Egalité des genres, Vivre Ensemble et diversité
29 JANVIER 2024 - Hommage Jean-Marie AMAND
Mme la Présidente.- J’informe les membres du Conseil du décès de M. Jean-Marie AMAND, ancien Conseiller communal de la Ville de Bruxelles, ancien Président suppléant du Conseil communal et conseiller au CPAS de la Ville de Bruxelles, né le 17/07/1947 et décédé le 26/01/2024 à l’âge de 76 ans. MAND a été élu 2ème suppléant sur la liste PS aux élections communales du 08/10/2006. Il a été installé définitivement au 10/09/2012 et membre de ce Conseil communal jusqu’au 29/11/2018.
Avant de devenir membre du Conseil communal en 2012, M. AMAND a été membre du conseil de l’action sociale du 08/03/1996 au 16/10/2013 et membre du bureau permanent du CPAS du 01/03/2007 au 01/03/2013. Vous êtes nombreux et nombreuses, je n’en doute pas, à avoir reçu la nouvelle du décès de M. Jean-Marie Amand. Je vais passer la parole à M. le Bourgmestre et, bien entendu, s’il y en a d’autres parmi vous qui souhaitent prendre la parole, il n’y a aucun souci, vous levez la main.
le Bourgmestre.- Merci, madame la Présidente. C’est évidemment avec une certaine émotion qu’on a appris le décès de notre ami Jean-Marie Amand. Je veux aussi remercier tous les groupes politiques qui nous ont marqué leur soutien, parce que c’est vrai que Jean-Marie avait l’art de transcender aussi sa famille politique.
Tout le monde avait une anecdote à nous raconter sur sa bonhomie, son côté extrêmement positif. J’ai ici les différents moments où il a siégé, que ce soit au conseil de l’action (?) sociale ou comme conseiller communal, mais je pense que ce n’est pas le plus essentiel : c’était vraiment un acteur remarquable de la vie bruxelloise, et Laekenois quasi depuis toujours. Alors, c’est vrai que vous avez aussi un groupe socialiste qui est en partie soulagé, parce que la fin de vie de Jean-Marie a été compliquée. Il était depuis plus de deux mois à l’institut Bordet et je veux, parce qu’il y tenait – on a eu l’occasion, notamment Faouzia Hariche et moi-même, d’aller le voir –, remercier tout le personnel de l’institut Bordet qui s’est encore montré d’une immense humanité dans l’accompagnement de fin de vie de Jean-Marie.
C’est évidemment toujours des moments qui sont surtout pour les vivants, quand on parle de quelqu’un qui est parti, puisqu’il ne nous entend plus. Mais ça nous permet en tout cas de nous réconforter les uns les autres et c’est vrai que ce midi, par exemple, on avait le drink des seniors. Et bien on sait que voilà, ça fait quelques années qu’étant senior lui-même, il était fort engagé, que ce soit au sein du Parti socialiste ou dans d’autres organisations, pour toute la défense des seniors.
On sait qu’il était pas mal engagé aussi dans les associations patriotiques : le « Poilu de Laeken », le 11 novembre, était vraiment un événement qu’il coordonnait de main de maître, notamment avec l’ambassade de France et les services de l’armée.
Il était très actif dans le folklore : il ne ratait pas un Meyboom, évidemment. Et c’était aussi un acteur social, notamment pendant les nombreuses années où il a été vice-président du CPAS de Bruxelles, quand Yvan Mayeur le présidait, et puis il est devenu plusieurs fois conseiller communal, d’abord comme suppléant et puis ici, comme effectif.
Alors il laisse un vide, avec sa démarche dans les rues de Bruxelles et dans nos couloirs, puisqu’il travaillait encore à mon cabinet. C’était un retraité très actif et vraiment, je veux citer une personne, c’est Rudy Vervoort, qui me disait, en parlant de lui comme d’un militant, qu’il faisait partie de ces militants qu’on a l’impression d’avoir toujours connus.
Je pense que beaucoup d’entre vous, comme conseillers communaux, comme échevins ont aussi cette impression que Jean-Marie Amand a toujours été là. Et c’est vrai qu’il était engagé depuis très, très longtemps dans la politique locale, et dans la politique en général.
Il avait commencé sa carrière notamment au syndicat, à la FGTB, puis il avait poursuivi dans différentes fonctions. Il avait travaillé à l’époque pour la secrétaire d’État à l’Europe Anne-Marie Lizin, puis il l’avait suivie au Sénat. Ensuite, il avait rejoint l’équipe de Freddy Thielemans, et puis travaillé également avec moi-même. Donc voilà. C’est un monsieur important – parce que c’est vraiment cela – qui nous a quittés… Et c’est vrai que depuis vendredi, je le disais, à la fois merci pour tous les groupes qui nous ont vraiment témoigné leur affection. On pense très fort à ses deux soeurs, à son beau-frère qui ont été extrêmement présents, et également à une amie à nous, France De Belder, qui a été très proche de lui pendant toutes les semaines où il était hospitalisé, et puis à tous les gens qui ont témoigné des marques de sympathie très, très fortes.
Et on le voit, aujourd’hui, les réseaux sociaux sont parfois devenus à un moment un lieu (?) où on peut exprimer tout ce qu’on a pu ressentir et c’est vrai que les commentaires positifs nous font extrêmement chaud au coeur. Tout ce qu’on peut voir, ce qu’on écrit sur Jean-Marie est quelque chose de touchant.
Ce n’est jamais facile de faire l’oraison funèbre de quelqu’un qui a été vraiment un ami très, très proche, mais je voulais vraiment vous le dire : je pense qu’il a fait ce qu’il aimait, c’est-à-dire être là, à la fois actif politiquement au service des gens, mais surtout au service de sa ville, la Ville de Bruxelles qu’il n’a jamais quittée et sur laquelle il a toujours pu compter, lui, et elle a pu toujours compter sur lui aussi.
Voilà. Il y aura pas mal d’événements où on se demandera où il est et pourquoi il n’est pas là, juste à côté de nous… Je pense que sur les réseaux sociaux, c’était un militant infatigable de la fusion entre la ligne 2 et la ligne 6 du métro. On ne verra plus ses commentaires sur la STIB. Et s’il se permettait parfois d’être très dur sur la STIB, c’est parce que c’était un grand défenseur des transports en commun, mais c’est vrai que les modérateurs de la STIB vont perdre avec lui quelqu’un qui avait l’habitude de dire ce qu’il pensait.
Alors, pour ceux qui le souhaitent, son enterrement aura lieu ce vendredi à 14h au crématorium d’Uccle, dont il a d’ailleurs aussi été le président. Il s’était beaucoup, beaucoup engagé dans ce mandat au crématorium, et on a aujourd’hui évidemment tous une pensée pour lui.
Merci, madame la Présidente, pour ce moment que nous avons pu prendre pour penser à lui, pour que nos pensées puissent l’accompagner dans son dernier voyage.
Merci.
Mevrouw Stoops.-Beste Burgemeester, beste allemaal, ik wil in de naam van ECOLO-GROEN ook even stilstaan bij Jean-Marie. Het was echt iemand die iedereen zich welkom deed voelen. Hij was effectief bijna overal, dus wat dat jullie voor gevoel moet geven, zal dat voor ons ook zijn.
Dus heel veel sterkte bij dit verlies.
Weytsman.- Merci, madame la Présidente. C’est avec une profonde tristesse que je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à Jean-Marie Amand, un homme dont l’engagement socialiste et laïque a marqué notre Ville. Et en tant que chef de groupe MR-VLD, je tiens à souligner que bien que nos convictions politiques aient pu différer, nous avons toujours su apprécier l’homme, comme ça a été rappelé par M. le Bourgmestre. M. le Bourgmestre a évoqué et a témoigné de son riche vécu, de peut-être sa contribution en tant que chef de groupe du PS entre 2012 et 2018, que j’ai connue.
Pour ma part, moi, j’ai eu le privilège de partager des grands moments avec lui, franchement toujours positifs, avec un large sourire qui illuminait les discussions. Jean-Marie Amand a su instaurer – quels que soient d’ailleurs les moments positifs ou plus difficiles, avec parfois des coups de sang qui nous manqueront – un climat de travail constructif, respectueux et souvent même amical, en fait, au fond.
Ses éclats de rire partagés resteront gravés dans nos pensées, ainsi que ces longs moments que mes collègues ont relayés il y a quelques jours, notamment lors de « Fleurir Bruxelles ». Ces grands moments partagés, ces moments de plaisir et ces moments de sourire.
Plus récemment, nos rencontres lors des manifestations en hommage aux anciens combattants, dans les associations patriotiques, dans les manifestations folkloriques bruxelloises qu’il chérissait tant, il faut le rappeler, où il était toujours présent, ainsi que ses efforts auprès des seniors témoignent aussi de son attachement profond à la Ville de Bruxelles.
Son engagement en faveur de la laïcité, de la neutralité était une déclaration positive, affirmant que la diversité, le respect mutuel sont des fondations d’une Bruxelles inclusive, pour toutes et pour tous.
Permettez-moi de conclure en citant Jean Jaurès (c’est probablement la première fois qu’un libéral cite Jean Jaurès dans cet hémicycle) : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe. »
Je pense que Jean-Marie Amand a incarné avec gentillesse ce courage, tout au long de sa vie, cherchant la vérité et la justice sociale.
Au nom du groupe des libéraux, du MR et du VLD, je tiens à présenter mes condoléances à sa famille, à ses amis et à tous ses collègues élus socialistes.
Je vous remercie.
Maingain, échevin.- Merci, madame la Présidente. C’est vrai que c’est un moment qui n’est pas facile, qu’on redoutait quand même – même si c’est vrai qu’il est sans doute mieux sans les souffrances –, mais le Bourgmestre l’a dit : on a l’impression de l’avoir toujours connu et qu’il était tout le temps partout. Alors, on l’a toujours connu, oui. Moi, je n’ai pas de souvenirs de ma vie politique à la Ville de Bruxelles sans Jean-Marie Amand parce que, avant même d’être élu, un soir d’octobre 2006, j’étais au palais de justice en attendant le dépouillement des élections. À l’époque, ce n’était pas aussi électronique que maintenant et j’ai eu cette longue soirée avec Jean-Marie Amand. Voilà ma première rencontre avec lui, d’une gentillesse incroyable, qui me donnait plein de conseils et moi, un jeune même pas encore élu, qui venait observer le dépouillement des résultats.
Et, tout au long de ma vie politique à la Ville de Bruxelles, j’ai effectivement vu cet homme qui était dans l’ombre, mais qui travaillait toujours dans l’intérêt des Bruxellois, n’hésitant pas à relayer les problématiques vers qui que ce soit, toujours avec un petit conseil. Et il y a peu de lieux à Bruxelles où je ne l’ai pas rencontré, que ce soit à l’Inattendu, derrière le Palais de justice, ou comme président du crématorium.
Jean-Marie, effectivement infatigable président du Cercle des amis du crématorium, qui ne verra malheureusement pas le projet du nouveau crématorium, mais on aura une énorme pensée pour lui.
Le Bourgmestre l’a dit, il y aura beaucoup d’événements dans les prochains mois où on pensera à Jean-Marie. Et donc, oui : une perte pour la Ville, d’un engagement total pour cette ville et pour les Bruxellois, la perte, vraiment, de quelqu’un dont les conseils me manqueront pour cette campagne qui va s’ouvrir.
Je l’ai écrit, il y avait son humour. Son slogan « Ciel, voilà mon Amand ! » Et voilà… Malheureusement, notre Amand est maintenant au ciel, mais je sais qu’il y retrouve sa Nicole, et c’est en tout cas ce que je lui souhaite.
Toutes mes condoléances à ses proches et au groupe socialiste.
Wauters.- Oui, comme Fabian Maingain vient de le dire, j’ai l’impression de l’avoir toujours connu, en fait. Que ce soit rue Marie-Christine… On parlait de choses pittoresques, de foires ou… voilà, il était là ! Et du peu d’expérience que j’ai en politique, il a été jusqu’à m’expliquer comment mettre notre écharpe de conseillers communaux et je trouvais ça fabuleux !
Je n’ai pas envie de faire de grands discours, je parle ici de l’homme. C’était un type incroyable, qui était un ami à titre personnel – et pourtant, Dieu sait qu’on ne partageait pas grand-chose.
Mais si, on partageait une chose : c’est la conviction. Et je pense que Jean-Marie Amand, c’est un peu une page qui se tourne. J’espère qu’elle ne se tourne pas tout à fait, en fait, parce que les gens qui ont des convictions sont des gens qui m’intéressent. Peu importe qu’ils soient de gauche ou de droite, ou d’ailleurs peu importe. Ils expriment quelque chose.
Et Jean-Marie exprimait quelque chose, en pensant d’ailleurs parfois qu’on n’était pas d’accord – ce qui était faux, entre nous, mais ça c’est entre lui et moi.
Excusez-moi. Je n’ai pas fait de grands commentaires. Je n’ai pas envie de faire de grands commentaires. Je pleure la disparition d’une personne qui faisait partie de mon univers, mon univers de Bruxellois, mon univers de Laekenois, et d’un investissement sans faille. Et j’espère vraiment qu’un jour on pourra dire la même chose d’autres personnes.
Parce que franchement, Jean-Marie, c’est quand même quelqu’un d’assez incroyable ! Je ne savais même pas qu’il était malade, donc je l’ai appris tout à fait par hasard.
Voilà. On en est là, et ma collègue Bianca Debaets (qui va arriver) et moi-même, évidemment, présentons nos condoléances à sa famille, à ses amis, ceux qui sont autour de lui. En tant que camarade, je pense qu’il a été fier et avec beaucoup de convictions. Et je sais que sa route sera belle, quoi qu’il en soit.
Voilà. Merci.
Mme la Présidente.- Merci à vous toutes et tous. Je vous propose d’observer une minute de silence en mémoire de Jean-Marie Amand.
03 OCTOBRE 2022 - La drépanocytose
Point 91 – Dossier de Lydia Muytebele
M. Wauters.- Nous nous sommes vus ce week-end dans le cadre de l’asbl Le
Bercail. Vous y avez pris la parole pour dire à juste titre que parmi les
populations d’origine étrangère, notamment subsaharienne, la problématique du
handicap était souvent mise de côté, parfois cachée par les familles. C’est un
problème de culture, parfois aussi d’habitude. Je ne connaissais pas du tout cette
maladie, à savoir la drépanocytose. J’ai appris qu’elle touchait essentiellement
des populations d’origine subsaharienne.
N’est-ce pas insuffisant, 1.000 €, pour conscientiser ou informer des populations
qui, parfois, ont du mal à briser le silence et les tabous ? Il s’agit d’une maladie
assez grave, si j’ai bien compris, et méconnue.
Je salue ce subside de 1.000 €, mais ne profiteriez-vous pas de l’occasion (pour
cette thématique et d’autres) pour accorder un peu plus de moyens en vue de
transmettre une information plus complète ? Cela vaut aussi pour l’autisme, par
exemple, qui, au Cameroun, est assez peu pris en compte par les autorités
publiques. Il est donc important d’attirer l’attention sur cette problématique.
Mme Mutyebele, échevine.- La drépanocytose est une maladie qui touche les
populations d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et d’Amérique latine. Cette
subvention de 1.000 € visait à financer une conférence dans le cadre de la
Journée internationale de la drépanocytose. Elle a consisté en une sensibilisation
d’une journée et d’un petit repas à l’Hôtel de Ville.
Beaucoup de personnes atteintes de cette maladie souffrent également de
handicaps connexes. Un appel à projets a été lancé pour la Semaine des
handicaps qui aura lieu pour la première fois à Bruxelles, du 26 novembre au
3 décembre. La même association a déposé un projet pour lequel elle sera
subsidiée à hauteur d’un montant plus élevé.
M. Wauters.– Je m’en réjouis. En posant cette question, je voulais attirer
l’attention du public sur cette maladie que je ne connaissais pas. Ce faisant,
beaucoup de gens l’auront découverte ou seront contents que nous en parlions en
public. Donc, je me réjouis que vous aidiez à informer sur cette maladie. Voilà
une question et une réponse qui sont plaisantes dans le débat démocratique.
09 MAI 2022 - Question de M. Wauters concernant la visite en Ukraine de M. Close, Bourgmestre, ainsi que les engagements pris par la Ville de Bruxelles pour organiser et pérenniser la solidarité avec le peuple Ukrainien
M. Wauters.- Monsieur le Bourgmestre, le dimanche 1ᵉʳ mai, vous
accompagniez une mission humanitaire à Lviv et à Kiev, à l’invitation, selon
vos dires, de votre homologue le maire Vitali Klitschko.
Beaucoup de Belges, de Bruxellois et Bruxelloises font preuve d’une grande
solidarité pour accueillir chez nous les réfugiés de cette guerre en Ukraine. Mais
cette démarche que vous avez entreprise en tant que bourgmestre de la capitale
de l’Europe, met effectivement aussi en lumière la nécessaire solidarité à mettre
en place pour aider également les Ukrainiens dans leur propre pays, face à la
guerre que leur fait M. Poutine. Votre démarche est donc également chargée
d’une symbolique forte, me semble-t-il. Et cela avant tout pour les Ukrainiens
eux-mêmes, qui, paraît-il, vous ont répété plusieurs fois que c’était important
pour eux d’être reconnus.
Les pertes humaines, les dégâts matériels et les traumatismes sont déjà énormes
et personne ne peut dire aujourd’hui, évidemment et malheureusement, quand
cette horreur s’arrêtera. Vous avez dit vouloir voir de vos propres yeux quels
étaient les besoins sur place, identifier les circuits d’aide humanitaire. À partir
de différentes interviews qui sont parues dans la presse, j’ai pu cerner des
objectifs de cette visite : créer des ponts, développer des partenariats, emmener
avec vous du matériel médical, notamment trois tonnes de médicaments et deux
ambulances offertes par les pompiers bruxellois.
Vous avez ajouté que les relations entre hôpitaux bruxellois et ukrainiens
allaient s’intensifier à l’avenir. Et vous parlez aussi de mettre en place une
formation d’aide psychologique pour soutenir les femmes victimes de viol,
assurée par le Centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles
(CPVS), ainsi que d’envisager la fourniture d’ordinateurs, notamment pour
permettre la continuité de l’enseignement.
Étant donné l’importance de ces démarches et la nécessité de les pérenniser,
surtout cette dernière initiative, sur la durée malheureusement nécessaire pour
ce conflit qui est en cours – ou pour que ce ne soit pas juste un effet d’annonce
ou un one shot un peu publicitaire, ai-je presque envie de dire –, pouvez-vous
faire un compte rendu ici, en Conseil communal, sur les rencontres et les
discussions que vous avez eues lors de vos contacts ?
Je me demandais aussi dans quelle structure plus large – État fédéral, Région –,
la Ville est-elle ou sera-t-elle partenaire ? Et quelle mise en place structurelle de
partenariat la Ville compte-t-elle donc prendre en son propre nom ? Ceci nous
concerne directement, la Ville de Bruxelles et le Conseil.
