de 1,14 million d’euros et plus de 1,47 million d’euros prévu à l’extraordinaire.

Cette modification budgétaire acte la réalité des moyens dégagés pour soutenir l’activité économique. Notez aussi plus de 3,5 millions d’euros pour les diminutions de taxes et annulations de concessions, notamment sur les terrasses, enseignes et produits de concession.

Il est vrai, nous avons une approche différente sur le précompte immobilier. La Ville en tant que propriétaire a d’abord agi sur ses loyers. À travers des webinaires, nous formons les commerçants et les accompagnons d’un point de vue juridique, notamment pour éviter qu’ils ne paient leur loyer aux propriétaires privés. Nous renouvelons d’ailleurs notre appel à ces derniers pour qu’ils interviennent à ce niveau afin de soutenir les acteurs économiques en difficulté.

Face à cette deuxième vague, nous avons prévu d’octroyer des primes aux bars et à l’horeca. Cette prime de 2.000 euros va directement dans la poche de l’exploitant, ce qui n’est pas certain avec le précompte immobilier. C’est aussi une manière de soutenir ceux qui auraient quelques difficultés à payer leur loyer. Notre but est d’intervenir rapidement et de manière efficace, à la fois de soutenir les personnes et de relancer l’économie.

Par ailleurs, nous devons aussi trouver des solutions pour les magasins de détail ; nous ne les oublions pas. Nous travaillons sur le chèque de consommation locale qui sera bientôt lancé. Pour l’heure, ces commerces de détail ont parfois dû se réinventer en développant le commerce électronique.

J’espère ils pourront rouvrir au mois de décembre. La solution n’est pas simple. Nous devons faire preuve de réactivité pour adapter notre stratégie de soutien aux commerces par rapport aux nouvelles contraintes imposées par le coronavirus. Le secteur économique a besoin du soutien de tous les niveaux de pouvoir. La Ville prend sa part et ajustera sa stratégie à la réalité de la situation sanitaire lors de cette fin d’année très particulière et plus encore en 2021. Cette crise est loin d’être terminée. Les modifications budgétaires présentées

témoignent de l’investissement et du soutien massifs de la Ville à travers ses finances communales, dans un contexte de déficit, aux acteurs économiques qui en ont bien besoin. Sur ce dernier aspect au moins, nous sommes d’accord.

M. Hellings, échevin.- Le Collège de la Ville de Bruxelles concentre son énergie sur les conséquences et la gestion des conséquences de la crise sanitaire, d’un point de vue social et économique. C’est pourquoi les modifications budgétaires reflètent parfaitement cette préoccupation essentielle. 

Madame El Bakri, vous dites que les jeunes sont les oubliés du confinement. C’est vrai, il y a un problème. Mais s’agissant du sport, tant les écoles que les clubs sportifs, en dehors des périodes scolaires, ont toujours accès aux infrastructures à l’intérieur et à l’extérieur de Bruxelles. Il est donc toujours possible pour ces enfants de moins de 13 ans d’avoir une activité. Le Bourgmestre et moi-même avons milité pour que les clubs sportifs ferment le plus tard possible, en particulier pour les enfants. C’est pourquoi ceux-ci peuvent encore participer à des activités sportives en journée ou en soirée.

Monsieur Mampaka, nous profitons au contraire du confinement pour effectuer des investissements et des travaux dans les infrastructures sportives de la Ville de Bruxelles. Ces infrastructures sont vides, c’est donc le bon moment pour travailler à leur amélioration. C’est le sens des modifications budgétaires. Nous effectuons des transferts vers Prosport et les Bains de Bruxelles. Ces derniers bénéficient de 100.000 € pour la rénovation de l’entrée des bains de Neder-over- Heembeek et Prosport de 570.000 € pour des aménagements dans le stade Roi Baudouin. Et concernant le complexe sportif du Petit chemin vert, nous continuons à investir. Les billes de pneus qui remplissaient les 5 terrains synthétiques ont été remplacées par des billes de liège, une solution sanitaire et environnementale très intéressante. Les enfants jouent déjà sur ces terrains synthétiques en liège.

Les phases 3 et 4 de rénovation du complexe sportif de Neder-over-Heembeek et du stade Mandela ont effectivement été abandonnées compte tenu des multiples développements dans cette zone, à savoir l’arrivée du tram qui passera à proximité immédiate du Petit chemin vert, les discussions avec Solvay pour intégrer une partie de leurs infrastructures sportives dans ce complexe sportif, mais aussi l’arrivée d’un parking qui pourra être mutualisé entre Solvay et les utilisateurs du Petit chemin vert et du stade Mandela. C’est pourquoi un montant de 100.000 € sera réservé dans le budget 2021 pour créer un plan directeur qui tienne compte de tous ces développements, y compris des infrastructures sportives comme la couverture du terrain de basketball situé au milieu de cet important centre sportif.

La Ville de Bruxelles continue donc à investir, profite du confinement pour exécuter les travaux et envisage par ailleurs ses futurs investissements au Petit chemin vert de Neder-over-Heembeek dans le cadre d’un plan directeur qui prend en considération l’ensemble des changements.

S’agissant des enjeux environnementaux, le toit de la piscine de Laeken, dont vous aviez démarré la rénovation, était dépourvu de panneaux solaires. La semaine prochaine, nous inaugurerons des panneaux photovoltaïques qui vont remplir 35 % de la consommation électrique de l’établissement. Cet investissement concret vise à rendre une infrastructure sportive plus verte. Il en va de même des terrains synthétiques évoqués à l’instant, qui ont fait l’objet d’un investissement vert. Cette majorité fait donc de bons choix, qui compensent les mauvais choix faits antérieurement !

….

M. Wauters.- Tout d’abord, monsieur le Bourgmestre, vous avez fait état du dérapage budgétaire limité à un peu plus de 12 millions d’euros. Je vous ai fait remarquer que ces chiffres étaient arrêtés en octobre afin de faire cette présentation et de procéder aux modifications budgétaires. Entre-temps, cette crise sanitaire nous oblige à prendre des mesures en fonction de la réalité du terrain et de la lutte contre le coronavirus. Qu’en sera-t-il pour ce dernier trimestre ? Ne serait-il pas utile et intéressant que le Collège nous présente, en fin d’année, un nouvel ajustement budgétaire ? Ainsi, nous verrons mieux où nous allons et nous pourrons établir un budget pour 2021 aussi actualisé que possible, compte tenu du fait qu’à l’heure actuelle, nous avançons comme des équilibristes.

    Ensuite, je rejoins en partie l’analyse de mon collègue Weytsman concernant les primes. Je suis pour l’équité. La Ville dispose de leviers, ayant la maîtrise de certaines choses, dont la Régie foncière. J’ai sous la main des courriers de commerçants (chocolatiers, magasins touristiques, etc.) de l’hyper centre – la zone Unesco – qui n’ont rien ! Ces personnes vivent des drames. Depuis plus d’un mois, nous vous demandons de les soutenir. Le groupe cdH est prêt à faire des propositions très claires pour garantir l’équité dans les mesures prises et leur offrir un réel soutien. Je suis moi-même commerçant et je crains que cette deuxième vague ne soit fatale à nombre d’entre nous. Or, nous sommes des Bruxellois, nous consommons et habitons à Bruxelles.

    Comme vous l’avez souligné monsieur le Bourgmestre, le pouvoir public doit, contre vents et marées, être le moteur de la vie sociale et économique de notre société. Prenons ce problème à bras-le-corps, au jour le jour, mais le plus rapidement possible ! 

    …..

     

    Vote

    Mme la Présidente.- Nous devons maintenant voter distinctement sur ce point.

    Mme la Présidente.- Les modifications budgétaires reprises au feuilleton n° 1 de l’exercice 2020 sont adoptées.

    Le Conseil prend l’arrêté y relatif.

    9 NOVEMBRE 2020 - Dossier de M. l’échevin Maingain prime d'embellissement de façade

    M. Wauters.- M. Maingain, le 28 octobre dernier, vous annonciez des primes de 2.000 € pour les bars et les cafés. Aujourd’hui, le Collège propose l’extension de cette prime aux restaurants qui ont dû fermer suite à l’arrêté ministériel du 18 octobre 2020. Depuis le 2 novembre, toute une série de commerces ont donc dû fermer et d’autres sont confrontés à l’absence des clients malgré leur ouverture.

    Mme Debaets avait déjà fait ce constat début octobre et rien ne semblait prévu par la Ville pour leur venir en aide, principalement dans la zone Unesco mais également au Sablon, dans les Marolles et le quartier européen. Autant de quartiers où les commerces tirent presque exclusivement leurs revenus de la fréquentation des bureaux et du secteur du tourisme qui est à l’arrêt depuis le mois de mars. Le Pentagone est particulièrement sensible à cette problématique et je ne suis pas le seul à le dire puisque d’autres collègues l’ont évoquée avant moi. 

    Nous avions été interpellés par ces commerces généralement dédiés au tourisme, comme les chocolatiers, qui n’ont reçu aucune prime. J’aimerais que les mesures d’aide soient le plus équitables possible. Je sais que la situation sanitaire nous contraint à travailler au jour le jour et qu’on ne peut pas aller plus vite que la musique, mais je profite de ce premier point pour demander que la Ville puisse s’attaquer à aider le plus possible les commerces impactés du centre-ville, au-delà des aides consenties par le gouvernement fédéral et la Région. Cela implique l’octroi d’une prime. 

    Sur le point 69, également relatif à des primes pour des travaux d’embellissement et de rénovation des devantures commerciales – et notamment dans le cadre des mesures de relance post-COVID, ce qui est bien puisqu’il faut agir rapidement –, ce qui me questionne, c’est que nous parlons d’un maximum de 5.000 € hors TVA censé couvrir 50 % des travaux.

    Pensez-vous que beaucoup de commerçants ont pour l’instant 5.000 € à investir pour améliorer leurs devantures ? Cette prime – pour un montant total de 500.000 €, me semble-t-il – ne pourrait-elle pas être affectée à d’autres mesures ? Est-ce bien le moment de proposer une prime pour l’embellissement des façades dans des quartiers où plus personne ne se promène et à des commerçants probablement peu enclins à avancer les liquidités nécessaires ?

    Si je calcule bien, cela ne toucherait finalement qu’une centaine de commerces. Pour être vraiment équitable, il faudrait au moins que cette prime soit accessible à tout le monde, y compris dans les quartiers périphériques. Quel est l’intérêt de cette mesure spécifique ? Si j’ai habituellement tendance à soutenir la plupart des initiatives dédiées à la relance du commerce, celle-ci me semble prise un peu à contretemps. Mais peut-être a-t-elle été décidée avant les nouvelles mesures de reconfinement partiel ? Ce serait peut-être alors l’occasion de ne pas la mettre en œuvre, du moins pas de cette manière, voire de la réévaluer pour

    essayer d’utiliser au mieux ces 500.000 €. 

      M. Maingain.- Il y a eu des temps opératoires très différents. Il y a plus de 3 semaines, nous avions déjà versé une prime pour le secteur bars et cafés suite à la première annonce de fermeture.

      Aujourd’hui, il s’agit d’une prime pour l’ensemble du secteur horeca et donc également pour les snacks. Il est possible que cette personne dont vous parlez ait introduit sa demande sur la prime « bars et cafés » tout en étant reprise dans le secteur des restaurants. Le but est clairement de soutenir ce secteur qui est très important au sein de Bruxelles, et ce via un simple formulaire.

      J’entends votre remarque à ce propos, M. Weytsman, et je verrai avec le service ce qu’il en est. Nous avons essayé de faciliter les choses en réduisant au minimum nécessaire les charges administratives. Dans cette optique, nous avons analysé ce qui se fait dans les différents règlements relatifs aux primes, à la Région et dans d’autres communes. Si nous pouvons encore améliorer les choses, nous y sommes tout disposés.

      Quant à la diffusion, le service du commerce octroie une autorisation au service horeca, à la différence des commerces de détail qui n’entrent pas dans ses compétences. Cette diffusion nous permet d’avoir un listing très précis de l’ensemble des acteurs et de veiller à ce que tous soient informés sur l’introduction de la mesure, outre la communication via la presse ou certaines newsletters, notamment celles d’Entreprendre.brussels. Nous avons ainsi la capacité de nous assurer que toutes les personnes concernées par ces primes en connaissent l’existence. Demain, un formulaire électronique sera également disponible sur le site internet de la Ville. 

      Je partage vos considérations sur les commerces de détail, nous devrons trouver la bonne manière de les soutenir, principalement dans les quartiers les plus impactés par l’absence des travailleurs et des touristes. Cela étant, on ne peut pas dire que nous n’avons rien fait : l’ensemble des publicités et des animations que nous avons réalisées pour essayer d’attirer le chaland avant la fermeture que nous connaissons aujourd’hui étaient principalement ciblées sur ces commerces et ces quartiers-là.

      Nous travaillons également activement sur l’instauration du chèque de consommation locale. Nous nous sommes adaptés en prévoyant une version e- commerce qui sera prochainement lancée au vu de la refermeture de l’ensemble des commerces de détail. Cette version électronique permettra d’aider directement ces commerçants qui ont besoin de notre soutien. J’ai à cœur de soutenir l’ensemble des détaillants présents sur notre territoire, et notamment dans les quartiers les plus touchés.

      Sur la prime relative aux devantures commerciales, je ne pense pas qu’elle arrive à contretemps. Nous avons heureusement encore des investisseurs qui sont présents. Par contre, comme vous l’avez souligné, les trésoreries sont plutôt à sec. Il s’agit d’une politique couplée à celle menée par Mme Persoons de rénovations des façades. C’est ainsi que nous nous concentrons sur le périmètre plus restreint formé par les boulevards du centre et le contour de la Bourse.

      C’est un mécanisme que nous espérons pouvoir pérenniser d’année en année dans le but d’aider les commerçants, qui ne sont pas toujours propriétaires, à pouvoir investir encore ou de soutenir les investissements prévus dans les devantures et de participer à l’embellissement grâce à la réfection des façades. Nous pensons qu’il s’agit là d’un vrai coup de pouce, d’un apport d’oxygène. Cette politique avait été décidée avant la crise COVID. Nous en avons juste augmenté l’ampleur, avec une enveloppe portée à 400.000 € pour soutenir la trésorerie au maximum.

      M. Wauters.- J’entends votre argument concernant le point 69, même si je reste dubitatif. Je pense que cette somme de 500.000 € pourrait peut-être servir à d’autres propositions plus directes et plus réactives – en fonction de ce qui se passe aujourd’hui, je tiens à le préciser. Relativement au point 68, j’ai reçu un e- mail d’une commerçante du centre-ville expliquant que depuis le 17 mars, elle a dû fermer un de ses deux magasins et que ses recettes journalières vont de 20 à 100 €, quand ce n’est pas nul. Sans violence ni agressivité, mais avec force, elle dit simplement qu’elle ne s’en sort pas. Elle vient de vendre sa voiture pour essayer de renflouer sa société.

      Les boutiques du centre, et pas seulement l’horeca, vivent une situation qui exige une réaction rapide. Nous sommes prêts à vous aider, à échanger des idées, mais il faut agir vite et je veux que ce soit entendu.

      19 OCTOBRE 2020 - Dossier de M. l'échevin Maingain "Safe shopping"

      M. Wauters.- Une série de questions ont déjà été posées par mes collègues. Si nous y pensons tous, cela signifie qu’elles sont primordiales. Je souhaite prolonger les propos de Mme Debaets à propos des commerçants de la Zone Unesco, aux commerçants du piétonnier, du Sablon et des Marolles. Un de mes voisins restaurateurs m’a dit récemment qu’ils étaient au bord de la dépression, mais qu’ils allaient recevoir un double droit passerelle.

      Si le marché aux puces, les restaurants et les bars sont fermés, il n’y a plus personne. Et effectivement, ceux qui restent ouverts et paient leurs employés n’auront rien. Qu’allons-nous faire pour les autres commerçants qui seront dans leurs magasins à attendre les passants qui ne passent pas ? 

      Par ailleurs, cette deuxième vague plus surprenante que ce que l’on avait imaginé est l’affaire de tous : du monde politique, des citoyens et des commerçants. Monsieur Maingain, ne pourrions-nous pas développer rapidement une sorte de label des commerçants du centre-ville, toutes catégories confondues, qui seraient irréprochables sur les normes de sécurité (distance physique, gel à disposition, etc.) ? Les commerçants pourraient le faire valoir pour inciter les Bruxellois à faire des courses dans leur quartier. Il ne s’agit pas de multinationales qui font du commerce en ligne, mais de Bruxellois en chair et en os qui ont des familles à nourrir.

      C’est une proposition très concrète qui pourrait être mise en œuvre rapidement. Les commerçants citoyens mettraient en avant le fait d’être acteurs de la Ville, de se retrousser les manches, pour assurer aux consommateurs un service en toute sécurité. Ne pourrions-nous pas prospecter la création d’un tel label ?

      M. Maingain, échevin.- Nous sommes un peu rattrapés par les temps opératoires. La prime a été décidée au moment où la Région bruxelloise a décidé de fermer les bars et cafés. Cette prime pour l’horeca intervient 8 mois après le début de la crise sanitaire, économique et sociale. Les trésoreries sont à sec. Cette période-ci est particulière car il faut payer un certain nombre de charges fiscales, dont la TVA.

      La Ville de Bruxelles se devait d’être aux côtés des 635 débits de boissons installés sur son territoire. Ils représentent environ un quart des bars et cafés de la Région bruxelloise. La fermeture leur paraissait déjà tellement injuste. Je ne reviendrai pas sur le débat concernant la pertinence ou non de fermer les bars et les cafés.

      Nous avons pris nos responsabilités en octroyant une prime de 2.000 € aux établissements qui devaient fermer. Pendant quelques jours, la définition de ces derniers a donné lieu à diverses interprétations, jusqu’à ce qu’un nouvel arrêté ministériel soit pris mardi dernier. Nous voulions soutenir ceux qui devaient fermer et qui se retrouveraient sans revenus. C’est pourquoi nous avons opté pour une prime forfaitaire de 2.000 €. Nous voulions qu’elle soit versée rapidement. Le besoin de liquidités allait se faire sentir ce mois-ci, notamment en vue des paiements de la TVA au début du mois de novembre.

      Monsieur Weytsman, j’entends vos propositions relatives à d’autres systèmes, mais les mettre en œuvre aurait pris plus de temps et nous n’aurions pas pu soutenir la trésorerie des professionnels concernés assez rapidement.

      Concernant la communication, nous sommes rattrapés par les temps opératoires. Un courriel est parti ce samedi faisant état de la discussion de la semaine sur ce qui pouvait rester ouvert et devait fermer. Nous avons énormément d’adresses, c’est pourquoi les e-mails sont envoyés par paquet. Ainsi, une partie de l’horeca en a encore reçu un samedi, à contretemps des décisions prises et annoncées la veille. Certains commerçants l’ont mal perçu et je leur présente mes excuses.

      Le service a essayé de bien les informer, nous avions pourtant attendu une information sûre et précise avant de communiquer, car nous étions interpellés tous les jours par les uns et les autres sur cette fermeture. Quoi qu’il en soit, cette prime soutient les bars et cafés qui devaient fermer sur la base de l’ordonnance. Nous continuerons à communiquer au mieux.

      Madame Debaets, nous avons eu une concertation avec la Région, notre but n’était pas de la concurrencer. Comme la Ville accueille un quart des bars et cafés de la Région, on se devait de soutenir ce pan très important de notre secteur économique. Nous n’oublions pas pour autant les autres commerçants qui ont moins de clientèle.

      Nous poursuivons les formations en e-marketing et e-commerce pour aider ces commerçants à aller chercher le chaland. Nous poursuivons également notre programme de promotion pour rendre attractifs ces quartiers commerçants et les commerces de destination. La zone Unesco est très touchée en l’absence des touristes. Pourtant, même dans cette zone, certains commerces fonctionnent encore grâce à leurs clients – tout dépend du type de clientèle qui était la leur.

      Le quartier des Marolles aussi a beaucoup de mal à vivre sans son marché aux puces. Nous continuons à développer l’attractivité des quartiers et à soutenir la réorientation de certaines stratégies commerciales, car de nombreux commerces ont perdu leur flux de clientèle habituelle et doivent aller chercher d’autres clients pour compenser cette absence, que nous espérons temporaire.

      Monsieur Wauters, nous pouvons vraiment réfléchir à un label « Safe shopping ». Toutefois, il ne suffit pas de délivrer le label, un contrôle doit avoir lieu, et il convient d’en déterminer la base. Nous avons eu des discussions avec Visit.brussels à cet égard.

      Et pour soutenir les autres commerçants, je partage votre idée. Dès le départ, la Ville, en tant que propriétaire, a exonéré les loyers. À cet égard, je tiens d’ailleurs à remercier Mme Lalieux et M. Zian, quand ils étaient respectivement présidente du CPAS et échevin chargé de la Régie foncière. Ils ont été exemplaires. Nous avons immédiatement appelé les propriétaires privés à faire de même. Quand vous êtes fermé, que vous n’avez pas d’activités et que vous ne faites pas usage de votre bien, il n’est pas normal de devoir payer un loyer !

      Nous avons développé un partenariat avec le Centre pour entreprises en difficulté, de la Chambre de commerce de Bruxelles (Brussels Enterprises Commerce & Industry- Beci), pour aider les locataires qui se retrouveraient dans un bras de fer avec leur propriétaire. Il intervient par la médiation, les recours et conseils juridiques afin que les locataires concernés ne paient pas leur loyer le cas échéant.

      À la suite des dernières décisions concernant la fermeture des restaurants, nous discutons avec la Fédération Horeca pour définir un mécanisme d’aide efficace pour ces établissements. Notre objectif est d’apporter une aide rapide et complémentaire aux autres aides décidées par l’État fédéral, et qui vont dans le bon sens. J’espère pouvoir vous donner des informations prochainement sur ces différentes aides destinées au secteur horeca qui subit cette nouvelle fermeture.

      Sur la question des contrôles, M. le Bourgmestre complémentera les informations s’il le souhaite.

      Mevrouw Debaets.- Mevrouw de voorzitster, ik dank de schepen voor zijn antwoord, maar ik durf toch in twijfel te trekken dat er met het Gewest overlegd is want het zou erg vreemd zijn dat de stad een maatregel in werking doet treden twee dagen vóór het Gewest aankondigt welke steunmaatregelen zij zal treffen. Inzake afstemming en coördinatie is daar op zijn minst toch wel een en ander mank gelopen.

      Minstens even fundamenteel is is de vraag wat er voor de andere handelaars wordt gedaan. Ik verwees naar de Unesco-zone en de schepen zegt dat de stad vormingen aanbiedt, enzovoort. Dat zijn allemaal leuke extraatjes, maar met vormingen koop je geen eten, betaal je geen huishuur noch de afbetaling van je handelspand.

      Ik blijf het dus vreemd vinden dat er geen extra inspanning wordt gedaan voor de toeristische zone rond de Grote Markt, waar we allemaal erg gevoelig voor zouden moeten zijn.

      M. Weytsman.- Depuis le début, le groupe MR-Open Vld demande un plan de soutien et appuiera tout plan ambitieux, dont une partie se trouve dans le plan de relance. Je suis attentif aux comptes et comme je l’ai rappelé à plusieurs reprises, je trouve que la Ville dépense parfois à tort et à travers.

      Aujourd’hui, le plan de soutien est fondamental. Je soutiens la prime de 2.000 € – peu importe d’où elle vient pourvu qu’elle aille dans la poche des bars. Ne serait-ce pas une bonne chose d’étendre cette mesure aux restaurateurs ? En outre, il me semble plus juste, plus intelligent et plus complémentaire au travail des Régions de lier le calcul à la perte réelle de ces établissements.

      Monsieur Maingain, vous aviez le temps de mettre ce type de mesure en place, à l’instar de la Région flamande et d’autres communes. Dès le mois d’avril, le groupe MR a proposé que cet argent soit aussi dirigé vers les commerçants. Ces derniers n’ont en réalité bénéficié d’aucune aide. Les diminutions de taxes ont été ont été dirigées principalement vers l’horeca. Mais pour l’heure, à Bruxelles, un commerce qui n’a pas d’enseigne n’a rien reçu ! Aucune aide, aucune diminution de taxe !

      Il faut donc soit adopter des mécanismes de diminution des taux additionnels au précompte immobilier – ils pourraient aider les commerçants qui n’ont rien reçu –, soit des mécanismes de prime intelligente, liée à la perte réelle du chiffre d’affaires. Nous le demandons depuis des mois ! Pourquoi cela ne se fait-il pas ? Je sais que cela coûte cher, mais le groupe MR plaide en faveur d’un tel investissement, car cet argent sera bien investi.

      Vous ne m’avez pas répondu par rapport à 2 questions fondamentales. Depuis des mois, je demande une communication vis-à-vis de plusieurs quartiers où certaines personnes, jeunes et moins jeunes, ne respectent pas les gestes barrières. On le voit tous au quotidien. Cela n’a pas de sens d’être aussi sévère en demandant la fermeture des établissements, si par ailleurs, les gestes barrières ne sont pas respectés. Je sais que certains ne comprennent pas encore bien ce qu’est le virus, que d’autres ne comprennent ni le français, ni le néerlandais. Depuis le début de la crise, je demande que Bravvo, les assistants sociaux, le CPAS et les enseignants, que tous se concentrent sur cette tâche, en particulier dans ces quartiers. Sinon le risque est de devoir adopter des mesures plus ciblées, voire des confinements par quartier. C’est au moins la dixième fois que je vous en parle depuis le premier événement de Hello Summer, où j’ai constaté que les gestes barrières n’étaient pas respectés. Et une fois que la règle est rappelée, un contrôle doit avoir lieu et une sanction doit être appliquée le cas échéant. Comment ce contrôle sera-t-il effectué ? Les équipes sur le terrain sont- elles en nombre suffisant ? Ont-elles été renforcées ? Je l’ignore.

      M. Wauters.- Monsieur Weytsman, le précompte immobilier a déjà été enrôlé, il a déjà été payé en tout ou en partie. C’est trop tard…

      Monsieur Maingain, concernant ma proposition sur un label « Safe shopping », vous mentionnez Visit.brussels pour le contrôler. Certes, le contrôle doit pouvoir se faire. Dès le moment où les commerçants de destination ont une image à faire valoir pour l’avenir, ils ont tout intérêt à tenir leurs engagements. Faut-il traîner dans la mesure à prendre par peur de ne pouvoir effectuer ce contrôle ?

      Fonçons ! Cette mesure montrerait aussi la maturité de tous ceux qui veulent se retrousser les manches dans la lutte contre ce fichu virus. 

      Mme El Bakri.- Je n’ai pas eu de réponse concernant d’éventuelles discussions avec Cofinimmo qui a racheté la filiale immobilière de AB Inbev. Si on ne passe pas par des mesures structurelles faisant contribuer ceux qui ont les épaules larges, on n’arrivera pas à sauver les petits indépendants. Même avec des primes régionales et communales.

      M. le Bourgmestre.- Madame El Bakri, je suis tout à fait d’accord avec vous. Un propriétaire reçoit régulièrement ses loyers quand tout va bien, mais si le bien ne peut être mis à disposition pour un cas de force majeure, les propriétaires doivent exonérer les locataires. Le bien n’est pas exploitable !

      M. Maingain peut apporter son aide à ce sujet avec la cellule juridique. J’ai dit ma façon de penser aux brasseurs. La Régie foncière a pris ses responsabilités, qu’assumera désormais Mme Mutyebele Ngoi. Quand un café est fermé, le loyer ne peut être payé. C’est un cas de force majeure que le juge de paix devrait comprendre. De nombreux propriétaires l’ont fait d’office. C’est dans l’intérêt de tous.

      La prime que nous libérons doit permettre aux personnes concernées et à leurs familles de survivre. Elle ne doit pas servir à payer un loyer ! Un propriétaire a la chance d’avoir des locataires qui lui permettent de rembourser son bien, et si le bien est remboursé, de gagner de l’argent. En période de crise, la solidarité doit jouer. Je trouve normal que ces locataires ne paient pas leur loyer. C’est un fait politique à mes yeux. La Ville, la Régie ont donné l’exemple, et j’espère que l’ensemble des partis politiques défendront cette position. La prime doit permettre aux personnes de survivre, tout comme le droit passerelle que le gouvernement fédéral a choisi de prolonger. C’est une excellente décision.

      5 OCTOBRE 2020 - Sur l’octroi d’un subside de 10.000 € à Kinepolis

      M. Wauters.- Sur l’octroi d’un subside de 10.000 € à Kinepolis pour l’organisation d’un drive-in sur le plateau du Heysel, j’ai évoqué plus tôt la question des économies que nous devrions nous efforcer de réaliser sur la gestion de l’argent public. Je suis bien conscient que Kinepolis souffre également des conséquences de la crise COVID qui affectent toute notre économie, mais ce groupe affiche tout de même 2 millions de bénéfices par an sur les dernières années. Le montant ne me posant aucun problème, le fait que ce soit sous la forme d’un subside est questionnable – et cela a d’ailleurs déjà été soulevé au sein de Conseil. Il s’agit d’une société privée et elle pourrait donc établir une facture à la Ville. Pourquoi privilégier un subside plutôt qu’une simple facture ? Et est-il bien nécessaire d’offrir 10.000 € à une société privée aussi prospère ?

      M. Bauwens.- Je m’interroge dans le même sens. En règle générale, nous n’intervenons pas à propos de subsides accordés au activités culturelles, parce que nous les approuvons en principe : cinéma, 7ème art, projections en plein air ; c’est très bien en soi. Mais dans ce cas-ci, subsidier une société privée qui gagne des millions d’euros – 55 millions de chiffre d’affaires en 2019, sauf erreur de ma part – en cette période où tout le secteur culturel est en souffrance, y compris les plus petites salles de cinéma que nous avons à Bruxelles, la Ville choisit de soutenir une grande entreprise qui réalise d’énormes bénéfices. Je suis contre cette façon de procéder.

      M. le Bourgmestre.- Peut-être M. Bauwens ignore-t-il que tous les petits cinémas sont exonérés de la taxe « spectacles » depuis que j’ai commencé à superviser les finances de la Ville, en 2006. Le soutien dont nous parlons ici est certes plus que symbolique, ce montant n’est pas négligeable, mais il s’agit d’une société qui emploie beaucoup de travailleurs, qui a payé son loyer – contrairement à d’autres locataires sur ce même plateau du Heysel – et proposait cette animation durant l’été. Cela nous a paru cohérent et nous en avons d’ailleurs fait de même pour un drive-in installé à Tour & Taxis – mais par une asbl, c’est vrai.

      Symboliquement, c’est une façon de soutenir ce groupe qui génère des centaines d’emplois à Bruxelles. J’entends vos remarques, mais sachez que les cinémas de quartier ne sont pas laissés pour compte puisque, depuis bien avant le COVID, il ne payent plus aucune taxe sur le cinéma dit « d’art et d’essai », contrairement aux grandes entreprises telles UGC et Kinepolis. Ces 2 groupes demandent d’ailleurs une remise sur les taxes dues en 2020, mais cette question n’est pas encore tranchée.

      Sur le mécanisme du subside accordé dans le cadre d’une animation d’été, le problème d’une facture est que la Ville n’est pas commanditaire d’une prestation quelconque d’un fournisseur. Nous soutenons une initiative visant à animer le plateau du Heysel, en plein air. Mais on peut évidemment débattre sur l’opportunité d’un tel subside, c’est certain.

      21 SEPTEMBRE 2020 - Dossier de M. l’échevin Maingain concernant le plan de relance économique

      M. Maingain.- Dans le contexte économique difficile que nous connaissons, je viens vous présenter aujourd’hui le plan de soutien à la relance économique porté par notre Collège. À ce jour, la Ville de Bruxelles est la seule commune bruxelloise à s’être dotée d’un plan de relance économique en plus d’un plan de soutien aux trésoreries des commerces. Depuis le début de cette crise sanitaire, dont les conséquences économiques sans précédent en font selon d’aucuns la plus grave après la 2ème Guerre mondiale, notre stratégie a toujours été construite autour de 3 axes que vous connaissez : information et communication, soutien à la trésorerie et soutien à l’activité économique.

      Pour rappel, depuis le confinement et durant la phase de déconfinement, la Ville avait déjà pris, entre autres, les mesures suivantes : suppression de la redevance pour les marchés, réduction de 50 % du loyer annuel des terrasses, mise en place d’un numéro vert, création du site commercelocal.brussels et campagne de soutien du commerce local – notamment sur les réseaux sociaux –, organisation d’e-formations pour digitaliser les activités économiques pendant cette période de confinement et de déconfinement, support administratif pour accompagner les commerçants dans les démarches, suspension de la perception des loyers commerciaux de la Régie foncière en collaboration avec l’échevin Zian et Mme Lalieux pour le CPAS, distribution de « Restart Packs », mise en place de précautions sanitaires à la réouverture de nos artères commerçantes pour soutenir celle des magasins, autorisation des extensions de terrasses en espace public, y compris sur les parkings en voirie pour soutenir l’horeca ; encadrement des marchés alimentaires et non alimentaires présents sur le territoire pour garantir le respect des règles édictées par le CNS, et bien d’autres encore sur lesquelles je pourrai revenir.

      Au total, pour l’ensemble des phases de confinement, de déconfinement et de relance, la Ville a déjà mobilisé plus de 14 millions d’euros pour soutenir l’économie et les commerces. Aujourd’hui, malgré la recrudescence logique de l’épidémie, l’heure est à la relance et plus que jamais à la reprise de l’économie via le soutien à l’activité économique. À cet effet, le Collège avait déjà prévu un double plan de relance scindé entre l’été et la période post-été. Et l’été bruxellois a été particulièrement maussade. En effet, l’ensemble des stratégies de relance et d’activité économique ont été plombées par la recrudescence des contaminations mais aussi par les mesures et décisions du CNS – un véritable interrupteur de la dynamique économique redémarrée entre fin juin et début juillet, puis malheureusement remise à l’arrêt un petit mois plus tard.

      Du jour au lendemain, les rues commerçantes ont été désertées et les hôtels nous appelaient pour signaler des annulations en masse. Ce mois d’août fut vraiment difficile pour l’ensemble des acteurs économiques bruxellois et est venu mettre à mal le plan d’action que nous avions concocté. Un des meilleurs exemples est certainement l’annulation de la Foire du Midi : en plus d’être un coup dur pour les forains, elle a sans doute privé Bruxelles de près d’1 million de visiteurs qui auraient pu faire fonctionner le commerce. Un autre baromètre, celui des chiffres de fréquentation de la rue Neuve, marquait une nette diminution dès fin juillet alors qu’on aurait dû connaître une augmentation étant donné le début de la période des soldes.

      Pourtant, nous ne sommes pas restés inactifs durant l’été. En complément des campagnes touristiques lancées par Visit.brussels, notre stratégie visait à magnifier nos quartiers commerçants, les animer et en faire la promotion. Grâce aux campagnes de décoration des rues commerçantes pour le 21 juillet ou, comme le soulignait M. Weytsman lors du dernier Conseil, à travers une programmation culturelle assurée conjointement avec Mme Houba, dont la campagne Enjoy the City. Mais là aussi, toute une série d’événements qu’on aurait voulu faire monter en puissance au mois d’août n’ont pas pu augmenter leur capacité du fait des règles sanitaires. Malgré tout, dans le cadre de ces programmations, plus de 30 animations se sont déroulées dans 15 quartiers commerçants du 15 juillet au 22 août, mobilisant 178 artistes. 

      Des campagnes de communication ont aussi été menées via des publi- rédactionnels ou des moyens innovants sur les réseaux sociaux, notamment par le biais d’influenceurs qui ont permis de toucher plusieurs millions de personnes en générant plus de 4,5 millions de vues. Outre la prolongation durant l’été des extensions terrasses et le maintien des marchés encadrés par la Ville ou encore le lancement de la campagne « Pcard – I shop in Brussels » en collaboration avec Interparking.

      Aujourd’hui, malgré que la situation sanitaire ne soit pas encore apaisée, il est temps d’activer le plan post-été. En effet, on ne peut pas attendre que l’épidémie soit complètement éradiquée et/ou qu’un vaccin soit trouvé pour travailler à la reprise de la vie et de l’activité économique de notre capitale. Notre économie ne s’en remettrait pas. Ainsi, à l’heure où l’activité touristique est hélas encore absente, où le télétravail reste la norme dans beaucoup d’entreprises privées et les institutions européennes, nos quartiers commerçants continuent de connaître une activité en berne, principalement pour le centre-ville et le quartier européen. C’est pourquoi nous activons maintenant la seconde partie du plan de relance toujours structuré selon la même méthodologie : information et communication, soutien à la trésorerie, soutien à l’activité économique.

      Concernant le soutien à la trésorerie des commerçants, il est vrai que notre approche diverge avec ce que prônent certains partis. Notre stratégie est plus axée sur le retour de l’activité économique que sur la subsidiation. Il existe bien une discrimination bruxelloise dans le montant des primes au regard de la Flandre et de la Wallonie. Les régionalisations, les modes de financement, notamment de la 6ème réforme de l’Etat, et la situation financière de la Région bruxelloise compétente en la matière ont effectivement créé une discordance dans les montants des primes accordées aux commerçants bruxellois.

      Il est vrai également que certaines communes ont préféré accorder des primes complémentaires plutôt que de concentrer leurs moyens sur le soutien et la relance économique. La Ville s’est néanmoins efforcée de soulager la trésorerie de nos commerçants à travers un plan de plus de 4 millions d’euros pour alléger les charges qui pèsent sur ces derniers, tant en annulations qu’en non-recettes. 

      Pour récapituler un certain nombre de ces mesures, on retrouve l’exonération de la totalité de la taxe terrasse (dont le point passe aujourd’hui), de la taxe enseigne pour les petits commerces de 0 à 4 m2, de la redevance pour les calèches qui sont un acteur économique important, de la redevance sur les food trucks pendant 3 mois et de la redevance des marchés pour le mois de juin ; le gel de la perception de la taxe sur les parties de danse jusqu’en décembre ; la non-perception d’un tiers des redevances kermesse.

      À ceci s’ajoute encore le soutien direct apporté par mes collègues du CPAS et de la Régie foncière à travers des annulations de loyers – de nouvelles mesures ont encore été décidées récemment par le Collège. À l’heure où certains commerçants nous font parfois part de leur désarroi face à des loyers qui peuvent atteindre des dizaines de milliers d’euros, une prime communale (même de 1.000 €) n’aurait pas pesé bien lourd par rapport aux charges auxquelles ils doivent faire face. La seule solution et aide financière dont nos commerçants ont besoin est le retour de la clientèle, qui est au cœur de notre action politique. C’est ainsi que seront lancées, dans les jours et les semaines à venir, de nouvelles campagnes de promotion de nos commerçants et de relance de la Pcard, ainsi que des campagnes de mobilité et d’accessibilité à nos quartiers commerçants principalement axées sur les quartiers en grande difficulté, soit le centre-ville et le quartier européen.

      En outre, à l’heure où nos commerçants doivent réinventer leurs modèles économiques pour toucher de nouvelles clientèles afin des compenser l’absence des travailleurs et des touristes étrangers, nous relanceront également des cycles de formations gratuites en e-commerce et en e-marketing.

      La journée sans voitures de ce dimanche a démontré, outre son accessibilité, que le cœur de notre ville pouvait rebattre grâce à de l’événementiel. Les activités maintenues et soutenues par la Ville, comme Uptown Design Tour, sont une partie des réponses que nous pouvons apporter à nos commerçants. L’idée du Bourgmestre de procéder aux diplomations des étudiants de l’ULB et de la VUB sur la Grand-Place sont autant d’occasions de faire revivre le cœur de la ville et d’inciter les Bruxellois à y venir et à y consommer. C’est dans cette même optique de soutien à l’organisation d’événements que nous lançons aujourd’hui, lors de ce Conseil, un appel à projets de relance économique de 500.000 € à destination des commerçants et des associations de commerçants en vue de les financer et leur permettre de mener des activités et des actions pour faire revenir leur clientèle.

      Aujourd’hui, les regards sont évidemment tournés vers la fin de l’année. Outre la prolongation des extensions de terrasses jusqu’au 31 décembre et une compensation financière prévue pour leur aménagement, la Ville souhaite continuer à reprogrammer sa vie culturelle et événementielle à travers les dérogations pour la capacité des salles culturelles avec pour objectif un retour à 100 % d’ici novembre ou l’organisation des Plaisirs d’hiver – Mme Houba vous expliquera cela mieux que moi. Toujours dans l’optique de soutenir la consommation dans nos commerces, notre plan de relance prévoit également la mise sur pied d’un chèque « consommation locale » à destination des clients

      mais aussi des travailleurs de la Ville. Un budget d’1 million d’euros est prévu à cet égard.

      La Ville a pris la mesure de l’urgence économique et sociale qui affecte nos commerçants. L’objectif fixé dans la motion qui avait été votée au sein de ce Conseil est pleinement en cours de réalisation par l’allocation de 4 millions d’euros spécialement dédiés à la relance, soit bien plus que les 10 % du fond de réserve qui étaient demandés dans ladite motion ; par l’exonération ou la non- perception de plus de 4 millions d’euros de taxes communales et/ou de réductions/annulations de loyers de la Régie et du CPAS ; par les 2 millions d’euros consacrés à la promotion et à la campagne de communication sur l’activité économique locale ; par la mise en place d’un budget d’1 million d’euros en chèques « commerce local » ; ainsi que par bien d’autres initiatives qui sont présentées dans ce plan. Les mesures qui sont proposées aujourd’hui passeront devant vous au fil des prochains Conseils en vue de leur mise en œuvre. Elles constitueront notre réponse au défi que représente le soutien à la reprise de l’activité économique. Notre leitmotiv, si je puis me permettre, est : « Shop, shop, shop! » et le retour des clients et des chalands à Bruxelles, dans une ville accueillante, accessible et résiliente.

      Nous avons confiance en la force et la qualité de notre tissu économique. Il y a quelques jours encore, j’inaugurais l’installation de deux nouveaux commerces typiquement brusseleirs le long des boulevards du centre, des commerces qui j’en suis sûr contribueront demain au succès de notre nouveau centre urbain.

      Nous avons confiance dans la capacité de nos commerçants à se transcender, se réinventer et conquérir de nouveaux marchés, notamment digitaux, et nous les accompagnerons dans cette transformation. Je n’ai pas la prétention de connaître l’avenir et les développements de la crise sanitaire, mais quoi qu’il arrive, j’ai la volonté de faire tout ce qui est en notre pouvoir avec le Collège pour maintenir l’activité économique et redynamiser le centre-ville et les autres quartiers commerçants. Pour que cela fonctionne, il est désormais temps de redonner confiance et envie aux Bruxellois et aux Belges en attendant le retour des autres flux de clientèle, de venir consommer dans nos commerces, de les soutenir, mais aussi et surtout de faire vivre la ville et de profiter de ses nombreuses richesses.

      Mme Houba,- Je voulais compléter cette présentation en saluant la qualité de la collaboration au sein du Collège et en particulier avec M. Maingain sur toutes ces questions qui touchent aux secteurs actuellement le plus impactés. Comme il a été rappelé, Enjoy the City est le résultat d’une belle collaboration entre l’horeca, la culture et les événements. Le bilan positif d’Hello Summer peut également être souligné. Je rappellerai que plus de 600 artistes ont ainsi pu être soutenus et que des jobs ont été offerts tant à des étudiants qu’à des personnes du secteur qui font vivre la culture et qui en vivent.

      Nous créons une relance par rapport à cette rentrée culturelle, grâce aux dérogations octroyées aux lieux culturels afin de leur rendre une activité plus ambitieuse. Cette dynamique est également positive pour l’horeca, puisqu’on espère que les personnes qui vont au théâtre iront aussi boire un verre ou dîner au restaurant et inversement. C’est cette dynamique vertueuse que nous visons à relancer.

      Il y a aussi, bien sûr, l’organisation des Plaisirs d’hiver. Comme vous avez pu le constater, M. le Bourgmestre, M. Maingain et moi-même nous sommes exprimés dans le même sens. Notre volonté, au niveau du Collège, est de tout mettre en œuvre pour pouvoir les maintenir et qu’elles se déroulent dans les meilleures conditions possibles.

      Point 78 – Punt 78

      M. Wauters.- La Ville et les services municipaux ont été très proactifs dès le début de la crise, j’ai pu m’en rendre compte sur le terrain. Ceci étant dit, rappelez-vous qu’avant la crise COVID, nous attendions déjà un plan de développement commercial. Aujourd’hui, la situation est telle qu’on doit rebattre les cartes et fonctionner autrement, mais vous avez été tout de même plus efficace à la suite de la crise que dans les mois précédents. Gageons que vous allez continuer sur cette même lancée !

      Vous avez ciblé une série de mesures qui ont été prises, dont certaines ont été extrêmement efficaces. Je pense ici aux kits de distribution, aux affichettes que j’ai retrouvées quasiment partout sur le territoire de la ville, et qui apportaient de surcroît une unité géographique et de la cohérence dans la communication en cette période compliquée.

      Je trouve que les informations fournies aux commerçants étaient ciblées et régulières et que cela doit être souligné. J’ai la chance de pouvoir observer la situation dans les quartiers où les gens vivent et continuent à consommer, mais également d’autres quartiers où l’on attend le retour des touristes étrangers et la situation est très différente, dichotomique.

      L’extension des terrasses a eu un effet extrêmement bénéfique et, comme ma collègue et moi l’avons proposé au dernier Conseil, cette mesure pourrait certainement être prolongée jusqu’à la fin de l’année afin de redonner de la convivialité à cette ville. J’ai constaté moins d’efficacité dans la promotion commerciale sur les sites internet – peut-être parce que j’y étais moins connecté –, mais j’ai l’impression qu’elle a eu moins d’effet et d’impact qu’attendu. Vous avez parlé du nombre de vues, etc. C’est une bonne chose, un peu comme un trophée, mais si cela ne génère pas de retours, ce n’est pas si intéressant.

      Vous connaissez mon implication dans les affaires commerciales, mes remarques ne visent pas à critiquer le plan mais à le rendre encore aussi efficace que possible. Je pense que quand vous dites que 14 millions d’euros ont été dépensés ou vont l’être par la Ville pour soutenir la relance économique et commerciale, et donc la vitalité de notre ville, il serait dès lors intéressant de faire la part des choses, dans tout ce catalogue que nous avons reçu et que vous avez développé, entre ce qui a fonctionné, ce qui a rapporté et ce qui a peut-être demandé beaucoup d’énergie en termes humains et financiers sans obtenir le résultat escompté. Il serait bon de s’appuyer sur cette analyse, qui n’apparaît pas dans le dossier, pour dépenser à terme les deniers publics le plus intelligemment et de manière aussi pointue que possible.

      En termes de communication ou d’efficacité, vous citez l’exemple des commerces qui ont été fleuris à Bruxelles pour compenser l’annulation du tapis de fleurs. Personnellement, je n’ai pas vu ce que cette action a donné, mais vous disiez d’ailleurs vous-même que certaines mesures ont dû être abandonnées. La Foire du Midi figure toujours dans le catalogue, mais elle n’a pas eu lieu car les mesures du CNS ont eu un impact direct, vous l’avez dit et le fait est que tout a drastiquement changé en moins de 48 heures.

      Pour mieux piloter ce plan de relance économique, je suggère donc – sans la moindre arrière-pensée – qu’il serait utile de mettre à jour et d’évaluer ce qui a fonctionné, disons ce qui a « rapporté », et ce qui a mobilisé trop d’énergie ou d’argent pour un résultat médiocre ou moins probant. 

      Avant de conclure, je souhaite notamment mettre en avant deux éléments qui me semblent essentiels puisque le tourisme international n’est pas près de recommencer. On ne reverra pas de visiteurs américains, asiatiques, australiens ou autres avant un bon moment et c’est donc l’économie intérieure qui doit être relancée. Vous avez parlé de promotion avec Visit.brussels, il faut effectivement y mettre tous les moyens et l’énergie disponibles. Et je relève positivement – comme nous en avons parlé en section – le chèque ou bon d’achat destiné à renforcer la consommation locale. Il serait d’ailleurs opportun de le cibler sur des commerces plus durables ou qui sont engagés dans un autre type d’approche commerciale. 

      Globalement, je trouve qu’il était essentiel de prendre ces mesures et que vous avez été très réactifs. Certains points méritent encore des améliorations et je serai très attentif à essayer d’affiner cela, notamment en section, parce que Bruxelles a besoin de toute notre efficacité. La Ville de Bruxelles est pour ainsi dire le poumon des 18 autres communes en matière d’économie et surtout de commerce, en particulier dans le centre-ville.

      22 JUIN 2020 - Comptes de la Ville de l'exercice 2019

      M. le Bourgmestre.- Brièvement, le rapport que vous avez dû recevoir sur les comptes 2019 reprend toutes les données détaillées des finances de la Ville.

      Er is u ook gevraagd eventuele vragen door te sturen zodat de antwoorden door de administratie konden worden voorbereid. De commissarissen werden als vertegenwoordigers van elke politieke partij van de gemeenteraad uitgenodigd bij de stadsontvanger met als doel hen alle nodige informatie over het resultaat van de rekeningen te verstrekken.

      U begrijpt natuurlijk dat het onmogelijk is om nu, zonder voorbereiding, nieuwe technische vragen te beantwoorden, maar ik doe mijn best als er andere vragen komen die niet vooraf werden doorgegeven. De stadsontvanger is hier aanwezig en we zullen ons best doen om erop te antwoorden.

      Le budget 2019, après modification budgétaire, prévoyait un boni de 85.000 euros. Sa réalisation effective pour ce compte affiche a priori un résultat négatif de 8,6 millions d’euros, que nous avions anticipé par la constitution de provisions pour les dépenses du budget 2019, à hauteur de 10,1 millions d’euros. Le résultat budgétaire final de l’exercice propre 2019, après utilisation des provisions, est donc positif, affichant un boni de près de 1,5 million d’euros.

      Compte tenu des exercices antérieurs, la Ville dispose d’un boni cumulé de 47 millions d’euros, au vu duquel nous avons opté pour la constitution de nouvelles provisions pour l’avenir : pour les non-valeurs sur l’additionnel au précompte immobilier, d’environ 15,5 millions d’euros, comme le préconise la tutelle ; pour l’impact du Covid-19, de 10 millions d’euros ; pour les créances douteuses de 2,5 millions d’euros ; pour les frais de personnel/pensions de 600.000 euros. Le total des nouvelles provisions s’élève ainsi à 29 millions d’euros.

      En déduisant une partie du boni cumulé en vue de constituer ces fonds de réserve, nous affichons un compte final 2019 en déficit sur exercice propre, mais cela est le résultat d’une écriture comptable, l’exécution du budget 2019 affichant réellement un boni de 1,5 million d’euros.

      Onze gecumuleerde bonis zal ongeveer 20 miljoen bedragen.

      M. Wauters.- Très brièvement puisque nous allons voter les comptes, justement parce qu’il s’agit de comptes et pas d’une discussion budgétaire – ce qui ne paraît pas tout à fait clair pour tous les conseillers. Plus généralement, j’ai exprimé plus tôt en section réunie toute ma reconnaissance aux équipes de la Ville et à Mme la Receveuse communale pour leur travail effectué avec rigueur et il importe que tous les groupes politiques en soient conscients.

      Sans être dans le budget, il faut néanmoins rester suffisamment attentifs dans cette situation très particulière et vu l’ajustement budgétaire qui nous attend très certainement pour cette année à la rentrée. C’est là qu’il faudra être au taquet, dans la majorité comme dans l’opposition, où nous ne pourrons certes pas laisser passer certaines énormités.

      Nous approuverons donc ces comptes. Quant aux provisions, si les 10 millions pour le Covid sont une mesure de bon père de famille, utile et intelligente parce que l’avenir nous réserve sûrement des surprises, je rappelle à cette majorité – sauf à l’Open Vld – qu’elle reflète parfaitement celle de l’exécutif régional. Ces 15 millions de provision que la Région ne parvient pas à percevoir, j’engage donc DéFI, Ecolo, Groen, le sp.a et le PS à se lever comme un seul homme pour négocier ce point avec le gouvernement régional. Pour les Bruxellois et pour les politiques que vous allez mettre en œuvre, il ne nous est absolument pas possible de faire l’impasse sur un tel montant !

      M. le Bourgmestre.- Techniquement, sur la baisse du budget de la police, il ne faut pas oublier que nous puisons dans le boni cumulé et notre dotation a donc continué à augmenter. Et pour la participation à cette dotation, la Receveuse communale pourra confirmer par des chiffres la poursuite de son augmentation et du provisionnement de la zone de police. Du fait de ces provisions, il n’y a donc pas de chute à proprement parler.

      Il y a par contre une baisse dans les rentrées de la taxe “Bureaux” parce que beaucoup de ceux-ci se convertissent en logements. C’est une partie de l’explication. La taxe ne s’applique plus à cette nouvelle affectation. Beaucoup de projets de bureaux ont été reconvertis de la sorte, d’ailleurs en ligne avec une volonté politique depuis longtemps exprimée de transformation en logements des bureaux vides, ce qui se fait de plus en plus. Le logement est moins taxé en termes de précompte immobilier que les bureaux, mais l’avantage est que l’on perçoit normalement plus d’IPP.

      Ce qui a produit l’augmentation des taxes, c’est le fait de mieux recenser l’affichage publicitaire.

      Sur la taxe “Horodateurs”, c’est vrai que nous n’avons pas encore atteint nos objectifs, mais la scancar va nous aider dans ce domaine. Nous venons d’en recevoir une, mais la crise du Covid a retardé sa mise en service. Cela dit, je ne m’explique pas une telle opposition du PTB à cette taxe. Il me semble pourtant logique de faire contribuer le principal facteur de pollution urbaine selon le principe que les voitures sont bienvenues en ville mais qu’il n’y a pas de raison qu’elles occupent l’espace public sans devoir payer de redevance. Pourquoi le PTB veut-il exonérer les voitures ? Le seul parti à vous rejoindre sur ce point est le MR qui rechigne à taxer les voitures.

      Pour nous, une taxe sur les horodateurs veut dire qu’on accueille volontiers les voitures en ville, mais à moins d’être dans un parking, elles sont sur la voirie et il est normal que cet usage justifie leur contribution. C’est le cas dans toutes les métropoles européennes et beaucoup de commerçants le demandent, d’ailleurs, pour favoriser une rotation et éviter ces fameux véhicules ventouses.

      Sur la prime de responsabilisation, Bruxelles doit être l’une des villes qui a nommé le plus d’agents. La Ville n’a donc pas à rougir du nombre d’agents nommés, à quelque niveau que ce soit. Nous sommes un modèle que citent d’ailleurs beaucoup de syndicats pour essayer de convaincre les autres communes d’en faire autant.

      Pour la responsabilisation, 100 % étaient prévus en 2018, contre 30 % en 2019. Les 2,8 millions de différence s’expliquent par un régime transitoire. La politique de nomination est donc maintenue et le statut a encore été modifié sous la législature précédente pour qu’elle devienne quasi automatique après trois ans. Ce n’est pas rien et on continue à privilégier le statut, mais si vous connaissez les mécanismes de pension publique, il est vrai que sur toute responsabilisation, si les caisses ne sont pas alimentées par les autres communes qui nomment de moins en moins, le paiement des pensions publiques pourra devenir problématique à terme. Mais à Bruxelles, nous nous sommes clairement positionnés pour le statut.

      Concernant Bravvo, madame Dhont, je suis à votre disposition pour comparer avec vous les statuts des gardiens de la paix en Région bruxelloise. Entre ceux de Bravvo et des autres communes, il suffirait de dresser un tableau à cette fin. Pour ceux de Bruxelles, nous les avons alignés sur les barèmes de la Ville, avec les avantages correspondants. Mais pour que Bravvo ne se retrouve pas en difficulté, ce qu’on a coutume de faire est de gonfler l’enveloppe des subsides que l’on reçoit par un complément “Ville” et de récupérer par après les sommes non dépensées. Il est donc normal qu’il y ait un reliquat parce que l’inverse indiquerait une mauvaise prévision de notre part et Bravvo serait alors en difficulté de paiement.

      Ce n’est pas la même chose que si on refusait un subside à une asbl qui lutte contre la pauvreté. Bravvo, c’est la Ville. Vous le savez, puisque vous siégez à l’assemblée générale. Ici, hormis le fait que Bravvo est une asbl, cela se passe comme pour le compte du CPAS, où le retour d’un reliquat à la Ville ne signifie pas que le CPAS n’a pas pu financer de politiques ambitieuses en 2019. Le mécanisme est identique pour le compte de Bravvo.

      Nous sommes effectivement en train de discuter avec les syndicats. Beaucoup de points ont déjà été résolus ce midi encore. Bravvo est subventionnée par la Ville en complément des autres niveaux de pouvoir. Je suis donc prêt à comparer avec les autres communes et je ne crois pas qu’il y en ait une qui consacre un budget aussi important que la Ville de Bruxelles à la prévention, loin s’en faut. Beaucoup de services de gardiens de la paix sont subventionnés par la Ville à hauteur de 100 % alors que d’autres communes attendent une subvention fédérale ou régionale avant de mettre de telles équipes sur pied. Contrairement à ce que vous affirmez, Bruxelles donne effectivement les moyens d’exister à Bravvo. La Ville a toujours créé une dynamique et le statut des gardiens peut être comparé commune par commune, en concertation avec les organisations syndicales. Je crains qu’aligner leur statut sur le niveau régional ne soit nettement désavantageux pour les agents de Bravvo.