Enfin, pouvez-vous préciser, monsieur le Bourgmestre, les domaines dans
lesquels l’aide de notre Ville sera effective à court, moyen et long terme – ce
que je n’espère pas – par rapport à cette guerre ? Je vous remercie pour vos
réponses.
M. le Bourgmestre.- Je vous invite à commencer par visionner un bref message
enregistré par M. Klitschko à l’intention du parlement régional et de notre
Conseil communal.
Je commenterai ensuite la mission à laquelle j’ai participé en Ukraine.
Allocution de M. Klitschko, maire de la Ville de Kiev
(Allocution originale en anglais, sous-titrée en néerlandais et en français.)
M. Klitschko, maire de la Ville de Kiev.- Beste vrienden, beste vrienden van
Oekraïne. Meer dan twee maanden geleden begon de Russische Federatie een
oorlog tegen Oekraïne. Een zinloze oorlog.
Chers amis, chers amis de l’Ukraine. Il y a plus de deux mois, la Fédération de
Russie a commencé une guerre contre l’Ukraine. Une guerre insensée.
Het resultaat van deze oorlog: Oekraïense steden werden totaal verwoest en
duizenden burgers stierven. Het is echt een genocide op onze bevolking. Op dit
moment vechten we voor dezelfde waarden, voor de toekomst van ons land. We
verdedigen onze families en onze kinderen.
Le résultat de cette guerre : des villes ukrainiennes ont été totalement détruites,
des milliers et des milliers de civils sont morts. C’est vraiment un génocide de
notre population. Pour le moment, nous nous battons pour les mêmes valeurs,
pour l’avenir de notre pays. Nous défendons nos femmes et nos enfants.
Ik wil iedereen die Oekraïne steunt hartelijk bedanken. We hebben de hulp
nodig, de hulp van onze vrienden. We hebben de financiële steun nodig,
humanitaire hulp en politieke steun voor ons land. We moeten alles doen wat
mogelijk is om deze oorlog te stoppen, om de agressie tegen ons vaderland te
stoppen.
Je veux dire un grand merci à tous ceux qui soutiennent l’Ukraine. Nous avons
besoin d’aide, de l’aide de nos amis. Nous avons besoin d’un soutien financier,
d’une aide humanitaire et d’un soutien politique pour notre pays. Nous devons
faire tout ce qui est possible pour arrêter cette guerre, pour arrêter l’agression
contre notre pays.
Nogmaals dank aan iedereen die aan de zijde van Oekraïne staat, die Oekraïne
steunt, die strijdt voor vrijheid en vrede. We waarderen het en vergeten nooit
echte vrienden, die in deze kritieke tijd, Oekraïne steunen.
Hartelijk dank.
Encore un grand merci à tous ceux qui se tiennent aux côtés de l’Ukraine, qui
soutiennent l’Ukraine, qui se battent pour la liberté et pour la paix ! Nous
apprécions beaucoup et n’oublions jamais les vrais amis qui, en ce moment
critique, soutiennent l’Ukraine.
Merci beaucoup.
(Fin de l’allocution.)
M. le Bourgmestre.– Merci pour votre question. J’ai longtemps hésité à me
rendre en Ukraine. Comme je l’avais expliqué il y a environ un mois lors d’une
réunion avec le maire de Kiev – organisée en visioconférence par l’ambassade
d’Ukraine – c’est vrai que la Ville de Bruxelles a joué un rôle un peu particulier
depuis le début de cette crise. Rien que pour tout ce qui a été fait à Brussels
Expo, dès les premiers jours du conflit lancé le 24 février : le fait de mobiliser
un palais entier (Palais 8) pour récolter tous les dons des Belges, qui arrivent
des quatre coins du pays. Plus de 70 camions sont déjà partis vers l’Ukraine. Et
évidemment aussi par rapport à l’accueil des réfugiés, auxquels des efforts assez
important sont quand même consacré, comme l’expliquait à l’instant mon
collègue El Ktibi.
Donc, il y avait une demande pressante par rapport à une visite diplomatique qui
témoignerait de notre soutien. Moi, je trouvais un peu bizarre l’idée d’être le
seul à me rendre sur place. Mais j’ai parlé à mon collègue Ouriaghli et on a
donc fait en sorte de mobiliser une première cargaison de médicaments via un
hôpital, et deux ambulances, grâce au secrétaire d’État Smet et aux pompiers de
Bruxelles. En fait, on voulait en acheter des neuves, mais le délai est de six mois
de livraison. Or les pompiers en avaient justement deux qui arrivaient : ils les
ont donc reclassifiées, reconditionnées et ces deux ambulances ont été envoyées
là-bas.
Pourquoi est-ce qu’on a fait le voyage ? Pour vérifier les les trajets, puisqu’il y a
aussi beaucoup de matériel à acheminer sur place – il faut reconnaître que, les
pays occidentaux se montrent de plus en plus généreux pour venir en aide à
l’Ukraine. On ne parle évidemment pas d’armement : ça, c’est complètement en
dehors de notre compétence. Mais le message de Vitali Klitschko, et du maire
de Lviv également, c’est que toutes les aides, tout ce qu’on peut leur obtenir est
nécessaire.
Alors, de notre côté, on a décidé de se concentrer principalement sur les
collaborations hospitalières, parce que c’est un peu la spécificité de la Ville.
Mais je tiens à dire que nous contacterons tous les réseaux, quels qu’ils soient.
On proposera à tout le monde de contribuer à aider. Il y a juste une personne qui
est venue avec nous : l’urgentiste Catherine Bosman, qui a géré le centre de
vaccination du Heysel pour le CHU Saint-Pierre. Aujourd’hui, dans une
interview sur BX1, elle a bien expliqué à Fabrice Grosfilley le but de sa
mission. L’avantage de sa présence est qu’elle a établi le contact direct avec tous
les médecins pour discuter avec eux de ce qu’ils ont vraiment besoin.
J’identifie un poste important, soit tout ce qui relève de l’orthopédie, puisqu’il y
a beaucoup de patients – civils et militaires – qui souffrent de traumas dus à des
explosions de mines, de bombes et de blessures par balles. Sur place, des ONG
sont très actives et accomplissent énormément de choses, entre autres pour
convoyer les blessés qui viennent de l’Est, des principales zones de combats,
jusqu’à Lviv, qui accueille aussi beaucoup de victimes. Lviv a une taille
comparable à Bruxelles, avec environ 7 ou 800.000 habitants, plus déjà quelque
300.000 réfugiés. C’est la raison pour laquelle l’enseignement est suspendu,
parce que les écoles sont occupées par des réfugiés. Mais les transports sont
assurés par des ONG comme MSF, qui est très présent et fait de vraies
prouesses en Ukraine.
Alors, une première chose doit être très claire, il n’y a aucune volonté de
concurrencer les ONG : on va essayer de de voir ce qui peut être fait, de mettre
sur pied un partenariat avec nos hôpitaux, et notamment avec Brugmann,
l’hôpital militaire qui est déjà occupé par Brugmann et Saint-Pierre. La
demande est très importante par rapport à l’expertise dont on dispose ici, y
compris en matière de violences sexuelles parce qu’il y a beaucoup de viols qui
sont perpétrés là-bas. Donc, il s’agit de travailler sur l’expertise qui peut être
partagée, l’aide en termes de formation spécifique par des psychologues
expérimentés.
Le problème de la psychologie, c’est la barrière de la langue. Mais il se fait que
dans le réseau citoyen – parce qu’il y a aussi un réseau de citoyens très actif, il
faut le saluer –, il y a des réfugiés ukrainiens qui sont psychologues et qui sont
prêts à faire la traduction pour aider à former des équipes sur place.
J’ai par ailleurs pu rencontrer le ministre de la culture et il y a aussi une autre
demande, mais qui est venue d’ici : beaucoup d’Ukrainiens voudraient par
exemple avoir plus facilement accès à leur propre culture. À cet égard,
l’initiative de la RTBF de mettre en ligne une radio d’informations en ukrainien
est très appréciée. Et nous venons de parler avec Mme Hariche de créer une
bibliothèque. Ils manquent en fait cruellement de livres. Nous sommes
beaucoup ici qui aimons lire, et a priori, ce n’est pas facile de trouver un livre en
ukrainien ici, en Belgique. Alors créer une bibliothèque, ça peut aussi être
salutaire pour les Ukrainiens en exil.
Mais donc, en reprenant la liste de ce dont les gens ont besoin là-bas, il faut
aussi des vivres. C’est assez paradoxal, parce qu’il y a des régions où il n’y a
pas du tout de problèmes d’approvisionnement en nourriture, et d’autres où ils
dépendent vraiment de l’aide internationale parce que tout est détruit : les
centres logistiques, par exemple. Il y a de vrais hubs humanitaires, installés
parfois à 20 kilomètres de Kiev, qui ont encore leurs centres logistiques.
C’est une guerre vraiment bizarre, géographiquement très concentrée. Pour bien
se représenter la situation, l’Ukraine, c’est plus grand que la France. Quand on
parle de guerre dans l’Est, c’est un peu comme si on était tout à fait au sud de la
France, et avec beaucoup moins de combats dans le nord. Quoique, quand j’ai
logé deux nuits à Lviv, il y a eu des bombardements juste aux alentours de la
ville.
Je crois qu’aujourd’hui, toutes les aides sont utiles. Et il faut souligner la
générosité des Belges – ils le constatent tous les jours, c’est franchement très
impressionnant ! C’est pour ça que j’avais repris madame Dhont sur la question
de l’hébergement : honnêtement, on prévoit beaucoup de logements, mais ce qui
est incroyable, c’est que grâce à la solidarité des gens, pour le moment, les
pouvoirs publics n’ont pas dû mobiliser énormément de places. Ici, nous avons
par exemple réquisitionné un immeuble, mais il n’est pas encore totalement
occupé parce qu’on a trouvé des solutions grâce aux citoyens.
Ce qu’il faudrait faire encore un tout petit peu plus ici, c’est les aider à
s’orienter : beaucoup de citoyens hébergeurs demandent ce qu’ils doivent faire,
où s’adresser pour offrir leur aide. C’est l’intention du Collège : on se
rencontrer jeudi prochain pour déterminer ce qu’on peut faire pour aider des
hébergeurs, pour établir une espèce de point de contact. C’est ce que j’ai
recommandé à la Région : au-delà de l’hébergement même, qu’on ait vraiment
une personne, sans doute au niveau des Communes, qui puisse expliquer ce
qu’il faut aux personnes concernées et les orienter au mieux.
Voilà. On lance l’opération sur les hôpitaux, à savoir de l’achat et de l’envoi de
matériel médical. Ils n’ont pas tant besoin de fournitures de base, ou de
« disposables », comme ça s’appelle dans le jargon hospitalier : fil à suturer,
compresses, etc. – j’ai beaucoup appris grâce à Catherine Bosman, y compris du
vocabulaire… –, mais surtout de gros équipement, du matériel de rééducation et
des prothèses. Il y a de nombreux cas d’amputation, de personnes qui doivent
réapprendre à marcher, s’habituer au maniement des prothèses.
Les médecins ont aussi développé un programme de transfert de blessés vers
des pays européens. Apparemment, ça se pratique déjà avec l’Autriche, c’est
très bien organisé. Dans le domaine de la réhabilitation, pour une certaine partie
d’entre eux, cela permet d’avoir accès à des technologies qui sont parfois plus
avancées.
Donc, il y a plein de choses à faire, mais le plus pressant est de tout faire pour
que ce conflit s’arrête. Aujourd’hui encore, à 21h30, l’hôtel de ville sera éclairé
aux couleurs de l’Ukraine. Ce qui est très touchant aussi avec quelqu’un comme
Vitali Klitschko, dont la mère est russe et ne parle pas ukrainien, par exemple –
c’est quand même un pays qui était profondément lié aussi, avec des
compétitions, des régions différentes. Mais donc, que ce soit lui ou une jeune
civile interviewée par la télévision allemande, dont le mari a été tué par des tirs
sur sa voiture à Boutcha (vous pouvez la retrouver sur une vidéo que j’ai
postée), ils ne témoignent pas de haine !
Alors oui, ils ont une colère phénoménale, mais ils savent qu’un jour, il faudra
reconstruire. Et ils sont très énervés par les fake news. En fait, je trouve qu’en
Belgique, ça va, mais peut-être que je suis naïf et que je n’ai pas les bons
réseaux… En tout cas, ça les énerve sérieusement. Vous savez que le président
Poutine accuse tout le temps l’Ukraine d’être nazie. Eh bien, la semaine où j’y
étais, c’est le président Zelensky qu’on faisait passer pour un nazi ! Or, il se fait
que la mère du président est juive. « Arrêtez de me traiter de nazi, je suis juif. »
dit Zelensky. Et Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères – donc pas le
dernier animateur de talk-show à la mode – répond : « Hitler aussi avait du sang
juif. »
Ça a créé un certain émoi. Moi, je ne l’ai pas vu, j’ai commencé à regarder ces
fake news pour un peu comprendre, mais ça, je sais que ça les énerve beaucoup
aussi.
Sur le reste, j’ai vu des gens plutôt déterminés, qui ont envie de défendre leur
pays, qui veulent la paix le plus vite possible, qui comprennent qu’il faut des
canaux diplomatiques, et des gens… J’étais aussi à Paris, avec d’autres députés,
pour en parler, des maires, notamment le maire de Palerme – une personne
extraordinaire que je rêve d’accueillir ici bientôt, qui a mené un vrai combat en
matière de migration.
Je pense que le plus important, c’est que la guerre s’arrête, c’est extrêmement
clair, mais également de les voir défendre les valeurs européennes. Partout, il y
a des drapeaux européens. Absolument partout, c’est incroyable !
Et il faut quand même se souvenir que l’Ukraine a été envahie parce qu’elle
voulait adhérer à l’Union européenne. On parle toujours de l’OTAN, mais je
pense que l’OTAN avait quand même gardé des réticences par rapport à ça – et
c’est un peu ce qu’on leur reproche. Mais le grand combat de l’Ukraine était son
adhésion à l’UE. Est-ce qu’ils y auraient adhéré rapidement ou pas ? Peu
importe. Aujourd’hui, ils sont présents, d’où le drapeau européen – c’est un peu
ça que je veux dire.
Voilà. Je pense que maintenant, on va passer le relais aux équipes techniques. Et
je veux aussi m’excuser : j’avoue que je n’avais pas prévenu mes collègues du
Collège, puisque, au début, c’était une mission relativement discrète. D’abord
pour passer la frontière… on l’a traversée à pied ; c’est assez complexe, de
passer cette frontière. Mais ça m’a semblé utile de le faire. Je crois que les
contacts qu’on a pu avoir avec les ministre de la santé et de la culture, le maire
et le gouverneur de Lviv, le maire de Kiev et les cinq hôpitaux qu’on a visités
ont été très utiles pour déterminer comment on peut leur apporter l’aide. On a
vraiment répertorié toute une série de choses à faire, et on va dispatcher ces
demandes sur tous les réseaux. Et j’irai voir aussi les ministres régional et
fédéral de la santé, en leur disant : « Voilà, ce qu’il faut. » Après, chacun fait ce
qu’il peut. Moi, je ne vais pas comptabiliser qui a été bien ou moins bien… On
envoie des infos, on aide aussi des gens qu’on a rencontrés grâce à des
initiatives privées. Je veux le dire. Il y a des gens vraiment super qui ont décidé
d’aider un blessé qu’on a vu, dont on a eu les coordonnées, un autre.
Et M. Klitschko, pour terminer là-dessus, me montrait un petit bocal avec des
pièces qui ressemblent à des cents. Un enfant lui avait donné en disant : « Voilà.
Toutes les aides sont utiles. »
Pour moi, tout est bon : aider un réfugié ici, poster quelque chose de
symbolique, récolter des vivres, envoyer quelque chose… peu importe.
Aujourd’hui, c’est ça qui peut compter. Il n’y en a pas un qui fait plus que
l’autre. Tout ce qu’on veut, c’est que cette guerre s’arrête ! Parce que moi, j’ai
peur de l’escalade – sans vouloir faire peur aux gens.
En Pologne, il faut souligner aussi l’énorme solidarité des Polonais, par
exemple, qui accueillent des millions de personnes, et notamment mon collègue
Rafał Trzaskowski, à Varsovie, qui fait un boulot monstre. C’est très
impressionnant.
Aujourd’hui, j’ai d’abord envie de vous remercier pour votre question et de dire
qu’on continuera à vous informer là-dessus. On va continuer, dans les différents
conseils d’administration des hôpitaux, à relayer l’information aux
administrateurs pour voir ce qui peut être fait, si certaines choses peuvent être
débloquées.
Pour le reste, ils sont plutôt d’avis que la Belgique fait ce qu’elle à faire. Il y a
des débats, vous le savez bien, sur les sanctions. Elles sont fondamentales, parce
que les 800 millions d’euros par jour qui rentrent sur le pétrole et le gaz, c’est
compliqué. On sait que ça va être dur aussi pour nos concitoyens. Le fait que
l’énergie augmente, c’est compliqué.
Mais la première chose, c’est que cette guerre s’arrête. De les soutenir pour ça,
pour que ça s’arrête. Parce que si la guerre s’arrête, parce qu’ils n’ont plus
d’existence et parce qu’ils sont complètement dominés, ce ne sera pas une
victoire. Peut-être, je crois, quand même, je vais m’avancer. On critique souvent
la Belgique et ce qu’on a fait, mais quand le mur de Berlin a sauté en 1989, on a
inventé des modèles de protection des minorités et envoyé nos
constitutionnalistes dans les Balkans – je m’en souviens parce que j’ai étudié le
droit et le droit constitutionnel, j’en ai déjà discuté avec Benoît Hellings qui a
étudié les sciences politiques. Ces mécanismes de protection des minorités, c’est
ce qui, souvent, évite les guerres. Alors, c’est compliqué, ça fait des États
fédéraux pas simples, avec des mécanismes de protection complexes. Mais moi,
je leur ai aussi parlé de ça : l’Ukraine est pleine de minorités, tout comme la
Russie. Et aucun pays n’a jamais rien gagné à étouffer ces minorités. On doit
toujours réfléchir à ça. Il peut y avoir un idéal commun, évidemment, avec un
pays commun, mais quand même, la force de l’EuropeUnion européenne, c’est
d’avoir donné aussi une place aux minorités, quelles qu’elles soient.
Ça, c’est peut-être aussi une des issues du conflit qui n’est pas simple. Je ne suis
pas à ce niveau-là de discussion, mais partout où j’ai pu le dire, en Belgique, il y
a quand même des mécanismes qui existent pour trouver des accords par rapport
à des personnes qui n’ont pas l’air de vouloir aller ensemble, mais qui quand
même arrivent à se forger un destin commun. Je pense que c’est quand même
cette voie diplomatique qui doit continuer, mais pour le moment, c’est dans
l’urgence médicale et humanitaire que nous avons un rôle à jouer, et
évidemment dans l’accueil, le mieux possible, des réfugiés. C’est une mission
compliquée, humainement difficile, mais dans laquelle notre ville, qui a toujours
été un lieu d’accueil pour les réfugiés, vraiment depuis la création de la
Belgique, avait son rôle et continuera à tenir son rôle, je l’espère, dans le futur.