      Enfin, monsieur Wauters, vous avez raison sur la perception du précompte immobilier. Nous ne lâcherons rien, mais nous l’avons portée en provision par prudence. Ce montant est dû, c’est également notre position, parce que rien ne justifie une telle chute du PI en un an. Des réunions ont déjà eu lieu à ce sujet avec les services de Bruxelles Fiscalité et il y en aura d’autres, car nous estimons que ces sommes nous reviennent, ne fût-ce que parce que de nouvelles constructions continuent d’émerger à Bruxelles, auxquelles le PI doit s’appliquer. Il est normal que nous en percevions un dividende et c’est d’autant plus vrai que cela apparaîtra aussi dans les comptes de la Région puisqu’il y a deux additionnels : un pour la Ville et un pour la Région. Donc, sur les baisses de recettes, comme je le signale systématiquement à la Région qui se finance largement sur le PI, si ces montants ne parviennent pas à être récupérés, c’est son exécutif qui aura un gros problème et non celui de la Ville.

      Vote

      Mme la Présidente.- Nous devons à présent nous prononcer sur l’arrêt provisoire des comptes de la Ville de l’exercice 2019.

      (Il est procédé au vote nominatif.)

      Mme la Présidente.- Adopté.

      11 MAI 2020 - Projet de motion déclarant l'urgence économique et sociale

      M. Wauters.- Après avoir entendu mes collègues, j’ai envie de dire que je souhaite tout sauf un manifeste politique.

      L’urgence économique et sociale est bien présente. Elle est vécue par un grand nombre de Bruxellois, petits indépendants comme salariés. Nous sommes tous dans le même bateau. Au lieu de présenter un autre texte, j’aurais préféré que l’on travaille sur la motion initialement déposée, dont l’objectif était clair.

      Le point relatif à la baisse de la pression fiscale et aux surfaces de bureaux nous semble intéressant. La réflexion sur les additionnels au précompte immobilier au prorata des mois chômés par les commerçants est positive, mais elle doit être discutée avec la Région. Il est essentiel de ménager la trésorerie des commerçants. Madame El Bakri, le droit passerelle n’est pas accordé à des multinationales, mais à des milliers de Bruxellois qui ont du mal à nouer les deux bouts depuis des années. Moi-même, si je n’avais pas bénéficié de ce droit passerelle, je serais dans de grosses difficultés. Arrêtez donc de monter les gens les uns contre les autres ! Vos plaidoyers politiques m’exaspèrent.

      Je rejoins pleinement Mme Stoops sur la manière de faire du commerce à l’avenir. Beaucoup de commerçants de la Ville de Bruxelles, de la Région et du pays se sont déjà engagés dans la voie d’un commerce plus équitable et plus solidaire, mais je ne comprends pas ce que ce point vient faire dans le texte qui nous est soumis. En l’espèce, nous devons réagir dans l’urgence, et c’est ce que propose le MR dans sa proposition de motion de manière assez cohérente.

      La majorité a décidé de déposer un autre texte et nous voudrions y ajouter un amendement. Nous demandons de prolonger les mesures simplifiées à la fois pour le chômage « Corona » et le droit passerelle, au minimum jusqu’en septembre afin de limiter au maximum le nombre de licenciements et de faillites. Si, à la fin du mois, les commerces qui viennent d’ouvrir ne réalisent que 30 ou 40 % de leur chiffre d’affaires et que l’État fédéral décide de mettre fin au chômage Corona et au droit passerelle, les petits indépendants comme moi n’auront qu’une solution : licencier leur personnel. L’impact économique sera alors 1.000 fois plus grave. Pour être viable, une entreprise doit réaliser entre 75 et 80 % de son chiffre d’affaires. J’espère que nous dégagerons une position commune sur un texte, au-delà de nos manifestes politiques. Le tissu économique bruxellois est composé de très petites entreprises et il a besoin de notre aide.

      Mme Lalieux.- La présente motion vise essentiellement les mesures économiques destinées à l’ensemble des commerçants. Elle ne porte pas sur l’ensemble des mesures sociales. Pour les autres mesures, notamment celles prises par le CPAS, nous pourrons en discuter au Conseil de l’action sociale.

      M. Maingain, échevin.- S’agissant des amendements du MR, le point 1 de la motion a bel et bien été modifié comme suit : « La Ville de Bruxelles déclare l’état d’urgence sanitaire, économique et sociale. » Son amendement n° 1 est donc sans objet.

      S’agissant du changement de modèle économique occidental, j’ai entendu plusieurs ténors libéraux dire exactement la même chose, à savoir que la conception des modes de production doit être revue pour répondre aux besoins économiques de l’Europe.

      Nous avons pu le constater avec les problèmes d’approvisionnement en masques.

      Dois-je comprendre que le MR souhaite lever l’ensemble de la fiscalité sur les enseignes, y compris les grandes enseignes qui ont plutôt profité de la crise aux dépens de nos maraîchers pour lesquels l’allègement de la fiscalité a été utile ? La motion du Collège demande d’étudier les mesures complémentaires permettant d’alléger la fiscalité pour les activités économiques sur le territoire de la Ville, avec une attention particulière pour les secteurs les plus touchés et en veillant à la soutenabilité financière du dispositif. Annuler toute la fiscalité communale sans conséquence budgétaire, c’est évidemment impossible.

      S’agissant des amendements du PTB, nous ne partageons pas le même avis sur la taxe imposée aux millionnaires. L’échevine compétente travaille sur les stages d’été. Le secteur culturel et événementiel est évoqué dans la motion.

      Quant à l’amendement de M. Wauters concernant le chômage, nous le soutiendrons.

      M. Weytsman.- Je soutiens la proposition de M. Wauters. Notre texte ne constitue pas un mémorandum politique, mais un engagement concret des libéraux à soutenir les commerçants et entreprises. Il sera déposé dans tous les Conseils communaux. Il s’agit d’aborder la crise différemment, avec un soutien à la relance économique plus marqué que ce qui est proposé dans le projet du Collège.

      Mme El Bakri.- Je précise qu’au niveau fédéral, le PS a voté en faveur de l’amendement du PTB proposant une taxe Corona sur les fortunes de plus de 3 millions d’euros.
      Je note que le cdH ferme les yeux sur la réalité économique et sociale de notre pays. Il existe encore une lutte des classes. Il y a une différence entre voir son salaire baisser de 500 € par mois et continuer de profiter du rendement de son entreprise. Je précise que je ne faisais pas allusion aux petites et moyennes entreprises.

      M. Wauters.- Entendre dire que le cdH ignore la situation sociale en Belgique, c’est assez pénible. J’entends sur les réseaux sociaux que nous allons consommer autrement, que c’est la fin des multinationales, que l’on va encourager les petits commerçants, les artisans et les gens qui travaillent avec des sociétés qui paient correctement leurs salariés dans des conditions économiques et sociales convenables. Or, aujourd’hui, premier jour de réouverture des commerces non alimentaires, les gens font la file devant de très grandes enseignes. Monsieur Maingain, un gros travail de sensibilisation est nécessaire pour faire comprendre que cette façon-là de faire du commerce nous mène droit dans le mur. Ces grosses multinationales exploitent les gens dans le monde entier.

      M. le Président.- Le vote sur les amendements, la proposition et le projet de motion aura lieu plus tard.

      2 MARS 2020 -Question orale de M. Wauters concernant la modification de l'emplacement de la Foire du Midi à l’été 2020

      M. Wauters.- La Foire du Midi est une référence à Bruxelles depuis de très longues

      années. Avec des attractions pour petits et grands, elle propose des divertissements

      pour les personnes de toute la Région bruxelloise et bien au-delà. Tous les jours, du

      18 juillet au 23 août 2020, des centaines d’attractions seront proposées le long du

      boulevard du Midi et du boulevard de l’Abattoir.

      Au milieu de l’année passée, on a pourtant entendu l’information selon laquelle la

      Foire du Midi allait devoir déménager à hauteur du Heysel, cela en raison des travaux

      prévus pour la station de métro Toots Thielemans. À cause de ces travaux qui

      couperaient la foire en deux, celle-ci devrait déménager et certaines grandes

      attractions risquaient d’être compromises. Un scénario dans lequel la foire se

      déplacerait vers le canal avait été rejeté, car un peu plus loin, en direction de la porte

      de Ninove, des arbres empêcheraient l’implantation des attractions.

      La semaine passée, cependant, les riverains ont appris que la foire se déplacerait tout

      de même vers la porte de Ninove et ne déménagerait donc pas, comme cela avait été

      initialement indiqué. Les comités de quartier déclarent ne pas avoir été impliqués

      dans cette décision. Pourtant, les nuisances (sonores) sont ici beaucoup plus

      importantes pour le quartier.

      Pouvez-vous à nouveau nous expliquer comment vous êtes arrivés à cette décision ?

      Sur la base de quels arguments avez-vous opté pour la relocalisation de la foire vers

      la porte de Ninove ?

      Un citoyen affecté par ces changements a envoyé un courriel et n’a pas reçu de

      réponse du Collège alors que l’échevin compétent s’était fait fort de consulter toutes

      les parties prenantes. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de concertation avec les riverains ?

      Quels acteurs du quartier avez-vous contactés ?

      Au début de la législature, le Collège avait dit miser énormément sur la participation

      des citoyens. Comment considérez-vous l’approche top-down dans un dossier comme

      celui-ci où la tranquillité des riverains peut être malmenée pendant plus d’un mois ?

      Quand prévoyez-vous un moment pour évaluer l’emplacement actuel de la Foire du

      Midi avec les habitants du quartier ?

      Y a-t-il également eu des contacts avec les autorités communales d’Anderlecht et de

      Molenbeek, sachant que ces communes nous sont frontalières, respectivement à la

      porte d’Anderlecht et à la porte de Ninove ?

      Les comités de quartier et les habitants des quartiers voisins densément peuplés et

      plutôt défavorisés socialement réclament depuis des années plus d’espaces publics

      verts et de qualité. Ils ont mis en avant la berne centrale comme endroit idéal pour un

      parc linéaire entre la chaussée de Ninove et la porte de Hal. La Région approuve cette

      idée et a même prévu un budget pour cette réalisation. Êtes-vous au courant de ce

      projet ? Quel est votre position à cet égard ? Dans quelle mesure est-ce compatible

      avec la présence de la foire ?

      Contrôlerez-vous le respect des normes de bruit et des heures d’ouverture autorisées

      pendant la Foire du Midi, avec des amendes effectives et la fermeture possible des

      stands plutôt que des avertissements ?

      Quelles mesures avez-vous prises pour réduire la pression en termes de

      stationnement ? Vers où les visiteurs automobilistes de la foire seront-ils guidés pour

      garer leur voiture ?

      Pouvez-vous fournir un plan de planification avec les principales attractions qui

      doivent être déplacées ?

      Pouvez-vous ainsi garantir qu’aucun arbre ne sera abattu ?

      Au moins un comité de quartier a déjà annoncé qu’il envisageait une action en justice.

      Quel délai prévoyez-vous pour contacter les comités de quartier afin d’éviter ce type

      d’escalade ?

      M. le Bourgmestre.- Donc, le cdH propose le déménagement de la Foire du Midi

      vers le Heysel ? Quelle est sa position ?

      M. Wauters.- Je pose une question après avoir été interpellé par des riverains.

      M. Maingain, échevin.- Comme vous le mentionnez, la construction de la station de

      métro Toots Thielemans touche fortement la vie de ce quartier, tant dans le quotidien

      de ses riverains que dans sa vie économique, avec un impact sur les commerçants,

      mais également sur l’implantation de la Foire du Midi.

      Concrètement, ce sont 22 métiers dont l’emplacement est supprimé par les travaux

      prévus au square de l’Europe sur le boulevard du Midi, dont certains parmi les plus

      grands et attractifs de la foire.

      La Ville est consciente que les événements dans les espaces publics ont toujours un

      impact sur la vie et l’habitabilité d’un quartier. La foire ne fait pas exception. Quel

      que soit l’événement, quelle que soit sa localisation, dans ce cas-ci la foire, nous

      devons trouver le point d’équilibre entre une Ville qui vit par ses événements et le

      maintien de la vie en Ville. Conscient de l’impact de ce type de grands événements

      sur la vie d’un quartier, je n’ai pas attendu les travaux pour m’atteler à diminuer

      drastiquement les nuisances observées durant la foire.

      En effet, depuis mon entrée en fonction comme échevin, de nombreuses mesures

      d’accompagnement ont été mises en place en collaboration avec les forains :

      – amélioration de la gestion du bruit à l’aide de sonomètres disposés aux endroits

      stratégiques ;

      – tri spécifique des cartons, ramassés 6 jours par semaine ;

      – mise en place de la réglementation du plastique à usage unique, avec une grande

      action de sensibilisation sur le terrain, afin de trouver et mettre en place des solutions

      alternatives avec les forains.

      L’année passée, nous avons ainsi mis en place, avec le service juridique et le cabinet

      du Bourgmestre, une procédure accélérée pour pouvoir fermer un manège en cas de

      dépassement des seuils de bruit. Cette procédure a été appliquée pour un

      établissement horeca situé sur le trottoir en face de la foire, qui plaçait un dispositif

      sonore à l’extérieur. Ce ne sont pas toujours les forains qui sont les sources des

      nuisances.

      Deux contrôles ont été organisés avec la Région en 2019, en plus des sonomètres

      placés chez les forains les plus bruyants, mais aucun avertissement de la Ville ni

      procès-verbal de la Région n’ont été adressés, contrairement à l’année 2018. Cela

      indique que grâce à nos mesures, les forains ont été moins bruyants lors de la dernière

      édition.

      Nous continuons par ailleurs à réfléchir aux solutions les plus harmonieuses pour que

      l’habitabilité du quartier se marie avec l’implantation de la foire, et cette réflexion

      doit être menée en dialogue avec toutes les parties prenantes (riverains, forains,

      services publics…).

      Je rencontrerai prochainement le comité de quartier Porte d’Anderlecht, Green

      Connections ainsi que des riverains qui m’ont interpellé à ce sujet pour parler de

      l’implantation de la foire et des mesures complémentaires à prendre pour améliorer la

      qualité de vie des habitants pendant cet événement.

      Donc, quel que soit le lieu d’implantation de la foire, nous travaillons à réduire les

      nuisances qu’elle peut générer. Car si l’idée d’un déménagement a peut-être été

      évoquée dans la presse, la volonté de la Ville a toujours été d’étudier prioritairement

      une solution permettant de maintenir la Foire du Midi sur son site historique, à savoir

      le boulevard du Midi, comme nous sommes d’ailleurs légalement tenus de le faire.

      Cette volonté a d’ailleurs été clairement manifestée dans le pacte d’accompagnement

      du métro Toots Thielemans, cosigné par la Ville de Bruxelles et la Région, qui

      dispose que dans la mesure du possible, la foire sera maintenue sur le boulevard du

      Midi, déplaçant prioritairement les manèges situés sur les zones touchées.

      Si un maintien partiel n’est plus possible à certains moments du chantier, le

      déplacement total de la foire vers un autre lieu à définir pourrait être envisagé.

      Le pacte dit aussi que la foire reviendra dans tous les cas, à l’issue des travaux, sur le

      boulevard du Midi. Ce dispositif a été validé par la Ville, dont ce Conseil communal,

      et par le gouvernement bruxellois (dans lequel votre formation était représentée).

      C’est sur cette base que depuis plus d’un an, de nombreux scénarios ont été étudiés

      sur le plan de la faisabilité technique, avec les forains, la STIB, Bruxelles Mobilité, la

      police, les services de secours, Sibelga et les autorités communales.

      Après cette étude approfondie, notamment en termes de mobilité et sécurité, un seul

      scénario a pu être retenu, à savoir le prolongement de la foire vers les Arts et Métiers

      pour y placer les métiers impactés par le chantier Toots Thielemans. Pour

      l’implantation Arts et Métiers, nous ne disposons pas encore d’un plan

      d’implantation, lequel est encore en cours de finalisation. Il tiendra compte des

      contraintes techniques des différents manèges.

      Je peux vous assurer qu’aucun arbre ne devra être coupé, car l’idée est de placer les

      manèges les plus bas sous la couronne des arbres et de reporter les plus hauts

      manèges à l’extrémité de la berne où aucune arbre n’existe.

      Le stationnement sera limité par la foire, mais aussi et surtout par le chantier Toots

      Thielemans. La STIB a prévu un plan de mobilité pour garantir la circulation. Il est

      toutefois fortement conseillé de venir à la foire en transport en commun plutôt qu’en

      voiture. D’ailleurs, l’étude de fréquentation qui a été menée en 2019 montre qu’une

      proportion importante de visiteurs proviennent des communes proches (Anderlecht,

      Molenbeek), et un accès à pied est même possible.

      Par ailleurs, vous faisiez état du projet de réaménagement de la Région (contrat de

      rénovation urbaine Heyvaert-Poincaré). Nous travaillons étroitement avec le cabinet

      de la ministre Van den Brandt et Bruxelles Mobilité afin que ce projet intègre

      durablement la Foire du Midi.

      Pérenniser la Foire du Midi passe donc aussi par son intégration optimale dans le

      tissu urbain, et je porte une attention particulière à préserver nos riverains, déjà

      affectés par le chantier actuel, cela afin qu’ils vivent au mieux la cohabitation.

      M. Wauters.- Je vous remercie pour cette réponse constructive de nature à rassurer

      les riverains.

      4 DECEMBRE 2017 - L'utilisation des places de parking rue Léopold Ier par les maraîchers du marché de la place Bockstael

      M. Wauters.- Des riverains de la rue Léopold Ier à Laeken m’ont informé du fait que depuis quelques semaines, les maraîchers du marché de la place Bockstael garent leurs camions dans leur rue à hauteur du Brico. La validité des panneaux d’interdiction commence déjà le vendredi pour le marché du samedi. Dès lors, le samedi matin, les habitants sont réveillés par le bruit des dépanneuses et par le son criard d’un haut-parleur qui appelle les distraits à déplacer leur voiture. Les riverains épuisés d’être réveillés si tôt un jour de congé assurent ne pas avoir été avertis de cette nouvelle réglementation.

      Nous savons que le marché Bockstael est en restructuration pour être rendu plus diversifié, plus propre, plus accueillant, et c’est une excellente chose. Le fait que les camionnettes et camions des maraîchers sont redirigés vers la rue Léopold Ier pour se stationner fait-il partie de ce plan de restructuration ? Est-ce une solution définitive ? On peut déplorer par ailleurs que la Ville n’ait pas pensé à avertir directement les riverains concernés par ces changements. Vous savez comme moi à quel point les places de parking sont rares dans le centre de Laeken, où la densité de population est particulièrement élevée.

      Ne pourrait-on trouver une solution moins pénible pour les habitants, par exemple en redirigeant les camions des maraîchers vers le parking du zoning Mondia qui se trouve à deux pas, de l’autre coté de la place Bockstael ?

      Mme Lemesre, échevine.- La mise en place du stationnement des camions du marché Bockstael dans la rue Léoplod Ier relève en effet du projet de dynamisation du marché menée depuis un an. Atrium a mené en mars 2017 une enquête auprès des clients et non-clients du marché, qui relevait l’aspect encombré du marché et la difficulté de circuler dans les allées trop étroites. Un traçage des limites de chaque emplacement a été réalisé avec des contrôles réguliers. Pour dédier ces emplacements à la vente plutôt qu’au stationnement des camionnettes, une solution a été recherché en collaboration avec la police pour dégager au moins les plus gros camions du marché.

      Une solution de stationnement dans la rue Léopold Ier est donc testée depuis la miseptembre.

      Cette solution est appréciée des marchands (et des visiteurs du marché) qui jouent le jeu pour embellir le marché en déplaçant leur camion.

      En termes d’information des riverains, des panneaux d’interdiction de stationnement provisoires sont placés chaque semaine au plus tard le vendredi. Le haut-parleur utilisé par la police le samedi matin vise à éviter à certains la mauvaise surprise de voir leur véhicule emporté à la fourrière. Une campagne de sensibilisation pourrait être menée en partenariat avec Bravvo pour mieux informer les riverains. En ce qui concerne les nuisances sonores, le dérangement serait sans doute moindre si l’interdiction de stationnement était respectée, ainsi que sur la place Bockstael. Le marché démarrant à 6h, cela implique en effet que les riverains puissent déplacer leur véhicule dès le vendredi soir (à moins de se lever à 6h pour les dégager). Or, depuis des années, la police doit intervenir sur la place chaque samedi pour faire enlever plusieurs véhicules, alors même que la présence du marché est bien connue. Cela pose donc la question du vivre-ensemble au sein du quartier.

      En ce qui concerne l’insuffisance de parking dans le quartier, cette question est également récurrente. Pour autant, la présence d’un marché convivial chaque samedi représente un service collectif utile à tous qui peut justifier un effort particulier le vendredi soir.

      En ce qui concerne la possibilité de déplacer les camions vers le zoning Mondia, il faut noter que les entreprises du zoning travaillent, elles aussi, le samedi. Il s’agit d’un terrain privé et les chances d’obtenir un accord pour y stationner les camions du marché semblent assez minces, car le trafic de camions suivant un chemin tortueux à travers le zoning pour se garer risque de perturber l’activité économique. Par ailleurs, des stocks

      restent parfois à l’intérieur des camions, et les marchands ne souhaiteront sans doute pas éloigner leur véhicule aussi loin sans surveillance particulière.

      A priori, nous envisageons de pérenniser la solution de parking dans la rue Léopold I, avec le placement de panneaux permanents mentionnant l’interdiction de stationner le samedi de 6h à 15h.

      M. Wauters.- Une solution qui favorise le marché de Bockstael et un vivre-ensemble apaisé doit être trouvée.

      M. Weytsman, échevin.- La rénovation de la place elle-même ajoutera encore à la pression automobile. Nous sommes en train de répertorier tous les endroits susceptibles d’accueillir du stationnement, dont le zoning que vous venez de mentionner et que je ne connaissais pas.

      20 NOVEMBRE 2017 - Budget 2018 de la Ville

      M. Wauters.-Les actions menées par l’échevinat du commerce vont dans le bon sens, notamment celles lancées par le biais d’Entreprendre.Brucity.

      Un montant de 10.000€ est inscrit pour l’achat de gsm et de fournitures de bureau. Qu’en est-il exactement?

      Il serait utile de développer le commerce dans tous les quartiers de la Ville: Laeken centre, Laeken Heysel, Neder-over-Heembeek et d’autres noyaux commerciaux plus confidentiels. Le travail de terrain autrefois réalisé par Atrium, notamment avec du personnel de la Ville, n’est plus d’actualité. Or il n’y a pas que le Pentagone. Il serait bon que du personnel de la Ville soit physiquement présent dans chaque quartier pour y accompagner les commerçants. Ces équipes pourraient aussi encadrer les ententes de commerçants. La remise des labels du commerce fut une réussite totale. Mon seul regret estque l’on mise sur les ententes de commerçants pour proposer les candidats. En effet, dans ce genre de démarche, on ne peut être juge et partie. En outre, si certaines de ces ententes sont représentatives et structurées, d’autres ne le sont absolument pas.Pour créer un maillage commercial dans tous les quartiers de la Ville, il est essentiel de permettre aux commerçants de se structurer.

      M. Wauters.-Dans l’élaboration des prochains budgets de la Ville, serait-il possible d’intégrer une transversalité par quartier pour obtenir une vision proche du citoyen? Les citoyens sont demandeurs d’une telle démarche.

      M. le Bourgmestre.-C’est ce que nous faisons en Collège. S’agissant des équipements scolaires et sportifs, les gros investissements visent le nord de la Ville, pas le centre.

      M. Wauters.-Cela permettrait d’objectiver la situation.

      8 MAI 2017 - Dossiers de Mme l’échevine Lemesre, l'élaboration du Plan stratégique de soutien et de développement du commerce pour la Ville de Bruxelles

      M. Wauters.-Je salue le travail réalisé pour l’élaboration du Plan stratégique de soutien et de développement du commerce pour la Ville de Bruxelles. Toutefois, ce plan nous apparaît davantage comme un excellent état des lieux. Il ne formule pas de nouvelle proposition.

      Vous y énumérez les partenaires avec lesquels vous annoncez vouloir travailler, tant à la Ville qu’à l’extérieur, comme Atrium. J’aimerais qu’une telle collaboration devienne une réalité. Concrètement, nous constatons de nombreux doublons. Par exemple, le Web-observatoire du commerce est une copie conforme du shopping.brussels d’Atrium. Il est indispensable de créer des synergies sur des projets communs.

      Pour la prospection d’enseignes internationales, Atrium agit de son côté et la Ville, du sien.

      Trois projets sont à mettre à votre crédit : le développement des food trucks, Valet in the City et le shopping bus annoncé. Toutefois, vos initiatives en matière commerciale semblent ne bénéficier qu’à quelques quartiers privilégiés comme le Sablon, Louise, Dansaert ou Sainte-Catherine. Je constate par contre l’absence totale   de valorisation de quartiers comme Stalingrad, Lemonnier, les Marolles, Laeken, De Wand ou Neder-over-Heembeek. D’ailleurs, votre petit guide accorde peu d’intérêt aux quartiers autres que le centre-ville et le Pentagone.

      À la page 308 du dossier, il est dit que dans le quartier où j’habite, la densité commerciale est importante, que le nombre d’enseignes est élevé, mais qu’il diminue lorsqu’on descend la rue et que l’activité se transforme en commerces ethniques, snacks, etc.

      Parmi les objectifs figure le maintien d’une mixité commerciale. Il est également dit que «le standing proposé doit correspondre aux revenus des résidents shoppers de moyens à bas». Or les nouveaux habitants de Laeken ne correspondent pas à ce profil et sont en demande d’une plus grande diversité, de librairies, de traiteurs, d’une boucherie qui vendrait du porc. Selon moi, le travail réalisé n’est pas assez proactif. Je demande une étude plus proche de la réalité des riverains.

      Par ailleurs, des clients qui venaient parfois de loin ne viennent plus, faute de places de stationnement. Il est dit qu’il ne faut pas modifier l’offre actuelle qui est une offre de proximité, alors qu’en réalité, il s’agissait initialement d’une offre de destination. Ce faisant, le rapport tire une conclusion d’une situation qui a été créée par la Ville. Signalons aussi la concurrence de Docks Bruxsel et du futur Neo. Il est donc essentiel de réaliser une analyse globale.

      Vous ne tenez pas compte des doléances de commerçants qui continuent de souffrir et se sentent peu entendus. La politique de marketing de la Ville est excellente, mais elle ne vise pas tous les quartiers de la Ville.

      Le rapport constitue un excellent bilan, mais il manque de nouveauté et de souffle. Je constate un traitement discriminatoire envers les quartiers de la Ville hors Pentagone et centre-ville. Le rapport ne répond pas aux défis de la vie quotidienne des commerçants, ni en termes de mobilité, ni en termes d’accompagnement dans une nouvelle réalité commerciale. Je rappelle que les commerçants de ces quartiers sont des Bruxellois, des habitants de la Ville.

      La communication, les brochures et les labels sont des éléments positifs, mais ils participent davantage de l’événementiel à court terme ciblé sur le centre-ville et le haut de gamme. C’est une évolution structurelle que nécessitent tous les quartiers de la Ville.

      M. Wauters.-Votre plan a le mérite d’exister. Malheureusement, il ne constitue qu’un état des lieux et se focalise sur le centre-ville. Il reste beaucoup à faire.

      Notre groupe s’abstiendra sur ce point

      20 FEVRIER 2017 - Question d'actualité de M. Wauters sur «la fermeture annoncée du magasin Blokker à Laeken»

      M. Wauters.-La presse a annoncé la fermeture de nombreux magasins Blokker en Belgique, dont celui de la rue Marie-Christine. Cela nous a étonnés, car ce dernier venait d’être complètement rénové.

      Le quartier Bockstael est un quartier commerçant déjà fortement affaibli, qui n’a certainement pas besoin de cette mauvaise nouvelle. Selon moi, c’est l’avenir du noyau commercial dans le centre de Laeken qui est en jeu. Beaucoup de commerces ont fermé et la rotation est importante. Les magasins « locomotives » sont de moins en moins nombreux dans le quartier, et il se dit que certains pourraient bientôt fermer leurs portes.

      Les services du commerce de la Ville de Bruxelles ont-ils été proactifs en l’occurrence ? Ont-ils pris contact avec d’autres entreprises susceptibles de venir s’installer rapidement dans le quartier ?

      Mme Lemesre, échevine.-La direction de Blokker a confirmé sa décision de fermer 69 de ses 190 magasins en Belgique. Les magasins qui devraient fermer en Région bruxelloise et dans sa périphérie sont ceux d’Anderlecht, City2, Ixelles, Laeken, Drogenbos, Leeuw-Saint-Pierre et Vilvorde, tous situés dans des lieux très différents.

      La direction justifie ces fermetures par une baisse du chiffre d’affaires de 20% et une perte opérationnelle de 15 millions d’euros en 2015 et de 18 millions en 2016.

      L’extension du nouveau schéma commercial sur l’ensemble du territoire de la Ville sera prochainement présentée. Un volet est consacré au quartier Marie-Christine qui, contrairement à ce que vous affirmez, accueille encore nombre de chalands et d’enseignes. La mixité commerciale reste forte dans ce quartier, même si le taux de cellules vides est de 12%.

      Nous pouvons tenter de renforcer la présence de commerces de proximité. L’alimentation représente 35% des achats effectués dans ce quartier. Les points forts de cette artère sont la proximité et l’accessibilité ; les points faibles en sont le stationnement et une circulation piétonne difficiles. Le schéma de développement commercial recommande l’amélioration des aménagements dans ce domaine.

      M. Wauters.-Je me réjouis du fait qu’une réflexion plus large soit menée. Atrium disposait d’une implantation locale dans le quartier, ce qui lui permettait d’accompagner les commerçants et d’identifier rapidement la manière dont la situation évoluait. Je rappelle que le local anciennement occupé par Atrium est toujours vide et qu’il appartient à la Ville. J’aimerais que votre réflexion intègre le déploiement d’équipes de la Ville dans les quartiers situés en dehors du Pentagone, cela pour accompagner les commerçants et les assister de façon proactive. Cela permettrait de régler de nombreux problèmes, dont le trafic, le confort des piétons et l’accessibilité, notamment grâce à un parking public que j’appelle de mes vœux depuis de nombreux mois.

      Mme Lemesre, échevine.-Le ministre régional du commerce a reconnu l’abandon de certains quartiers par Atrium et a confirméque son intention n’était pas de restaurer la présence de cette agence. Nous devons admettre que le rôle du représentant d’Atrium dans le quartier se limitait à celui d’une permanence sociale.

      21 NOVEMBRE 2016 - Dossiers de Mme l’échevine Lemesre, convention avec Atrium relative au marché de la place Émile Bockstael

      M. Wauters.-Je souhaiterais intervenir sur le point 67. Chaque fois que cela se présente, je salue le fait que la Ville collabore avec la Région. En l’occurrence, il s’agit d’une convention avec Atrium relative au marché de la place Émile Bockstael.

      Le texte prévoit un marquage au sol pour permettre une meilleure circulation lors de la tenue du marché. Quelle forme prendra-t-il?

      Je soutiens pleinement l’objet de ladite convention. Par contre, elle n’aborde guère la question d’une diversité de l’offre susceptible d’améliorer la qualité de ce marché. Qu’en est-il ?

      Mme Lemesre, échevine.-Il s’agit d’un partenariat constructif avec Atrium. Il prévoit de collaborer avec les marchands sur l’esthétique et la présentation des étals. La suppression progressive des sacs en plastique est intégrée au projet.

      Nous devrons tenir compte des remarques émises par les services de l’urbanisme quant aux marquages au sol.

      Le contrat de quartier impliquera une modification de l’implantation du marché. La collaboration avec Atriumpermettra de faire évoluer le marché en fonction de ces nouveaux aménagements.

      Mme Jellab.-Pourriez-vous envisager de déplacer le marché vers la rue Marie-Christine? Le marché actuel est anxiogène, car traversé par le boulevard Émile Bockstael.

      Mme Lemesre, échevine.-La nouvelle configuration du marché garantira une meilleure sécurisation de ses accès. L’implantation d’un marché sur une artère commerçante poserait des problèmes de stationnement, dans un quartier qui manque déjà cruellement de parking.Le nombre de cartes de riverain délivrées est nettement supérieur au nombre de places disponibles en surface. Le Collège devra se pencher sur la nécessité de créer des parkings publics dans ce quartier.

      M. Wauters.-Une plus grande diversité de l’offre améliorerait la qualité générale du marché.

      19 NOVEMBRE 2016 - Le budget 2017 de la Ville (GIAL,...)

      M. Wauters.- Des problèmes de gestion ont été mis en évidence au sein de GIAL. Compte tenu du budget considérable affecté à cet organisme, ne serait-il pas souhaitable de le soumettre au contrôle du Conseil communal, en toute transparence ?

      Je souhaiterais aborder le volet commercial. En deux ans, il est exact que le budget du commerce a augmenté, mais cela ne répond pas à la situation d’urgence commerciale dans laquelle se trouvent des quartiers de la Ville en cette période de crise.

      Entreprendre.brucity concentre ses efforts sur le Pentagone. Nous pouvons le comprendre, vu les problèmes générés par le piétonnier. Toutefois, je ne cesse de répéter depuis quatre ans que tous les noyaux commerciaux de tous les quartiers de la Ville ont besoin de soutien et d’accompagnement. En somme, depuis la réforme d’Atrium qui a quitté ses différentes antennes, ce travail quotidien de proximité n’est plus assuré. Or la qualité et le dynamisme des noyaux commerciaux sont au coeur des quartiers. Ils participent au contrôle social, à la convivialité, à la sécurité et à la mobilité, puisqu’ils permettent aux gens de faire leurs courses près de chez eux. Outre le volet international et touristique, toutes les composantes de la Ville doivent être prises en compte pour garantir une dynamique commerciale.

      Lors de la présentation du budget, il a été dit que la Ville était au plus proche du citoyen, mais cela n’est pas le cas pour le développement commercial. Par rapport aux grands centres commerciaux, le commerce local offre l’avantage de faire vivre une bonne part des familles bruxelloises, celles qui habitent la Ville.

      La Ville ne cesse de critiquer Atrium, et il est vrai que les synergies entre la Ville et cet outil régional pourraient être améliorées. Mais la Ville doit aussi reprendre les choses en main sur son territoire et offrir les mêmes possibilités de prospérer à tous les commerçants. Pour ce faire, il faut des gens sur le terrain, ce que proposait Atrium, et un véritable plan de développement commercial. Ce dernier ne doit pas viser que le piétonnier. Il doit concerner tous les quartiers de la Ville.

      Avec Entreprendre.brucity, j’ai l’impression que les projets sont élaborés en function des opportunités. Cela fait quatre ans que vous êtes en fonction et j’attends toujours une vision globale, non seulement pour le piétonnier, mais aussi pour la rue François Ryckmans, le quartier Nord, Bockstael, la rue de Wand, etc.

      Depuis quatre ans, vous ne cessez de répéter que les choses progressent, qu’avant, il n’y avait rien. Je veux bien vous entendre sur ce point, mais je vous rappelle qu’il ne vous reste qu’un an et demi pour mettre en route une véritable politique commerciale, cohérente, qui tienne compte de la situation de chacun des quartiers et de la qualité de vie des citoyens qui y habitent.

      Je suis prêt à plaider avec vous pour que des moyens supplémentaires soient débloqués. Un budget de 820.000 €, ce n’est pas assez pour le bras armé du commerce sur le territoire de la Ville de Bruxelles.

      3 OCTOBRE 2016 - Question d'actualité de M. Wauters concernant « une motion contre l'adoption du CETA »

      M. Wauters.- Les motions permettent parfois aux décideurs de prendre les bonnes décisions… Il y a un peu plus d’un an, avec Mme Fiszman et M. Amand, nous avons déposé au Conseil communal une motion contre le TTIP, laquelle a été votée par la majorité. Aujourd’hui, nous sommes invités par des citoyens à voter une motion contre le CETA. À l’époque, j’admets que j’ignorais ce que représentait le CETA. Pour moi, le « monstre » était le TTIP. Or nous savons désormais que tel n’est pas le cas, et que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il serait donc intéressant que le Collège, ou une majorité alternative, soumette, lors de la prochaine réunion de notre Conseil communal, une motion qui reprendrait exactement l’argumentaire contre le TTIP. En effet, le CETA ne serait que le « cheval de Troie » du TTIP. Cela nous permettrait d’être cohérents et de nous prononcer, en tant que Ville de Bruxelles, sur le sujet. Cela devrait être fait avant le 27 octobre, date du vote sur le CETA.

      M. Close, échevin.- Des motions émanant des villes ont eu pour conséquence que les parlements ont pris des résolutions sur le TTIP. Pour le CETA, par contre, ce sont les parlements qui ont pris les devants. L’organe appelé à ratifier le CETA, c’est le parlement bruxellois. Or ce dernier a voté une motion stipulant qu’il ne le ratifierait pas en l’état. Je trouverais étrange de revenir devant cette assemblée avec une nouvelle motion. Comme vous, nous avons reçu cette demande tardive qui a même surpris le monde associatif. Les Parlements wallon, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Commission communautaire française et de la Région bruxelloise ont voté sur ce point. Faire à nouveau le tour des Conseils communaux n’a guère d’intérêt. Selon moi, c’est sur d’autres pays qu’il faut se mobiliser, comme l’Autriche, l’Allemagne ou la France.

      M. Wauters.- Je partage votre analyse, mais une telle initiative aurait eu une portée symbolique. La Ville de Bruxelles devrait peut-être communiquer sur ce point et rappeler clairement sa position dans ce dossier.

      M. le Bourgmestre.- Nous avons reçu un courrier et nous y répondrons.

      19 SEPTEMBRE 2016 - Question d'actualité de MM. Wauters et Zian sur «l'organisation tardive d'une brocante à Laeken»

      M. Wauters.-Ce samedi 17septembre se tenait une brocante dans le quartier Saint-Lambert à Laeken. Samedi matin, je me suis fait invectiver par des habitants: des panneaux d’interdiction de stationnement ont en effet été installés dans la nuit du vendredi au samedi. La même nuit, des agents communaux ont installé des barrières Nadar, avec force bruit. Le matin, la police est intervenue, sirènes hurlantes, pour que les riverains déplacent leurs véhicules et dégagent la rue. Tout cela pour installer trois échoppes… La pollution sonore est un problème de santé publique qui met en péril la qualité de vie des habitants. Que s’est-il passé en l’occurrence?

      M. Zian.-Je confirme que tôt le matin, la police est intervenue dans la rue pour obliger les riverains à déplacer leurs véhicules. Le motif invoqué était la tenue d’une brocante. Les services communaux ont installé les panneaux pendant la nuit. S’agit-il d’un dysfonctionnement?

      M. El Ktibi, échevin.-Je vous apporterai des informations plus précises sur cet incident dès que j’en disposerai.

      M. Wauters.-Des procès-verbaux ont-ils été dressés? J’espère qu’ils ne seront pas perçus. Il serait bon que la population soit préservée des nuisances sonores au moins pendant le week-end. Il ne faudrait pas que le bruit incite les gens à quitter la ville.

      25 AVRIL 2016 - Les actions prévues par le Collège suite aux difficultés du secteur économique dans le Pentagone; nécessaire soutien à l'activité économique dans le Pentagone

      Mme Nagy.– Le commerce du centre-ville constitue un enjeu important pour Bruxelles et les écologistes y sont très attentifs. Il s’agit de l’image de Bruxelles pour les Bruxellois et pour les visiteurs. Le centre-ville est le seul pôle commercial d’attractivité régionale, et même nationale. J’ai déjà eu l’occasion d’interroger le Collège à ce sujet.

      Les commerçants, les associations du centre-ville, mais aussi BECI et Comeos tirent la sonnette d’alarme sur la situation du commerce, de l’horeca, du secteur hôtelier et du secteur événementiel. Le secteur culturel également s’inquiète de la baisse de fréquentation des salles de spectacles et des théâtres.
      Les douloureux événements que notre Ville a vécus ont des conséquences dramatiques et se traduiront, selon les experts, en pertes d’emplois. Il importe donc de prendre des mesures fortes et adéquates pour faire revenir les visiteurs et rassurer les habitants du Pentagone.

      Il est toutefois facile de focaliser les critiques sur la création d’un piétonnier dans le centre-ville. Certes, des erreurs ont été commises dans le traitement du projet de réaménagement des boulevards du centre, face à la fronde des commerçants durement touchés. Et la majorité l’a reconnu. Manque de concertation, communication chaotique, projet mal étudié et mal argumenté, absence de cohésion au sein de la majorité. Les victimes, ce sont les habitants du Pentagone et les commerçants. Nous avions mis le Collège en garde sur la mauvaise gestion de ce projet. Dès le début, nous avons soumis des propositions.

      Aujourd’hui, nous devons prendre acte d’une situation aggravée par le lockdown, les attentats, la fermeture du métro.
      Il faut avant tout changer de type de gouvernance et améliorer la concertation. Notre proposition est de créer un panel citoyen pour accompagner le projet de réaménagement. Le communiqué de presse du MR-Vld n’est pas très clair sur les modifications qu’il propose, mais il met en question le calendrier des travaux. Je m’interroge. Si l’on considère que ce projet de réaménagement urbain, d’amélioration de la qualité de l’air et de diminution de la pression automobile peut attendre, qu’on nous le dise. Car la situation sur le piétonnier n’est pas tenable.

      L’attractivité d’une ville du XXIe siècle ne peut se résumer à son accessibilité automobile. Il faut travailler sur la qualité de l’espace public, les stations de tram et de métro, l’offre commerciale, la propreté, la qualité de l’air, les nuisances sonores, etc. Depuis deux ans, nous attendons un projet commercial pour le centre-ville. On nous a d’abord proposé un schéma commercial élaboré par le bureau d’études Geo Consulting, avec une « Brussels avenue » et d’autres concepts qui n’ont jamais été concrétisés ; aujourd’hui, on change encore d’optique.
      La Ville manque clairement d’un projet d’accompagnement des commerçants qui soit clair, lisible et opérationnel. Les commerces qui tirent leur épingle du jeu sont les commerces de destination, à savoir ceux qui proposent des produits que l’on ne trouve pas ailleurs. Les secteurs qui souffrent le plus sont ceux de l’horeca et du tourisme. Nous devons travailler à l’image de notre Ville. Nous devons la rendre agréable, accessible, attrayante. Beaucoup de temps a été perdu. Nous payons le discours selon lequel le centre-ville ne serait accessible qu’en voiture. La situation est grave. Bruxelles est aussi le moteur économique de la Belgique. Quand son économie souffre, tout le pays en pâtit.

      Nous vous demandons de créer un panel citoyen pour accompagner la mise en œuvre des nouveaux aménagements. Il sera composé de commerçants, d’habitants, de Comeos, d’associations, etc. Son objectif sera de travailler dans la cohésion, une cohésion qui a manqué à l’élaboration du présent projet.

      Nous voulons renforcer l’offre de transport public dans le centre-ville. Nous voulons améliorer la signalisation et modifier la tarification des parkings publics. Nous voulons ouvrir une réflexion sur la réduction des taxes commerciales pendant une période déterminée. Nous proposons l’élaboration d’un « pack de bienvenue » intégrant des réductions pour les touristes. Il viserait les salles de spectacles, les restaurants, les commerces, les lieux culturels.

      Un problème fréquemment soulevé par les commerçants et les visiteurs est celui de l’accompagnement des SDF présents sur le piétonnier et dans les rues adjacentes. Le Samusocial pourrait être impliqué dans cette démarche.
      La remise en question du projet du Collège et la reconnaissance des erreurs commises ne doivent pas se traduire par un retour en arrière. Le projet de piétonnier est susceptible de réduire la pollution dans le centre-ville. Nous devons viser les objectifs de la COP21, améliorer la qualité de l’air et la qualité de vie, promouvoir la mobilité multimodale, accroître l’attractivité de Bruxelles pour ses habitants, pour ses visiteurs et pour ses secteurs économiques.

      Mevrouw Debaets. – “Faillissementengolf teistert Brusselse horeca” was vorige week voorpaginanieuws in verscheidene kranten. Het was slechts een van de bezorgde signalen van de horecasector, maar eigenlijk bij uitbreiding van de hele middenstand. Dat is terecht, want er dreigen veel faillissementen, met een enorme werkloosheid tot gevolg. De wanhoop is nabij. De aanwezigheid van vele middenstanders uit de binnenstad –100 of 200, hun aantal is moeilijk te schatten – betekent een noodsignaal. Ik hoop dat de meerderheid daar rekening mee houdt en gepaste maatregelen neemt.

      Het klopt dat er verschillende oorzaken zijn voor die toestand: de lockdown van eind vorig jaar heeft de handel sterk getroffen. Dankzij de talrijke inspanningen waren we die toestand langzaam te boven aan het komen. Die inspanningen werden helaas tenietgedaan door de vreselijke aanslagen die onze stad hebben getroffen, en waardoor ze opnieuw, niet alleen maatschappelijk, maar ook economisch diep werd getroffen.

      Maar er is meer. Laten we daar eerlijk over debatteren.
      De voetgangerszone is een van de oorzaken van de problemen. Niet het idee. Laten we dat vandaag nogmaals uitdrukkelijk zeggen. Mevrouw Milquet zal dat dadelijk in een ruimer kader situeren. We zijn natuurlijk voorstander van de voetgangerszone. Natuurlijk zijn we ervoor dat de stad zuurstof krijg. Het idee is goed, maar de uitwerking ervan niet.
      Verschillende overheden hebben inspanningen gedaan om de noodlijdende handel en de economie te versterken. Ik denk aan de Brusselse regering, die de citytaks voor het hotelwezen tijdelijk heeft afgeschaft. De cijfers tonen de noodzaak ervan aan: normale hotelbezetting 70 procent, de jongste weken 30 procent.
      Ook de federale regering heeft een aantal maatregelen uitgewerkt.
      De enige partner – en laat dat nu net de meest betrokken partner zijn – , de stad Brussel, blijft oorverdovend stil en neemt geen enkel initiatief om de mensen die hier aanwezig zijn en degenen die er niet zijn, ook maar enigszins te hulp te komen.
      Ik heb enkele vragen. De eerste, voor de hand liggende vraag is : hebt u overleg gepleegd met de Brusselse handelaars uit de binnenstad en zo ja, welke pijnpunten en welke suggesties kwamen daarbij naar voren?
      Welke maatregelen zult u uitwerken? Enkele ervan liggen voor de hand: schaf tijdelijk de terrassentaks af, stel de handelaars vrij van de taks op de uithangborden, werk een modeparcours uit. We hebben over schitterende instellingen om de mensen terug te brengen naar de prachtige winkels in het centrum van onze stad. Doe dat samen met de handelaars, leg uw oor te luister. Werk de website Discover Dansaert verder uit. Met een beetje creativiteit komen we al heel ver.

      Ten slotte wil ik nog vragen hoe u ervoor zult zorgen dat de maatregelen complementair zijn aan wat het Gewest doet. Behoed ons voor een scenario zoals we het vorig jaar hebben gekend met de lockdown. Het Gewest had een mooie campagne uitgewerkt met de telefooncellen, die heel wat mensen en journalisten naar Brussel heeft gelokt. Dezelfde dag, enkele uren later, kwam u met een gelijkaardig voorstel. Hoe versnipperd kan het in Brussel zijn?
      Wat is uw visie op de handel, op deze mensen die hier vandaag een noodkreet slaken? Als ik uw beleid en de meerderheid bekijk, komt mij maar één beeld voor de geest, namelijk dat van een schip dat stuurloos rondzwalpt.

      M. Maingain.– Ces derniers jours, ce sont de véritables cris de détresse qui ont été lancés par le secteur économique, notamment l’horeca, à Bruxelles. Le risque de faillite qui pèse sur de nombreuses entreprises menace ainsi près de 10.000 emplois au sein de notre Région. Ces sorties font écho à nos nombreuses interpellations sur la situation des commerces, principalement du Pentagone et du piétonnier.

      Bien évidemment, le piétonnier n’est pas seul responsable de la crise économique que nous connaissons. Les attentats de Paris, le lockdown qui a suivi, la fermeture des tunnels et, plus récemment, les tragiques événements du 22 mars et la gestion chaotique de la réouverture de notre espace aérien ont affecté les commerçants du Pentagone.

      J’affirme d’emblée que nous ne pouvons, en aucun cas, mettre sur le même pied les événements tragiques liés au terrorisme en Europe et un projet de réaménagement urbain.

      Cela étant dit, comme vous le déclarait la patronne d’un restaurant du centre-ville, il n’y a pas eu d’attentat entre juillet et novembre. Pourtant, plusieurs commerçants tiraient déjà la sonnette d’alarme et signalaient une baisse importante de leur chiffre d’affaires (démontrée déjà en novembre dernier par l’étude d’Atrium) à la suite de l’installation du piétonnier.

      Depuis lors, les événements précités ont, certes, aggravé la situation. Toutefois, on ne peut raisonnablement pas exclure qu’une mise en place précipitée du piétonnier, avec un plan de circulation illisible et une communication hasardeuse, ait été un facteur essentiel de la baisse du chiffre d’affaires que connaissent certains commerçants du Pentagone. Qui plus est, dans la réponse globale que nous devons apporter à cette sombre suite d’événements négatifs pesant sur l’image, l’attractivité et la vie commerciale de notre centre-ville, l’on ne peut nier que le piétonnier représente l’une des clés de la mort économique… ou du redémarrage de la dynamique commerciale dans ce même centre-ville.

      À ce sujet, force est de constater que vous avez peut-être manqué de réactivité et fait preuve d’un certain entêtement dans l’approche des conséquences qu’aurait cette série d’événements. En effet, à aucun moment et malgré ces coups durs pour l’économie bruxelloise, vous n’avez étudié la possibilité de moduler le piétonnier et/ou son plan de circulation. Or le seul élément sur lequel le pouvoir politique peut avoir une influence directe, c’est le piétonnier.

      Le 15 mars dernier, cinq associations de commerçants du centre-ville dressaient un bilan de la phase test du piétonnier bruxellois en cours depuis le 29 juin. Ces représentants des différents quartiers commerçants du centre, parmi lesquels le quartier Dansaert, la place Sainte-Catherine, la rue du Midi ou le boulevard Adolphe Max, estimaient de manière convergente que le piétonnier avait causé une perte moyenne de 30 % de leur chiffre d’affaires. Pourtant, le 21 mars dernier lors d’un débat sur le fléchage des quartiers commerçants du Pentagone, vous me répondiez, et je vous cite : « Je ne peux vous laisser dire que les commerçants ont perdu 30 % de leur chiffre d’affaires et que le centre-ville est en cours de désertification. Vos chiffres sont faux ! ». Cela montre le déni dans lequel vous semblez vous être installé et les œillères qui vous empêchent de voir la réalité du terrain. Au vu des prises de position publiques de plusieurs commerçants témoignant de leur cas concret, continuerez-vous à nier la perte de chiffre d’affaires des commerçants du Pentagone, notamment aux abords du piétonnier ? Dans l’affirmative, cela signifie que vous n’avez toujours pas pris la mesure de la situation et de la détresse de certains secteurs commerçants.

      Depuis la mise en œuvre du piétonnier et de son plan de circulation, si je ne conteste pas vos prises de contact avec le terrain, force est de constater, monsieur le Bourgmestre, que vous avez manqué d’empathie et de remise en question face aux critiques, remarques et suggestions qui vous ont été adressées tant par les habitants et les commerçants que par les membres de ce Conseil. C’est sur cet entêtement coupable et cette difficulté à mettre en place un dialogue constructif que se cristallisent aujourd’hui la colère et le sentiment de détresse de nombreux acteurs. Les Bruxellois ne veulent plus d’un Mayeur, mais d’un Bourgmestre, capable de rassembler et non de cliver, capable d’empathie et non d’obstination, de construire et non de casser. Il est temps que vous endossiez le costume de premier Bruxellois afin de consacrer votre indéniable énergie à la réalisation d’un projet pour et avec tous les Bruxellois, sans dogmatisme ni tabou.

      Au vu de la gravité de la situation, la seule question à laquelle il vous appartient, en votre âme et conscience, de répondre est de savoir si vous êtes en mesure d’entendre ces voix, de remettre en question votre approche et votre gestion du projet. Si cela n’est pas le cas, la question de votre capacité à porter ce projet et à fédérer autour de celui-ci doit être posée, et vous devrez sans doute envisager votre démission.

      Mais il est certain que la gestion du projet, bien que vous l’ayez personnifiée, ne peut vous être uniquement attribuée à tire personnel. Je tiens à dire publiquement que, malgré l’opposition qui nous sépare quant à la mise en œuvre du projet, je ne serai jamais de ceux qui jouent l’homme ! Le débat démocratique se doit d’être la confrontation réciproque d’arguments, de points de vue et de visions d’un projet de Ville, et il ne peut en aucun cas tomber dans l’insulte ou la violence personnelle.

      Et il convient à ce titre de rappeler que ce projet est porté par l’ensemble des composantes de votre majorité PS-MR-sp.a-OpenVld. Mais je me dois alors de dénoncer la grande division et la confusion qui semblent régner dans votre majorité et qui posent question quant à la capacité de votre Collège de répondre au défi de la réalisation d’un aussi vaste projet ! J’ai été des plus étonnés, la semaine passée, par la sortie du vice-président bruxellois MR qui reprend des constats que nous dressons et répétons à chaque Conseil depuis longtemps. M. Dilliès semble avoir oublié que la frange libérale de votre majorité a, dans ses compétences, tant le plan de mobilité que la politique commerciale. Or la gestion chaotique et sourde du dossier, tel que reconnu par votre premier échevin ce week-end sur les plateaux de télévision, a compromis tout projet cohérent de mobilité et de soutien à l’activité commerciale. La mise en place précipitée et non concertée du piétonnier et de son plan de circulation a entraîné notre centre-ville dans une spirale négative et créé une barrière psychologique pour de nombreux citoyens et potentiels clients qui ne viennent dès lors plus faire vivre notre cœur de ville et ses commerces.

      Mais le mea culpa de M. Courtois n’est pas suffisant ! Le MR ne peut, en effet, tenir un double discours. Si je devais paraphraser une vérité émise jadis par un ancien premier ministre français, je dirais : « Un échevin, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. »

      (Rumeurs)

      De deux choses l’une : soit le MR bruxellois converge avec l’analyse de M. Dilliès et il acte la rupture de confiance avec le Bourgmestre et le non-respect de l’accord de majorité, et il en tire les conséquences ; soit le MR bruxellois a fait le choix du silence et de l’inaction coupables. Mais je ne peux admettre que les échevins libéraux se défaussent de leurs responsabilités dans ce projet au regard des compétences qu’ils exercent et de ses conséquences néfastes sur le commerce du centre-ville. Il est temps qu’ils assument leur devoir et mettent en place un projet cohérent de mobilité et de soutien à l’activité économique pour faire revivre et redorer l’image de Bruxelles et faire revenir le chaland dans les commerces. Car, si je salue le fait que, sous la pression, les rues de Laeken et du Midi ont été rouvertes (bien qu’il eût été plus opportun que ces modifications aient lieu en mars, voire en septembre dernier afin d’éviter un nouveau déroutement des automobilistes), l’enjeu reste l’accessibilité et l’attractivité du centre-ville.

      Je rejoins Mme l’échevine du Commerce dans ses déclarations de la semaine passée sur la complexité de « s’y retrouver en termes d’itinéraires », qui font ainsi écho à mon interpellation sur le fléchage intra-Pentagone des quartiers commerçants lors du Conseil communal du 21 mars dernier. Je ne peux donc que m’indigner du fait que plus d’un mois après mon interpellation, des panneaux de fléchage n’aient toujours pas été ni réparés ni remplacés sur le parcours de la boucle de desserte. Voilà des preuves concrètes de l’inaction du MR dans le dossier du piétonnier.

      Mais il n’est jamais trop tard. Je reste persuadé que des solutions existent. Il vous faut d’urgence prendre la mesure de la catastrophe annoncée et agir afin d’éviter la faillite de notre centre-ville. M. Courtois annonçait ce week-end qu’au vu de l’urgence, il fallait se mettre autour de la table, sans tabou, sans symbolique, sans lynchage, pour discuter et se concerter.

      Derrière ces grandes déclarations, le Collège peut-il m’indiquer le calendrier, les acteurs et les modalités de cette future concertation qui, je l’espère, verra l’émergence de solutions concrètes et d’un projet partagé permettant la mise en place d’un piétonnier attractif ?