En tout cas, je suis convaincu qu’il y a vraiment des équipes très motivées dans
nos administrations et dans nos hôpitaux qui sont prêtes à relever le défi,
puisque désormais, c’est à elle de passer à l’action.
Voilà. Quoi qu’il en soit, merci pour votre question.
M. Wauters.- Merci, monsieur le Bourgmestre pour ces explications, ici, dans
cette enceinte. Je pense que c’était important. Il n’y avait aucune frustration par
rapport au fait de ne pas être au courant de quelque chose et je pense que
l’initiative, il fallait la prendre.
Je voulais juste ici – et vous venez de le faire fort convenablement –
« identifier » les besoins, comme vous l’avez bien dit, et voir ce que nous
pouvons apporter en tant que Ville de Bruxelles. Vous avez parlé des gens qui, à
titre individuel, aident là où ils peuvent et comme ils peuvent. C’est très bien et
c’est surtout très efficace – je peux en témoigner, puisque j’en fais moi-même
partie. Mais vis-à-vis de nous, en tant que Ville de Bruxelles, c’est important
que vous puissiez faire ce « rapport », ou plutôt cette explication de ce que vous
voulez mettre en place, parce que nous pouvons le porter tous ensemble dans ce
Conseil communal – nous le devons !
Vous avez aussi relevé que c’était la vocation de Bruxelles depuis la création de
notre État, et je pense en effet qu’on a toujours été attentif à ce qui se passait et
accueilli des gens quand ils devaient fuir leur pays, à commencer par des
Français qui devaient parfois s’expatrier.
Nous avons toujours été là. Je pense que c’est une tradition dont on doit être fier
et qui doit être pérennisée.
J’ai bien noté l’aspect vraiment hospitalier, avec les problèmes orthopédiques.
C’est clair et évident. J’ai identifié aussi le besoin d’aide psychologique. C’est
très important parce qu’ils ne sont pas très outillés dans ce domaine. Nous-mêmes,
c’est une réflexion qu’on a eue il y a déjà quelques années et dans
laquelle on est un peu plus en pointe par rapport aux pays de l’Est qui sont
moins chevronnés…
Pardon, mais uniquement sur la problématique des violences sexuelles, je le
précise. Sur les traumatismes militaires, avec ce qu’ils ont connu en Crimée,
leurs psychologues sont certainement beaucoup plus qualifiés.
Bien sûr, je parlais précisément de l’expertise face aux victimes de violences
sexuelles.
Enfin, vous évoquiez aussi la culture et ce serait bien si on pouvait avoir de
l’efficacité là aussi.
Tout en espérant plus, et certainement autant que vous que cette guerre se
termine bien et vite, il serait bon aussi que vous reveniez régulièrement faire le
point sur ce que nous, Ville de Bruxelles, faisons ou les collaborations que nous
mettons en place avec les différents niveaux de pouvoir en Belgique.
En tout cas, je vous remercie.
31 MAI 2021 - Proposition de motion initiée par M. OURIAGHLI pour le groupe PS et cosignée par Mme HOESSEN (pour le groupe Ecolo-Groen), Mme PERSOONS (Change.brussels), Mme NAGY (pour le groupe Défi), M. WEYTSMAN (pour le groupe MR - VLD), Mme EL BAKRI (pour le groupe PTB*PVDA), M. WAUTERS (pour le groupe CDH) et M. VANDEN BORRE (N-VA) concernant l’adhésion de la Ville de Bruxelles à la « Charte Ville Amie Démence » de l’asbl La Ligue Alzheimer
M. Ouriaghli.– L’avancée en âge engendre des vulnérabilités et des fragilités,
qu’elles soient physiques, psychologiques, financières, individuelles ou
collectives. Il est important que les pouvoirs publics les identifient et apportent
des réponses adaptées.
Membre du Réseau des villes amies des aînés de l’Organisation mondiale de la
santé depuis 2010, notre Ville a un rôle à jouer pour soutenir l’épanouissement
de ces aînés, améliorer leur cadre de vie et leur santé, et favoriser leur
participation à la vie sociale.
Associé à une espérance de vie qui augmente, le vieillissement de la population
est une certitude qui apporte son lot de défis, en termes de santé notamment,
avec entre autres l’augmentation significative du nombre de personnes atteintes
d’une forme de démence, dont la maladie d’Alzheimer est la forme la plus
courante avec environ 70 % des cas.
Alzheimer est une maladie dégénérative du cerveau qui touche essentiellement
les personnes âgées et pour laquelle il n’existe à ce jour pas de traitement
curatif. Il est difficile d’obtenir des chiffres précis sur cette maladie car les
personnes atteintes ne font pas l’objet d’un recensement et les démarches
diagnostiquées sont souvent entreprises tardivement voire pas du tout.
Néanmoins, en se basant sur des estimations et des extrapolations, en 2020,
environ 9.100 personnes de 60 ans et plus étaient atteintes d’Alzheimer en
région bruxelloise, dont plus de 1.300 sur le territoire de la Ville. D’ici 2050,
notre pays comptera 33 % de sexagénaires. Lorsqu’on sait que c’est
principalement dans la partie supérieure de cette tranche d’âge que se déclare le
plus grand nombre de démences, on mesure le défi qui nous attend.
Forte de ses ressources en termes de réseau hospitalier, académique,
d’hébergement et de soins, d’action sociale et de tissu associatif disponible sur
son territoire, la Ville peut venir en aide à ses habitants souffrant d’Alzheimer
ou d’une démence apparentée, ainsi qu’à leurs familles et aidants proches. Je
pense notamment aux maisons de quartier, à la maison de repos et de soins
Vésale ou encore aux cliniques de la mémoire des hôpitaux Saint-Pierre et
Brugmann. La Ville s’est d’ailleurs montrée volontaire, à travers son accord de
majorité, pour soutenir divers projets en faveur du public des aînés et dans la
prise en charge des maladies liées à la vieillesse. Nous nous en réjouissons, et
c’est dans ce contexte que j’initie, au nom de mon groupe, le texte sur lequel
nous nous prononcerons aujourd’hui.
Depuis 2011, la Ligue Alzheimer asbl encourage les pouvoirs publics à
s’engager en faveur de l’inclusion des citoyens et citoyennes concernés par une
forme de démence au sein de leur commune. En signant la charte Ville Amie
Démence proposée par la Ligue Alzheimer, l’autorité signataire s’engage d’une
part à désigner et former des agents proximité démence qui écoutent les attentes
et informent les citoyens gratuitement, et d’autre part à mettre en place des
actions et activités tournées vers la qualité de vie des citoyens concernés avec
l’aide et l’expertise de la ligue.
La présente motion propose précisément au Collège de s’inscrire dans cette
dynamique et de faire en sorte que des actions concrètes d’information de
sensibilisation et de prévention soient entreprises en faveur des personnes
malades mais aussi des citoyens, familles, aidants proches et d’autres publics
cibles comme les commerçants, élèves et étudiants etc. De manière plus
générale, le texte appelle aussi le Collège à renforcer, avec son CPAS, le
caractère transversal et participatif de la politique des seniors, en ce compris
ceux atteints de la maladie d’Alzheimer ou de démence apparentée. Enfin, cette
motion invite le Collège à plaider auprès du gouvernement régional et des
entités fédérées pour encourager et soutenir des initiatives, notamment d’accueil
pour des personnes atteintes de démence, et d’accompagnement et répit en
faveur des aidants proches, ainsi qu’auprès du gouvernement fédéral pour la
mise en place d’un plan Alzheimer national afin de démontrer que la Belgique
est consciente de ce problème de santé publique majeur, qui a un impact sur
l’ensemble de la société et exige donc une prise en charge nationale.
L’âge est encore souvent perçu comme source de discrimination et de
déchéance, qui plus est lorsqu’il est rejoint par la maladie. Nous nous devons
par conséquent d’assurer à nos aînés un ensemble de services de qualité
répondant de manière adéquate à leurs intérêts et besoins divers suivant le lieu
de vie de leur choix.
Nous nous réjouissons d’avoir pu travailler sur ce texte en commun avec toutes
les formations politiques de notre Conseil. Je remercie les chefs de groupe pour
leurs contributions et j’espère que chaque membre votera favorablement à cette
motion.
M. Weytsman.- Je tiens d’abord à remercier M. Ouriaghli pour cette
proposition de motion et pour sa volonté de la faire partager et cosigner par
l’ensemble des partis, des conseillères et conseillers communaux. Je me réjouis
que nous ayons tous pu l’amender.
Comme l’a expliqué notre collègue et président Ouriaghli, la démence, quelles
que soient les formes qu’elle puisse prendre, est un sujet important autour
duquel nous devons nous fédérer.
Les chiffres et les constats avancés dans la proposition sont assez préoccupants
et justifient pleinement la volonté d’adhérer à cette charte. Celle-ci est vraiment
intéressante dans son approche axée sur 3 objectifs :
– Réorienter les personnes souffrant d’Alzheimer dans la ville ;
– Inclure ces personnes dans la vie et les activités urbaines ;
– Sensibiliser les habitants à leur présence et leurs besoins.
La démence a des conséquences physiques, psychologiques, sociales et
économiques pour les personnes atteintes par ces maladies, mais aussi pour les
personnes en charge des soins, pour leurs familles et pour la société en général.
Et je pense aussi aux aidantes et aidants proches – il s’agit surtout de femmes –
qui font plusieurs heures par semaine un travail nécessaire pour venir en aide à
leur proches malades.
Souvenez-vous que notre Commune a déjà voté une motion en faveur des
jeunes aidants proches, initiée par mon groupe et adoptée par la majorité comme
par l’opposition. Nous souhaitons attirer l’attention sur un aspect
complémentaire, celui de la prévention.
Il est évidemment impossible de prévenir tous les types de démence. Il n’existe
pas non plus à ce jour de médicament conçu de manière ciblée pour ce faire.
Néanmoins, à l’aide de différentes mesures de prévention, il est possible d’agir
sur la prévention des troubles de la mémoire et de freiner aussi l’évolution de
cette maladie. Notamment par l’adoption d’un mode de vie sain, par la prise en
charge rapide des affections chroniques qui permet d’améliorer la santé en
générale et de réduire les risques de démence.
Comme nombre de maladie, la démence touche avant tout les plus fragilisés et
nos aînés, évidemment. Et parmi les facteurs de risque – en dehors de ceux liés
au fait de prendre soin de sa santé – figurent aussi la dépression, un faible
niveau de scolarité, l’isolement social et l’inactivité cognitive.
C’est pour cette raison, monsieur le Bourgmestre, que le groupe MR se bat
tellement pour que la Ville développe une stratégie seniors ambitieuse,
stimulante et émancipatrice, certes en partenariat avec le CPAS, mais également
avec l’ensemble des départements de la Ville de Bruxelles : sport, culture,
logement, urbanisme, jeunesse, etc.
Chers collègues, il nous semble donc important que la Ville, en parfaite
coordination avec les entités fédérées, travaille sur ces aspects de la démence et
nous nous tenons à votre disposition pour avancer sur ce dossier.
Mevrouw Hoessen.- Mijnheer de voorzitter, ik wil op mijn beurt namens de
Ecolo-Groen-fractie de heer Ouriaghli bedanken voor dit initiatief.
Dit is een zeer belangrijke tekst. Het is voor Ecolo-Groen belangrijk dat
Brussel een stad wordt waarin je jong kan zijn en oud wil worden. Dat houdt in
dat we zorg dragen voor de meest kwetsbaren in onze stad. Dat gegeven staat
voor ons centraal. Brussel moet een veilige en gezonde stad worden.
Het is al vaak benadrukt dat Alzheimer een bijzonder complexe ziekte is, niet
alleen voor de zieke zelf, maar ook voor wie ervoor zorgt, de mantelzorgers. Op
basis van ramingen zouden ongeveer 1300 inwoners van onze stad erdoor
getroffen zijn.
Er zijn nog enkele punten uit deze motie die er uitspringen en die wij nog even
onder de aandacht willen brengen.
In de eerste plaats is dat een transversaal beleid. Als de stad veilig is voor wie
door deze ziekte wordt getroffen, dan is de stad veilig voor iedereen. Bij het
uitwerken van het lokale beleid is het belangrijk om rekening te houden met
deze ziekte en andere vormen van dementie.
Ook de sensibilisering die wordt gevraagd bij de aansluiting van het charter
van de vzw Ligue Alzheimer is enorm belangrijk. In het meerderheidsakkoord is
al vermeld dat daarrond gewerkt wordt, maar het is hier nog eens specifiek
vermeld.
Er is de sensibilisering in de brede zin van het woord, gericht op de politie,
scholen, wie thuis in familieverband met de eerste tekenen van de ziekte te
maken zou kunnen krijgen.
Ik denk ook aan een versterking van de eerstelijnszorg en steun via medische
centra en huisartsen tot wie de gezinnen zich vaak eerst gaan richten.
Wij vinden het eveneens belangrijk om in het kader van het charter actief deel te
nemen aan het overleg met de actoren rondom de persoon met Alzheimer zodat
hij of zij tijdens de ganse ziekte kan worden begeleid in de woonplaats van zijn
of haar keuze. We zien dat de ziekte vaak verergert wanneer de patiënten
worden over geplaatst in een omgeving die zij niet erkennen. Het is belangrijk
dat zij in hun vertrouwde omgeving kunnen blijven.
Het verheugt mij te zien dat de unanieme gemeenteraad deze motie zal steunen.
M. Wauters.- À l’instar de mes collègues, je me réjouis avec grand plaisir de ce
que nous votions tous ensemble cette motion dont notre groupe salue d’ailleurs
l’initiative « Ville Amie Démence » parce que la maladie d’Alzheimer ou la
démence en général, comme nous le savons, touche en particulier les
populations plus âgées.
C’est une problématique dont nous connaissions tous l’existence, mais qui
n’avait pas assez de lisibilité – de « visibilité », oserai-je dire – et par cette
motion, nous mettons donc en avant une situation connue mais qui n’a pas assez
de résonance et à laquelle nous ne sommes pas toujours suffisamment attentifs
lorsqu’il s’agit de mettre en place toute une série de politiques.
C’est aussi un acte concret, enfin, an lien avec la politique des seniors. Cette
motion demandera évidemment aussi des actions concrètes et, comme l’a
évoqué M. Weytsman que je rejoins totalement à ce sujet, transversales,
notamment par le CPAS mais qui, selon moi, aurait dû avoir une réalité au sein
de ce Conseil communal dans des politiques transversales de la Ville. Quoi qu’il
en soit, elle demandera des actions concrètes visant à améliorer la qualité de vie
des personnes qui souffrent de la maladie d’Alzheimer ou de toute autre forme
de démence. Il faudra aussi une attention particulière pour les accompagner
avec le plus d’humanité possible. Comme l’a mentionné Mme Hoessen, c’est
exactement la réflexion que nous faisons par rapport à cette motion : veiller à la
qualité de vie, à la manière dont les gens vont pouvoir, malgré cette maladie,
continuer à vivre le plus harmonieusement possible, et notamment au sein de
leur cadre familial.
Nous sommes heureux de voter pour cette motion et espérons qu’elle aura des
effets concrets au sein de ce Conseil dans les mois et années à venir.
Mme Nagy.-Je remercierai d’abord notre collègue Ouriaghli d’avoir suscité la
réflexion autour de cette motion parce que l’on ignore très souvent l’ampleur et
la difficulté du problème pour les personnes qui souffrent d’Alzheimer, mais
surtout des familles et des personnes qui accompagnent ces patients.
C’est quelque chose qui touche énormément de gens et qui crée des problèmes
d’épuisement, des difficultés de vie très importantes et quelque peu méconnues.
Ces drames humains se vivent au jour le jour et je pense qu’avec cette motion,
la Ville fait en tout cas un acte de reconnaissance de la Ligue Alzheimer mais
aussi des familles concernées. En temps utiles, c’est donner les moyens de
mieux rencontrer ces problématiques vécues par les familles et
accompagnateurs de personnes souffrant d’Alzheimer avec la formation du
personnel, la création d’un lieu où l’on peut se renseigner précisément sur cette
question.
Merci pour cette initiative et merci à tous les collègues dont la cosignature
permet d’obtenir un vote à l’unanimité. C’est un message de reconnaissance à
l’égard de toutes ces personnes et c’est avec beaucoup d’humanité et en y
donnant beaucoup d’importance que le groupe DéFI soutiendra cette
proposition de motion. Nous espérons qu’elle permettra d’aboutir d’ici quelque
temps à des résultats concrets.
Mme El Bakri.– Merci au initiateurs de la motion, M. Ouriaghli et Mme
Hoessen, d’avoir ouvert le texte à la cosignature et fait un travail très constructif
en acceptant une série d’amendements qui ont réellement contribué à le
renforcer.
Sans répéter les propos de mes collègues, ce texte est suffisamment éloquent,
avec une série de chiffres et de considérants particulièrement frappants, par
exemple quand on parle de 200.000 personnes atteintes de démence en
Belgique. On sait, et il est bon que le texte le rappelle, que cette maladie frappe
encore plus durement les femmes.
Notre parti ne peut que souligner le caractère constructif de ce travail. Vous avez
également pris en considération l’amendement du PTB qui proposait de soutenir
et renforcer les maisons médicales et les médecins généralistes car ce sont les
premiers repères pour les familles et les proches des patients lorsqu’un cas
d’Alzheimer se déclare.
Sans savoir comment cela pourra s’organiser concrètement, je propose qu’une
évaluation ait lieu d’ici un an des progrès réalisés au sein de la commune pour
faire le bilan des résultats que cela va amener sur le terrain.
Nous voterons pour l’adoption de cette motion.
Mme Loulaji.– J’ai en fait plutôt un reproche à formuler car M. Ouriaghli ne
nous a pas informé de cette initiative. Nous y sommes favorable, comme il le
sait certainement.
Nous voterons bien sûr pour l’adoption de la motion puisque tout le monde est
concerné par cette problématique. J’espère toutefois que nous serons tenus au
courant dans les prochains jours de ce qui se passe au sein de notre Conseil.
M. Ouriaghli.– Pardon pour cette omission, madame Loulaji. Nous vous
enverrons évidemment toute l’information sans tarder.
Mme Loulaji.– Je ne suis pas seule à être concernée par cette négligence. Nous
sommes tout un groupe de conseillers indépendants.
M. Ouriaghli.- Bien entendu.
De heer Vanden borre.– Mijnheer de voorzitter, ik wil de heer Ouriaghli
bedanken om ook mij, de vertegenwoordiger van de NV-A te betrekken bij dit
voorstel.
Ik betreur de uitval tegen de NV-A vorige vrijdag van de fractievoorzitter van de
PS in het Brussels Hoofdstedelijk Parlement, die niet meer wenst samen te
werken met de N-VA. Ik vind dit vandaag een mooi signaal dat het wel nog kan,
dat we nog wel kunnen samenwerken over de partijgrenzen heen, dat we
overeenstemming kunnen vinden. Het uitgangspunt is toch dat we allemaal van
deze stad houden en dat we die willen verbeteren.
Wereldwijd worden zes op de 100 mensen boven 65 jaar getroffen door de
ziekte van Alzheimer. Dat betekent, als we vandaag even rondom ons heen
kijken, dat van de ongeveer 50 gemeenteraadsleden die deze vergadering nu
volgen mogelijks drie getroffen zouden kunnen worden door deze ziekte. In
onze stad zouden 1300 personen te maken hebben met deze slepende ziekte. Dat
heeft een enorme impact op heel de entourage van deze mensen en vraagt een
bijzondere omkadering en zorg.
Het verheugt mij dat de amendementen die ik de heer Ouriaghli heb voorgesteld
aanvaard werden en dat we vandaag een geamendeerde tekst kunnen
goedkeuren, die veel goede elementen bevat, die pleit voor de betrokkenheid
van de gemeenschap, zeer belangrijk, en dat we in de toekomst hopelijk aan een
deel van deze problematiek kunnen werken.
Nogmaals dank voor de samenwerking.
M. Ouriaghli.- Par rapport à votre intervention, madame Loulaji, j’étais surpris
d’apprendre que vous n’aviez pas reçu mon e-mail et, vérification faite, il a
pourtant été adressé aux 3 conseillers qui constituent le groupe indépendant et
sont naturellement associés aux présentes discussions sur cette proposition de
motion. Vous devriez normalement l’avoir reçu à l’adresse répertoriée par le
secrétariat des assemblées.
Mme Loulaji.– J’ai relevé les e-mails avant la discussion et n’ai rien trouvé à ce
sujet.
M. le Bourgmestre.– Dans ce cas, nous allons contrôler si les adresses sont
exactes et déterminer la raison du problème.
M. Ouriaghli.– Absolument car le fait est que nous ne pouvons évidemment pas
vous laisser de côté en tant qu’indépendants.
Mme Loulaji.– C’est ce que je pense aussi, en effet.
Vote(s)
M. le Président.- Tous les conseillers se sont prononcés en faveur de la
proposition. Par conséquent, le vote nominal ne paraît pas indispensable et la
motion est adoptée à l’unanimité
23 NOVEMBRE 2020 - Le règlement relatif aux redevances en matière de sépultures et dépôts mortuaires
M. Wauters.- En lisant ce règlement relatif aux redevances en matière de sépultures et dépôts mortuaires, j’ai recherché ce qui avait changé et 2 points m’interpellent, dont le premier concerne la réduction pour les enfants de moins de 7 ans. À titre personnel, cette question me tient à cœur et je me demande dans quelle mesure la Ville ne pourrait pas appliquer une approche sociale sur ce point. Il s’agit tout de même d’un événement très douloureux quand il survient, et il est difficile de lire des points techniques à ce sujet.
Je ne veux pas nier cette réalité, mais il serait peut-être intéressant, puisque nous sommes en train de modifier ce règlement, de revoir notre approche parce que c’est déjà une catastrophe en soi pour les parents et je trouve cela quelque peu choquant.
L’article 14, qui m’interpelle également, stipule que la redevance sera perçue au comptant lors de la demande, entre les mains du Receveur de la Ville qui en délivrera une quittance. Nous sommes pourtant au XXIe siècle et j’imagine qu’il y a tout de même d’autres moyens, dans une ville qui se veut digitale, que de payer comptant.
M. Bauwens.- Si je comprends bien les termes « vu la situation financière de la Ville », on vise ici une augmentation de taxe ?
M. le Bourgmestre.- Pour toute clarté, c’est la formule d’usage pour introduire toute taxe.
M. Bauwens.- D’accord, mais y a-t-il augmentation ou non ?
M. El Ktibi, échevin.- Non, il n’y a pas de modification fondamentale et il n’est pas question de nouvelles taxes ni d’augmentation, mais d’une fusion de 2 règlements : l’un sur les redevances en matière de concessions de sépultures et l’autre sur les cimetières et les dépôts mortuaires.
Le but est une plus grande cohérence : certains articles ne se trouvaient pas dans le bon règlement et, pour plus de clarté et de compréhension, nous en avons profité pour revoir complètement les articles. Outre les articles 11, 12 et 13 qui sont indiqués en l’occurrence, il s’agit de combler un vide juridique puisque nous réclamions déjà ces taxes et redevances sous les articles 12 et 13.
L’article 11 dit que les frais avancés par la Ville de Bruxelles dans le cadre de l’organisation des funérailles d’un indigent sont réclamés à la Commune de résidence, ou aux ayants droits éventuels, à raison de 500 €. Or il faut savoir que l’enterrement d’un indigent coûte bien plus que ce montant à la Ville. Il y a le transfert, la fourniture du cercueil, le transport, l’enterrement et la main d’œuvre. Les autres Communes nous réclament ces frais et nous aurions tort de ne pas le faire également. Cela existait auparavant et cela continue à exister, mais de manière réglementée.
L’article 12 dit que l’occupation d’un cimetière ou dépôt mortuaire pour effectuer des prises de vues, films ou photos à finalité commerciale entraîne une taxe de 900 € par jour entamé, et l’accord de l’échevin compétent est préalablement requis. Il faut savoir que cette taxe existait déjà quand je m’occupais des espaces verts. Toute opération commerciale organisée dans un cimetière implique un paiement de 900 €, et je pense que ma collègue Mme Jellab l’applique également.
L’article 13, qui concerne l’organisation d’événements, balades, concerts, etc. en dehors des heures d’ouverture est également soumis à une redevance de 15 € par heure entamée et à l’accord préalable de l’échevin compétent. Il n’y a en fait rien de plus que par le passé mais juste plus de cohérence et de clarté. Nous sommes en train de réfléchir pour l’année prochaine aux nuances à apporter à ces montants.
M. Wauters.- Et qu’en est-il concernant le paiement comptant ? Cela paraît quelque peu archaïque. Ne pourrait-on pas payer autrement ?
M. El Ktibi, échevin.- Il s’agit d’une ancienne tradition qui subsiste et on verra s’il faut changer cela. S’il y a des raisons concrètes et juridiques, cela peut justifier une modification – certaines coutumes deviennent obsolètes avec le temps.
M. Wauters.- Dans ce cas, c’est peut-être le moment de le faire.
M. El Ktibi, échevin.- Comme peut le confirmer M. le Bourgmestre, qui est juriste, certains codes datent de Napoléon et nous n’avons pas encore tout modifié dans notre système juridique. C’est néanmoins à l’étude.
23 NOVEMBRE 2020 - Dossier de Mme l’Echevine Mutyebele concernant une motion dans le cadre de l’égalité entre les femmes et les hommes
M. Wauters.- Comme le disait Mme Debaets, ce point est suffisamment important. Dans un monde idéal, disait-elle, nous ne devrions pas avoir ce type de plan. Mais la vie est ce qu’elle est et notre société aussi.
Notre groupe CDH-CD&V soutient évidemment la mise à jour de ce plan d’action pour l’égalité des femmes et des hommes. Tout à l’heure, en section réunie, nous avons pu poser une série de questions et nous avons aussi pu faire des propositions. Même si les réponses données durant cette séance de travail ont débouché sur la nécessité d’un travail supplémentaire dans ce domaine, nous regrettons néanmoins que Mme l’échevine et les services ne considèrent toujours pas que la société et les gens soient prêts à admettre un plan plus global et vraiment inclusif, qui tiendrait compte des femmes et des hommes mais également des personnes non genrées.
Un premier pas serait d’ajouter dans l’introduction de ce plan le mot « altérité ». Je l’ai dit tout à l’heure, cela prendrait mieux en compte l’évolution de la société. De même, et toujours dans cette introduction, nous avons signalé qu’il est plutôt maladroit de préciser, je cite : « En parlant de femmes, nous entendons toute personne s’identifiant comme telle. » Si nous voulons véritablement être inclusifs, pourquoi parler seulement des femmes ? Cette phrase, même si elle peut rester, devrait être complétée par : « En parlant d’hommes, nous entendons toute personne s’identifiant comme tel. » Je trouve cela important.
Concernant les conseils d’administration, on parle dans le plan qui a été proposé et présenté de l’égalité femme-homme dans les conseils d’administrations. Je voudrais insister sur un aspect : ce sont nos groupes politiques qui nomment les membres de ces conseils d’administration. Nous devons donc nous-mêmes, en tant que femmes et hommes politiques, donner l’exemple dans ce domaine.
Aussi, j’invite nous tous ici présents, par vidéo-conférence pour la plupart, à poser cet acte politique le plus rapidement possible dans les conseils d’administration où ce n’est pas encore le cas. Il ne faut pas attendre 2 ans une évaluation pour mettre en place cette altérité et cette égalité supplémentaire, notamment dans les conseils d’administration.
Enfin, comme d’autres collègues, nous désirons que les objectifs élaborés dans ce plan soient mieux chiffrés, ce qui nous permettrait de mieux monitorer cette problématique importante de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la Ville de Bruxelles, et donc l’impact des actions qui ont été menées ou qui vont être menées.
Notre groupe votera ce point avec grand plaisir et soutiendra toutes les mesures qui seront prises. Relativement à la motion dont nous avons discuté et qui doit encore arriver en fin d’année, sur proposition de ma collègue Debaets, une série de points concrets devront encore être actés et portés ensemble par le Conseil communal.
Mevrouw Debaets.- Mevrouw de voorzitster, ik zal kort zijn. Ik wil over het actieplan nog enkele elementen toevoegen aan het betoog van de heer Wauters. Zoals ik in de besloten vergadering ter voorbereiding van de openbare vergadering zei zouden we in een ideale wereld geen actieplan man-vrouw- gelijkheid meer nodig hebben, omdat die ongelijkheden weggewerkt zouden zijn. Helaas zijn we zover nog niet. Alle schepenen zijn hierbij betrokken.
Gelijke kansen blijft het transversale thema bij uitstek, maar helaas zijn we daar ook nog niet. De kloof tussen een ideale wereld en de realiteit is helaas nog diep.
Het is dus goed dat we daaraan blijven werken op het niveau van het Gewest, de federale staat en de gemeenteraad. Als politici hebben we immers een voorbeeldfunctie. Bovendien is deze assemblee een goede plek om die ongelijkheden weg te werken via beleidsmatige initiatieven. We zullen dat ook steunen. Alleen betreur ik dat de motie die de heer Weytsman en ikzelf hebben ingediend en exact over hetzelfde thema handelt, namelijk safe in the city met een aantal drogredenen keer op keer wordt verschoven. We spreken nu al over het einde van het jaar, terwijl vandaag een perfecte timing zou zijn geweest om ze samen met dit actieplan te behandelen.
De analyse en de voorstellen die in onze motie geformuleerd zijn, zijn gelijklopend en we zijn sportief geweest. We hebben gezegd dat dit een thema is dat partijen verbindt, we moeten niet altijd verschillen zoeken tussen partijen en collega’s. Laat ons ook maar eens kijken naar initiatieven die we samen kunnen dragen. Gelijke kansen is er zo een.
Ik betreur de drogredenen dat de tekst nog verfijnd moest worden, dat er nog over vergaderd moest worden. Ik heb een en ander nog eens opgezocht. De tekst is in de zomermaanden naar iedereen gestuurd en de eerste werkgroep is door de diensten van de stad Brussel op 17 juli bijeengeroepen. Dat is dus maanden geleden. We hebben dat sportief proberen te benaderen, we zijn loyaal geweest en het zou fijn geweest zijn, mocht dat omgekeerd ook het geval zijn geweest.
Toch hopen we dat dit werkstuk een goed einde zal kennen en dat het in één van de volgende gemeenteraden met unanimiteit zal worden gesteund en goedgekeurd.
Mme Mutyebele, échevine.- Dans quelques instants, nous allons, je l’espère, entériner le plan d’action communal pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Il s’agit en l’occurrence de la quatrième version du plan établi initialement en 2014 pour réaliser les objectifs de la Charte du conseil des communes et des régions d’Europe ratifiée en 2011.
Cette charte a été enrichie par les motions contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité homme-femme votées respectivement en 2014 et en 2019 par notre Conseil communal. Avant d’aborder le contenu de ce plan, je voudrais souligner qu’il ne vise pas à opposer les hommes et les femmes dans une lutte de privilèges, mais plutôt à conscientiser, mobiliser les bonnes volontés et, dans la foulée, les hommes qui en font preuve en vue de l’obtention de droits égaux pour toutes et tous.
Cette égalité en droit est importante car elle bénéficie potentiellement à la société dans son ensemble. Tout d’abord parce que c’est une société plus juste, mais aussi parce qu’une société qui bénéficie de la contribution pleine et entière des femmes est plus forte que là où la moitié de la population est muselée ou cantonnée à un certain rôle.
L’évaluation du plan d’action est un moment clé du processus. Nous prenons acte de ce qui a été accompli et fixons ensemble de nouveaux objectifs. Je tiens ici à remercier vigoureusement la cellule de l’égalité des chances pour le travail de longue haleine qui a produit cette nouvelle mouture du plan. C’est en effet au quotidien que cette cellule murmure aux oreilles des différents services de notre administration. Je tiens également à la féliciter car le travail de coordination et de suivi engagé depuis 2 ans a véritablement porté ses fruits.
Cette 4ème version s’est étoffée de manière significative, comme vous l’avez constaté, en diversifiant les actions et en impliquant de nouveaux départements. En effet, nous pouvons désormais compter sur la collaboration de Bravvo, du Bapa BXL, de la Centrale de l’emploi et de la Mission locale pour l’emploi qui viennent encore enrichir la transversalité des mesures envisagées par la Ville. Je ne vais pas passer en revue le plan d’action qui a été brillamment exposé par Mme De Witte et entend juste souligner le changement de structure de ce qui reste un document de travail mais qui est maintenant beaucoup plus compréhensible pour le public.
J’aimerais revenir sur 3 points qui me semblent particulièrement essentiels. D’abord l’éducation. En dehors de la famille, c’est là que se construit l’essentiel de nos représentations et notre façon de voir le monde. Je tiens à saluer le travail engagé par l’instruction publique auprès de nos jeunes car ce département est exemplaire en la matière. L’instruction publique agit quotidiennement à tous les niveaux pour que les garçons et les filles puissent apprendre à se découvrir et surtout à se respecter. Les actions sont multiples et je n’en citerai que quelques- unes : il existe un cours d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, il y a de nombreuses sensibilisations du corps enseignant afin qu’il puisse disposer d’outils pédagogiques pertinents. En primaire et en secondaire, l’instruction publique organise souvent des projections et des expositions thématiques, et une réflexion a également été engagée sur le contenu des bibliothèques.
En deuxième lieu, j’aimerais parler des budgets et de l’attention genrée que la Ville porte à ses dépenses et à ses marchés. Les exercices de gender budgeting se poursuivent et se précisent. Plusieurs départements se sont portés volontaires pour aller plus loin dans la réflexion genrée de leurs dépenses. Outre l’instruction publique, ce sont ceux du patrimoine public, de la culture et de la jeunesse et du sport. Une série de formations et d’accompagnements sont prévus pour continuer de développer l’expertise en interne. En termes de budget, il y a également un guide pratique à inclure dans le vademecum des marchés publics de la Ville visant à renforcer la valorisation de la parité pour le service de la Centrale d’achat.
Le troisième volet est relatif à l’aide aux victimes. Comme la Ville le fait déjà pour d’autres communautés, elle s’engage à collaborer avec une association qui accueille des femmes victimes de violences, en mettant à disposition un logement-refuge via sa Régie foncière. Ce dernier point me conduit inévitablement à la date choisie pour la présentation de ce plan d’action. Celle- ci n’a en effet pas été choisie au hasard. Comme vous le savez, le 25 novembre est la Journée internationale de la lutte contre la violence faite aux femmes.
C’est un des axes de combat prioritaires dans lequel s’est investie la Ville, qu’il s’agisse du harcèlement de rue, sur le lieu de travail, ou encore de violences intrafamiliales.
À ceux qui douteraient encore du bien-fondé de ce combat, il est utile de rappeler que presque toutes les femmes vivent des agressions physiques ou verbales dans l’espace public. On parle de 8 femmes sur 10, ce qui est énorme. Dans la sphère privée, c’est plus de 25 % des femmes qui sont touchées.
Derrière la dimension profondément individuelle qui touche chacune de ces agressions subsiste un problème global. En tant que pouvoir public, nous devons agir pour modifier ces comportements encore profondément ancrés dans notre société.
Pour ce faire, comme vous avez pu le constater, mon administration mène chaque année à cette date des actions visant spécifiquement cette thématique d’autant plus douloureuse et compliquée que la violence est multiforme et souvent insidieuse, ce qui la rend encore plus difficile à percevoir, à dénoncer et à combattre.
Comme l’a précisé Mme De Witte dans sa présentation, les actions de la Ville ont elles aussi pris une multitude de formes : atelier d’auto-défense verbale et physique, campagne de sensibilisation avec le Service Interne de Prévention et de Protection au Travail (SIPPT), récolte et partage de témoignages anonymes de membres du personnel communal. Cette année, la cellule égalité des chances a développé une campagne vidéo low profile à destination de publics ne maîtrisant pas forcément les langues nationales, afin de les inviter à aborder ce problème avec les travailleurs sociaux qu’elles sont susceptibles de rencontrer. Ces derniers pourront alors les guider vers les services spécialisés. Il s’agit d’une action qui s’inscrit dans le prolongement de la mission d’information que nous nous sommes fixée et assurerons via le réseau interne. Nous informons également sur la législation, les procédures, les associations spécialisées en la matière et les dispositifs existants afin d’aiguiller au mieux les victimes potentielles dans les démarches mises en place pour répondre à cette problématique. D’autres actions ont visé des formations à destination des agents de police de la zone de Bruxelles-Capitale Ixelles pour améliorer le contact et la prise en charge des victimes. La dernière série de formations proposée par l’ asbl Garance a pris du retard à cause de la crise COVID mais reprendra dès que les rassemblements seront à nouveau autorisés. Ces journées intitulées « Stop harcèlement de rue » s’inscrivent dans un processus de sensibilisation au vécu des femmes dans l’espace public et de professionnalisation de l’accueil des victimes de violences basées sur le genre.
Je viens de l’évoquer, il est évidemment impossible aujourd’hui de faire l’impasse sur l’indésirable qui est la COVID. Je dis « la COVID » parce que
l’Académie française, sans doute inspirée par de vieux réflexes, a décidé que ce fléau se conjugue au féminin. Impossible donc de faire l’impasse sur la COVID et les changements profonds qu’elle a imprimé dans nos manières de vivre. Ces mesures ont touché plus durement les femmes que les hommes, entre autre aux niveaux économique et social. Cela est encore plus vrai pour les femmes victimes de violences, qui ont vu le cocon familial se refermer sur lui-même et les bulles d’air sociales se raréfier, voire même disparaître complètement. C’est une problématique dont s’est d’ailleurs saisie notre collègue et secrétaire régionale Ben Hamou et qu’elle a abordée lors d’une récente conférence interministérielle.