      Pour le groupe DéFI, la question de l’étendue de la zone piétonne doit maintenant être objectivée. Jamais, depuis le lancement du projet, nous n’avons pu tenir de débat démocratique sur l’opportunité de la zone piétonne. Entendons-nous bien : depuis le début du projet, nous avons plus d’une fois exprimé notre total soutien à la philosophie urbaine induite par la définition d’un axe piéton afin de redéfinir notre approche de la mobilité et de la vie dans le cœur de notre Ville. Il n’a jamais été dans notre esprit de supprimer purement et simplement le piétonnier. Mais il convient de mener une réflexion sur son opportunité, sa définition et son étendue au regard des chiffres et des indicateurs économiques. Ne serait-il dès lors pas pertinent d’étudier la possibilité de réduire le piétonnier entre la rue du Fossé aux Loups et la place de la Bourse ? De définir un projet identitaire particulier pour la place de Brouckère ? Et de rouvrir, le temps de redéfinir l’identité du projet, le tronçon Bourse-Fontainas ?

      Au vu des éléments extérieurs qui cristallisent les critiques, il faut un rééquilibrage, notamment au regard des recours pendants qui menacent l’ensemble du projet. Il convient également de réfléchir au sens même du piétonnier. En effet, la seule fermeture d’une voirie ne suffit pas à développer un projet attractif, ni de vie, ni de mobilité.

      À ce titre, nous continuons de plaider pour que la possibilité de voir les transports en commun et les cyclistes (comme cela se fait dans d’autres piétonniers en Europe) emprunter de manière structurée cet axe central soit étudiée. Cette proposition vise également à rééquilibrer l’effort et la répartition de la mobilité afin d’éviter la surcharge des axes parallèles au piétonnier. Car, pour que ce projet de piétonnier réussisse, il faut une propreté impeccable, une bonne accessibilité, une sécurité totale et une image attractive pour notre centre-ville. Or force est de constater que peu de ces conditions sont remplies. Le piétonnier, dans son état actuel, est loin de la chrysalide d’où sortira peut-être un jour un beau papillon. Il est à l’état de larve, traînant une triste image de notre centre-ville. À une propreté encore trop souvent défaillante s’ajoute un manque criant de bien-être et de sentiment de sécurité. Je ne compte plus les témoignages de jeunes femmes dénonçant un harcèlement constant lorsqu’elles s’aventurent sur cet espace urbain. C’est un phénomène malheureux et plus large que nous connaissons dans nos cités, à savoir le harcèlement de rue, mais il semble trouver un écho particulier dans un espace public aussi vaste que celui induit par le piétonnier.

      Au-delà des questions d’aménagement, l’image et l’attractivité du piétonnier sont évidemment centrales. Et là aussi, des solutions existent. En partenariat avec le Gouvernement régional, la Ville a lancé le projet Make.Brussels qui a pour objectif de redorer l’image des quartiers commerçants par le biais d’un appel à projets doté de 300.000 €. Il sera lancé pour soutenir dix projets dans dix quartiers Bruxellois.

      En parallèle, citons la campagne « Le shopping en Ville, c’est facile » visant à corriger l’erreur de communication originelle par la diffusion d’une carte d’accessibilité du Pentagone. Autant de mesures qui vont dans le bon sens, mais, il faut déjà le dire, cela ne suffira pas.

      J’aimerais dès lors connaître les mesures concrètes et les plans que le Collège entend élaborer afin de mener une politique de communication positive pour faire revivre notre centre-ville ? Car la meilleure aide économique aux commerçants, c’est le retour de la clientèle et la reprise de leur chiffre d’affaires, ce qui leur permettra de réembaucher ou de mettre fin au chômage économique qui touche leurs employés. J’aimerais également savoir où en est la conclusion de l’accord-cadre entre Atrium et la Ville de Bruxelles ? A-t-il été entériné ? A-t-il été approuvé par le Collège ? Produit-il ses effets concrets sur le terrain ?

      J’en viens finalement à la situation particulière des commerces et hôtels jouxtant la zone piétonne et présents au sein du Pentagone. Dans un plan global, la Région a annoncé, la semaine passée, le lancement d’un plan de soutien à l’économie bruxelloise. Trois mesures concrètes ont ainsi été annoncées :

      – Un budget de 12 millions € sera débloqué pour soutenir le secteur hôtelier et ceux-ci seront temporairement exemptés de la city tax.
      – La Région pourra se porter garante pour les entreprises qui rencontrent des problèmes de trésorerie.
      – Un fonds spécifique de crédit de crise de 3,5 millions € sera destiné aux entreprises qui se situent dans les zones touchées.

      J’aimerais dès lors vous interroger sur les mesures concrètes que la Ville entend prendre pour emboîter le pas à la Région et soutenir spécifiquement le secteur économique dans le Pentagone. Le Collège entend-il, par exemple, renoncer à certaines taxes telles que celles sur les terrasses, les parkings dans le Pentagone ou les établissements hôteliers, cela afin de donner un ballon d’oxygène aux commerçants ?

      En conclusion, il est plus que temps que votre majorité change son approche et son mode de gestion du projet. Soit vous apportez rapidement les corrections et améliorations au piétonnier et à son plan de mobilité, vous relancez un plan de communication et vous présentez un plan global de soutien économique aux commerçants du Pentagone ; soit notre cœur de Ville courra à sa faillite, entraînant avec lui ses commerces, ses habitants et son âme, et vous en porterez la responsabilité.

      Un appel vous est lancé de sortir par le haut de cette situation. Le pouvoir fédéral, la Région, la Ville, tous les acteurs doivent collaborer à maintenir le Pentagone comme cœur de l’économie bruxelloise.

      De heer Dhondt. – Voor alle duidelijkheid: onze fractie wil niet knibbelen op de voetgangerszone. Er is al genoeg geknibbeld en gewijzigd. Het is inmiddels vijf voor twaalf, het is tijd dat het College het geweer van schouder verandert. Het is tijd dat dit College inzet op duidelijke communicatie, en dat het de dialoog aangaat met de burgers en met de handelaars. We dringen daar al jaren op aan, maar er is niets gebeurd. Nu komt de boemerang terug.

      Mijn vraag dateert van een maand geleden en ze was oorspronkelijk gericht tot schepen Ampe. Die vraag had betrekking op het communicatiebeleid van het college over de verschillende infrastructuurwerken. De voetgangerszone is niet het enige infrastructuurwerk dat Brussel in de komende jaren zal kennen. Er zijn nog andere infrastructuurwerken, die allemaal een belangrijke impact zullen hebben op de bewoners, maar misschien nog meer op de handelaars.
      Duidelijke communicatie over die verschillend projecten moet een prioriteit zijn.
      Op mijn vraag van 14 maart jongstleden aan de schepen van Openbare Werken over de communicatie die daarover zal worden gevoerd, kreeg ik als antwoord: “De Nieuwstraat is een werf die valt onder de bevoegdheid van schepen Coomans de Brachene. De Zuidstraat is een werf die valt onder de bevoegdheid van mevrouw Persoons en van Beliris. Beliris zal de werken daar uitvoeren. Het is ook Beliris die onder de bevoegdheid van de burgemeester de centrale lanen zal heraanleggen.”
      Het antwoord van de schepen toont aan dat een gecoördineerd communicatiebeleid noodzakelijk is opdat iedereen weet wat er zal gebeuren. Dat is een minimumvereiste om een draagvlak te kunnen opbouwen met de bewoners en de handelaars. De fractie Ecolo-Groen is voorstander van een voetgangerszone. De resultaten van de tussentijdse evaluatie hebben aangetoond dat de uitstoot van fijn stof met bijna 80 procent is gedaald. Dat is fantastisch nieuws, dat aantoont dat de keuze voor minder auto’s de bewoners effectief ten goede komt en de levenskwaliteit doet toenemen. Vele handelaars staan in principe positief tegenover een voetgangerszone. Het probleem waarmee we vandaag worden geconfronteerd, is dat we niet weten wat ons te wachten staat.
      Ik heb enkele concrete vragen.
      Op welke manier zal het College het communicatiebeleid de komende jaren verzorgen, niet alleen wat de voetgangerszone betreft, maar ook met betrekking tot de andere geplande infrastructuurwerken. Zal er sprake zijn van een communicatiebeleid op maat, gericht op bewoners en handelaars? Het is immers belangrijk dat er precieze informatie wordt verstrekt. Welk budget wordt er vrijgemaakt om een communicatiebeleid te kunnen ontwikkelen? Het gaat om het verstrekken van concrete informatie aan handelaars, maar er moet ook een promotiebeleid worden uitgewerkt.

      We hebben te maken met een van de belangrijkste veranderingsprocessen in de Vijfhoek. Begeleiding bij het uitwerken van een communicatiebeleid is dan ook verantwoord. Er worden miljoenen uitgeven voor juridisch advies bij de bouw van een stadion, maar we geven amper geld uit voor de begeleiding van het enorme veranderingsproces in het centrum van de stad. Het is hoog tijd dat het College de dialoog aangaat over dit project en een concreet communicatieplan voorstelt. Ik kijk met belangstelling uit naar de antwoorden.

      M. Fassi-Fihri.- Notre Conseil communal est en train d’acter la mort clinique de votre projet de piétonnier dans la mouture que vous défendez depuis le début de cette législature. Dès le début, nous avons attiré l’attention du Collège sur les risques liés à votre projet de piétonnier. Nous avons dénoncé vos choix et vos erreurs.

      D’abord, la fermeture brutale de tout le périmètre du piétonnier, neuf mois avant le début du premier chantier, au lieu d’interventions par tronçon.
      Ensuite, une absence totale de concertation. Une politique de la terre brûlée. Vous avez voulu agir dans l’urgence avant que les critiques ne surgissent et ne gênent votre travail. Vous avez même organisé de fausses consultations en répondant à des demandes ponctuelles, au lieu de consulter l’ensemble des forces vives, des comités de quartier, des représentants des commerçants.

      Enfin, vous avez abandonné les commerçants. Vous les avez laissés à leur sort, malgré le fait que le groupe cdH vous ait prévenu, dès le mois de septembre, sur la base d’une enquête de satisfaction que nous avions menée auprès de 217 commerçants du piétonnier. Les résultats étaient limpides : la majorité des commerçants perdaient déjà un tiers de leur chiffre d’affaires. Vous avez simplement rejeté notre étude avec ironie et mépris. Pourtant, elle a été corroborée par la suite par Atrium, la Région, les fédérations de commerçants et les fédérations d’entreprises.

      À l’époque, je vous avais reproché de mener une politique de pourrissement. Vous laissez mourir les commerces du centre-ville, simplement parce qu’ils ne correspondent pas à votre projet de piétonnier. Cela vous arrange bien, finalement, qu’ils disparaissent. Vous l’avez d’ailleurs reconnu à demi-mot. Votre échevine du Commerce a reconnu que vous ne souhaitiez pas le maintien des mêmes commerces sur le piétonnier. C’est une politique de pourrissement cynique et coupable dont les commerçants ont payé le prix.

      Je pointe aussi les divergences, au sein de votre majorité, sur votre stratégie commerciale. Certains de vos échevins défendent la vision d’un piétonnier accueillant les grandes enseignes internationales ; d’autres défendent les petits commerces qualitatifs, comme à Sainte-Catherine ; d’autres encore évoquent une « Belgian avenue » plus orientée vers les touristes, avec des produits-phares de la culture, de la gastronomie et de la créativité belges ; ce week-end dans la presse, votre échevine du Commerce évoquait plutôt des commerces familiaux. Les commerçants paient la confusion qui règne au sein de votre équipe.

      Une autre erreur stratégique a été votre plan de mobilité centré sur un mini-ring qui étouffe les habitants et noie sous la pollution les petites rues traversées par le report de circulation. Avec M. Ceux, nous défendions l’idée de boucles d’accès vers le centre-ville.

      À chaque fois, nous avons voulu attirer votre attention, dénoncer vos choix, mais aussi soumettre des propositions : boucles d’accès, réduction du périmètre en supprimant le tronçon Bourse-Fontainas, soutien et accompagnement des commerçants, stratégie commerciale élaborée conjointement avec la Région. Les habitants, les commerçants, les fédérations, les comités de quartier, la Région et même le pouvoir fédéral, tous vous ont soumis des propositions de modification. Jamais vous ne leur avez accordé le moindre crédit.

      Ces derniers temps, à la politique de terre brûlée du Collège est venue s’ajouter une série d’événements qui ont rendu la situation encore plus critique dans le centre-ville : lockdown, fermeture des tunnels, attentats, fermeture de l’aéroport… Les pertes en chiffre d’affaires sont passées de 30 à 80 % ; nous assistons à des fermetures, des faillites et des licenciements.

      Ce nouveau contexte change la donne. On ne peut plus gérer la Ville comme si rien ne s’était passé. Vous et votre Collège êtes au pied du mur. Vous ne pouvez plus refuser d’entendre. Vous ne pouvez plus faire semblant. Vous devez écouter et agir.

      Le groupe cdH vous soumet une série de propositions et de demandes.
      D’abord, nous vous demandons d’avoir la lucidité et l’honnêteté intellectuelle et politique d’acter la mort de votre projet de piétonnier tel que vous le concevez et le menez depuis le début de la présente législature.
      Nous vous demandons un réexamen complet du projet de piétonnier dans le cadre d’un moratoire. Il devra porter sur trois éléments :
      1. Le périmètre doit être revu à la baisse, par la suppression du tronçon Bourse- Fontainas et le maintien de l’axe central Bourse-de Brouckère et Saint-Géry.
      2. Le plan de mobilité doit être revu.
      3. Une stratégie commerciale doit être élaborée.
      Une telle révision du projet de piétonnier doit se faire en concertation avec les parties prenantes : riverains, comités de quartier, commerçants, Région.

      Enfin et surtout, nous vous demandons de retisser du lien, de susciter l’adhésion populaire autour de votre projet. Le piétonnier est devenu un espace de rejet, un objet de tension et de division, au lieu d’être un point de rassemblement, d’identification et de fierté des Bruxellois, de reprise économique et commerciale, de sursaut après les événements que nous avons vécus. Pour réussir votre projet, vous devez emporter l’adhésion.

      Nous proposons une consultation populaire sur le projet de piétonnier amendé après concertation, car il doit devenir le projet de tous les Bruxellois.

      De heer Van den Driessche.– Mijnheer de voorzitter, laat er geen twijfel over bestaan dat ook voor N-VA een verkeersluw centrum een voor de hand liggende stap is. In principe vinden wij dat een heel goede zaak. Maar wat heeft het stadsbestuur ervan gemaakt?

      Om te beginnen is er het fundamentele probleem dat de grote assen verkeersvrij worden gemaakt, waardoor het verkeer naar de kleine straten wordt geduwd. Die kleine straten worden een muizenval voor de wagens die daar toevallig terechtkomen. Vanmiddag werd ik nog met zo’n muizenval geconfronteerd (de heer Van den Driessche toont een foto van een grote vrachtwagen). De straat achter het ziekenhuis César De Paepe is een belangrijke straat, die de benedenstad met de centrale lanen verbindt. Omdat de Eikstraat vanmorgen niet toegankelijk was, kwamen er extra veel wagens via een omleiding in die straat terecht. Blijkbaar was er geen rekening gehouden met het feit dat vrachtwagens in die straat bedrijven en handelaars moeten bevoorraden. Het gevolg was een verkeersopstopping van verscheidene honderden meters in de richting van de Kapellekerk.

      Waar is het plan? Wij hebben echt het gevoel dat het stadsbestuur het project beschouwt als een labo: testen, bijsturen, opnieuw bijsturen, beloven dat zal worden bijgestuurd of veranderd. Het doet mij denken aan het monopoliespel. Een van de schepenen heeft ongeveer een jaar geleden verklaard dat hij tegen dat kapitalistische

      monopoliespel is. Het stadsbestuur doet nochtans mee met dat spel. Handelaars die het moeilijk hebben, worden door het stadsbestuur gecontacteerd en gevraagd of ze eventueel van plan zijn hun zaak over te laten.
      Waar zijn het overleg, de transparantie, de planning, de communicatie?

      Al die elementen tonen aan dat het project op een vrij amateuristische wijze is aangepakt. Er wordt gezegd dat de bevolking en de handelaars bij het project moeten worden betrokken. Dat zou uiteraard goed zijn, maar als gemeenteraadslid dring ik erop aan dat ook de gemeenteraad erbij wordt betrokken. Waarom moet de gemeenteraad altijd alles via de pers vernemen? Per slot van rekening zijn wij verkozen, wij weten wat er in de stad leeft, wij hebben ideeën. Maar neen, het stadsbestuur beslist alles zelf, en nu zien we wat daarvan het resultaat is.
      Wij hebben daarstraks beslist dat we het Observatorium van de voetgangerszone zullen steunen. Het is positief dat er fundamenteel onderzoek wordt gevoerd en dat er observatie is op het vlak van de centrale lanen, maar het is onbegrijpelijk dat in dat onderzoek geen aandacht wordt besteed aan aspecten zoals veiligheid en impact op de hulpdiensten. Het wordt dus weerom een halfslachtige oplossing.
      Het beleid van het afgelopen jaar heeft er alleszins toe geleid dat de centrale zone een economisch drama is. Uiteraard heeft dat niet enkel te maken met de invoering van de verkeersvrije zone. Mijn collega’s hebben er al op gewezen en ik zal hun opmerkingen niet herhalen.
      Er is een belangrijke psychologische reden waarom onze handel en de leefbaarheid van dat stuk van Brussel momenteel zo dramatisch is.
      U heb ongetwijfeld vernomen dat ik vorige week op gewestelijk niveau heb gepleit voor de benoeming van een regeringscommissaris, die het project zou overnemen omdat het stadsbestuur niet in staat blijkt te zijn om dit dossier te beheren.
      Het stadsbestuur doet me denken aan de Franse koning Lodewijk XIV, de Roi-Soleil. U weet ongetwijfeld dat Lodewijk XIV verantwoordelijk was voor de meest vernietigende ramp uit de geschiedenis van Brussel. In 1695 vond het bombardement op Brussel plaats, waarbij tussen de vierduizend en de zesduizend woningen tot puin werden herleid. Het stadsbestuur is goed op weg om de Franse koning te kloppen, op economisch vlak wel te verstaan.

      Wat moet er gebeuren? Er zijn veel goede voorstellen geformuleerd. We moeten met een wit blad beginnen en alles van begin tot einde opnieuw ter discussie stellen, zonder taboes, zonder rekening te houden met wat er al is gebeurd, zonder vrees voor gezichtsverlies.

      Dat betekent dat er een nieuw plan moet komen. Dat zal tijd vergen. Ik wil enkele concrete voorstellen doen die op korte termijn kunnen worden uitgewerkt. Vorige week heb ik in de pers reeds gepleit voor een afschaffing van de taks op uithangborden, terrassen en parkings. Dat is een beslissing die gemakkelijk kan worden genomen en die een belangrijk signaal is. Ik zie niet in waarom de mensen die belastingen moeten blijven betalen, gelet op het amalgaam dat het stadsbestuur heeft gemaakt van de economie in het centrum van de stad.

      Ik heb nog een tweede concreet voorstel om de niet-Brusselaar opnieuw naar de stad te lokken om er te winkelen en te consumeren. Wij willen een plan uitwerken om te zorgen voor gratis vervoer met kleine busjes van alle openbare parkings rond de Vijfhoek naar het centrum, naar de plaats die de potentiële shopper kiest. Vele mensen die naar het centrum willen komen, zijn afgeschrikt omdat ze niet weten welke straat ze moeten nemen, in welke richting ze moeten rijden en waar ze kunnen parkeren. Laten wij het transport binnen die zone in handen geven van een netwerk van kleine busjes.

      Mme Milquet.- Avec le piétonnier, nous en sommes arrivés à un point de rupture et nous devons analyser la situation pour y réagir de manière adéquate.
      – Rupture avec les citoyens : nous avons besoin d’une adhésion populaire pour que le projet de piétonnier réussisse.

      – Rupture avec les commerçants, malgré toutes les protestations et les études. Ils vivent une situation inextricable et subissent une vision imposée par une majorité qui refuse d’adapter son projet.

      – Rupture au sein de la majorité, dont les partenaires ne partagent pas toujours la même vision de la stratégie commerciale, ni du rapport à la voiture. Mais aussi rupture au sein du MR mise en évidence par les déclarations fracassantes de M. Dilliès.

      – Rupture avec une méthode participative qui doit présider à toute gestion communale. Depuis le début, cette logique de participation, d’écoute des citoyens et des comités de quartier est absente.
      – Rupture avec une gestion optimale du temps. En règle générale, on réfléchit, on se concerte et on décide, et pas l’inverse. Le piétonnier a été mis en œuvre avant même que les aménagements aient été pensés. La charrue a été mise avant les bœufs…
      – Rupture avec une politique de mobilité qui soit cohérente, pensée et intégrée avec les autorités régionales.
      – Rupture avec une réelle stratégie de politique commerciale dont la Ville a besoin. Un piétonnier doit être conçu en tenant compte du cadre dans lequel il devra se développer. Des mesures d’accompagnement doivent être prises et anticipées, ce qui n’a pas été le cas.
      – Rupture avec une politique de propreté.
      – Rupture avec une politique de sécurité. L’on ne se promène pas sur le piétonnier avec un sentiment de gaieté et de convivialité, surtout la nuit tombée.
      – Rupture avec l’opposition, malgré notre souhait d’un dialogue constructif. Nous n’avons pas toujours été respectés, alors que nous avons tiré la sonnette d’alarme et soumis des propositions pour que soient entendus les commerçants. Il faut fédérer à nouveau la ville autour d’un projet qui soit convivial.

      Votre réponse doit être à la hauteur du malaise. Camus a dit : « La démocratie, c’est l’exercice de la modestie. » C’est une telle modestie que nous attendons de la majorité, car notre ambition n ‘est pas d’avoir le plus grand piétonnier d’Europe, mais le meilleur. Pour ce faire, il faut écouter, fédérer, réconcilier les personnes autour de votre projet dont nous voulons qu’il réussisse, consulter les commerçants, repenser les aménagements, élaborer une stratégie commerciale.

      Avec, in fine, une consultation populaire qui viendra conforter un projet élaboré, cette fois, par toute une ville et ses commerçants. C’est ce que nous vous demandons.

      M. Oberwoits.– Que de fois n’a-t-on entendu dire, jadis, « Bruxelles se meurt ». Jusqu’en 2013, très peu d’initiatives ont, en effet, été prises pour dynamiser le centre de Bruxelles. Pourtant, très fréquemment, des voix s’élevaient pour dénoncer la paupérisation qui se développait dans le centre-ville, l’insécurité, la saleté de nos rues. Les autorités communales tentaient de sauver les apparences en rénovant des endroits emblématiques de la Ville avec des résultats discutables, comme la place de la Monnaie, la rue Neuve ou les « ramblas » devant la gare centrale. On collait des rustines ici et là, sans s’attaquer véritablement au fond du problème. Le centre de la Ville se vidait de sa population active ; les enseignes commerciales de renom s’évanouissaient dans des quartiers plus huppés ; les boulevards du centre, tout en tristesse, s’enlaidissaient et engouffraient, chaque jour, un peu plus de voitures, tandis que les cyclistes, s’imaginant les rois du bitume par la grâce de quelques pistes cyclables aux marquages désuets assumaient les risques d’une politique désordonnée.

      Les autorités de la Ville semblaient comme tétanisées par l’importance des mesures à prendre pour redresser la situation. Des crédits budgétaires étaient bien inscrits pour les aménagements des boulevards, mais les dossiers ne dépassaient pas le stade des études. Si quelques enseignes bordant les boulevards étaient de qualité et attiraient encore quelques fidèles chalands, l’occupation commerciale des lieux était largement inadaptée et décevante. Fuyant la congestion automobile, de nombreux Bruxellois et acteurs économiques avaient déjà fait le choix de quitter le centre-ville, privant les Bruxellois d’emplois à proximité. Le cœur de Bruxelles s’asphyxiait inexorablement.

      L’alliance libérale-socialiste qui est sortie majoritaire des urnes au lendemain des dernières élections communales de 2012 a décidé qu’un renouveau en profondeur s’imposait pour faire revivre Bruxelles. Avec courage et détermination, cette majorité refuse de se complaire dans l’immobilisme d’antan. Il est en effet impératif d’entreprendre des travaux d’embellissement du centre de la Ville d’une portée exceptionnelle. Après le voûtement de la Senne au XIXe siècle, la création du prémétro et les derniers aménagements des trottoirs dans les années 70, il importe de rendre aux boulevards de la capitale leur lustre d’antan tout en les inscrivant pleinement dans le XXIe siècle.

      C’est dans cette optique que dans son programme de législature, la majorité MR-Open Vld-PS-sp.a prescrit expressément la fermeture des boulevards du centre à la circulation automobile de transit. Cette orientation fait l’objet d’une décision favorable unanime au Conseil communal, majorité et opposition confondues. Tous les mandataires, sans exception, prennent conscience de l’importance de ce dossier et de l’urgence à le traiter effectivement pour le faire aboutir dans les meilleurs délais.

      La piétonnisation partielle du centre de la Ville, par ailleurs revendiquée avec force par des groupements associatifs divers et par de nombreux commerçants, est lancée. Les problèmes sont nombreux, difficiles et délicats : améliorer la mobilité par un plan de circulation, assurer une communication de qualité, limiter les nuisances pour les riverains et les commerçants, obtenir un financement, programmer l’intervention des impétrants (eau, gaz, électricité), etc.

      La tâche est d’autant plus colossale que les édiles de la Ville doivent assortir leur action aux pouvoirs régional et fédéral, et tenir compte des retombées de leur décision sur les dix-huit autres communes bruxelloises.

      Se succèdent alors, en quelques mois, des événements gravissimes et imprévisibles qui perturbent la bonne exécution du projet de piétonnisation. Ils sont totalement étrangers à la volonté de la Ville qui doit en assurer toutes les conséquences profondément défavorables : fermeture du tunnel Stéphanie, mise en alerte de niveau 4 après les attentats de Paris et de Bruxelles, grèves des contrôleurs du ciel. Un dossier déjà difficile devient pratiquement ingérable, car les prévisions initiales qui le conditionnent sont largement déjouées. Il est évident que les édiles communaux ne sont pas responsables du lockdown de Bruxelles !

      La chute vertigineuse du chiffre d’affaires des commerçants, dans le secteur horeca du Pentagone, n’est évidemment pas imputable au seul piétonnier. Le même phénomène est enregistré pour la même période dans les plus grandes villes à vocation touristique du pays, comme Anvers ou Bruges.

      Confrontée à la désolation des commerçants, des restaurateurs et des hôteliers, et à leur légitime révolte, le Collège de la Ville ne se contente pas d’invoquer la fatalité.

      La réalisation du piétonnier réclame une écoute attentive et permanente des plaintes multiples de ceux qui en subissent les nombreux inconvénients. Cette majorité doit être à l’écoute des commerçants qui sont l’âme du cœur de Bruxelles. Sans eux, ce projet est mort-né ! Sans eux, Bruxelles n’existe pas.

      Le dossier doit aussi évoluer en fonction des circonstances et des besoins. Il n’est pas acceptable que l’avenir du piétonnier soit fonction du seul ressentiment manifesté à l’égard de l’un ou de l’autre homme politique. L’enjeu est trop important. Sa réussite conditionne l’avenir de notre capitale et le bien-être de tous ses habitants. L’heure est à l’apaisement.

      La piétonnisation n’est pas un dossier tabou, fermé à toute réflexion évolutive. C’est dans cette optique que le groupe MR-Open Vld, partenaire loyal au sein de la majorité, entend mener une action constructive pour faire valoir ses priorités qui doivent conduire à des corrections indispensables afin de sauver le piétonnier :

      – Les zones de piétonnisation. Il faut revoir l’étendue actuellement définie des zones réservées aux piétons en les réduisant, tenant compte, notamment, du calendrier des travaux à réaliser.

      – La sécurité. La réforme de la territorialité de la police doit être menée dans les délais prévus et une attention particulière doit être portée aux boulevards du centre. La police et les agents de prévention doivent contribuer à garantir un cadre de vie urbain agréable et sûr pour tous. Chaque Bruxelloise et Bruxellois doit se sentir en sécurité ! Étant donné la concentration d’activités, une tolérance zéro doit être appliquée en journée, mais aussi pendant la nuit. Des caméras doivent assurer une surveillance de toutes les zones piétonnes et des alentours.
      – La clochardisation. Les boulevards doivent être le cœur du dynamisme commercial de Bruxelles et pas un espace de harcèlement ou de mendicité agressive. Ils doivent être des lieux de vie et de convivialité, paisibles et agréables pour les habitants. Les femmes seules doivent pouvoir circuler en toute sécurité, sans être harcelées.
      – La communication. Il est impératif de revoir la communication à destination des citoyens et commerçants. Il faut les prévenir en temps utile des modifications qui interviendront sur le terrain.
      – La mobilité. Il faut promouvoir un trafic de destination et éliminer le trafic de transit. Il faut faciliter la vie des automobilistes, leur permettre d’accéder aux parkings du centre-ville et les encourager à les rejoindre, notamment par des panneaux lumineux qui renseigneront les itinéraires ainsi que les places vacantes de stationnement.
      – Les parkings. Il faut construire de nouveaux parkings avec des accès aisés aux axes de vie et de shopping du cœur de Bruxelles, en appliquant des tarifs attractifs.
      – L’urbanisme. Il faut rénover en profondeur tout le sol des rues de façade à façade avec un revêtement de qualité ; encourager activement les propriétaires (en ce compris la Ville) à restaurer les façades de leurs immeubles et leur accorder des moyens financiers pour ce faire, s’il y a lieu ; moderniser le mobilier urbain, notamment les bouches de métro tout en verdurisant ces axes et nouvelles places qui doivent devenir de véritables lieux de vie, de shopping et de tourisme.
      – Il faut développer l’activité économique en donnant au boulevard Anspach une affectation commerciale plus forte, plus moderne, en complémentant notamment les atouts des axes commerciaux de la rue Antoine Dansaert et de la rue Neuve.