Je terminerai mon intervention en faisait écho à la mobilisation nationale coordonnée depuis quelques années par la plateforme associative Mirabal. Le contexte sanitaire a vu l’appel à manifestation national contre les violences féminines et les féminicides se muer en une multitude de mini-rassemblements ce dimanche. Cette contestation en présentiel a été soutenue en parallèle par une action digitale consistant à envoyer un portrait de soi avec la main peinte en mauve. Ce mélange de rose et de bleu, les couleurs traditionnellement attribuées aux garçons et aux filles, donne une tonalité vive, moderne, avec une petite touche sauvage. C’est une couleur qui a du panache et qui s’accorde vraiment bien avec la philosophie du combat à mener en la matière.
Nous devons effectivement, hommes et femmes, nous allier pour dire stop aux inégalités. Je remercie d’ailleurs mes collègues d’avoir répondu en nombre pour soutenir cette cause et je les encourage à diffuser l’appel de Mirabal et à mobiliser le réseau pour y participer. Notez que les couleurs de notre kaléidoscope se mettront également au service de la cause des femmes et illumineront l’Hôtel de ville ce 25 novembre en soutien à l’action « Orange the World » lancée par les femmes de l’année. En effet, l’orange est la couleur choisie depuis quelques années dans le cadre de l’action internationale visant à symboliser le soutien de la Ville dans le combat contre les violences faites aux femmes.
Je voudrais encore répondre à M. Wauters. Pourquoi ne pas intégrer la question de l’altérité à celle des LGBTQI+ ? Un plan LGBTQI+ s’étend plus largement sur cette question, mais de grandes zones recoupent ces 2 plans. Vous avez pointé que nous n’avions pas intégré la logique des femmes qui se définissent comme telles et des hommes qui se définissent comme tels. C’est effectivement une très bonne remarque et nous allons l’intégrer.
Madame Debaets, vous avez parlé de la motion qui devait être introduite par les groupes CD&V et MR. Vous dites que les propos que j’ai utilisés n’étaient pas appropriés, mais nous avons eu une réunion où l’ensemble des intervenants se sont mis d’accord pour reporter cette motion à la fin de l’année. Je suis très contente que vous souteniez le plan et je réitère mes propos : la motion passera au Conseil communal quand elle sera fin prête.
Concernant les sanctions, il s’agit d’un point que nous n’avons pas évoqué, donc nous vous répondrons plus tard. Relativement aux remarques que vous avez faites sur la notion de violence économique, celle- ci n’est pas explicitée comme telle dans le plan, même si elle est abordée à travers certaines mesures. Je partage néanmoins l’idée qu’il serait pertinent de les développer plus précisément dans le prochain plan. Ces questions sont également traitées par le Bapa BXL qui vient justement d’intégrer le plan, mais aussi par une formation spécifique des assistants sociaux sur ces questions pour le CPAS. Ces questions seront intégrées dans le prochain plan.
19 OCTOBRE 2020 - Proposition de motion introduite par M. WAUTERS et Mme DEBAETS concernant la désignation de la Ville de Bruxelles comme « Ville rose » auprès de Think Pink - (MOTION ADOPTEE)
Mevrouw Debaets.- Mevrouw de voorzitster, ik denk dat het een goed moment is om de motie in te dienen omdat we vorige week nog de Dag tegen Kanker hadden en oktober de maand is waarin we meer specifiek ook borstkanker onder de aandacht brengen, met onder meer de rozelintjescampagne van Think Pink die iedereen wel kent.
Om de schaal van borstkanker in ons land, en ook in Brussel, te duiden breng ik toch nog graag een aantal cijfers in herinnering. Ongeveer één vrouw op acht wordt in haar leven geconfronteerd met borstkanker vóór de leeftijd van 75 jaar. Borstkanker is ook de meest voorkomende vorm van kanker bij vrouwen en 75% van de gevallen manifesteert zich na de leeftijd van 50 jaar.
Weinig mensen zijn er zich van bewust, maar, verhoudingsgewijs, krijgen nergens ter wereld meer vrouwen borstkanker dan in België. Het goede nieuws is wel dat de kans om de ziekte te overleven ook steeds groter wordt.
Borstkanker helemaal uit de wereld bannen, is helaas nog altijd onmogelijk. De belangrijkste stap in deze strijd blijft toch wel de sensibilisering, niet alleen van vrouwen, maar ook van mannen die trouwens ook borstkanker kunnen krijgen. Dat laatste is nog te weinig geweten. Het is duidelijk dat screenings van groot belang zijn. Een vroege opsporing zorgt ook voor een betere prognose en hogere genezingskansen. Bovendien kunnen we wel stellen dat zorg en nazorg ondertussen van een zeer hoog niveau zijn en dat lotgenoten beseffen dat ze tijdens en na hun ziekte steeds beter omringd worden en gelukkig nog een fantastisch leven kunnen leiden.
We moeten dus taboes doorbreken, erover durven praten. Dat leidt zeker tot een betere gewaarwording en een vroegtijdige opsporing. Vandaag willen we met deze motie een meer dan symbolisch initiatief nemen. Het is belangrijk dat ook de stad Brussel zich actief schaart achter deze campagne en zich samen met Think Pink mee inzet in deze strijd zodat de stad Brussel een roze stad kan worden.
Ik hoop dus, collega’s, dat we ons allemaal kunnen terugvinden in deze strijd en deze motie en dat we, over oppositie en meerderheid heen want deze strijd moeten we samen voeren, op jullie steun mogen rekenen.
M. Wauters.- Comme vient de le dire Mme Debaets, il importait d’attendre le mois d’octobre pour déposer cette motion du groupe CDH-CD&V parce que si l’évolution des chances de survie à 5 ans dépasse maintenant les 90 %, c’est notamment grâce au diagnostic précoce et aux découvertes thérapeutiques apportées par la recherche dans le domaine du cancer.
Malheureusement, il ne faut pas perdre de vue qu’en raison de l’épidémie de coronavirus que nous avons vécue et traversons encore aujourd’hui, et du confinement – du moins la phase que nous avons connue au printemps dernier –, la conduite des dépistages a justement été perturbée, la moitié de ceux-ci ayant dû être repoussés. Il est donc plus crucial que jamais d’aborder cette question tous ensemble.
Considérant que la Ville, en tant que pouvoir public, a une triple mission dans la lutte contre le cancer du sein :
- Une mission de sensibilisation au dépistage organisé, à savoir un mammotest gratuit tous les deux ans, pour toutes les femmes à partir de 50 à 69 ans ;
- Une mission d’information autour du cancer du sein, afin de faire connaître ses spécificités ;
- Une mission d’action afin de contribuer à financer la recherche scientifique par le biais d’événements notamment sportifs – j’anticipe à cet égards les amendements de mes collègues du groupe MR-VLD. En effet, stimuler l’activité physique joue un rôle important dans la prévention du cancer du sein, mais c’est également essentiel pour la récupération pendant et après le traitement
Nous avons regroupé ces éléments parce que nous considérons que la Ville de Bruxelles étant souvent à la pointe et proactive sur une série de problématiques de société, elle se doit donc de s’inscrire dans une dynamique de sensibilisation et d’information le plus large possible, mais également de prendre toutes initiatives porteuses d’espoir pour ces concitoyennes et concitoyens – même si seul 1 % des cas de cancer du sein concerne ces derniers.
Avant de poursuivre, j’ai évoqué des amendements et remercie déjà les collègues du groupe PS qui ont manifestement affiché leur intention de soutenir cette motion.
M. Ouriaghli.- Au nom du groupe PS, je remercie nos collègues Bianca Debaets et Didier Wauters pour leur proposition de motion visant à faire de Bruxelles une « Ville rose » où toutes les femmes – nos mères, sœurs, épouses et compagnes, nos collègues et amies – se sentent en sécurité, mais également en bonne santé.
Pour l’année 2018, les chiffres de l’Observatoire mondial du cancer montrent que le cancer du sein est de loin le plus fréquent chez les femmes : 24 % de leur population, avec 2,1 millions de cas diagnostiqués et pas moins de 627.000 décès – soit 72 par heure – dans le monde et 93.755 en Europe !
C’est le cancer qui tue le plus, en nombre absolu, et le record mondial est tristement détenu par la Belgique avec 188 cas sur 100.000 femmes. Comme le rappelle la fondation du cancer du sein, si 75 % des cas apparaissent après l’âge de 50 ans, 1 femme sur 3 ne se fait jamais dépister. Or il s’agit précisément d’une pathologie dans laquelle la prévention et le dépistage jouent un rôle capital. Plus la détection est précoce, plus les chances de guérison sont élevées et cela se confirme de nos jours, les taux de mortalité étant en baisse grâce au dépistage précoce, mais également à la recherche scientifique qui permet d’élaborer des traitements plus personnalisés. Les chances de guérison sont actuellement de 9/10 en moyenne après 5 ans de maladie.
Il nous paraît donc évident de soutenir toute initiative visant à l’investissement de la Ville dans la lutte contre le cancer du sein. À l’instar d’autres Communes belges, nous serions heureux de devenir prochainement une « Ville rose » auprès de l’asbl Think Pink et attirons dès lors l’attention du Collège sur l’importance de la prévention dans sa politique de la santé, notamment à travers ses hôpitaux publics tels que l’Institut Jules Bordet, le centre de référence bruxellois en matière de cancer, et la Clinique du sein du CHU Saint-Pierre.
Mais également à travers sa cellule « égalité des chances », laquelle peut soutenir un programme d’événements et actions concrètes de sensibilisation, d’information et de prévention en la matière – et je ne doute pas que des initiatives sont déjà en place.
Si cette motion est adoptée aujourd’hui, nous soutiendrons le Collège dans la mise en place de collaborations concrètes en partenariat avec Think Pink.
Enfin, l’Hôtel de Ville est éclairé chaque année de lumières roses le 1er octobre pour témoigner de la sympathie et la solidarité de la Ville envers les patients et patientes atteints du cancer, ainsi qu’envers leurs proches. Pour leur souhaiter beaucoup de courage, il serait peut-être opportun de songer à maintenir cet éclairage rose durant tout le mois d’octobre.
Mevrouw Hoessen.- Mevrouw de voorzitster, ik wil mijn collega’s mevrouw Debaets en de heer Wauters bedanken voor het indienen van deze motie en steun ze in naam van Ecolo-Groen volmondig.
Borstkanker is een kanker die heel wat vrouwen en mannen treft. Het is ook vaak een eenzame strijd, een ziekte waar nog altijd te veel vooroordelen rond hangen. Het werk dat Think Pink hieromtrent onderneemt, zij het sensibilisering, zij het de verspreiding van informatie over de ziekte zelf en patiëntenrechten, de ondersteuning van lotgenoten, is indrukwekkend, maar zeker heel erg nodig en biedt troost en steun aan veel mensen die getroffen worden door de ziekte en aan de mensen in hun omgeving.
Ecolo-Groen ondersteunt de dubbele vraag, enerzijds dat de stad zich actief inzet in de nationale campagne en de strijd tegen borstkanker van Think Pink, en anderzijds om stappen te ondernemen om bij Think Pink het label van Roze Stad te verkrijgen.
Om die redenen zullen wij die motie goedkeuren.
Mme Nagy.- Je remercie également nos collègues d’avoir proposé cette motion. Il me paraît extrêmement important de sensibiliser et informer nos concitoyens sur le besoin et la nécessité de procéder au dépistage du cancer du sein parce qu’une fois qu’il est détecté, on peut en guérir. Mais plus tôt a lieu le dépistage, plus les chances sont élevées.
Je voudrais souligner le fait qu’en cette période de crise COVID, où l’accès aux hôpitaux et à la prévention a été rendu plus difficile, nos efforts de sensibilisation et d’information sont encore plus cruciaux qu’en temps normal.
C’est pourquoi, dans notre volonté d’encourager de tels efforts, le groupe DéFI soutiendra la motion proposée et encourage le Collège dans toutes ses politiques de prévention, information et sensibilisation, en particulier relativement au cancer du sein.
Mme Vivier.- Comme l’ont exprimé tous mes collègues, il paraît clair que le combat contre le cancer du sein doit rester une priorité. Sans rappeler les chiffres, ce combat passe entre autres par un dépistage précoce et, par conséquent, la sensibilisation et l’information.
À ce titre, je suis personnellement très touchée par l’initiative du CDH de proposer cette motion de « Ville rose ». Sensible à la lutte que je viens de mentionner, mon groupe s’y associera volontiers. Les rubans roses se multiplient autour de nous ces dernières semaines, autant sur les gilets ou les profils Facebook, de même que les actions de sensibilisation et les récoltes de fonds, comme les marches de différentes associations, dont Think Pink, auxquelles participent de nombreuses personnes. Et en cette période ou règne l’inquiétude face au COVID, le fait que le « mois rose » et la sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein percolent quand même au sein de la population est assez touchant et positif pour l’avenir.
Celles et ceux qui sont ou ont été touchés par le cancer du sein, ou ont des proches dans ce cas, seront probablement touchés par ces élans de solidarité et par la motion dont nous parlons ici. Celle-ci importe à plus d’un titre, au fait de montrer le soutien de la Ville envers les personnes concernées, les hôpitaux et les associations qui œuvrent pour la lutte contre le cancer du sein, ainsi que la recherche. Je n’ai donc qu’un mot à dire : vive la Ville rose !
Comme l’a mentionné M. Wauters, nous allons suggérer quelques petites modifications – nous en parlerons plus tard – qui visent à laisser plus d’ouverture aux autres associations. Think Pink est bien connue, mais d’autres font également de l’excellent travail, dont Pink Ribbon, par exemple. Et à laisser aussi plus d’ouverture à des événements qui ne soient pas que sportifs et plus de place à la recherche, une préoccupation importante de la Ville de Bruxelles. Je vous remercie.
Mme El Bakri.- Il s’agit effectivement d’un combat important et le PTB soutiendra donc cette motion. J’ai cru entendre parler d’un amendement visant à élargir la gratuité à toutes les femmes. J’aimerais ajouter les femmes à risque, sachant que quand un membre de la famille a développé un cancer du sein, cela augmente le risque de le contracter à son tour.
Le travail de dépistage est crucial et s’inscrit dans tout l’aspect de la prévention, qui est en grande partie porté par le personnel de première ligne. C’est pourquoi, au-delà de la prévention, il faut donner à la médecine les moyens de pratiquer cette dernière. Le PTB revendique d’ailleurs que l’on augmente le budget investi chaque année dans la prévention, en le portant à 3 % du budget national consacré aux soins de santé. Ceci est extrêmement important pour pouvoir toucher toutes les patientes concernées.
Outre l’importance de la prévention, je voudrais également revenir sur un scandale qui a éclaté l’an dernier et impliquait la responsabilité des entreprises pharmaceutiques. Comme vous vous en souvenez peut-être, le laboratoire Novartis avait créé un stock de pénurie de son médicament contre le cancer du sein, le Femara. C’est un enjeu important qui doit être pris en main au niveau fédéral afin de ne pas laisser les firmes pharmaceutiques dicter leurs lois en fonction de l’offre et de la demande, surtout dans le cas de maladies pareilles, qui touchent un nombre grandissant de femmes.
Mon groupe soutient bien évidemment cette motion inscrite à l’ordre du jour.
De heer Vanden Borre.- Mevrouw de voorzitster, ik sluit mij aan bij de voorgaande sprekers en steun deze motie.
Mme Loulaji.- Je remercie mes collègues d’avoir pris en compte le besoin de généraliser la sensibilisation dans des quartiers plus populaires. C’est pourquoi la prévention doit être pratiquée de plus en plus dans les Maisons médicales et les associations féminines parce que beaucoup de femmes n’osent pas effectuer un dépistage. Le problème est bien connu, cela devrait normalement se faire de façon plus patiente et peut augmenter les chances de guérison. J’insiste donc sur la nécessité de s’appuyer sur les Maisons médicales et les associations afin d’encourager les citoyennes à aller de l’avant par rapport à cette question.
Je sais que cette période que nous traversons est difficile, mais je suis tout à fait favorable à cette motion et j’encourage la Ville à porter le flambeau sur ce thème par rapport aux autres communes de la Région.
M. Wauters.- Je remercie tous nos collègues parce qu’il apparaît que nous allons pouvoir porter ensemble cette politique de sensibilisation et d’information. Et en cette période vraiment éprouvante pour beaucoup d’entre nous – moralement, nerveusement, médicalement et économiquement parlant –, voter tous ensemble cette motion représentera une victoire collective et positive, ce qui me paraît assez encourageant dans des moments aussi difficiles. Quoi qu’il en soit, je m’en réjouis à titre personnel.
Plus techniquement, il y avait initialement 2 demandes. D’une part, que la Ville de Bruxelles s’engage dans la campagne nationale de lutte contre le cancer du sein. Nous avions évoqué plus particulièrement l’asbl Think Pink et la demande du MR consistait à dire : « En collaboration avec les associations de lutte contre le cancer du sein, dont Think Pink ». Cela me semble absolument recevable par l’ensemble du Conseil et cela apporte une ouverture, ce qui est une bonne chose.
L’autre demande visait le fait d’entreprendre des démarches pour obtenir la désignation de Bruxelles comme « Ville rose ». En l’occurrence, cela doit être fait auprès de Think Pink puisque c’est elle qui délivre ce titre et ce n’est donc pas à nous qu’il revient de nous instituer en tant que telle. C’est notre demande au Collège de se concerter avec cette association pour être reconnue comme « Ville rose ».
C’étaient là les 2 aspects essentiels. En outre, concernant l’amendement formulé par Mme Moussaoui, on pourrait peut-être ajouter une troisième demande qui devrait d’ailleurs être considérée comme la première, puisque les demandes s’entendent normalement du niveau le plus élevé vers le moins élevé et celle-ci, qui vise l’élargissement du dépistage à toutes les femmes, s’adresse au niveau fédéral. Quant à savoir à partir de quel âge, je manque de données sur la question pour déterminer ce point, mais peut-être Mme Moussaoui ou d’autres conseillers seront-ils en mesure d’apporter des précisions à cet égard.
Le fait de poursuivre l’effort de sensibilisation à l’occasion de la Journée internationale de la femme ne devrait peut-être pas être repris in extenso repris dans le texte de la motion, mais cela pourrait être acté dans le chef des échevins ou échevines qui auraient à cœur d’articuler cette demande au niveau du Collège pour que cette thématique soit également abordée le 8 mars, date de la Journée en question. Cela doit-il être précisément formulé dans les demandes ? Cela reste à déterminer.
Enfin, quant à la sensibilisation des publics plus fragilisés, je pense que cela pourrait être ajouté dans la première phrase, comme suit : « D’engager activement la Ville de Bruxelles dans la campagne nationale de lutte contre le cancer du sein, notamment par la sensibilisation de tous les publics, y compris les publics fragilisés, en collaborant avec les associations de lutte contre le cancer du sein dont Think Pink. » Cela permettrait une formulation suffisamment cohérente et concise, parce qu’il me semble que la longueur du texte n’ajouterait rien à l’efficacité recherchée, l’essentiel étant de tenir parole et de traduire en actes cette proposition et ces demandes.
Mme Vivier.- Nous avions formulé quelques autres amendements moins prépondérants, à figurer non dans les demandes mais dans les attendus.
M. Wauters.- De fait, il s’agissait de substituer le terme « détectée » à celui de « décelée » au début du texte. Rien ne s’oppose à l’emploi de ce synonyme.
Et vous demandiez cet ajout : « VU les diverses associations qui œuvrent à la lutte contre le cancer du sein, en particulier en Région de Bruxelles-Capitale et à la Ville de Bruxelles, et/ou y organisent des activités. » Ceci dans le même esprit d’ouverture à l’ensemble des associations concernées. Est-ce bien cela, madame Vivier ?
Mme Vivier.- Oui, absolument. Dans le même sens, au 3ème point, concernant la « triple mission », je suggérais l’ajout des termes « notamment sportifs » parce qu’il peut y avoir d’autres types d’événements.
Et juste avant le dernier « Considérant… », j’ai ajouté : « (…) et notamment en assurant une meilleure politique de prévention et un soutien à la recherche scientifique. » Il me semble important de mentionner cette dernière.
M. Wauters.- En fait cet élément était sous-entendu dans l’idée que « (…) la Ville de Bruxelles, forte de l’expérience de ses hôpitaux alliant la médecine de proximité et la recherche de haut niveau (…) » Mais si vous jugez nécessaire de le repréciser à la fin de cette phrase, je n’ai pas d’objection à ce sujet.
Mme Vivier.- Je peux effectivement me contenter de la formulation que vous proposiez, soit « la médecine de proximité et la recherche de haut niveau ».
M. Wauters.- Pour toute clarté, sur la demande de Mme Moussaoui, pouvons- nous retenir la phrase : « De demander au gouvernement fédéral d’étendre le dépistage du cancer du sein aux femmes de moins de 50 ans. » ou faut-il être plus précis sur ce point ?
Mme Vivier.- Vu le grand nombre d’études en la matière, je pense qu’il vaut mieux éviter d’être plus précis.
M. Wauters.- C’est entendu. Je reformulerai donc ainsi : « (…) d’étendre le dépistage du cancer du sein aux femmes de moins de 50 ans. »
Mme El Bakri.- Et ne faudrait-il pas inclure aussi la mention de groupes ou femmes « à risque » ?
Mme Hariche, échevine.- Les femmes à risque bénéficient déjà de la gratuité pour le dépistage.
Mme Lhoest.- Si je peux me permettre une suggestion, les mutuelles remboursant actuellement les examens tous les 2 ans, nous pourrions demander que cela soit fait annuellement, quel que soit l’âge des patientes.
Mme Loulaji.- Seulement à partir de 50 ans, alors.
M. Wauters.- Je crains qu’en précisant à ce point tous les détails, nous risquions de perdre en efficacité.
Mme Vivier.- Oui, mieux vaut s’en tenir à élargir le remboursement.
M. Ouriaghli.- Acceptons l’amendement demandé par Mme Moussaoui et passons au vote. D’accord ?
M. Wauters.- Bien, l’affaire est entendue.
Vote(s)
Mme la Présidente.- Compte tenu des amendements formulés, la proposition de motion obtient l’unanimité. Par conséquent, elle est adoptée.
8 JUIN 2020 - Questions d'actualité de M. Weytsman, Mme Ampe, M. Bauwens, M. Wauters, Mme Debaets et M. Coomans de Brachène relatives à la manifestation des Black Lives Matter du 7 juin
M. Weytsman.- Je suis certain que tous les membres du Conseil communal s’associent aux citoyens et associations dans l’expression de leur soutien à la lutte contre le racisme et aux mouvements déclenchés par la mort tragique de George Floyd. Monsieur le bourgmestre, je trouve vos propos à notre égard tout simplement scandaleux. À court d’arguments pour vous défendre, vous tentez de faire croire que le MR éprouverait des difficultés à se positionner en matière de lutte contre le racisme. Pire, selon vous, « ce mouvement n’aurait pas eu lieu avec le MR ». Qui peut croire de tels propos ? Vous avez franchi la ligne rouge. Les Bruxellois savent que vous mentez. La lutte contre le racisme mérite bien plus que la querelle politique à laquelle vous vous êtes associé. Vous vous êtes abaissé en vous en prenant directement aux militantes et militants d’un autre parti tout aussi engagé que le vôtre sur ce terrain. Ces propos ne sont pas dignes d’un bourgmestre, s’agissant d’enjeux aussi fondamentaux. Les Bruxellois savent aussi que je suis un homme plutôt modéré, que je n’attaque pas votre personne, mais votre gestion des événements d’hier. Une gestion largement désapprouvée par une majorité de Bruxelloises et de Bruxellois qui acceptent depuis des semaines de nombreux sacrifices en termes de liberté, par les commerçants qui viennent à peine de rouvrir, par les virologues et par vos propres forces de police présentes sur le terrain.
Cette manifestation n’aurait pas dû avoir lieu sous cette forme. Aucun respect des règles du Conseil national de sécurité, contrairement à vos engagements ; un dispositif de sécurisation de l’espace public largement insuffisant ; aucun respect pour les policiers qui sont en première ligne depuis de nombreux mois et qui déplorent 35 blessés. Je leur rends hommage.
J’ai évoqué des erreurs et cela vous a énervé.
Erreur de jugement. Vous avez d’abord « autorisé » ce rassemblement, avant de le « tolérer ». Quel que soit le terme utilisé, implicitement, vous l’avez autorisé. Vous avez donc également autorisé un afflux de milliers de personnes, directement dans la capitale, venues participer à cette manifestation. Vous mettez en balance la liberté d’expression, l’ordre public et la santé publique. Mais depuis des mois, la priorité de toutes les politiques décidées et mises en œuvre également par votre parti (associé au gouvernement fédéral ‘kern+10’), cette priorité pour laquelle nous vous avons accordé les pouvoirs spéciaux, c’est la santé publique et la gestion d’une crise sanitaire comme nous n’en avons jamais connu. Si après toutes les réunions avec les organisateurs de la manifestation, vous n’aviez pas la certitude qu’elle respecterait les règles édictées par le Conseil national de sécurité, vous auriez dû l’interdire sous cette forme et faire respecter l’interdiction, comme l’ont fait toutes les autres villes européennes. C’eût été la décision la plus responsable, celle qu’on attend du bourgmestre de la Ville de Bruxelles qui accueille le plus de manifestations sur le territoire régional. Monsieur Close, vous n’êtes pas un débutant en la matière. Vous connaissiez tous les risques.
Vous avez également commis des erreurs dans la gestion de la manifestation. Le contrôle de la situation vous a échappé. Permettez-moi de vous rappeler vos propres propos tenus la semaine passée et encore ce matin. Vous avez justifié l’autorisation ou la tolérance en annonçant une alternative à la manifestation par une action statique.
Mais quelle formule alternative avez-vous sérieusement organisée ? Je n’en vois aucune. Une autre contradiction dans votre discours réside dans le fait que vous avez distribué 4.000 masques aux organisateurs. Vous saviez donc dès le départ qu’il y aurait un trop grand nombre de manifestants sur la place Poelaert pour que soient respectées les règles de distanciation sociale. Vous l’aviez donc prévu, mais rien n’a été entrepris pour empêcher d’exposer les manifestants à un réel danger pour leur santé et celle de leurs proches.
Vous n’avez pas été capable de maintenir l’ordre public. Depuis plusieurs jours, vous saviez que des casseurs et voyous pouvaient s’infiltrer dans cette manifestation. Les villes que vous aimez citer s’étaient, en prévision de ce risque, concertées avec les commerçants. En l’espèce, rien n’a été fait : pas de consultation, pas d’alerte, rien !
Les commerçants du Sablon et des Marolles ont dû fermer en panique, alors qu’une exposition sous la forme d’une promenade impliquant une quarantaine de galeries était organisée. Les commerces du boulevard de Waterloo ont été saccagés par des actes de vandalisme qui ont suivi les manifestations. Quelle triste image pour notre Ville !
Au travers d’un communiqué, la police dénonce clairement le fait que les ordres d’intervention ont tardé et étaient chaotiques, avec pour résultat une intervention trop rapide (plus d’une heure). Pourquoi ? Les policiers disent se sentir abandonnés. Ils dénoncent le fait que les ordres les envoyant dans d’autres rues vides visaient tout simplement à ce qu’ils ne croisent pas les voyous. Qui a donné ces ordres ?
Il leur a même été interdit de contrôler les manifestants, comme vous l’avez reconnu.
Pourquoi avoir laissé ces commerces et vitrines se faire démolir ? À quelle heure précisément avez-vous donné aux forces de police l’ordre d’intervenir ? Je me joins à cet égard à toutes les interrogations contenues dans le communiqué de presse du SLFP police.
Une seule réaction vous aurait grandi, à savoir présenter vos excuses aux personnels soignants, aux services de police et de secours, aux milliers de personnes qui ont travaillé d’arrache-pied depuis des mois pour protéger la population, aux milliers de citoyens qui ont abandonné leur liberté pour la santé de toutes et de tous. Je pense que vous avez commis une faute. L’action la plus courageuse eût été de reconnaître cette faute et d’agir en conséquence pour que cela ne se reproduise plus.
La lutte contre le racisme mérite toute notre attention. Elle ne se limite pas à des slogans et des manifestations, elle doit se traduire en actes. Pour le MR, il est important de s’attaquer aux inégalités scolaires, à la discrimination à l’embauche, à la discrimination au logement, à la précarité, de faire des jeunes défavorisés une priorité, et pas seulement dans vos discours. Le Parti socialiste est à la manœuvre des politiques sociales depuis de très nombreuses années. Pourtant, malgré les moyens dégagés, la situation se dégrade. Une introspection serait la bienvenue.
Mevrouw Ampe.- Mijnheer de voorzitter, het is in deze stad, met deze burgemeester, blijkbaar mogelijk dat we niet met drie aan een toog kunnen zitten, maar wel met 10.000 kunnen betogen. Dat is compleet absurd en ik weet niet wie dat kan begrijpen.
Ik ga het daar vandaag echter nog niet eens over hebben, wel over een ander schandaal.
Ik ben vandaag gaan kijken naar de schade die de relschoppers hebben aangericht op de Guldenvlieslaan en de Naamse straat, allemaal mooie winkels van mensen die hard werken, die lang gesloten zijn geweest door Corona. Bijna het eerste dat ze na de versoepeling meemaken is dat hun gevels, hun etalages worden vernield door relschoppers die zelfs niets te maken hebben met de betoging tegen racisme. Het is een harde kern van mensen die het gemunt hebben op luxe waren, luxe boutiques en ze zijn blijkbaar nog fier op de vernielingen die ze hebben aangericht.
Mijnheer de burgemeester, wat mij daarin stoort is dat u zich terughoudend opstelt wanneer zaken worden vernield. Eigendomsrecht is een mensenrecht en als dat eigendomsrecht wordt aangevallen zou u meteen moeten optreden, die relschoppers meteen in de combi moeten steken en wegvoeren zodat er geen anderen op gedachten worden gebracht.
Volgens mijn informatie zou u aan de politie telkens opnieuw de opdracht geven om terughoudend te zijn als er geen mensen worden aangevallen, wel als zaken worden vernield. Ik vind dat echt niet kunnen. Van zodra de minste schade wordt aangericht, moet men de daders oppakken en daarna het gerecht zijn werk laten doen. Dat is een signaal dat dit niet geduld wordt. Op dit ogenblik brengt dat iedereen die opkomt tegen racisme, die opkomt voor een samenleving waar zwart, wit en alle kleuren samenleven, in diskrediet.
Ik vind dat schandalig en ik roep u op om bij een volgende betoging de vernielers meteen op te pakken en weg te voeren zodat dit niet telkens opnieuw gebeurt. Haal contacten aan met het parket, volg dit case per case op zodat dit eindelijk stopt want de mensen kunnen er echt niet meer tegen.
M. Bauwens.- La manifestation d’hier, que je soutiens, s’inscrit dans le cadre d’une série d’autres rassemblements qui ont eu lieu partout dans le monde et en Europe. Nous étions 10.000 à Bruxelles, 2.000 à Anvers, 1.000 à Gand et à Liège, de toutes origines. Et tous criaient justice pour Floyd. Il importe de manifester, mais aussi de se manifester contre le racisme. Il y a des injustices en Belgique aussi. Le rassemblement au Palais de justice s’est déroulé pacifiquement, sans le moindre incident. Ni le PTB ni les manifestants ne sont impliqués dans les incidents qui se sont produits après la manifestation et qui sont le fait de casseurs.
Il devient fatigant de devoir, après chaque manifestation, se justifier pour quelques- uns qui causent des dégâts. Nous étions 10.000. Tout s’est bien déroulé. Nous remercions la Ville et les organisateurs (Café Congo, Collectif Présences Noires, Made in B et l’asbl Frederic Bantu sous la coordination de Change asbl).
S’agissant des règles sanitaires, il y a deux poids, deux mesures, notamment au sein du MR et de l’Open Vld. Au début de la crise, les ouvriers d’Audi devaient travailler dans des conditions d’insécurité et ils s’en plaignaient. Et on n’a rien entendu de la part du MR et de l’Open Vld. Quand les travailleurs de la STIB protestaient contre le manque de sécurité au travail, on n’a rien entendu non plus.
(Remarques de M. Weytsman et Mme Ampe)
Quand il s’agit de limiter la démocratie et son expression, le MR et la N-VA rappellent les règles Covid, mais lorsqu’il y a un autre problème, on ne les entend pas. Hier, 10.000 personnes se sont fâchées contre le racisme et la discrimination, et j’entends les autres partis crier au scandale parce que les règles sanitaires ne seraient pas respectées, sans même discuter du fond.
Les contrôles sur une base ethnique ont été condamnés récemment encore par Amnesty International. Ce n’est donc pas le PTB qui affabule. Cela étant dit, je soutiens pleinement tous les policiers qui ont bien fait leur boulot et qui ne sont pas racistes.
Le nouveau racisme, c’est nier que le racisme existe. Dimanche passé encore, M. Francken disait dans le journal De Zondag qu’il doutait que le meurtre de George Floyd soit lié au racisme. Beaucoup de critiques contre la manifestation émanent de partis qui ne veulent pas parler du racisme. Sur ce point, je suis d’accord avec le bourgmestre.
Hier, c’est une énorme soif d’égalité et de justice qu’on a ressentie contre le racisme structurel qui divise et détruit des vies. Nous devons répondre à cette soif de justice, nous devons agir maintenant, car comme l’a très bien souligné Emmanuel André :
« Si le racisme n’existait pas, 10.000 personnes n’auraient pas dû rappeler à Bruxelles que nous sommes tous égaux. »
Qu’allez-vous mettre en place concrètement et structurellement dans notre Ville pour construire cette société égalitaire sans racisme ?
N’est-il pas grand temps de lancer concrètement le groupe de travail antiracisme pour lequel nous avons voté il y a près d’un an ? Je songe également à la motion à laquelle seule la N-VA n’a pas souscrit.
(Remarques de M. Vanden Borre)
Mevrouw Debaets.- Mijnheer de voorzitter, ik heb uw persmededeling gevolgd en ik heb u in het verleden al gezegd dat u een heel goede communicator bent. Ik start mijn betoog met het College heel duidelijk te zeggen dat wij, en ikzelf, de Black Lives Matter beweging steunen, in de eerste plaats om ideologische redenen en in de tweede plaats omdat ik daar in mijn familiale leven sterk bij betrokken ben. Een aantal mensen weten waar ik op doel.
Er is wel degelijk racisme en discriminatie in de samenleving. Ik heb een tijd geleden nog een studie van de Koning Boudewijnstichting gelezen waaruit duidelijk blijkt dat mensen afkomstig uit Sub-Saharaans Afrika het vier tot vijf keer moeilijker hebben om een job te vinden, ook al zijn ze hoger opgeleid. Dat zijn cijfers die voor zich spreken. Ook op de huurmarkt is er een probleem. Ik heb vrienden van Afrikaanse origine die een appartement willen huren en u weet wellicht al wat ik ga zeggen. Als ze de eigenaar bellen krijgen ze te horen dat het appartement al verhuurd is. Iemand anders, met een naam van hier, zou ‘s anderendaags het appartement komen bezichtigen. We kennen allemaal die voorbeelden. Dat ontkennen is natuurlijk absoluut schandalig.
Wij , CD&V en CDH, hebben dus helemaal geen moeite met de boodschap die gisteren gebracht werd, maar wel met het feit dat die betoging toegelaten is in volle coronacrisis. Mocht die betoging na de lockdown hebben plaatsgevonden zou ik samen met mijn zoon, die Rwandese roots heeft, zijn meegestapt. Laat dat duidelijk zijn.
We zijn nog altijd in coronacrisis. Dat verzin ik niet, mijn collega’s niet, maar dat wordt door de experten zo beoordeeld.
Wat daarnaast een beetje vreemd is, is dat je van de nationale veiligheidsraad met niet meer dan 10 personen samen mag komen en dat je in de stad Brussel met 10.000 samen mag komen.
Mijnheer de burgemeester, ik heb u vandaag in de pers gehoord en ik vind het ook bijzonder vreemd dat u achter uw beslissing blijft staan. Ik weet niet of u de getroffen handelaars al hebt ontmoet. Zoals mijn collega van MR al zei hebben die mensen wekenlang de deuren dicht moeten houden en hebben ze geen euro verdiend. Ze hebben al hun spaargeld geïnvesteerd om hun levensdroom, een eigen winkel, te realiseren. Ik heb hier een collega die weet wat het betekent als het zwaard van Damocles boven uw hoofd blijft hangen. Die mensen mogen eindelijk de deuren openen en een week later wordt hun winkel leeggeplunderd. Ik krijg daar kippenvel van, ook al gaat het niet over mijn eigen winkel, ik geef dat eerlijk toe. Ik vind dat verschrikkelijk voor de mensen die dat meemaken. Ondanks dat alles blijft het College dat een goede beslissing vinden. Ik ben er niet zeker van dat de getroffen handelaars het daar mee eens zijn.
We zullen hierin waarschijnlijk niet op dezelfde golflengte geraken en dus kreeg ik graag antwoorden op een aantal vragen.
Hebt u met de organisatoren van de betoging nagedacht over de manier waarop die betoging zo goed en sereen mogelijk zou kunnen verlopen? Mijn onderliggende vraag daarbij is of het niet verstandiger was geweest naar een alternatief te zoeken, want ik begrijp u ook wel. De frustratie die veel mensen voelen, zeker na de recente verschrikkelijke gebeurtenis in Amerika brengt mensen ertoe te zeggen dat dit eindelijk moet stoppen. Toch waren er heel wat alternatieven mogelijk. Hebt u die niet onderzocht?
De 1 meiviering, door uw partij goed gekend, kon niet doorgaan en is online gegaan.
Dat was een mogelijke piste. Of u had kunnen beslissen op de Grote Markt een sterk signaal te geven, bijvoorbeeld een schakel van mensen op de voorgeschreven afstand van mekaar, met vertegenwoordigers van organisaties.