      – Il faut dynamiser les animations culturelles et touristiques qui sont également des vecteurs importants d’emploi et de soutien à l’activité économique. L’extension des espaces collectifs servira au développement de ces animations qui ont déjà démontré leur pouvoir d’attractivité du public vers le centre.

      – L’éclairage. Le Plan lumière doit être achevé, tant pour participer à la sécurisation du centre que pour mettre en évidence la majesté de sa richesse patrimoniale.
      – La propreté. Des efforts de propreté ont déjà été consentis dans le centre, souvent encore difficilement perceptibles vu l’état de délabrement et de laideur des infrastructures actuelles. Il faut poursuivre nos efforts ! La collecte des immondices doit être repensée fondamentalement avec la Région et Bruxelles-Propreté, car l’amoncellement de sacs-poubelles et de cartons sur les trottoirs n’est pas digne du centre historique de la capitale de l’Europe. Des bulles à verre doivent être installées de façon discrète et enterrées dans les zones d’intérêt culturel et et artistique.

      – Les amendes administratives. Il faut renforcer le montant, la surveillance et la perception des amendes administratives pour incivilité et non-respect des règlements en matière d’hygiène. La traque, le ramassage et les sanctions pour dépôt clandestin doivent être renforcés.

      Pour le groupe MR-Vld, l’été 2016 doit aussi être l’occasion de relancer une dynamique positive. Les boulevards ne devront pas se transformer en parc public ou en cour de récréation. Partout se prennent des initiatives citoyennes, associatives et commerciales qui veulent participer à un projet visant à faire revivre la Ville. Je ne doute pas un seul instant que le Collège les écoutera et agira en conséquence.

      M. Mampaka.– Nous avons voté en faveur de l’idée d’un piétonnier, pas pour en faire le plus grand d’Europe, mais le meilleur. M. le Bourgmestre, vous n’apporterez pas de solution aux Bruxellois sans mettre de l’ordre dans votre majorité. Votre premier échevin, M. Courtois, dit que le piétonnier figure dans l’accord de majorité ; M. Dilliès évoque une perte de chiffre d’affaires de 60 %, dans certains cas. Il faudrait que vous vous mettiez d’accord sur votre accord de majorité… Les Bruxellois ne comprennent plus, devant tant de déclarations contradictoires. Votre majorité comprend des représentants libéraux qui se disent les défenseurs de l’entreprise et du commerce. Je me demande si le MR est bel et bien présent au sein de la majorité. Sa représentation est d’une telle faiblesse qu’elle n’apporte guère de plus-value dans la majorité. Madame Lemesre et monsieur Courtois, à votre place, j’en tirerais les conséquences.

      M. Amand.– Voilà plus de 15 ans que le centre-ville périclite. Le Collège précédent, déjà, était soucieux de ce problème et avait envisagé la création d’un piétonnier. C’est après son accord de majorité que le Collège actuel a décidé de structurer ce projet en faisant adopter, par notre Conseil unanime, le principe de la création d’un piétonnier, cela dès la fin juin 2015.

      Qu’avons-nous constaté pendant les premières semaines qui ont suivi l’instauration du piétonnier ? Une réappropriation, par la population, de cet espace public, plus particulièrement par les jeunes ; une nette amélioration de la qualité de vie des habitants de ces quartiers ; une diminution notoire de la pollution sonore et atmosphérique.

      Bien entendu, un tel espace ne peut pas être aménagé en 48 heures. À Bordeaux, les autorités ont créé le piétonnier en 1974. Elles ont aussi connu des problèmes, des fermetures de commerces, des difficultés avec les transports publics, mais elles ont résolu cela au fil des années. Les principales difficultés que nous rencontrons concernent la mobilité et l’activité commerciale. Dès le début du projet, j’ai plaidé pour la mise en place d’un réseau de bus électriques et pour une participation de la STIB à une politique volontariste et innovante en matière de transport dans le Pentagone. La STIB se doit d’être un acteur et un partenaire beaucoup plus dynamique. Le Collège a constamment écouté les habitants et les commerçants en corrigeant au fur et à mesure le plan de circulation, comme sur la rue de Laeken et la rue du Midi.

      Les impacts des attentats de Paris, avec une baisse du tourisme, ont été aggravés encore par les attentats meurtriers du 22 mars. Ces éléments sont la cause principale de la dégradation économique majeure dont ont souffert notre Ville et d’autres du pays. La fermeture du métro et la suppression temporaire de certains arrêts ont amplifié les difficultés.
      Notre communication a été imparfaite. Nos concitoyens ont été mal informés. Essayons d’être plus compréhensibles.

      La solution extrême préconisée par certains, qui consisterait à abandonner le piétonnier, n’est pas souhaitable. Au contraire, il faut résolument s’engager dans un processus dynamique en matière commerciale et de mobilité. Notre groupe fait confiance à l’équipe du Collège pour apporter aux problèmes liés au piétonnier les solutions adéquates. Comme partout en Europe, notre Ville, qui révolutionne sa structure intérieure, doit avoir le temps de s’y adapter pour que le futur économique et social de Bruxelles soit correctement construit.
      Le Collège a montré une détermination unanime et une solidarité que je tiens à souligner. Un effort urgent est à consentir dans les deux domaines que sont la mobilité et le commerce.

      Monsieur le Bourgmestre, vous avez été attaqué durement au cours des derniers jours, d’une manière que je déplore. Si des projets exigent un débat démocratique, les attaques ad hominem sont inadmissibles. Le groupe socialiste vous adresse tout son soutien.

      M. Wauters.– Déjà avant le lockdown, avant la fermeture des tunnels et avant les attentats, les commerçants étaient au bord de la crise de nerfs. Les plaintes étaient nombreuses, dans le chef des commerçants et dans celui des usagers et des habitants des quartiers. Ces petits commerçants, qui n’ont qu’un magasin, voire deux, qui travaillent en famille ou avec quelques rares employés, ces micro-sociétés, ces toutes petites PME sont la pierre angulaire de l’activité économique de notre Ville. Elles en sont l’âme. Les grandes enseignes internationales présentes dans les centres commerciaux et qui comptent des dizaines de magasins en Belgique, celles-là peuvent supporter les mauvais résultats enregistrés dans l’un de leurs points de vente. Tel n’est pas le cas des petits commerçants. Je demande que le Collège prenne des mesures spécifiques pour aider ces commerçants. Six semaines avant le lockdown, déjà, une brasserie bien connue du centre-ville avait mis trois de ses six serveurs en chômage technique. Quelle que soit la décision que le Collège prendra pour le piétonnier, des solutions doivent être trouvées pour les commerçants.

      Mme Temmerman.– Depuis une semaine, il est impossible d’ouvrir un journal ou d’écouter la radio sans entendre des campagnes de protestation contre le piétonnier. Entre affichettes, mise à la porte d’un restaurant et pétitions, on en arriverait à croire que les citoyens souhaitent un retour à la situation de départ, c’est-à-dire une réouverture des boulevards centraux à la circulation automobile. Pourtant, à y réfléchir un tant soit peu, l’on comprend que ni la question ni la réponse ne se situent à ce niveau.

      Quel est le fil conducteur de ces cris d’alarme ? Le manque de dialogue, le manque de concertation, le manque de construction commune d’un projet qui était aussi, à l’origine, porté par les citoyens. Malheureusement, ces mêmes citoyens n’ont plus été impliqués après que tous les candidats aux élections eurent annoncé leur volonté de créer un piétonnier dans le centre. On dit qu’il faut se donner les moyens de ses ambitions. S’agissant du projet pour le centre-ville, c’est d’autant plus vrai. Des dizaines de milliers d’habitants sont directement concernées, dont une part considérable a dansé devant la Bourse avec un panier de pique-nique en main. Autant d’habitants qui ne sont pas entendus. Et s’ils le sont, c’est à la tête du client.

      Dès le début du projet, notre groupe a posé la question suivante : comment allez-vous impliquer les citoyens ? La seule réponse, à ce jour, a consisté à organiser trois ateliers dits participatifs qui se sont déroulés sur une très courte période et dont l’objet était accessoire. Par exemple, le citoyen a pu formuler des suggestions sur le type de bancs qui seraient installés sur le futur piétonnier. La participation, ce n’est pas ça ! La méthode utilisée ne suffit pas à créer un socle d’adhésion. Il est regrettable que la possibilité n’ait pas été donnée à l’échevine en charge de la participation d’agir dans son champ de compétences. Le Collège a jugé plus opportun de diviser le projet en lots afin que chaque échevinat laboure son propre terrain : mobilité, urbanisme, environnement et, en bout de course, participation. Pourtant, la participation doit constituer le fondement d’un tel projet.

      Au lieu de consacrer du temps et de l’argent à une action en justice pour diffamation à l’encontre de ceux et celles qui ont apposé une affiche avec la tête Bourgmestre dans leur devanture, le Collège devrait ouvrir les yeux et se focaliser sur le travail en cours avant qu’il ne soit trop tard. Il faut débattre et échanger pour connaître les avis des uns et des autres. Que l’ensemble des membres du Collège descendent dans l’espace public à la rencontre et à l’écoute de ceux et celles qui souhaitent voir réussir un projet concerté et coconstruit. Ce n’est pas en enlevant un bout de piétonnier ici ou là, comme le propose M. Gosuin, ni en remettant la rue de Laeken à double sens que l’on se retrouvera autour d’une grande table pour partager un même repas.

      Monsieur Oberwoits, s’agissant de participation, je vous propose de participer à votre propre majorité, au lieu d’envoyer des communiqués de presse juste avant la tenue de notre Conseil. Cela ne me semble pas très correct vis-à-vis de vos partenaires de coalition.

      Mme Lemesre, échevine.– La conjonction des maux dont souffre Bruxelles, et que vous connaissez bien, entraîne effectivement une baisse importante, alarmante, du chiffre d’affaires des commerces et du secteur horeca. Et les enjeux économiques qui en découlent dépassent largement les frontières bruxelloises. Des villes comme Bruges et Gand, en première ligne de la baisse de fréquentation touristique, affichent aussi de sévères reculs de chiffres d’affaires. Nous faisons face à une crise historique, très certainement la plus grave de l’après-guerre.

      Vous pouvez l’imaginer, les douloureuses épreuves que connaît aujourd’hui Bruxelles m’affectent particulièrement. L’opposition me reproche de ne pas assez me faire entendre. De manière générale, j’estime pour ma part que l’efficacité y gagne quand il y a plus de travail et moins de commentaires. Car, plus que jamais, le secteur a besoin de mesures d’aide concrètes et chaque niveau de pouvoir doit prendre sa part, en lien avec ses compétences et ses capacités budgétaires. Si les mesures fédérales et régionales sont essentielles, particulièrement en matière de report ou d’exonération de charges (la city tax, par exemple), le Collège a privilégié le soutien en termes d’action et de communication. En effet, exonérer de la taxe sur les enseignes ou de la redevance sur les terrasses représente une goutte d’eau pour le commerçant. Par contre, de telles mesures risquent de peser plus lourdement sur les recettes communales, puisqu’elles ne peuvent s’appliquer que de façon générale, linéaire, sur tout le territoire et pour tous les commerces. Ainsi, l’exonération de la redevance sur les terrasses représente 400.000 € de pertes de recettes. Avant de prendre une telle décision, elle doit donc être évaluée en termes d’impact budgétaire et de correspondance à l’attente des commerçants.

      C’est ainsi que je mène ou prépare, en parallèle ou en collaboration avec les autres niveaux de pouvoir, de nombreuses actions à l’échelon de la Ville de Bruxelles pour redonner au commerce bruxellois toute son attractivité, malgré les événements.

      Il me semble essentiel de contrer le bashing omniprésent, particulièrement à l’étranger, mais aussi au sein de la population bruxelloise. Une communication positive, fondée sur les qualités que Bruxelles n’a pas perdues, doit être instaurée pour faire revenir les touristes qui manquent cruellement et les chalands qui ne viennent plus dans le centre. Au niveau international, la balle est dans le camp du pouvoir fédéral, mais aussi de la Région, avec visit.brussels. Bruxelles ne peut agir seule, elle n’en a pas les moyens.

      Il importe de coordonner nos efforts en ce sens et de replacer Bruxelles comme ville de destination, principalement pour les visiteurs et acteurs économiques anglo-saxons dont les craintes sont encore trop marquées.
      (M. Alain Courtois, premier échevin, prend la présidence de la séance.)

      Il faut aussi redonner confiance aux Bruxellois de la deuxième couronne. C’est ainsi que nous collaborons étroitement au projet d’Atrium Make.Brussels, plate-forme de crowdsourcing en cours qui crée une belle émulation de « remue-méninges » dans les dix quartiers centraux. Aux Bruxellois de la seconde couronne et aux navetteurs, il convient de continuer à leur expliquer que le cœur de Bruxelles est accessible par tous les moyens de locomotion, y compris la voiture. Ainsi, nous avons encore décidé au Collège, jeudi dernier, la réouverture de rues, ce qui répond à une demande forte des commerçants. Il faudra, certes, adopter des habitudes de circulation différentes de celles d’antan, mais il est important de faire taire cette réputation de centre inaccessible. La situation économique nous force à remettre notre projet sur le métier, fût-ce de façon provisoire en attente des débuts de chantier.

      Une autre mesure qui concerne l’accessibilité et l’identité des quartiers a été mise en place par mon cabinet et reprise par la Région. Elle concerne la création, en étroite concertation avec les associations de commerçants, d’une signalétique propre aux spécificités des quartiers commerçants du centre. Elle est encore insuffisante. Le fléchage doit être amplifié et rendu plus visible. Désormais en partenariat avec Bruxelles Mobilité, il est en cours d’installation au départ de la petite ceinture.

      L’accord de majorité prévoit aussi un rehaussement de l’offre qualitative commerciale, une mesure porteuse de sens et qui demande du temps. Mon collègue Geoffroy Coomans et moi-même nous y attelons activement dans le cadre de l’examen des demandes de permis impliquant des changements d’affectation.
      Le Schéma de développement commercial fait l’objet d’une étude suivie avec GeoConsulting en vue de mieux cerner encore l’identité de cet axe central. C’est ainsi que s’impose progressivement l’idée du thème de la famille impliquant une recherche retail ciblée vers des marques et « concept stores » exerçant une réelle attractivité sur un public familial et un sentiment de sécurité chez les femmes. Dans cette logique, le Collège a décidé de mandater Atrium. Au Mapic de novembre, en collaboration avec la Région, nous présenterons tout le potentiel de développement économique des quartiers centraux. Il s’agira de projets tant publics que privés visant le piétonnier et tous les quartiers centraux adjacents, notamment dans le domaine du logement.

      De manière plus structurelle, j’ai fait créer le Web Observatoire du commerce et Entreprendre.Brucity pour aider les investisseurs à mieux prospecter et identifier les besoins en matière commerciale selon la zone d’activité qu’ils entendent atteindre. L’organe Entreprendre.Brucity s’occupe également de mettre en application les mesures de soutien déjà décrites. Une newsletter informe régulièrement les commerçants de toute nouvelle demande de participation concernant directement le commerce. Parlant de participation, je puis vous assurer que les commerçants ont été, à de très nombreuses reprises, invités à exprimer leurs desiderata, cela depuis le lancement du projet. C’est un moyen, outre les nombreuses réunions et visites, de rester en contact permanent et de lutter contre ce « sentiment d’abandon » ou de désespoir que vivent parfois certains commerçants.

      Parce que l’organisation de marchés et micro-marchés dans les quartiers participe aussi au renforcement de l’attractivité commerciale, ceux-ci sont désormais mieux régulés et contrôlés, grâce à l’administration. Je rappelle que lorsque je suis entrée en fonction, une telle administration du commerce était inexistante. Un expert pour le marché du Sablon, par exemple, a été nommé. On perçoit une dynamique positive sur nos divers lieux maraîchers. Nous venons de voter la création de trois nouveaux marchés : place de la Chapelle, place de l’Épée et place de l’Alhambra. La réouverture de la rue de Laeken du côté du boulevard d’Anvers ne mettra pas en péril l’organisation du nouveau marché Alhambra tel que souhaité par le comité d’habitants. Au contraire, le nouvel aménagement que mon homologue des Travaux publics prévoit de réaliser rapidement sur cette place prendra en compte l’organisation d’un tel marché.

      Malgré la morosité économique, je continue d’appliquer ma stratégie d’amplification d’événements existants. Il s’agit de faire en sorte que se répercutent dans les quartiers et commerces alentour des événements qui attirent déjà nombre de visiteurs et, ainsi, de faire profiter de leur affluence des zones d’activités complémentaires. Dans ce but, les commerçants sont régulièrement invités à participer à des actions spécifiques et se voient recevoir des cadeaux, des lots, de la décoration pour être au diapason de l’événement en question. Ils bénéficient en même temps de la communication mise en place pour l’événement, une forme d’échange gagnant-gagnant. Ainsi, les bus navettes Foire du livre et Art Brussels ont relié Tour & Taxis et la Place Sainte- Catherine/Dansaert ce week-end encore. La prochaine action sera celle du Shop on Jazz, les 20, 21 et 22 mai prochains, qui établit un lien plus étroit entre le Jazz Marathon et les commerces du Sablon/Marolles.

      Pour attirer à nouveau les clients qui ne rejoignent plus le centre-ville, par crainte ou par changement d’habitude, un système de « couponing » est en voie d’être proposé aux entreprises de la Région bruxelloise, du Brabant flamand et du Brabant wallon. Il servira, en plus d’offrir des réductions et d’attirer des clients, à faire la promotion des commerces bruxellois.

      Enfin, une autre mesure dont les échos sont de plus en plus positifs est l’ouverture autorisée des commerces le dimanche. Avec un effort axé sur le premier dimanche de chaque mois, la machine de communication fait venir de plus en plus de clients à ces dates. Et les expériences sont très encourageantes, même si les comportements d’achat sont longs à modifier. Le public qui vient pour le shopping dominical est plus détendu et le personnel des magasins dit apprécier le type de clientèle différent de celui du samedi, par exemple. L’atmosphère créée lors de ces journées est incitante et la clientèle est plus familiale. Les commerçants et enseignes sont de plus en plus convaincus de l’utilité de « I Shop on First Sundays » et je ne peux que me réjouir de voir que « la sauce prend ». Le projet a d’ailleurs été désigné comme meilleure initiative publique, lundi dernier, par les Visit.Brussels Awards.

      J’aimerais conclure en ajoutant que j’ai toujours prêté une oreille particulièrement attentive aux problèmes rencontrés par les commerçants bruxellois. Certains sont aujourd’hui, comme je vous le disais en commençant, en grand désarroi, et ils demandent soutien et empathie. C’est pourquoi, des gestes forts prenant en compte leur situation doivent encore être posés.

      Nous aurons encore des moments difficiles à traverser, mais je suis résolument optimiste quant à l’avenir du développement commercial du centre-ville et, de facto, de l’ensemble du pays.
      (M. Yvan Mayeur, Bourgmestre, reprend la présidence de la séance.)

      Mevrouw Ampe, schepen. – Wij moeten allen toegeven dat de handelaars een moeilijk, zelfs vreselijk jaar achter de rug hebben, in Brugge, in Antwerpen en zeker in Brussel. Brussel wordt in de internationale media omschreven als hellhole, jihadist capital. Op CNN World merken we dat de beelden van Irak veel gelijkenis vertonen met die van Brussel. Het hoeft dus niet te verwonderen dat vele mensen daardoor worden afgeschrikt.

      Er waren de negatieve effecten van de invoering van de voetgangerszone en de verkeerswijzigingen. De mensen hebben het inderdaad moeilijk gehad om zich aan te passen aan de nieuwe situatie. Een nieuwe situatie maakt mensen bang om naar Brussel te komen.

      Dan was er de lockdown, waardoor Brussel bijna een week lang een dode stad was. Er kwam niemand meer naar de stad omdat alles gesloten was. Daarna was er de sluiting van meerdere tunnels en ten slotte de aanslag, die net geen nekschot betekende voor vele handelszaken.

      We moeten luisteren naar de handelaars en maatregelen nemen die hen echt ondersteunen.
      Communicatie is belangrijk. Daarom is er voor de invoering van de voetgangerszone een communicatieplan uitgewerkt en werd er een extern bureau ingeschakeld. Na de invoering van de voetgangerszone heeft de burgemeester een communciatiecel opgericht die vroeger niet bestond.

      En plus des mesures annoncées par Mme Lemesre, nous devons maintenir le dialogue avec les commerçants et tous les habitants. Monsieur Fassi-Fihri, vous avez plaidé pour des boucles, mais les seules que nous ayons réalisées, à savoir sur les boulevards Max et Jacqmain, ont suscité l’opposition des citoyens, et nous avons déjà corrigé la situation. Les boucles que vous avez proposées sous la précédente législature, aucun commerçant ici présent n’en voulait !

      Les pouvoirs publics ont déjà pris plusieurs décisions : réouverture de la voie sur la place de Brouckère devant le Métropole ; doublement du nombre de places de stationnement sur le boulevard Adolphe Max, à la demande des commerçants ; changement du sens de circulation dans la rue Saint-Christophe, avec pour conséquence une baisse du trafic dans le quartier Saint-Géry et un meilleur accès de la rue du Lombard vers le quartier Dansaert ; réouverture au trafic de la rue du Midi dès la semaine prochaine ; réouverture de la Porte d’Anvers ; report de paiement de la taxe hôtelière (mesure régionale) et des charges sociales (mesure fédérale).

      Citons aussi la garantie apportée aux entrepreneurs qui veulent emprunter (mesure régionale). Une campagne d’information a été lancée sur l’accès au centre-ville : parkings, transport en commun, etc. Beliris a investi plus de 12 millions € pour redorer l’image des boulevards et du piétonnier. Tout le monde se plaignait de la situation des boulevards, ne l’oublions pas.

      Chaque niveau de pouvoir doit prendre ses responsabilités. Nous attendons avec impatience les bus électriques de la STIB, le téléjalonnement pour les parkings, la rénovation des tunnels, la réouverture totale des stations de métro et de l’aéroport de Bruxelles National. Les visiteurs étrangers ont peur de venir à Bruxelles. Il faut donc leur envoyer un message positif.

      Nous restons ouverts à toute suggestion constructive, mais sans remettre en cause le concept de piétonnier.

      Wij moeten echter realistisch zijn. Een kleinere voetgangerszone zal een grotere toekomst hebben. Daar geloof ik in.
      Dit is een project van het volledige College en wij blijven erachter staan.

      M. le Bourgmestre.– Je remercie les intervenants qui ont formulé des propositions constructives. Après chaque débat, nous avons retenu les suggestions émises. Le piétonnier, le plan de circulation, le soutien aux commerces, les mesures à l’égard des habitants, tout ce qui a été proposé, y compris par des membres de l’opposition, a fait l’objet d’une analyse par le Collège.

      La difficulté du centre-ville est qu’il périclite depuis de nombreuses années. Il est le fruit d’un modèle élaboré dans les années 50, 60 et 70, exclusivement fondé sur l’utilitarisme de la Ville. Il ne repose pas sur un projet de vie pour les habitants. Changer cela, ce que nous essayons de faire, implique un changement radical de conception. Partout où cela a été mis en œuvre, de nombreuses difficultés ont surgi. Il suffit de penser à ce qu’il s’est passé à Gand, dont chacun vante aujourd’hui le modèle. Notre projet est un projet de revitalisation. Lors d’une réunion des maires à Amsterdam, Mme Ampe a reçu les encouragements de tous les représentants des grandes villes européennes, qui l’ont incitée à tenir bon. Car tous ont rencontré des difficultés mais, au final, les citoyens se sont réjouis du fait qu’une telle idée ait enfin été mise en œuvre.

      Une autre difficulté, dans notre cas, c’est le temps, les procédures, les nombreux niveaux de pouvoir, autant d’éléments qui ralentissent la concrétisation de nos projets. Nous ne nions pas les difficultés liées à l’accessibilité du centre. Toutefois, lorsque la volonté y est, le monde afflue dans ce même centre-ville : 7.000 personnes à Brussels’ Colours, 10.000 personnes pour le festival Hopla!, une Grand-Place noire de monde pour la performance de Anne Teresa De Keersmaeker.

      Notre projet est avant tout un projet de vie et un projet environnemental. Le black carbon est en baisse de 70 %, ce qui n’est pas négligeable.
      C’est aussi un projet collectif porté par la majorité PS-MR depuis 2012. Il a fait l’objet d’un vote unanime par le Conseil communal. Il doit servir l’intérêt général, lequel est parfois contradictoire. Ainsi, l’intérêt des commerçants n’est pas toujours celui des habitants et des familles. C’est pour cette raison que nous avons organisé un grand nombre de concertations, au-delà de nos obligations légales. Nous avons rencontré les commerçants à titre individuel, leurs associations, les habitants et les comités, dans de multiples forums. Jamais un projet urbain n’a donné lieu à autant de discussions. Nous avons noué des contacts réguliers avec la Région ; Unizo nous a soumis des propositions concrètes pour le commerce ; le président du secteur horeca a fait de même.

      Je ne nie pas les difficultés rencontrées par certains commerces, mais je n’accepte pas la généralisation. Des commerces n’ont pas souffert du piétonnier, d’autres en ont même bénéficié. Des commerçants ont décidé de venir s’installer dans le centre grâce au piétonnier. Les portes de la Ville restent ouvertes pour un dialogue franc et constructif avec chacun. Bien entendu, cela doit se faire dans un certain respect mutuel, dans la dignité, avec un minimum d’honnêteté intellectuelle. Mélanger les difficultés liées au piétonnier, les effets du lockdown et l’impact des attentats, c’est une escroquerie intellectuelle inacceptable sur le plan humain. On ne peut faire l’amalgame entre tous ces éléments.

      Oui, la situation est terrible dans le centre-ville, mais aussi ailleurs. Elle affecte le moral de la population et il nous incombe de prendre les mesures adéquates.

      J’ai examiné l’idée d’une consultation populaire, comme elle l’a été dans une autre grande ville de ce pays. Le Bourgmestre de cette grande ville, M. Maxime Prévot, lors d’un débat sur les villes auquel nous participions à Mons, a précisé ceci : « Une consultation populaire, ça doit rester ce que c’est : un avis. Il faut sortir de cette idée que le citoyen est roi et expert, qu’il en sait plus que les politiques. À Namur, le piétonnier est devenu un atout majeur de la Ville. Pourtant, au début, une majorité de commerçants étaient contre. Les Bourgmestres doivent parfois prendre des risques pour assumer le changement. Dès qu’on dit qu’on veut un changement architectural fort, on est directement traité de mégalo. » Tel est le verbatim d’une intervention sur la création d’un centre commercial à la place du parc Léopold, à Namur.

      (Remarques de Mme Milquet)

      Donc, la consultation populaire n’est pas la solution. Il faut continuer à dialoguer. Nous travaillons à améliorer les choses. Ce matin encore, nous avons reçu quatorze représentants d’associations de commerçants. Nous avons entendu une délégation de six associations de commerçants du centre-ville. Tous nous ont dit vouloir maintenir le piétonnier et poursuivre le dialogue pour l’améliorer.

      D’autres intervenants seront associés aux discussions afin de consolider le projet, parce qu’il en va de l’intérêt de la Ville et des citoyens, mais aussi de la relance économique du centre-ville qui souffre depuis quinze ans du dépérissement et de la paupérisation. C’est un projet ambitieux qui mettra le centre-ville sur la voie du redressement. C’est l’option que nous avons choisie. Certaines choses doivent être corrigées. Nous agirons avec tous les acteurs concernés, mais nous maintiendrons notre projet, car il permettra de sortir le centre-ville de l’ornière.

      Mme Nagy.- Ce débat est important, car il aborde l’avenir du centre-ville. Ce qui me frappe, c’est la différence entre les propos tenus aujourd’hui par les uns et les autres, d’une part, et ceux tenus hier par votre premier échevin à la télévision, d’autre part. D’un côté, un communiqué du Vld-MR et un article du député MR Boris Dilliès qui évoquent un « repoussoir » ; de l’autre, un catalogue des multiples mesures prises par les échevines Lemesre et Ampe.

      Je vous ai entendu défendre le projet de réhabilitation de la Ville que nous avons, écologistes, toujours défendu en affirmant que la Ville était un espace de vie qui devait être à même d’attirer les habitants. Pourtant, je n’ai guère reçu de réponse concrète.

      Quelle sera votre stratégie de communication pour redorer l’image du piétonnier ? Comptez-vous réduire l’étendue du piétonnier, comme le propose le MR ? Allez-vous modifier le calendrier ?

      Je comprends les difficultés rencontrées par les commerçants, mais croire que ramener la voiture dans le centre-ville les résoudra soudainement est une grave erreur. Or je n’ai pas perçu, dans votre propos, de volonté ferme de maintenir le piétonnier. En termes de méthodologie, le calendrier des chantiers sera-t-il respecté ?

      Que pensez-vous de l’instauration d’un comité d’accompagnement constitué d’un panel de citoyens ?
      Comment gérer les constantes modifications ?
      Beaucoup d’éléments doivent être améliorés, mais l’on ne peut pas dire que le piétonnier actuel soit sinistre, monsieur Oberwoits.

      Je demande de la cohérence dans le projet et de l’information sur les mesures que vous comptez prendre.

      M. Maingain.- Nous n’avons jamais manqué d’ambition pour notre Ville et notre Région. Nos critiques ne visent pas votre ambition de revitaliser la Ville, mais les modalités de mise en œuvre de votre projet, à tâtons, sans destination claire. Le Collège passe son temps à corriger, à revoir, à réfléchir. Il aurait mieux valu prendre le temps de la réflexion afin de définir un projet clair. Vous avez entraîné notre centre-ville dans une spirale négative dont nous devons le sortir. Le défi était suffisamment complexe pour ne pas devoir le sortir du trou que vous avez vous- même creusé.

      Certes, nous n’avons pas de prise sur les événements tragiques qui ont mis à mal le tissu économique bruxellois, mais le piétonnier devrait vous permettre d’influer directement sur l’avenir. Il est de votre responsabilité d’agir pour garantir le redressement économique du Pentagone et du centre-ville.

      L’heure est à l’ambition, mais aussi à l’action. Que de temps perdu ! Les pertes financières des commerçants ne seront pas compensées.

      Je ne vous ai pas entendu sur la proposition de mon groupe, mais aussi de certains membres de la majorité, de revoir l’étendue du piétonnier. Dans le chef du MR, s’agit- il d’une réelle volonté ou d’un effet d’annonce pour se racheter une virginité politique et fuir ses responsabilités ?

      Madame Lemesre, vous dites vouloir agir, mais alors que la Région consentit un effort de près de 12 millions, vous refusez une dépense de quelques centaines de milliers d’euros au regard d’un budget de plus de 700 millions.

      Il faut que tous les niveaux de pouvoir se mettent au chevet du commerce bruxellois, mais je ne vous ai pas entendue annoncer de mesures concrètes. La situation est à ce pointe urgente que l’on ne peut se contenter de déclarations à l’emporte-pièce ni de bonnes intentions. Il faut des mesures concrètes et, à cet égard, je n’en ai entendu ni au PS ni au MR. Les corrections attendues sont de nouveau reportées aux calendes grecques. Vous attendrez à nouveau d’être mis sous pression pour apporter enfin des solutions aux problèmes que rencontrent les commerçants. C’est aujourd’hui que les commerçants ont besoin de votre aide. Le commerce se meurt, des gens perdent leur emploi. Il y a urgence. Je vous implore d’enfin prendre des mesures concrètes.

      Mme Milquet.- Au vu de la situation grave que traversent notre Ville et ses commerçants, j’ai l’impression que tout ce que nous avons dit ou proposé n’aura servi à rien. Mme Lemesre estime que des mesures fortes doivent être prises, mais j’aurais aimé qu’elle nous les détaille. Quelles sont-elles ?
      Nous voulons que le projet de piétonnier réussisse. Le Bourgmestre reste dans le déni. Il semble n’avoir écouté ni l’opposition ni les autres. Je ne vous ai pas entendu réagir aux demandes claires du MR.

      Quant à la réaction de M. Prévot, l’on peut comprendre son état d’esprit lors du débat en question, puisqu’une consultation populaire venait de rejeter le projet de centre commercial proposé par sa majorité. En outre, le piétonnier de Namur peut être parcouru en trois minutes, ce qui n’est pas le cas de celui de Bruxelles. Si vous comparez la situation de Namur à celle de Bruxelles, cela signifie que vous n’avez pas bien compris ce qu’il se passait dans notre Ville.

      Dans une démocratie, il n’est pas absurde de recourir à la consultation populaire pour connaître le sentiment des habitants. Rejeter cela d’un revers de la main me semble un peu facile.

      De heer Van den Driessche. – Uit de betogen van de burgemeester en van de schepenen besluit ik dat ik veel antwoorden heb gekregen op boodschappen die de oppositie eigenlijk niet heeft gegeven, en weinig antwoorden op de boodschappen die de oppositie wel heeft gegeven. Dat vind ik ontgoochelend.
      Indien werkgevers met hun personeel zouden omgaan zoals het stadsbestuur omgaat met de horeca en de handelaars, dan zou er al een jaar worden gestaakt. Zelfstandigen kunnen echter helaas niet staken.

      M. Maingain.– J’aimerais au moins vous entendre sur la réduction du périmètre du piétonnier.
      M. le Bourgmestre.- Nous avons entendu toutes les propositions. Nous y travaillons.

      25 JANVIER 2016 - Question concernant « la mobilité et le parking dans le quartier Bockstael et les solutions envisagées pour éviter la fragilisation du noyau commercial du centre de Laeken »

      M. Wauters.- À l’heure où le focus est mis, à juste titre, sur les commerçants du centre-ville qui souffrent de la mise en place du piétonnier, des menaces terroristes et des fermetures de tunnels, il n’est pas inutile de rappeler qu’il existe d’autres quartiers commerciaux dans notre grande et belle Ville, comme le quartier Bockstael. Certains connaissent aussi des problèmes d’accessibilité, de mobilité et de stationnement. Ce quartier Bockstael très densément peuplé souffre, de manière chronique, d’un manque de places de parking. Plusieurs problèmes se posent.

      Tout d’abord, les doubles files : chaque jour, dimanche compris, entre 16h et 19h, la rue Marie-Christine est le siège de dizaines de véhicules en double file d’automobilistes qui, en rentrant du boulot, en profitent pour faire l’un ou l’autre achat avant de rentrer chez eux, ou qui sont juste inciviques. Il est urgent d’intervenir pour enrayer ce phénomène qui génère de vrais problèmes de sécurité pour les piétons et les cyclistes. Parcourir la rue Marie-Christine à vélo tient de l’opération kamikaze ! En plus, il se crée une ambiance d’agressivité et de stress qui pousse les chalands de passage à fuir le quartier commerçant en se jurant de ne plus y mettre les pieds. Quelles actions concrètes prévoyez-vous pour mettre fin à cette situation ?

      Ensuite, le manque de places de parking, cause principale du phénomène de double file, pour lequel des solutions doivent être trouvées d’urgence. Je suis très loin d’être pour le « tout à la voiture », mais il y a un équilibre à trouver. S’il faut, évidemment, encourager et privilégier l’usage des transports en commun, du vélo… ou de ses jambes, il n’y a pas non plus de raison pour que le noyau du centre commercial de Laeken, qui subira une perte supplémentaire de clientèle avec l’arrivée prochaine de Docks Bruxsel et, peut-être, de Neo (construits tous les deux dans un rayon de moins de 3 km), doive systématiquement se battre et se débattre à armes inégales ! Je rappelle que les noyaux commerciaux au cœur des quartiers sont, en quelque sorte, « durables », car ils sont proches des consommateurs. Ils sont source d’emploi local, mais aussi de contrôle social et de vitalité de la ville.

      Dans le cadre du contrat de quartier Bockstael, il est proposé une diminution de 40 % des places de parking sur la place communale. C’est un pas dans le bon sens pour une revalorisation esthétique et conviviale de la place Bockstael, demandée par les habitants qui rêvent de la voir devenir un jour une vraie place centrale d’un important quartier de la ville.

      Mais quelles solutions propose la Ville pour résoudre cette équation compliquée, à savoir ne pas tuer définitivement le noyau commercial du centre de Laeken tout en supprimant le parking de la place Bockstael et en permettant un nombre suffisant de places de parking pour les habitants et les usagers du quartier ? Une première série de solutions assez simples à mettre en œuvre ont déjà été proposées par les habitants et comités de quartier. Je vous les cite : trouver des accords public-privé pour ouvrir à des fins publiques le parking du zoning Mondia, faire de même avec le parking du Aldi dans le bas du quartier, installer du stationnement en épi là où c’est possible. D’autres solutions, plus coûteuses et plus ambitieuses, doivent également être envisagées, par exemple la transformation de l’ancien ”Horeca Land” en parking public ou une restructuration complète du Brico permettant de métamorphoser positivement l’esthétique de la place tout en créant un parking public. Avez-vous déjà envisagé ces possibilités ou d’autres tout aussi créatives ?

      Alors que la Ville est en discussion avec de grands groupes privés dans le cadre du redéploiement commercial du centre-ville, n’est-il pas opportun qu’elle utilise son pouvoir de persuasion pour conditionner une série d’accords à des investissements dans d’autres quartiers commerçants de la Ville ? Cela pourrait bénéficier au quartier Bockstael, mais aussi au quartier De Wand ou Vekemans.

      Comme le début de l’année est celui des bonnes résolutions, le Collège, comme il l’a annoncé, aura-t-il la volonté politique de s’occuper sérieusement de la dynamique et de la qualité de vie de tous ses quartiers, dont le quartier Bockstael ?

      Mme Persoons, échevine.- Dans le cadre du contrat de quartier Bockstael, nous avons organisé de nombreuses réunions avec les habitants et les commerçants. Il en ressort une réelle volonté de faire de cette place un lieu de jeu pour les enfants et un espace de rencontre. La demande est également forte en termes de verdurisation de la place. Pour l’instant, il ne s’agit pas d’une place proprement dite, mais d’un rond-point. Idéalement, nous souhaiterions l’aménager comme l’a été la place Flagey ou la place Reine Astrid à Jette, avec un parking souterrain. La Place Bockstael est cependant construite sur une dalle, ce qui ne permet pas cette solution.

      En réalité, le parking sauvage, même s’il occupe toute la place, ne vise que 90 voitures au maximum. La première étape consistera donc à réduire l’empreinte des parkings. Ce faisant, 40 % de la place sera libérée pour d’autres activités. Dès mars, nous tenterons de faire en sorte que plus aucun trafic ne transite par la place. Une campagne de communication est prévue pour informer les riverains et les visiteurs. Nous négocions avec les acteurs privés, notamment pour rendre accessibles certains parkings. S’agissant du Horeca Land, un projet privé est en cours sur ce site, ce qui exclut son utilisation comme parking. Nous avons consulté la SNCB pour dégager une solution alternative au parking sur la place. La question des voitures garées en double file relève de la police.

      Dans le cadre du contrat de quartier, une personne d’Atrium développe, avec les commerçants de la rue Fransman, un projet similaire à celui du boulevard de Stalingrad.

       

      M. Wauters.- Je regrette de ne pas avoir reçu réponse à la question des voitures en double file. J’insiste sur la nécessité d’une réelle ambition pour ce quartier. Des négociations doivent être menées avec les grosses entreprises, comme cela a été le cas pour le centre-ville.

      7 SEPTEMBRE 2015 - Dossiers de M. le Bourgmestre - Le piétonnier du centre de la Ville de Bruxelles

      M. Wauters.– Je me limiterai aujourd’hui à aborder la question de la signalétique. Effectivement, des aménagements étaient nécessaires. Je songe notamment au passage pour piétons de la rue Fossé aux Loups. Je reviendrai sur les aspects commerciaux lors de la prochaine réunion du Conseil consacrée à ce volet.

      Pour faciliter la livraison dans les commerces, pourrait-on envisager des autorisations également en soirée ? Pour fluidifier ces livraisons, l’on pourrait imaginer un plan de distribution au départ d’un centre logistique. Je serai très attentif aux propositions faites lors de la discussion sur les aspects commerciaux, car l’inquiétude est bien réelle chez certains.

       

      29 JUIN 2015 - Proposition de motion visant la demande de suspension des négociations du projet d'accord TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) sous leur forme actuelle, et en cas de poursuite des négociations comme tel, de la mise symbolique de la Ville de Bruxelles "hors zone TTIP"

      Bruxelles le 29 juin 2015,

      Proposition de motion concernant la demande de suspension des négociations du projet d’accord TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) sous leur forme actuelle, et en cas de poursuite des négociations comme tel, de la mise symbolique de la Ville de Bruxelles  » zone hors TTIP « 

      Vu le mandat relatif à la conclusion avec les États-Unis d’un accord appelé « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement », donné par les ministres européens des affaires étrangères et du commerce lors du Conseil affaires générales du 14 juin 2013 ;

      Considérant que le commerce international peut favoriser la croissance économique et le développement mais aussi contribuer au renforcement des liens entre les pays ;

      Considérant que les accords de libre-échange peuvent être des outils pour renforcer les normes humaines, sociales, environnementales et sanitaires pourvu que leur convergence se fasse vers le haut ;

      Considérant que l’Europe a prioritairement besoin d’un plan d’investissements pour l’activité et l’emploi afin de faire reculer le niveau du chômage et que le relèvement de la croissance européenne d’origine interne est plus efficace et plus rapide que la relance par les exportations avec les États-Unis, laquelle resterait aléatoire et marginale compte tenu du contexte de crise debuté en 2008 et qui se prolonge des deux côtés de l’Atlantique;

      Considérant l’avantage économique faible de cet accord (une étude commanditée par la Commission européenne estime que dans le cas où la négociation réussi à 100% pour l’Europe dans son entièreté, le PIB augmentera de seulement 0,5% du PIB après 12 ans ) et les conséquences potentiellement inquiétantes – notamment en termes de concurrence, de normes sociales, environnementales, économiques, sanitaires, agricoles, de propriété intellectuelle, d’exception culturelle;

      Considérant le manque de transparence actuel dans l’élaboration de ces accords, l’absence de débat autour de ces derniers impliquant la participation de tous les niveaux de pouvoir mais aussi des organisations associatives et syndicales, des organisations socio-professionnelles et des citoyens ;

      Considérant que les accords de libre-échange ne doivent pas se révéler être des outils utilisés par certains pour assouplir, voire abroger, les législations européennes, nationales, régionales ou communales;

      Considérant l’importance de préserver le niveau de protection des normes sociales, sanitaires et environnementale en vigueur au sein de l’UE et d’assurer leur respect par les entreprises européennes et étrangères opérant sur le marché unique européen ;

      Considérant que le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats actuellement défendu par les négociateurs de l’accord, créerait une cour arbitrale composée d’experts non élus, devant laquelle les communes, les régions, les Etats, livrées aux avocats d’affaires, pourraient être directement attaqués par une firme privée. Ce qui signifie que toute espèce de norme sociale, sanitaire, alimentaire, environnementale ou technique adoptée par un Etat, une Région, une commune, dès lors qu’elle contrarie une firme privée, pourrait être attaquée devant un mécanisme d’arbitrage privé ;

      Considérant qu’un tel montage juridique limiterait la capacité des autorités publiques à maintenir des services publics (éducation, santé…), à protéger les droits sociaux et garantir la protection sociale, à maintenir des activités associatives, sociales, culturelles préservées du marché (menaçant par-là la diversité culturelle et linguistique) ;

      Considérant qu’en concluant cet accord l’Europe accepte de réduire sa capacité de se penser comme un acteur politique autonome et délaisse dès lors sa dimension humaniste qui constitue ses fondements mêmes.

      Considérant que la Ville de Bruxelles a voté à l’unanimité des voix moins une abstention lors de son Conseil Communal du 8 septembre 2014 une motion exprimant ses craintes quant aux négociations telles qu’actuellement menées dans le cadre du TTIP qui constituent une menace grave pour nos démocraties communales, notamment en matière économique, sociale, sanitaire, environnementale, culturelle; Demandant aux autorités belges compétentes et concernées d’exiger que les négociations concernant le projet de Partenariat transatlantique sur le Commerce et l’Investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique visent absolument une harmonisation vers le haut, c’est à dire, intégrant les normes les plus élevées, que cela concerne les droits sociaux et à la santé, les droits humains, les dispositifs de protection de l’environnement ou encore la protection des travailleurs et des consommateurs ; Demandant également aux autorités belges compétentes que les services publics et d’intérêt général soient absolument préservés du projet de traité ; Marquant sa ferme opposition à toute clause de règlement des différends entre les investisseurs et les autorités publiques ; Et demandant aux autorités belges compétentes qu’un large débat sur l’ensemble des accords de libre-échange impliquant la participation de tous les niveaux de pouvoir mais aussi les organisations syndicales et associatives, les organisations socio-professionnelles et les citoyens soit organisé ;

      Considérant qu’il est de la responsabilité des élus communaux d’informer les citoyens et de relayer aux instances responsables leurs craintes justifiées quand aux implications potentielles d’un tel accord;

       

      Le Conseil communal :

      Réaffirme ses craintes que le TTIP constitue une menace pour nos démocraties communales, notamment en matière économique, sociale, sanitaire, environnementale, culturelle ;

      Appelle le gouvernement fédéral à demander la suspension des négociations concernant le TTIP dans leur forme actuelle.

      Demande de redéfinir le mandat octroyé à la commission européenne après un débat au sein du parlement européen et de fixer les balises claires d’une nouvelle négociation.

      Ces balises devront être contraignantes et doivent notamment traiter la sécurité sociale, le droit du travail, les normes humaines, sanitaires et environnementales, les modes de régulation financière et bancaire, l’échange de données et la lutte contre les paradis fiscaux, l’exclusion des domaines tels que la culture, l’agriculture et les domaines d’utilité publique essentiels comme l’eau, la santé et l’éducation, mais également l’exclusion de mécanismes spécifiques de règlement des différents Etats-investisseurs.

      Appelle le Gouvernement fédéral, la Commission, le Conseil et le Parlement européens à garantir, via de nouvelles négociations, un renforcement des normes tant européennes qu’américaines afin d’assurer des deux côtés de l’Atlantique une meilleure protection de l’environnement, des travailleurs, des consommateurs, de la santé et de la sécurité humaines.

      Demande aux autorités belges compétentes de faire pression au niveau européen afin que les « nouvelles » négociations sur un projet de partenariat se fassent sur base des critères précités dans la plus grande transparence.

      Déclare qu’en cas de ratification du TTIP tel qu’en l’état, la Ville de Bruxelles, Capitale de l’Europe se considérera comme non concernée par celui-ci en raison de la non-implication de l’ensemble des niveaux de pouvoir, du manque de transparence dans les négociations et, par conséquent, du caractère non démocratique de ces accords.

      Se déclare , si les négociations actuelles devaient se poursuivre, à l’instar d’autres villes et communes belges et européennes, symboliquement « Ville hors TTIP»     ( dans sa version actuelle)

      Charge le Collège d’adresser la motion votée par le Conseil aux autorités suivantes : Commission et Parlement européens, au gouvernement fédéral et aux pouvoirs régionaux et communautaires.

      Didier Wauters, Jean-Marie Amand, Julie Fiszman

      15 DECEMBRE 2014 - Dossiers de M. l’échevin Close - l'augmentation ou la création d'une série de taxes
      M. Wauters.– Aux points 38 à 50, le Collège propose de voter sur l’augmentation ou la création d’une série de taxes. Si certaines ne nous gênent pas (dispositifs publicitaires, maisons de rendez-vous…), d’autres touchent directement ceux qui veulent entreprendre et participer à l’activité économique de notre Ville. Les taxes sur les bureaux ou les rénovations affectent aussi les petites entreprises.
       
       
      M. Close, échevin.– L’objectif initial de cette taxe était d’empêcher la prolifération des maisons de rendez-vous. Les recettes qu’elle génère ne sont guère considérables et leur disparition ne grèverait pas le budget de la Ville. Monsieur Wauters, il s’agit le plus souvent d’indexations. En termes de taxe sur les bureaux (8,9), seules deux communes de la Région bruxelloise appliquent des taux plus bas.
       
       
      M. Wauters.– Il existe une taxe minimale, y compris pour les commerces qui n’ont pas de bureaux.
       
       
      M. Close, échevin.– C’est exact, mais près de 75 % des taxes sur les bureaux visent des surfaces de 1.000 à 20.000 m2. Je rappelle qu’elles n’avaient plus été indexées depuis 2001.
       

      7 JUILLET 2014 - Les interpellations lors de la manifestation contre le TTIP

      Mme Lemaitre.– La manifestation organisée par l’Alliance D19-20 contre le projet de grand marché transatlantique discuté à l’European Business Summit ce jeudi 15 mai s’est clôturée par l’interpellation de 249 personnes, soit la moitié des participants. Cette manifestation, annoncée comme une action non violente de désobéissance civile, avait fait l’objet de négociations entre les services de police et les organisateurs. Une autorisation avait été accordée à ces derniers d’occuper la place Poelaert et ils avaient clairement fait part de leur intention d’encercler pacifiquement le quartier où se déroulait l’European Business Summit, la police leur demandant de prévenir les tensions et toute forme de violence.

      Aucun débordement n’a été à déplorer de la part des manifestants. Ceux-ci n’ont, en outre, jamais entravé la circulation, contrairement aux barrages physiques de la police qui bloquaient l’accès à certaines rues.

      Malgré cela, les personnes présentes ont fait état d’une provocation policière préméditée et organisée. Plusieurs témoignages ont fait état d’une action de la police contraire à ses missions et à la loi sur la fonction de police : un groupe de 150 personnes a été repoussé par les forces de l’ordre alors qu’elles obéissaient à une injonction de cette même police leur demandant de retourner vers la place Poelaert ; l’autopompe a été utilisée contre elles alors qu’elles étaient assises au sol et encerclées par deux cordons policiers. L’usage de cette autopompe était donc manifestement inutile, puisque les personnes étaient totalement maîtrisées. Il s’agit donc d’un acte d’humiliation.

      La plupart, voire l’ensemble des arrestations administratives, ne répondaient pas aux conditions de l’article 31 de la loi sur la fonction de police. Ce n’étaient pas des cas d’absolue nécessité ; les personnes ne faisaient pas obstacle à la liberté de circulation, puisqu’elles étaient sur un parking ou un trottoir ; elles ne perturbaient pas la tranquillité publique ; elles n’étaient pas en train de commettre ni d’envisager de commettre des infractions qui auraient mis gravement en danger la tranquillité ou la sécurité publiques. Plusieurs vidéos prouvent ces arrestations administratives illégales.

      Par ailleurs, ces personnes ont été privées de leur liberté pendant un temps anormalement long. Certaines sont restées pendant plus d’une heure et demie assises en file, les mains attachées par des colsons, sur le trottoir. D’autres affirment n’avoir pu satisfaire leurs besoins vitaux qu’après 2 heures d’attente dans les casernes d’Etterbeek. Elles n’ont finalement été libérées qu’après 17h, soit, pour certaines, plus de 7 heures après leur arrestation.

      Quels ordres aviez-vous donnés aux forces de police concernant la gestion de cet événement ?
      Qui a donné l’ordre d’arrêter toutes ces personnes ?
      Pour quels motifs ont-elles été arrêtées ?

      Pourquoi ont-elles été si longtemps privées de liberté ?

      Vous aviez annoncé une évaluation du déroulement de la journée. Quelles sont ses conclusions ? Une enquête interne est-elle ou a-t-elle été menée sur le déroulement des opérations ?

      Des mesures ont-elles déjà été prises ou seront-elles prises envers les responsables d’actes contraires à la loi sur la fonction de police ?

      Confirmez-vous que l’ensemble des personnes arrêtées administrativement lors de cette manifestation ne recevront pas de sanction administrative communale ?

      Confirmez-vous que vous demandez la suppression de leurs noms de la Banque de données nationale générale (BNG) ?

      Pour notre groupe, la police doit garantir le respect des droits fondamentaux dans l’espace public. La liberté d’expression est un préalable à l’exercice d’autres droits comme celui de manifester ou de se rassembler. La Ville de Bruxelles et nous, Conseil communal, nous nous devons aussi de garantir ce respect des droits fondamentaux sur notre territoire et il est donc hors de question que la police, chargée de faire respecter la loi, ne la respecte pas elle-même. Nous demandons que toutes les mesures soient prises au plus vite pour que la situation que nous avons connue le

      15 mai dernier ne se reproduise jamais. Il en va simplement de la démocratie.

      Je vous remercie pour l’ensemble de vos réponses.

      M. Wauters.– Monsieur le Président, je n’ai pas la culture de la manifestation inscrite dans mes gènes et j’ai assez peu manifesté dans ma vie. Le 15 mai dernier, je n’y étais pas… Et je ne vais pas prétendre non plus que vous souteniez les puissants lobbies des multinationales. Cela me semble peu probable et les polémiques stériles sont sans intérêt !

      Mais près d’un mois après la manifestation, j’ai rencontré dans le cadre de mon métier un monsieur de plus de 60 ans qui manifestait pour la deuxième fois de sa vie. Il m’a montré l’ecchymose qu’il avait encore à l’épaule, il m’a parlé de ses lunettes perdues lors de l’arrestation et m’a raconté la manière dont il avait été traité par la police. Après cela, je ne pouvais pas rester silencieux !

      Comme beaucoup de citoyens, je m’inquiète légitimement des conséquences négatives que pourrait avoir cet accord transatlantique sur notre modèle social, environnemental et agricole européen et, singulièrement, sur notre modèle belge. Le fait de pouvoir pacifiquement exprimer une opinion et de vouloir la défendre est un bien précieux que tous, ici, nous défendons. À la lumière des informations reçues et lues, je constate que la réaction de la police a été disproportionnée, et c’est inacceptable !

      Eh oui, on a l’impression d’avoir « passé les plats » aux puissants lobbies économiques. Je trouve cela déplorable.

      Monsieur le Président, cette réaction musclée et ces trop nombreuses arrestations sont susceptibles de semer un sérieux doute dans l’esprit de nos concitoyens soucieux de préserver leurs droits démocratiques. Comme beaucoup de citoyens, avec mon groupe, je demande que de tels dérapages n’aient plus lieu, qu’une évaluation soit faite de cette manifestation et, si des sanctions doivent être prises, que les choses n’en restent pas là.

      Réponse du Collège

      M. le Bourgmestre.– La manifestation du 15 mai dernier a été autorisée et ses modalités, négociées avec les organisateurs. Un périmètre de sécurité intégrant notamment la rue aux Laines, la rue du Grand Cerf et le parc d’Egmont avait été convenu pour des raisons de sécurité évidentes, cela avant même la tragédie du Musée Juif au Sablon. Je vous confirme que j’interdis les manifestations devant et derrière la Synagogue de Bruxelles. Il s’agit d’une décision politique que j’assume pleinement.

      Sur la place Poelaert, à quelques mètres de là, un rassemblement était autorisé, suivi d’un cortège censé se diriger vers la place du Luxembourg, devant le Parlement européen où ledit Traité transatlantique est débattu. Ces consignes, négociées et acceptées par les organisateurs, semblent ne pas avoir été correctement transmises aux manifestants, voire à certains partis politiques.

      Comme l’on peut raisonnablement le penser, ce n’est pas le Bourgmestre qui donne l’ordre d’arrêter les personnes en rue. Le motif retenu par la police pour justifier ces arrestations est celui de « trouble à l’ordre public ». Dès que j’ai eu pris connaissance de la masse des arrestations et du caractère non violent des personnes arrêtées, j’ai demandé leur relaxe immédiate. Selon la police, ce processus a débuté à 15h, le temps que soit prise l’identité de toutes les personnes arrêtées, cela dans le strict respect des procédures.

      J’ai toutefois décidé de procéder à une évaluation de cette journée. Elle est en cours. Avec le Chef de corps, je procède à l’examen attentif des faits relatés, des vidéos, etc. À cet effet, j’ai rencontré à deux reprises les organisateurs de la manifestation. J’ai aussi subi une sorte de harcèlement de la part d’un groupe de manifestants venus relater d’autres incidents. J’ai ensuite reçu, séparément, les organisations syndicales CSC et FGTB de Bruxelles, lesquelles m’ont donné leur point de vue sur le déroulement de la manifestation, l’attitude de la police et les décisions que j’ai prises. J’ai indiqué à tous que les éventuelles plaintes formelles contre l’attitude de la police devaient être adressées au Comité P et qu’elles pouvaient également m’être communiquées. J’ignore si de telles plaintes ont été déposées devant le Comité P, mais je n’en ai, quant à moi, reçu aucune. J’ai dit aux organisateurs qu’il ne suffisait pas de me demander la démission de quelqu’un, car les procédures légales doivent être respectées. J’invite les plaignants à s’adresser aux instances juridiques compétentes.