Hebt u dat overwogen en zo neen, waarom niet?
Waarom, als u die betoging dan toch wilde laten plaatsvinden, dan niet op een plek met minder mensen zodat de veiligheid kon worden gegarandeerd? Waarom bijvoorbeeld niet op de Heizel? Net om diezelfde reden van veiligheid had u het vuurwerk van de veiligheid kunnen verplaatsen van de binnenstad naar de Heizel omdat men zich daar bevindt in een omgeving met minder risico’s en de ordediensten de veiligheid van iedereen kan verzekeren. Waarom in het volle stadscentrum, wetende dat eigenlijk elke betoging jammer genoeg zo eindigt?
Een laatste vraag heeft betrekking op de politie. Hoed af voor het politiekorps. Het is gemakkelijk gezegd dat er racisme is bij de politie. Dat zal wel zo zijn, ik ontken dat niet, maar het is niet omdat er een aantal rotte appels zijn bij de brandweer en de politie dat heel het korps racistisch is. Ik heb dus heel veel respect voor die mensen. Waarom zeggen die politievakbonden dan dat ze niet mochten ingrijpen, dat ze die manifestanten niet mochten controleren, dat ze ze eigenlijk moesten laten begaan?
Bijgevolg concludeer ik met te zeggen dat de doelstelling van die betoging compleet onderuit is gehaald. Welk beeld blijft er nu hangen bij de mensen in het diepe Wallonië of in het diepe Vlaanderen die gisteren naar het nieuws hebben gekeken? Ik denk dat we het antwoord wel kennen.
M. Wauters.- C’est contre-productif. Le fond de la manifestation était de lutter contre l’inégalité et la discrimination. C’est ce qui nous motive dans notre action politique.
Ma crainte est que dans l’esprit de certains, il ne reste que l’action des casseurs. J’ai hésité à participer à cette manifestation. Je me suis dit que je ne pouvais pas rester silencieux (« le bruit des bottes, le silence des pantoufles »). Ce jour-là, je travaillais, et seules deux personnes pouvaient entrer en même temps dans mon magasin. Nous avons appliqué une série de réglementations pour préserver la vie des gens. Nous avons tenu de tels propos ici en Conseil communal, et voilà que l’on autorise une telle manifestation. Monsieur le bourgmestre, souvent depuis que vous êtes entré en fonction, vous nous avez donné l’impression que vous étiez l’homme de la situation. Pourquoi ne pas avoir été créatif ?
Vous avez dit dans les médias que la Belgique n’était pas une île déserte au milieu de nulle part. Mais Bruxelles, capitale de l’Europe, aurait pu permettre à la démocratie de s’exprimer autrement et empêcher le non-respect d’une série de mesures édictées par le Comité national sécurité. Les gens ont respecté ces règles pendant des semaines et des mois, et tout à coup, elles n’ont plus aucune importance… Au lieu d’attirer l’attention sur la solidarité contre le racisme et la discrimination, les gens retiennent les incidents qui ont lieu en fin de manifestation. Cela me rend fou de rage !
Dans mon parti, il y a des gens qui connaissent bien le fonctionnement de Matongé. Ils m’ont dit savoir que des gens qui n’avaient rien à voir avec la cause défendue par la manifestation viendraient semer le désordre. Je ne comprends pas pourquoi la police de Bruxelles Capitale Ixelles n’a pas fait en sorte d’empêcher de tels débordements.
Le syndicat SLFP a déposé un préavis de grève. Que répondez-vous à l’affirmation des policiers parue dans la presse, selon laquelle « on se faisait caillasser, mais l’ordre du bourgmestre ne venait pas » ?
La Ville est parmi les plus gros employeurs de la Région et je constate que la population d’origine subsaharienne est sous-représentée dans nos structures, notamment aux postes de cadre et de dirigeant. Nous disposons des outils pour lutter concrètement contre le racisme et les discriminations. La Ville de Bruxelles pourrait- elle, au sein de la police et dans ses autres services administratifs, instaurer une politique réellement volontariste, notamment s’agissant de la population d’origine subsaharienne ?
M. Coomans de Brachène.- Monsieur le bourgmestre, je trouve vos propos déplacés et insultants. Nous traversons une situation difficile, tant pour vous que pour vos policiers.
Serait-il possible de disposer du rapport de Polbru préalable à la manifestation et des mises en garde qu’il contenait ?
Quelles ont été les recommandations Covid formulées pour faire respecter les gestes barrières et la distanciation sociale ?
Quel était le nombre de policiers déployés et le matériel spécifique disponible pour encadrer cette manifestation ? Quel était le nombre de participants estimé par la police préalablement à cette journée ?
Pourquoi tant d’autres lieux ont-ils été investis par les manifestants en marge du lieu principal ?
Quel est le coût approximatif des dégradations et des pillages, tant privés que publics ?
Quelle est le nombre de policiers, de manifestants et d’animaux blessés ? Quel est le nombre des arrestations ? Quel a été le nombre de flagrants délits ?
Qu’en est-il d’une consigne de non-intervention de nos policiers donnée par le Collège de police de notre zone ou par sa direction elle-même ?
Malgré l’opposition du Conseil national de sécurité, malgré les vives réticences de vos services et malgré l’avis négatif du principal syndicat policier au sein de Polbru, comment avez-vous pu laisser un tel rassemblement se tenir sans proposer de formules alternatives ?
De heer Vanden Borre.- Mijnheer de voorzitter, ik begrijp dat velen diep verontwaardigd zijn over wat er gebeurd is met George Floyd in Minneapolis. De beelden laten niemand onaangedaan. Ik begrijp ook dat velen zich willen laten horen tegen racisme. Racisme in elke vorm of gedaante is verwerpelijk. Er is geen plaats voor racisme in onze samenleving. We moeten dat kunnen zeggen en die boodschap uitdragen. En ja, ik zeg uitdrukkelijk dat racisme een maatschappelijk probleem is dat we samen moeten aanpakken. Ik begrijp ook dat velen hierover hun stem willen laten horen.
Dit is echter geen debat over het inperken van de vrije meningsuiting. Niemand trekt het recht op vrije meningsuiting in twijfel. Alleen zijn fysieke bijeenkomsten momenteel verboden, op basis van een wet waarover hier gestemd is.
Mijnheer de burgemeester, u moet deze wetten doen naleven. Uw belangrijkste taak is het beschermen van burgers. U hebt ons echter, door uw roekeloze beslissing om de betoging te tolereren, opnieuw blootgesteld aan de sluipmoordenaar Covid 19.
Deze betoging zal mogelijks levens kosten en dat hebt u op uw geweten. U wist dit op voorhand. Ik heb op voorhand uw boodschap gezien, namelijk er is genoeg plaats voor 10.000 mensen op het Poelaertplein.
Dat is een leugen en om twee redenen. Dat was, ten eerste, een impliciete oproep om massaal te komen. Er was geen enkele aanzet tot het beperken van dit massa- evenement. Ten tweede, is op het Poelaertplein ongeveer 6000 m² beschikbaar als publieke ruimte voor betogers. Op het moment dat beslist werd de betoging te tolereren waren er al meer dan 20.000 bevestigingen en geïnteresseerden in het evenement. Dat betekent minder dan 0,5 m² per persoon. U wist op voorhand dat de social distancing onmogelijk zou kunnen worden gehandhaafd. U hebt met voorbedachten rade de bevolking aan deze sluipmoordenaar blootgesteld. Dat is een schande. Hoe kan je dit uitleggen aan de miljoenen burgers die reeds maanden in afzondering zitten en wachten om hun normale leven te kunnen hervatten? Dit is een enorm verlies aan morele autoriteit van onze publieke overheden om de regels af te dwingen en een toename van het risico op nieuwe inbreuken.
En dan de plunderingen en het geweld. Opnieuw gaan deze beelden de wereld rond. Winkels waar het water tot aan de lippen staat worden geplunderd en gevandaliseerd. Hele groepen doen zich te buiten aan rellen en geweld. Minstens 239 mensen worden gearresteerd. De politie wordt bekogeld en uitgedaagd. Rellen breken uit. Opnieuw lijkt het erop dat de situatie slecht is ingeschat en er nalatigheid was vanwege de burgemeester. Hoe kan dit zo ontsporen?
Ik heb rechtstreeks berichten gekregen van de politie dat ze al veel sneller wilden ingrijpen, maar dat ze dat niet konden omdat ze geen bijstand kregen en het waterkanon niet mochten inzetten. Ze hebben anderhalf uur moeten wachten op bijstand, en inmiddels werden ze met steden bekogeld. De situatie was toen volledig ontspoord.
Mijnheer de burgemeester, u was verplicht die bijstand te geven, maar u hebt dat niet gedaan en dat is een grove fout. Winkeliers kunnen getuigen dat ze soms meer dan een uur hebben moeten wachten.
Dan is er nog het uitdrukkelijke voorafgaande negatieve advies van de politievakbond. Toch hebt u doorgezet met als resultaat 35 gewonde politieagenten. De politie zegt nu een staking aan omdat ze deze malgoverno beu zijn, en terecht. Zonder politie dreigt echter de chaos. In uw reactie zegt u dat de politie liegt. U neemt zelfs het woord “laster” in de mond. U zegt dat u, als u vandaag opnieuw zou moeten beslissen, exact hetzelfde zou doen. Kunt u uw onbekwaamheid van gisteren nog duidelijker in de verf zetten, na alles wat we vandaag weten, met name de totale minachting voor onze volksgezondheid, de plunderingen van handelaars in nood, de totale vertrouwensbreuk met onze politiediensten? U beschuldigt de MR bovendien van racisme en onze politie van laster. Ik vrees dat u de voeling met de werkelijkheid kwijt bent. U hebt uzelf en deze stad niet meer in de hand.
Ik ben ervan overtuigd dat de overgrote meerderheid van de betogers goede bedoelingen had en een oprechte boodschap tegen racisme de wereld in wilde sturen. Het cynische aan deze dag is echter dat deze boodschap van gelijkheid en naastenliefde grotendeels verloren is gegaan door het niet naleven van regels, door chaos, door geweld. Ik kan dat alleen maar betreuren. Voor al deze zaken is er maar één verantwoordelijke en dat bent u, mijnheer Close. U was zondag geen burgemeester van Brussel. U was geen burgemeester van de hoofdstad van dit land. U was zondag deze functie niet waardig.
Net als de MR roep ik op tot verontschuldigingen aan alle getroffen families die iemand aan het Covid-virus hebben verloren, aan al de verzorgenden die zich dag en nacht hebben ingezet. Verontschuldigingen ten aanzien van de politiediensten zijn op hun plaats. Hoe zult u werken om het vertrouwen te herstellen. Hoe zult u dit rechtzetten met Rudi Vervoort? Wat is zijn reactie als toezichthoudende overste?
Tot slot zie ik dat er op de sociale media opnieuw berichten circuleren om aanstaande woensdag in de Nieuwstraat te gaan plunderen. Hoe reageert u op deze berichten?
M. le Bourgmestre.- Nous avons été saisis d’une demande de manifestation il y a dix jours. Cette manifestation devait se tenir place de la Monnaie. Nous avons décidé de la refuser. Des mouvements naissent un peu partout en Europe et en Belgique : Liège, 2.000 personnes à Anvers, 1.000 personnes à Gand.
Une analyse des risques a été effectuée par le commissaire en chef et les personnes chargées de l’ordre public. Nous avons à Bruxelles une police exemplaire. Son commissaire en chef est d’une intégrité totale. Il a toute ma confiance. Si le seul responsable, c’est moi, je sais que je peux compter sur une équipe formidable.
Le principe que notre police applique depuis une trentaine d’années est ce que nous appelons la gestion négociée de l’espace public. Interdire une manifestation est extrêmement complexe. Parfois, il vaut mieux tolérer en trouvant un accord plutôt que générer des affrontements. Certes, nous sommes dans une période de pandémie. Mais vous aurez aussi entendu des virologues nous dire que la balance d’intérêts n’est pas simple, surtout en phase trois du déconfinement. Entre la situation sociosanitaire, l’ordre public et la liberté d’expression, il a fallu trouver un équilibre. Il s’agissait d’une manifestation statique qui devait à la base réunir 5.000 personnes plutôt que 10.000. Je voulais un symbole fort, à savoir le Palais de justice. Nous avons fourni 4.000 masques parce que la plupart en avaient. Monsieur Vanden Borre, vous y étiez, vous avez pris des photos et vous avez vu que la plupart des gens portaient un masque.
(Remarques de M. Vanden Borre)
Nous avons agi comme nous le faisons pour les 1.000 manifestations que nous accueillons par an. Effectivement, nous négocions. Mon rôle n’est pas de juger du message porté par ce mouvement. Avec la police, nous ne voyons pas comment nous aurions pu faire autrement que le tolérer.
Je vois de l’hypocrisie dans le fait que les gens donnent l’impression de découvrir qu’il y avait une manifestation dimanche. Le rapport de la police a été envoyé dès le vendredi au gouvernement fédéral. Dès le samedi, il a été abordé en super kern. Mon téléphone est ouvert. J’en parle avec le ministre de l’Intérieur, avec des vice-Premiers ministres, notre zone de police a des contacts fructueux avec la police fédérale. À un moment donné, un parti – pas le vôtre, monsieur Vanden Borre – décide d’en faire un événement politique. Son président aime créer des problèmes là où nous essayons de trouver des solutions. C’est son choix. Je ne le conteste pas, mais je n’entre pas dans ce débat. J’ai bien compris dès l’après-midi la mise en scène faite par ce parti. C’est ça la démocratie et je dois l’accepter. J’admets qu’il est difficile, après ce genre de manifestation, de dire à un commerçant qu’il ne peut pas accueillir autant de monde qui le souhaiterait. Il y a beaucoup de règles complexes : pourquoi certains sports ont- ils été autorisés avant d’autres, pourquoi certains commerçants ont-ils pu rouvrir leurs portes avant d’autres, pourquoi les salles culturelles ont-elles été fermées avant d’autres… Cette crise, nous ne l’avons jamais vécue auparavant. J’étais parti du principe qu’il y avait moyen de collaborer entre niveaux de pouvoir. J’ai compris ce week-end que tout cela avait volé en éclats. Il fallait une cible et détourner l’attention sur certains manquements en « se faisant le bourgmestre de Bruxelles ». Ce n’est pas grave, je l’assume, c’est mon boulot. Il faut pouvoir accepter les petits jeux politiciens de certains. C’est le fait d’un parti.
Je suis d’accord avec Mme Ampe : ce qui est arrivé aux commerçants est tout simplement scandaleux. Nous les avons reçus ce matin. La Ville interviendra dans le remboursement des dégâts et elle se retournera contre les fauteurs de troubles, dont 249 ont été arrêtés.
(Remarques de Mme Ampe)
J’ai entendu une polémique lancée par un syndicat qui, apparemment, a un œuf à peler avec le chef de corps depuis longtemps. Depuis que je suis bourgmestre, ce syndicat a un problème avec mon chef de corps. J’ignore pourquoi. Je répète à ce syndicat que ce n’est pas sur le chef de corps qu’il faut taper, mais sur moi. Je suis responsable et je couvre mon chef de corps. J’ai passé sept heures dans le centre de commandement, avant d’aller sur le terrain avec M. Maingain pour voir les commerçants. À aucun moment nous n’avons demandé à la police de ne pas intervenir, mais à tout moment, nous avons géré la situation. Quand la situation a dégénéré à la porte de Namur, nous sommes intervenus immédiatement. Idem lorsque cela a dégénéré sur le boulevard de Waterloo. Je pense que l’on parle en réalité de la situation sur la place Royale. Il est exact que sur la place Royale, nous avons fait avancer l’autopompe, mais des stewards bénévoles qui travaillaient avec l’organisateur ont réussi à calmer la situation. De nouveau, les décisions ont été prises en concertation avec mon chef de corps et avec les nombreux officiers présents dans le centre de commandement. Les policiers blessés que vous évoquez l’ont été après.
Le barrage avait été érigé pour protéger la zone neutre. Ces événements ont montré que les policiers sont des travailleurs qui veillent à notre sécurité, et il n’est pas normal qu’ils soient blessés. Nous nous constituerons partie civile et nous porterons plainte au pénal compte les auteurs de ces exactions.
Des manifestations à Bruxelles qui tournent mal, il y en aura malheureusement encore, car certains ne comprennent pas la chance qu’ils ont de jouir d’une liberté d’expression. Je dois trouver en permanence l’équilibre entre cette liberté d’expression et l’ordre public. Je suis très fier d’être président d’une zone de police avec des policiers qui font excellemment bien leur métier. Un métier de plus en plus difficile. Ils sont de plus en plus souvent stigmatisés. S’il existe des brebis galeuses, la toute grande majorité des policiers sont des gens biens qui font bien leur boulot. Ce sont des fonctionnaires qui ont le sens du devoir, du civisme et du service public, et qui sont profondément antiracistes. J’ai la chance d’avoir un chef de corps pour qui l’intégrité est extrêmement importante.
S’agissant de vos questions, nous ne communiquons jamais le nombre de personnels mobilisés. Tout le monde était mobilisé. Les deux arroseuses de la police fédérale, les brigades anti-agression… J’étais en contact permanent avec le ministre de l’Intérieur et le bourgmestre d’Ixelles. Ce sont des manifestations difficiles à gérer, surtout dans la période que nous vivons. Dans une Ville comme Bruxelles qui est aussi la capitale de la liberté d’expression, il a fallu trouver la balance entre les règles sanitaires, l’ordre public et la liberté d’expression. C’est mon choix et j’en assume la responsabilité politique, avec mon Collège. C’est le rôle de l’opposition de contester. Dimanche, c’est le jeu démocratique qui s’est exprimé.
(Applaudissements nourris sur les bancs de la majorité)
M. Weytsman.- Le MR est bien engagé, par ses actions et ses propositions, dans la lutte contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie ou l’afrophobie. Je suis excédé par ce discours de gauche qui, par intérêt électoral, prétend avoir le monopole de la lutte contre les discriminations. Les libéraux luttent contre tout ce qui empêche l’émancipation. Monsieur Close, je ne crois pas un instant que vous pensiez que le MR ou moi-même soutenons des manifestations racistes ou que nous n’aurions pas organisé ce type de manifestation. Vous connaissez tous l’histoire de mes origines et de ma famille. Ces attaques personnelles n’ont aucun sens. Je ne vous ai pas attaqué personnellement, j’ai attaqué votre laxisme et je n’ai pas eu de réponse. Vous n’avez pas « toléré » cette manifestation, vous l’avez autorisée, c’est le terme que vous avez utilisé le 5 juin.
Vous vous étiez engagé à mettre en place une organisation exemplaire. Quelles ont été les mesures prises pour que ce soit le cas après que vous en ayez discuté avec les organisateurs ? Jusqu’à samedi, nous ne savions pas si cette manifestation serait maintenue, car de nombreux acteurs vous en décourageaient. En kern, il a été demandé qu’elle ne soit pas organisée. Vous avez laissé entrer de nombreuses personnes sur la place Poelaert alors que vous saviez qu’un tel nombre ne permettrait pas la distanciation sociale. Les règles de sécurité édictées par le Conseil national de sécurité n’ont pas été respectées. Vous avez envoyé un message très négatif à la population et au personnel soignant.