      Pour conclure, je vous annonce qu’aucune sanction administrative n’a été et ne sera infligée aux personnes arrêtées administrativement le 15 mai dernier. À aucun moment le nom de ces personnes n’a fait l’objet d’une inscription à la Banque de données nationale générale.

      Mme Lemaitre.– Je vous remercie pour vos réponses, particulièrement sur les deux derniers éléments. Je comprends l’instauration d’un périmètre interdit aux manifestations, mais les arrestations ont eu lieu bien au-delà de cette zone, de l’autre côté de la Petite Ceinture.

      Les représentants des partis politiques qui ont participé à cette manifestation l’ont fait comme tout autre citoyen.

      M. le Bourgmestre.– J’y ai fait référence parce que des personnes m’ont téléphoné au nom d’un parti politique. Des ministres, des parlementaires… Je leur ai rappelé que j’interdisais les manifestations dans la rue du Grand Cerf.

      Mme Lemaitre.– Ils ne manifestaient pas dans cette rue. Comme tout autre citoyen, ils ont été choqués par le déroulement des faits. Je reviendrai en septembre sur l’évaluation en cours.

      M. le Bourgmestre.– Si je procède à une telle évaluation, c’est parce que j’estime qu’il y a lieu de le faire.

      Mme Lemaitre.– Je connais des personnes qui ont porté plainte au Comité P et je leur recommanderai de vous en transmettre copie.

      M. Wauters.– Les procédures mises en place me semblent adéquates, mais il faudra tirer les conséquences de ces incidents.

      17 FEVRIER 2013 - Le projet de convention de concession concernant deux marchés : celui déjà existant de la place Émile Bockstael et un nouveau à créer à la Cité Modèle

      M. Wauters.- Je me suis procuré au secrétariat des assemblées le cahier des charges et le projet de convention de concession concernant deux marchés : celui déjà existant de la place Émile Bockstael et un nouveau à créer à la Cité Modèle.

      Si je rejoins l’échevine du commerce sur sa volonté d’améliorer la qualité des marchés de la Ville, ainsi que la diversité de l’offre commerciale de ceux-ci, et si notre groupe se réjouit de la création d’un marché à la Cité Modèle, je me pose cependant beaucoup de questions quant aux moyens mis en œuvre pour y arriver.

      À la lecture des documents, en effet, je comprends qu’il s’agit bel et bien d’une privatisation de la gestion de ces deux marchés. Dans les critères d’attribution, j’ai d’ailleurs pu lire que « les soumissionnaires devront décrire les moyens humains et techniques mis en œuvre pour garantir à la commune la continuité du service public concédé ».

      Après m’être renseigné auprès de mes pairs, il s’agirait d’une première, puisque, actuellement, la gestion des marchés est assurée par du personnel communal. Si l’adage affirme que « l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même », je suis très étonné de voir concéder ce travail à une société privée. Ne peut-on pas améliorer ce qui existe et le faire avec du personnel de la Ville ? Je m’étonne aussi que le partenaire socialiste de la majorité ait avalisé cette proposition ! Cela ne doit pas être très gratifiant pour le personnel de la Ville de se dire que, visiblement, son travail est mal fait et qu’il doit être concédé à une entreprise privée.

      À quand une concession pour les autres marchés, puis pour les autres services à la population ?
      De plus, en termes d’organisation, l’ajout d’un intermédiaire entre les marchands et la Ville risque de poser bien des problèmes de communication et de responsabilité des uns et des autres.

      Par ailleurs, le fait de concéder la gestion de ces deux marchés aura, bien évidemment, un coût pour la Ville. Ou, pour être plus exact, il en résultera un manque à gagner !
      En section, il nous a été dit que le marché Bockstael rapportait en moyenne quelque 62.000 € par an. Si je lis bien, la première année, la rémunération du concessionnaire sera de 46.000 € et, à partir de la deuxième année, de 51.000 € hors TVA (puisqu’il est stipulé qu’une redevance n’est pas assujettie à la TVA). Il y aurait donc un manque à gagner, au final, de plus de 10.000 € pour la Ville. Et ce manque à gagner ne fera qu’augmenter puisque, comme nous l’espérons tous, le marché de la Cité Modèle devrait rencontrer un vif succès auprès des habitants, mais la redevance n’évoluera pas (sauf index) !

      Il faut y ajouter d’autres frais… Je rappelle que l’entretien et la vérification des armoires électriques, le dépôt et la reprise des barrières Nadar pour le marché Bockstael et le nettoyage final resteront à charge de la commune. Le nettoyage du marché de la Cité Modèle sera à charge du concessionnaire, mais ce dernier pourra lever une redevance additionnelle auprès des marchands, lesquels devront répercuter cela sur le prix des produits. Et ce sont les habitants de la Ville qui paieront les surcoûts !

      Il reste d’autres points à éclaircir.
      À juste titre, on ne parle que d’amélioration de l’offre sur les marchés. Or, dans le cahier des charges, cet élément essentiel ne figure pas parmi les critères d’attribution. Tout au plus, à l’article 5 « Objet », parle-t-on « d’une bonne répartition commerciale ». C’est évidemment trop vague. Je pense que ce volet devrait figurer en bonne place dans les critères d’attribution.
      Et en termes d’emploi, qu’advient-il du personnel actuellement préposé au marché Bockstael ? Quelles seront les conditions salariales du personnel engagé par la société concessionnaire ?

      Réponse du Collège

      Mme Lemesre, échevine.- Comme j’aime à le répéter, notre majorité s’est affranchie de tout dogme. Nous ne considérons plus le privé comme un acteur malfaisant. C’est une convention de concession de services qui vous est proposée, pas un marché de services, car le concessionnaire sera rémunéré par le service public rendu.
      L’objectif est de redynamiser le marché de la place Bockstael, également en termes de propreté et de contrôle des règlements en vigueur, et de surveillance du mix commercial. Par exemple, il ne faudrait pas que le textile prenne le dessus sur l’alimentaire et les produits frais. Ce marché est en déclin, puisqu’il rapportait encore 93.000 € en 2012, contre 84.000 € en 2013. Au total, le manque à gagner pour la Ville est de 22.000 €. Il pourrait être comblé par une meilleure performance des cinq placiers de la Ville, qui doivent se déplacer d’un marché à l’autre. L’emploi n’est donc pas menacé.

      La concession sera accordée lors d’un prochain Collège, sur la base d’un marché négocié. Dans les autres communes et grandes villes, les conventions de concession de services sont fréquentes dans le domaine des marchés. Nous nous engageons également, à la demande du service jeunesse, de Bravvo, du Foyer Laekenois, à organiser, via un marché, un lieu de rencontre et de mixité sociale. J’imagine qu’une collaboration sera mise en place entre le Resto Modèle et ce nouveau marché. Notre objectif est d’ouvrir la Cité Modèle au quartier environnant. Trois emplacements seront gratuitement mis à la disposition du service jeunesse et de Bravvo pour y accueillir les jeunes et les former aux métiers du marché.

      De heer Dhondt.– Mijnheer de burgemeester, er zijn dan misschien wel geen dogma’s meer, maar dit is wel een uitverkoop op kap van de administratie, zonder enige visie. De visie die u net weergaf, gaat over de nieuwe markt in de modelwijk, maar welke visie is er voor Bockstael, voor de andere markten? Ik heb daar nog altijd geen antwoord op gekregen.

      Hier wordt zomaar en zonder enige argumentatie een concessies gegeven voor twee uiteenlopende markten. Betekent dit dat het College in de toekomst alle markten op één hoopje zal gooien en een concessie zal geven aan slechts één enkele onderneming?

      Wat gebeurt er dan met de diversiteit van die markten? Hoe zal het College die diversiteit garanderen? Er is geen enkele argumentatie gegeven die bewijst dat de privésector dit nu beter zal kunnen doen dan de administratie. U haalt BRAVVO aan, maar dat is mijns inziens lang niet voldoende.

      We betreuren voorts dat er geen poging gedaan is om eerst via de administratie te zoeken naar een nieuwe dynamiek. Ik heb op mijn kritiek hieromtrent geen antwoord gekregen.

      Ecolo-Groen kan zich dan ook niet vinden in dit beleid van het College.

      Réponse du Collège

      Mme Lemesre, échevine.– Monsieur Van den Driessche, la loi impose, dans un tel marché de concession de services, l’emploi des deux langues nationales. Je confirme que le nombre de placiers sera maintenu.
      J’espère que notre projet débouchera sur une meilleure gestion du marché Bockstael, une offre plus large et un meilleur respect des règlements.

      M. Wauters.– Cette décision n’est pas anodine. Étant moi-même commerçant indépendant, je ne doute pas de la capacité du secteur privé ! En l’occurrence, toutefois, il s’agit d’un service public qui pourrait parfaitement être rendu par l’administration publique. Je me demande parfois qui sont ceux qui connaissent un problème de dogme…
      Notre groupe s’opposera à cette privatisation de fait. Nous ne sommes pas contre le principe de marché sur ce site, mais bien contre la méthode utilisée.
      Nous voterons donc contre le point 6.

      De heer Van den Driessche.– Mijnheer de burgemeester, ik wil kort even opmerken dat het goed is dat de stad nadenkt over welke de opdrachten zijn die zij moet vervullen en over de zaken die ze eventueel door privéondernemingen kan laten organiseren.

      Het is goed dat ze zich concentreert op de echte rol van de stadsdiensten. Alleen vind ik het jammer dat er geen breder strategisch plan is voor die markten. Om die reden zal ik mij bij de stemming onthouden.

      16 DÉCEMBRE 2013 - Commerce et culte

      M. Wauters.– Je souhaiterais intervenir sur le commerce et les cultes.
      S’agissant des cultes, je n’ai pas identifié de mesures novatrices. Sous la précédente législature, Mme Noël avait créé avec succès une plateforme interconvictionnelle. L’idée de promouvoir le dialogue, l’échange et la rencontre entre des personnes ne partageant pas les mêmes convictions religieuses ou philosophiques, mais bien le même quotidien, doit émaner des pouvoirs publics, a fortiori de la Ville. Cette plateforme, par la tolérance qu’elle induit, participe à la cohésion sociale et au respect mutuel. Cela devrait être une priorité dans une ville chamarrée comme l’est Bruxelles. Le Collège prévoit-il de soutenir et de susciter un tel dialogue, et comment ?

      En termes de commerce, je salue l’augmentation des subsides octroyés aux noyaux commerciaux, l’attribution de primes pour l’embellissement des façades commerciales, un montant de 40.000 € pour les frais de fonctionnement de l’asbl Promotion des commerces et entreprises de la Ville de Bruxelles (entreprendre@brucity). Avec la réorganisation d’Atrium, les communes doivent davantage s’investir dans la promotion de leurs noyaux commerciaux.

      J’attends également un saut qualitatif. L’inauguration et l’organisation du marché Agora ont pâti d’un manque de prudence. Il est bon d’augmenter les subsides alloués aux associations, mais il importera aussi d’aider ces dernières à en faire le meilleur usage. Or c’est souvent là que le bât blesse. Nous attendons une réelle stratégie de dynamique commerciale. Pouvons-nous espérer de entreprendre@brucity une réelle et étroite collaboration avec la nouvelle structure d’Atrium, ainsi qu’un accompagnement des ententes de commerçants composées de bénévoles qui s’investissent après leurs heures de travail ? La réussite d’un plan de redéploiement commercial dépendra aussi d’un tel suivi.

      Réponse du Collège

      M. Courtois, échevin.- …

      S’agissant des cultes, monsieur Wauters, vous me demandez d’être novateur et je puis vous assurer que je vais vous étonner ! Le budget des cultes en 2014 est identique à celui de 2013. Par contre, nous avons lancé un appel à idées pour la rénovation de l’église Sainte-Catherine. Un budget extraordinaire a été inscrit pour les travaux à l’église Notre-Dame du Bon Secours et à l’église des Riches Claires.

      S’agissant de la sauvegarde du patrimoine de la Ville, nous avons créé une plate- forme interculturelle ou interreligieuse telle que vous l’avez souhaitée, pour permettre à des personnes de diverses confessions de se rencontrer.
      Nous avons créé l’Hommage aux morts de la rue, pour les indigents, avec une cérémonie multiconfessionnelle. Nous ferons en sorte que l’état des tombes des personnes indigentes soit amélioré.
      Le Collège m’a demandé de poursuivre ma réflexion sur l’arrêt de 1807 et 1809 obligeant la Ville à participer aux dépenses des paroisses qui ne se trouvent pas sur son territoire. Selon moi, en 2014, il est raisonnable de penser qu’un décret de 1809 n’est plus d’actualité… Sur le territoire de la Ville, le patrimoine doit être sauvegardé, mais peut-être pas celui qui se trouve en dehors de notre territoire. Les montants payés par la Ville pour ces paroisses sont considérables. Je suis prêt à en débattre à tout moment.

      J’en viens aux sports. MM. François et Wauters évoquent le « sport pour tous ». J’ai toujours eu à cœur de mêler sport d’élite et sport pour tous. Par exemple, nous allons lancer le « 100 mètres des rues » et remettre des panneaux de basket sur les places. Nous ferons en sorte que les gens des quartiers puissent se remettre au sport, et pas seulement au football : volley, handball et sports de combat. Grâce au Collège, nous avons dégagé des montants pour mener une véritable politique sportive qui s’adresse à tous.

      Je suis le premier à demander l’octroi de chèques sport. La proposition de loi que j’avais déposée à la Chambre en ce sens a, malheureusement, été rejetée.

      Vous réclamez plus de sport dans le cadre de l’école. Depuis 1988, je demande l’instauration d’une après-midi sportive et des douches dans les écoles. J’ai récemment invité tous les clubs sportifs pour leur demander de ne plus réserver leurs infrastructures au seul football en salle.

      2 DÉCEMBRE 2013 - L'annulation de l'inauguration du Marché Agora

      Le 21 novembre, nous avons reçu un courriel de Mme Lemesre nous informant qu’elle était dans l’obligation d’annuler l’inauguration du Marché des Artisans prévue le jour-même. Le 13 novembre, j’avais reçu un courriel d’un marchand qui se plaignait du fait que la Ville, en réorganisant le marché, faisait perdre « leur gagne-pain » à une dizaine de marchands. Il ajoutait que la loi de 2005 réglementant le commerce ambulant stipule qu’un préavis d’un an au moins doit être délivré en cas de suppression de places attribuées aux marchands.

      N’a-t-on pas manqué de prudence dans ce dossier en mettant la charrue devant les bœufs ? En effet, le cabinet de l’échevine du commerce ne pouvait ignorer ce fait et la colère de certains marchands qui en résulterait.
      Je souhaiterais quelques précisions sur ce marché et son avenir.

      Réponse du Collège

      Mme Lemesre, échevine.– Nous n’avons pas pu procéder à l’inauguration de ce marché parce que sur les huit exposants, quatre ont introduit un recours devant le Conseil d’État au motif que leur place ne leur avait pas été réattribuée dans le cadre de la nouvelle formule définie pour ledit marché. Le 5 septembre 2013, le Collège avait attribué le marché à la suite d’un appel d’offres, sur la base du nouveau règlement définissant mieux le commerce artisanal et sur avis d’un jury. Or nous avons omis de tenir compte de la loi fédérale qui prévoit un an de préavis en cas de non-renouvellement d’une attribution de place dans le cadre d’un abonnement. Les candidats évincés n’ont pas accepté cette situation. Notre règlement sur le commerce artisanal fixe un taux de 40 % de revente et de 60 % de produits fabriqués. Nous n’avons pas pu l’appliquer, car il n’a pas encore été approuvé par la tutelle.
      Nous avons tenté de négocier, mais nous avons dû surseoir d’un an à l’inauguration de cette nouvelle formule. Les artisans le regrettent, mais nous y gagnerons en sécurité juridique. Dès que le nouveau règlement aura été publié, une procédure de sélection sera lancée, cette fois conformément aux dispositions prévues. Nous avons voulu éviter tout risque de condamnation par le Conseil d’État et au civil.

      M. Wauters.– Je suis très attentif aux questions relatives au commerce et je suis heureux de constater qu’une série de projets verront le jour. J’espère qu’à l’avenir, vous agirez avec davantage de prudence et que de tels incidents ne se reproduiront pas.

      29 AVRIL 2013 - La révision des commerces ambulants

      Monsieur le Président,

      Si une révision du commerce ambulant est effectivement nécessaire, et notre groupe approuve globalement la refonte en cours, je voulais quand même relever un fait pour le moins “étonnant”….

      En effet, sous l’ancienne législature, cette refonte avait été amorcée.
      Dans ce cadre, le 12 juillet 2012, madame Lemesre, alors dans l’opposition s’exprimait notamment à propos de la grille tarifaire liée à cette refonte qu’elle même considérait nécessaire puisque non indexée depuis un certain temps…Dans le même temps, elle ajoutait :” la grille des nouveaux tarifs proposés par l’échevin du commerce instaurant une hausse inconsidérée et généralisée de la plupart des redevances à payer par les commerçants ambulants est insensée et totalement inacceptable.
      Madame Lemesre terminait son intervention comme ceci:” Mr l’échevin, vous êtes-vous jamais mis dans la peau des commerçants au cours de ces six dernières années?

      Je suis encore “nouveau” dans cet hémicycle et donc il est vrai que je dois apprendre bien des choses encore. Mais je serai très prudent à l’avenir et alors que je suis dans l’opposition, aux termes que j’utiliserai à l’avenir… il est en effet des postures qui par la suite s’avèrent pour le moins artificielles!

      Qu’en est-il donc aujourd’hui de ces tarifs: si les chiffres dont je dispose sont bons, les friteries rue de Verdun, rue Charles Demeer, et d’autres passeraient donc de 2967€ à 4500€. La buvette du bois de la Cambre de 2500€ à 8000€ ou encore le fleuriste au rond point Schuman de 1170€ à 3000€… des augmentations que madame l’échevine fustigeait l’été passé!

      Dans ce cadre, notre groupe propose, comme le MR l’avait fait à l’époque, de constituer un groupe de travail (que nous avions accepté) sur cet aspect tarifaire afin de trouver un équilibre entre une harmonisation des tarifs, une hausse aussi, certes nécessaire, pour rattraper les indexations non appliquées, mais aussi une situation tenable et viable pour les commerçants ambulants!

      Réponse du Collège

      Mme Lemesre.– Il manque peut-être aux nouveaux conseillers un élément d’information. Effectivement, j’avais interpellé la majorité, depuis les bancs de l’opposition, lors du dépôt du règlement sur les commerces ambulants. Le Bourgmestre m’avait entendue et le volet tarifaire dudit règlement avait été retiré pour être réexaminé. C’est à moi que cette mission a été confiée. Le règlement devait être refondu en un texte unique et cohérent, qui gomme certaines disparités. Ainsi, le marchand d’huîtres de la place Sainte-Catherine devait payer 240 € par mois, alors que le fleuriste qui occupe l’entièreté de la Grand-Place en payait 500 ! Les hausses proposées sont donc des indexations ou des corrections. Ainsi, sur la Grand-Place, le nombre d’exposants passera de 1 à 4 ; ils feront l’objet d’un marché et seront tarifés à 3.000 € (au lieu de 4.000 actuellement) chacun pour les 8 mois d’occupation, soit 12.000 € de recettes pour la Ville au lieu de 4.000. La grille tarifaire repose sur des critères précis et objectifs. Bien entendu, rien n’est définitif et, le cas échéant, les prix pourront être revus.
      Monsieur Dhondt, l’objectif de ce règlement est, justement, de revitaliser les marchés et commerces ambulants. Les marchés souffrent sur notre territoire, faute d’avoir été suivis et accompagnés. Ainsi, l’offre doit être renouvelée et diversifiée par un monitoring constant.

      Je partage votre opinion, le commerce ambulant participe grandement à la vitalité de la Ville. Avec la crise, beaucoup voient dans le commerce ambulant la possibilité de créer leur activité. Nous recevons beaucoup de demandes d’installation sur l’espace public, et nous souhaitons encadrer un tel enthousiasme, notamment par l’ouverture de nouveaux marchés Nous envisageons un marché à Haren et un marché gourmet au Sablon. Nous souhaitons également que l’attribution des places se fasse dans la plus grande transparence : absence de « copinage », prix fixes, appels d’offres clairs, procédures bien définies.

      Le tirage au sort par le placier est encore pratiqué pour les 15 % de commerces ambulants « volants » que la loi nous impose. Les percepteurs disposeront d’un lecteur de cartes de crédit pour l’encaissement sécurisé des paiements.

      M. Wauters.– Cette refonte était nécessaire. Toutefois, harmoniser les tarifs est une chose, les tripler en est une autre… Je vous rejoins sur d’autres points.

      De heer Dhondt.– Mijnheer de voorzitter, zoals de heer Wauters al aangaf, mist het kader nog altijd een beleid. Ik hoop dan ook dat er snel werk gemaakt wordt van een duidelijk beleid dat ook de handelaars ondersteunt.

      Ik volg mevrouw de schepen wanneer ze zegt dat er een permanente monitoring nodig is, maar ik heb geen antwoord gehoord op de vraag van onze fractie en van andere collega’s naar een evaluatie van de nieuwe prijzen die worden opgelegd. Wanneer zal het College terug naar de gemeenteraad komen met een evaluatie, een nieuwe studie over die prijzen?

      Ik denk ook dat het een heel goede zaak is dat er met GIAL gewerkt zal worden aan een systeem om betalingen met bankkaart op de markt mogelijk te maken. Dat werkt heel wat gemakkelijker en kan heel wat problemen voorkomen.

      15 AVRIL 2013 - Le budget 2013 de la Ville

      Participation 

      Concernant le Fonctionnement de « Bruxelles Participation » : on peut constater divers montants supplémentaires prévus (ex : 1.300 EUR en frais de réception, 800 EUR en frais de traduction, 1.000 EUR pour des fontaines d’eau,…bref, du “fonctionnement”). Nous estimons au CDH que ce qui compte c’est de dynamiser la participation citoyenne! Cela favorise pleinement à la cohésion sociale de notre Ville! Et donc on peut se demander si on ne peut pas aller plus loin. Pourquoi ne pas prévoir un budget participatif (une enveloppe budgétaire) directement destiné aux habitants. Ces “enveloppes de quartier” pourraient aussi être prévues dans le budget communal. Le principe consiste à octroyer un certain budget aux quartiers qui composent la Ville, à charge pour les assemblées d’habitants de les affecter aux projets qu’ils jugent utiles et prioritaires. Certaines communes en Belgique sont déjà passé par ce processus (ex : Mons, le CPAS de Charleroi, ou à Anderlecht avec le contrat de quartier Scheut ). Est-ce que de telles enveloppes budgétaires sont prévues cette année ? A défaut, est-ce que cela pourrait se faire à l’avenir ?

      Commerce

      D’accord, la majorité nous dit que nous sommes ici devant un budget de transition… mais je ne constate en investissement que 500€ pour les Gsm des collecteurs de marché (même montant qu’en 2012). Je ne retrouve pas l’approche innovante promise pour soutenir les commerçants bruxellois ? Par ailleurs, si il existe bien un guichet d’économie locale qui va être légèrement renforcé, quand deviendra t-il un vrai guichet unique d’information et de réel accompagnement pour les tout commerçants ? Je ne retrouve pas non plus de création de nouveaux marchés de proximité ou de concepts annoncés dans le programme de majorité… Est-ce également remis à 2014? Qu’est-ce qui est prévu spécifiquement pour la relance des noyaux commerciaux? Je note un budget de 250000€ pour soutenir ceux-ci, Même si c’est trop peu, je m’en réjouis! Avez-vous une idée de la répartition de ce budget? Des contacts et des discusssions ont-elles ou seront-elles engagées avec les associations de commercants pour le répartir le plus efficacement possible? Par contre et pour terminer sur une note légère, je note qu’à coté de ces 250000€ pour les noyaux commerciaux, Madame Lemesre a prévu 231.000 EUR pour les horodateurs( aménagement, mobilier et gsm du personnel de la cellule horodateur) qu’elle et son groupe a tellement critiqué. C’est vrai que cet investissement devrait rapporter… 2 millions… 😉

      Cultes

      Tout d’abord, quelle est l’orientation prise par le collège en terme de Rénovation des églises : On constate que le budget 2013 est en baisse. Pourquoi? (seulement 130.000 EUR prévus en 2013 église des Minimes, Divin Enfant, Notre Dame de Laeken,… par rapport à 566.000 EUR en 2012, donc une diminution de plus de 70% ; réduction de 424.000 EUR). Pourquoi une telle réduction ?

      Par ailleurs, 1,5 million prévu en 2014 (dont 400.000 EUR pour Sainte Catherine, 350.000 EUR pour Notre Dame du Sablon et 500.000 EUR pour Notre Dame Bon Secours).

      Réaffectation de l’église Sainte-Catherine : vous décidez quoi au collège??? Monsieur close semble continuer de travailler sur le concept Halle aux fruits et légumes, comme indiqué dans le programme de majorité et monsieur Courtois parle d’un musée d’art sacré (dans la presse récemment )

       

      Réponse du Collège

      Madame Persoons, échevine.-
      Quant à la participation, des lignes budgétaires spécifiques ont été inscrites au budget à cette fin, pour la première fois. Nous élaborons un projet visant le dévelopepment d’autres techniques de participation, en plus des forums de quartier. Grâce aux budgets participatifs, un projet a déjà été lancé dans le cadre du contrat de quartier du Jardin aux Fleurs (Aux Arbres, citoyens !). Ces nouvelles techniques seront encore intensifées à l’avenir.

      Mme Lemesre, échevine.-
      Après les fleurs, les pots ! Après 24 ans d’opposition, il est normal que l’on reprenne certains propos que j’y ai tenus…
      Que d’impatience dans le chef de l’opposition actuelle. Je partage l’idée selon laquelle le status quo est déprimant, en particulier dans des compétences qui avaient atteint le zéro absolu. Le soutien au commerce a connu 6 ans de jachère, voire 12. La redynamisation commerciale, en particulier du centre-ville, doit s’inscrire dans un projet global et transversal qui ne peut être improvisé en trois mois. En effet, il implique toutes les compétences du Collège : mobilité, aménagement du territoire, sécurité, propreté… De nombreuses réunions sont programmées en ce sens. Mais depuis 6 ans, il n’y avait plus aucun interlocuteur désigné pour assumer cette fonction. La politique de mobilité a consisté, souvent, à bloquer les accès de la Ville, comme ce fut le cas avec la fermeture du bois de la Cambre ; l’aménagement de l’espace public supprimait systématiquement des places de stationnement.
      La relance économique doit être promue, mais en tenant compte de la réalité commerciale lors de tout aménagement ; elle doit être encouragée par le soutien aux associations de commerçants, par des actions ponctuelles de communication ou de mise en valeur, notamment pendant les fêtes de fin d’année. Des analyses et des évaluations sont en cours et je reviendrai devant vous à chaque initiative, lorsque les budget seront libérés.
      Le commerce de détail souffre beaucoup et les raisons en sont multiples : Internet, la crise, la paupérisation. Face à cette situation, le pouvoir politique doit réagir, et c’est ce que cette majorité fera pour aider les commerces de proximité, les commerces originaux. Notre accord de majorité prévoit de les accompagner et de les soutenir. Nous veillerons également à la bonne affectation des locaux commerciaux de la Régie foncière. Le budget renforce les moyens alloués aux guichets d’économie locale qui accompagnent les candidats entrepreneurs et aident les entreprises en herbe à éclore à Bruxelles. La relance économique passe aussi par des aménagements urbains et de grands projets tels que celui des boulevards et de la rue Neuve. Ils tiendront compte de l’accès aux commerces et de la capacité de stationner à proximité des noyaux commerciaux dans des parkings publics balisés et moins chers.

      M. Courtois, échevin.- 
      Je commencerai par la politique des cultes. Je rappelle que cette matière est régie par des décrets qui datent de 1807 et 1809 ! Il y a donc lieu de revoir notre politique dans les prochaines années. Je suis ce dossier de près, notamment s’agissant des travaux dans les églises. Aucune modification n’est prévue au budget de cet exercice. S’agissant de l’église Sainte-Catherine, aucune décision n’a été prise, contrairement à ce qu’affirme la presse. Notre réflexion n’en est qu’à ses débuts, même si je confirme la nécessite d’avancer vite dans ce dossier.

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