À partir de quand avez-vous donné aux forces de l’ordre l’autorisation d’intervenir ?
M. le Bourgmestre.- Dès qu’il y a eu des incidents à la porte de Namur, nous avons donné l’ordre d’intervenir.
M. Weytsman.- Pourquoi la police dit-elle le contraire ?
M. le Bourgmestre.- Le syndicat de police, ce n’est pas encore la police !
M. Weytsman.- Ce sont pourtant des policiers présents sur le terrain qui nous ont expliqué la situation.
Si vous ne souhaitez pas vous excuser, venez au moins nous expliquer en toute transparence le déroulement de la journée. Les voyous sont intervenus assez tôt au début de la marche. Pourtant, la police n’est pas intervenue immédiatement. (Brouhaha)
Mevrouw Ampe.- Mijnheer de burgemeester, u ontkent dus eigenlijk dat u de politie de opdracht hebt gegeven om af te wachten en niet meteen in te grijpen. Dat wil zeggen dat het uw woord is tegen dat van heel veel politiemensen. Dat is straf. Ik heb geen enkele reden om aan te nemen dat die politiemensen daarover zouden liegen. Ik hoop dat er klaarheid komt in deze zaak.
Wat ik echter nog veel straffer vind, is dat u blijkbaar wel de tijd hebt gevonden om de camerabeelden te bekijken om te zien welke politici van de oppositie aanwezig waren, maar dat u niet de tijd hebt gevonden om de relschoppers te identificeren. U had dat niet persoonlijk moeten doen, u kon dat laten doen. Voor mij is dat een Comité P waard. Het is niet normaal dat een burgemeester gaat kijken welke politici van de oppositie aanwezig zijn op een evenement.
De Burgemeester.- Dat gebeurde niet met de camera’s van de politie. Ik heb dat gezien op de sociale netwerken. De bescherming van het privéleven is voor mij heel belangrijk.
De heer Vanden Borre.- Mijnheer de burgemeester, dit is totaal ongepast. U beschuldigt mij hier in openbare vergadering. Ik weet niet waar u die informatie vandaan haalt. Voor mij is dit een burgemeester die de pedalen kwijt is, die de voeling met de realiteit aan het verliezen is.
Mevrouw Ampe.- Mijnheer de burgemeester, mag ik er dan op rekenen dat de politie bij een volgende manifestatie meteen ingrijpt, bij de eerste steen die wordt geworpen? De heer Bauwens.- Mijnheer de voorzitter, ik ben blij dat iedereen bijzonder veel tijd heeft genomen om te zeggen dat ze anti-racisten zijn, ook de leden van de oppositie. Als we op die manier over de resoluties en moties kunnen stemmen in deze gemeenteraad is het racisme over een jaar gewoon van de kaart geveegd.
Elke partij heef uitvoerig de tijd genomen om te zeggen dat ze tegen racisme is, om daarna dubbel zoveel tijd te nemen om de rellen aan te klagen. Het is echt de taal van extreem-rechts om het racisme efkes van de tafel te vegen en nadien dat spel te spelen.
Ik wacht met blijdschap op de volgende moties over anti-racisme, over discrimination à l’embauche, profilage ethnique. Ik maak mij sterk dat die voltallig zullen worden aangenomen en dat maakt mij blij.
Mevrouw Debaets.- Mijnheer de voorzitter, ik ben mijn vraagstelling begonnen met te zeggen dat de burgemeester een heel goede communicator is. Dat is zeker niet cynisch bedoeld. Ik meen dat ook echt. Hij heeft dat net nog eens bewezen. Mijnheer de burgemeester, u hebt een mooie redevoering gehouden, met veel emotie en betrokkenheid, met bijna een staande ovatie van uw College. Ik voel echt dat u zich werkelijk betrokken voelt. Alleen was dit louter een mooie redevoering en hebben we geen antwoorden gekregen op onze vragen. Hier sluit ik mij aan mij mevrouw Ampe. Een van de evidente vragen was waarom u geen alternatief gezocht hebt met de organisatoren. Waarom is er niet gezocht naar een alternatieve locatie? Hoelang duurde de interventietijd? U hebt mijn vragen gehoord, ik ga ze niet allemaal herhalen. Er is jammer genoeg echter geen antwoord op gekomen. We zouden hier nog lang over kunnen discussiëren, maar ik voel dat we er niet uit zullen geraken. Ik kan eigenlijk alleen maar zeggen dat ik hoop dat het feit dat u deze manifestatie hebt getolereerd, dat daar 10.000 mensen tegen elkaar hebben gestaan geen nieuwe besmettingen tot gevolg heeft gehad. Ik hoop dat er geen nieuwe zieken zullen zijn en vooral dat dit geen levens gaat kosten, want anders weet ik niet hoe u dit aan de families gaat uitleggen.
M. Wauters.- Ce ne sont pas les gens qui sont allés manifester qui sont critiquables. Le fait de participer ou pas à cette manifestation était pour moi un cas de conscience, entre le respect des normes sanitaires et l’envie de participer à ce moment d’expression démocratique.
Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’alternative ? Bruxelles aurait pu être la première à proposer quelque chose d’autre. L’hélicoptère de la police aurait filmé l’événement et cela aurait été diffusé sur CNN. Nous aurions été les précurseurs d’une expression démocratique fondamentale vécue dans le respect des normes sanitaires. Je ne cesserai de le regretter.
Vous critiquez le jeu politique de la droite, mais vous répondez de la même façon, avec des applaudissements nourris de votre Collège qui concluent votre intervention. (Applaudissements nourris du Collège)
Un père de famille me racontait qu’il n’avait pas pu empêcher son fils mineur de participer à la manifestation, alors qu’il lui avait dit de faire attention. Il m’a affirmé que si, dans 15 jours, son fils était malade, il lancerait une action collective contre la Ville.
De heer Vanden Borre.- Mijnheer de voorzitter, we hebben helaas een burgemeester gehoord die wild om zich heen slaat, in alle richtingen. Hij verwijst naar Antwerpen, naar andere steden om excuses te zoeken om de verantwoordelijkheid die hij effectief moet nemen niet te nemen en te ontkennen. Bovendien viseert hij mij persoonlijk.
Waar haalt hij het lef om mij persoonlijk te beschuldigen in deze openbare zitting en te zeggen dat ik zondag op de manifestatie aanwezig was? Ik was met mijn vrouw onderweg naar het Ter Kamerenbos en hij beweert dat ik aanwezig was op een betoging om er politiek voordeel uit te halen. Dat is meer dan één brug te ver voor mij en dat meen ik. Ik vind dit bijzonder laag. Wat is uw reactie daarop?
Mijnheer de burgemeester, u reageert daar niet op, dus u vindt dat heel normaal. Ik heb het dan nog niet over al de feiten die ik net heb opgesomd, de volksgezondheid, de politie, de vertrouwensbreuk.
Ik vrees dat u, als u nog veel evenementen zoals die van zondag laat plaatsvinden, zult achterblijven als de keizer zonder kleren. Nochtans, en dat meen ik oprecht, bent u de meest geschikte persoon binnen deze meerderheid om deze stad te leiden. Dat zegt helaas ook veel over deze meerderheid.
Ik besluit met te onderstrepen dat mijn vertrouwen na uw toelichting vandaag – ik had zondag door de feiten en de beelden al een serieuze opdoffer gekregen – nog een grotere deuk heeft gekregen.
M. Coomans de Brachène.- Monsieur le bourgmestre, cela fait déjà quelques années que nous nous connaissons. Vous êtes un orateur brillant, et vous n’êtes jamais aussi brillant que quand vous êtes mis en difficulté. Mais avec le temps, on finit par savoir comment cela va se passer. La meilleure défense, c’est l’attaque, mais j’estime qu’en l’espèce, elle est déplacée. Vous auriez pu faire amende honorable et reconnaître certaines fautes. Je crains que d’autres éléments n’apparaissent au cours des prochains jours. Je juge exécrables et abjectes vos remarques à l’égard de notre président de parti. J’entends que vous essayez de faire croire à une stratégie du MR contre vous.
Cela fait plusieurs jours que je n’ai pas vu mon président parti. Aucune consigne n’a été donnée. Nous avons simplement été tous choqués de voir comment la manifestation avait été organisée. Depuis hier, je ne cesse de recevoir des photos et des images de la manifestation. Les gens se demandent comment il est possible que vous ayez laissé passer cela. Nous voulions tous que le message antiraciste passe. Or je pense que l’objectif n’est pas atteint. La manifestation à Gand s’est très bien déroulée. Comparaison n’est pas raison. Tant de monde sur la place Poelaert ne pouvait que déboucher sur des excès. Je constate que le SLFP a déposé un préavis de grève et qu’il est désormais suivi par le SNPS. Il va falloir rassurer nos policiers.
Des personnels présents sur le terrain et des syndicats nous ont remonté des informations concordantes selon lesquelles ils n’ont pas reçu de consigne.
Sur la place Royale, nous avons vu des manifestants décrocher un feu de signalisation et le lancer sur les policiers. À ce moment-là, les policiers disent avoir demandé une consigne et ils ont dû attendre de longues minutes. Vous avez raison de rappeler qu’ils font un travail pénible et pas toujours reconnu à sa juste valeur.
Je n’ai pas reçu réponse quant au nombre de délits et quant à une éventuelle consigne de non-intervention. Pourquoi n’avoir pas suivi les recommandations de vos services et les avis négatifs des syndicats de police ?
18 NOVEMBRE 2019 - Projet de motion cosigné par M. Ouriaghli, chef de groupe PS, Mme Stoops, au nom du groupe Ecolo-Groen, Mme Nagy, cheffe de groupe DéFI, M. Wauters, chef de groupe et Mme Debaets, au nom du groupe cdH-CD&V, et Mme Loulaji, indépendante, visant l'élaboration d'un plan d'action contre le racisme à la Ville de Bruxelles
Zian, échevin.- C’est donc autour d’une cause qui doit nous réunir plus que nous
diviser que je vous propose cette motion. Elle a été déposée comme proposition de
base du groupe PTB, à la suite de quoi plusieurs groupes de travail englobant
l’ensemble des partis de ce Conseil communal se sont réunis depuis quelques mois.
Nous avons donc abouti à un texte que nous avons voulu le plus large possible pour
atteindre un consensus de l’ensemble des groupes politiques de notre assemblée. Dès
lors, la majorité PS, Ecolo-Groen et DéFI, en plus du groupe cdH-CD&V, ainsi que la
Conseillère indépendante Mme Loulaji vous proposent ce texte commun qui est le
fruit de riches échanges entre les représentants politiques qui ont bien voulu
participer aux différentes réunions consacrées à ce sujet.
En conclusion, toutes les divisions sur le sujet renforceront les véritables ennemis de
la lutte contre le racisme, et c’est pourquoi nous avons pour ambition de rassembler
les forces et de réfléchir ensemble contre le racisme. Selon moi, nous pourrons
rencontrer les amendements déposés par le MR.
Mevrouw Stoops.- Mijnheer de voorzitter, ik ben zeer blij om de vooruitgang van
deze motie namens Ecolo-Groen voor te stellen.
Bij het voorbereidende werk over de motie over gelijkheid van kansen werd het
duidelijk dat onze hoofdstad nog geen actieplan tegen discriminatie had. Ontzettend
veel problematieken van onze hoofdstad vinden nochtans hun oorzaak in het
bestaande gevoel van tweederangsburgerschap. Van welzijn tot mobiliteit, van
toegankelijkheid van diensten tot verkeerspiraten. Uit studies merken we dat vele
mensen geen klacht indienen. De melting pot van Brussel indachtig weten we dat
Brusselaars nog vaker te maken krijgen met verschillende vormen van discriminatie.
Ze vinden daarom niet altijd de weg naar de juiste instanties of zijn door wat ze
ondergingen, te fragiel of wantrouwig ten aanzien van de systemen. Als niet iedere
Brusselaar de gelijkwaardigheid waar hij recht op heeft, in zijn dagelijkse realiteit
voelt, dan hebben we nood aan actie. Ik denk daarom dat niemand van de hier
aanwezige verkozenen kan stellen dat we die actie beter uitstellen. We hebben alles
op alles gezet om de ontwikkeling van een actieplan voor te leggen, zodat we zo snel
mogelijk aan de slag kunnen. Het is een actieplan dat een sectoroverschrijdende
aanpak waarborgt.
In de werkgroep hadden we natuurlijk ook de participatiebril op. Een zo omvangrijke
maatschappelijke uitdaging heeft nood aan vele perspectieven om het meest rijke
resultaat te krijgen. Dat de burgermaatschappij, het middenveld , wetenschappers,
ngo’s, politie en politiek mee aan tafel schuiven om het actieplan te ontwikkelen,
stemt ons dus zeer hoopvol.
Het verheugt ons het college te laten weten dat wij wensen dat de Stad Brussel zich
aansluit bij de Europese coalitie van steden tegen racisme.
Mme Nagy.- C’est avec enthousiasme que le groupe DéFI soutient cette proposition
de motion. Bruxelles, avec ses 140 nationalités, est une ville où les discriminations à
l’embauche ou au logement et les propos racistes restent malheureusement trop
présents. Il est important que le Conseil communal de la Ville de Bruxelles prenne
une position que nous espérons la plus large possible pour lancer un message fort sur
le fait que nous voulons travailler contre le racisme et les discriminations. Pour DéFI,
la lutte contre les discriminations, notamment au travail, est une priorité. Nous avons
beaucoup œuvré en la matière au gouvernement régional. Selon nous, cette lutte doit
encore être renforcée à tous les niveaux de pouvoir. Il faut un plan d’action fondé sur
la sensibilisation et la formation à la reconnaissance de tous ceux qui construisent
l’avenir de notre cité.
D’autres villes européennes mènent le même travail. Le groupe DéFI soutiendra la
proposition de motion et le travail qui ne fait que commencer pour élaborer un
véritable plan de lutte contre le racisme à la Ville de Bruxelles.
- Wauters.- Le cdH et le CD&V sont évidemment, en tant qu’humanistes, parties
prenantes de ce texte. La société inclusive est fondamentale. C’est la base du vivre
ensemble. Nous sommes tous des zinnekes, ce qui constitue notre richesse. Une ville
où se côtoient 180 nationalités est une opportunité. Malheureusement, dans la vie de
tous les jours, il reste trop de discriminations. Notre parti compte une ministre de
l’égalité des chances qui a beaucoup travaillé sur le sujet, notamment par le biais de la
Charte régionale de la diversité. Nous devons veiller à ce que les discriminations
soient de moins en moins présentes dans le quotidien des habitants de la Ville.
Nous devons être à même d’évaluer les évolutions, positives et négatives, en termes
de discrimination sur une base raciale. Nous devons porter ce projet tous ensemble.
Nos différences d’origine sont des richesses et des opportunités. C’est donc des deux
mains que nous signerons cette motion.
Mme Loulaji.- Je suis étonnée qu’en 2020, cette question se pose encore, alors
qu’elle aurait dû être dépassée depuis longtemps. La Belgique est un petit pays
majoritairement migratoire. Le racisme ne fait qu’amplifier d’autres problèmes plus
graves comme l’emploi, la sécurité et le logement. Que nous le voulions ou pas, nous
devons vivre ensemble. Bruxelles est une ville cosmopolite. Au lieu de nous monter
les uns contre les autres, résolvons d’abord les problèmes économiques et sociaux.
Pour moi, le racisme n’est pas une question qui devrait se poser en 2020.
- Bauwens.- La motion contre le racisme, ou le plan contre le racisme, que présente
aujourd’hui la majorité de la Ville de Bruxelles est en fait une motion que le PTB a
déposée en mai 2019. Nous voterons évidemment pour.
Dans notre capitale, il y a encore trop de discrimination et de racisme. Dans les rues,
sur le marché du logement, à l’embauche, dans l’enseignement, parfois dans
l’administration. Hier, le CCIB a pris l’initiative de nous transmettre une série de
témoignages de cas de racisme et de discrimination dans notre Ville. Neuf victimes
sur dix ne signalent pas les actes de discrimination. La raison en est qu’en 2014, le
Centre pour l’égalité des chances a enregistré 764 dossiers de plainte. Or le nombre de
condamnations peut être compté sur les doigts d’une main. Donc, pour beaucoup de
gens, porter plainte est considéré parfois comme contre-productif.
Le PTB salue le fait que dans la motion de la majorité, le PS et les autres groupes
reprennent des idées pour lesquelles nous nous battons depuis longtemps : un guichet
facile d’accès pour porter plainte en cas de discrimination, d’une part, et la promotion
des testings contre-discriminatoires.
Toutefois, il manque un élément essentiel dans ce texte, raison pour laquelle nous
avons déposé un amendement : la demande du PTB de lever l’interdiction du port des
signes convictionnels n’est pas reprise dans la nouvelle motion de la majorité. Pour
nous, il s’agit d’une mesure cruciale, sachant qu’à Bruxelles, une entreprise sur trois
dit sélectionner à l’embauche sur le principe d’apparence. Le droit au travail est un
droit fondamental. Or la motion actuelle de la majorité refuse de reconnaître ce droit
fondamental. En effet, dans les règlements d’ordre intérieur, on interdit encore le port
du couvre-chef, d’un signe ou de bijoux qui expriment une opinion ou une
appartenance philosophique ou religieuse. Pour nous, c’est inacceptable. Présenter
une motion et un plan de lutte antidiscrimination sans vouloir lever cette interdiction
est largement insuffisant.
L’émancipation est toujours évoquée pour justifier l’interdiction du port du foulard.
Au nom de cette émancipation, la coalition progressiste qui est face à nous ferme un
grand marché du travail aux femmes qui portent le foulard. Au PTB, nous disons que
reconnaître le droit au travail pour tous, quelles que soient les convictions, cela
signifie reconnaître le droit à l’émancipation. Cela vaut pour les entreprises privées,
mais aussi pour les services communaux qui doivent donner l’exemple en favorisant
activement le pluralisme. Le programme du PS et d’Ecolo dit vouloir combattre toutes
les formes de discrimination à l’embauche. Pourtant, cela ne figure pas dans la motion
qui vise à lutter contre le racisme et la discrimination. Quelle hypocrisie, lorsqu’on
parle d’émancipation ! Quand on veut réellement émanciper, on vote des lois qui
garantissent une égalité salariale pour toutes les femmes. En Belgique, nous sommes
loin du compte, puisque les femmes travaillent gratuitement depuis le début
novembre en raison de l’inégalité salariale. Si la Belgique et la Ville voulaient
réellement émanciper, elles se battraient pour donner un diplôme de même valeur à
chaque jeune qui termine sa rhéto et aux filles qui portent le foulard. On sait que
Bruxelles figure parmi les champions du monde des inégalités scolaires. Le port du
foulard en fait partie. Si on voulait réellement émanciper les femmes, dont celles qui
portent le foulard, on voterait des lois qui empêchent les féminicides. En termes
d’émancipation, les femmes qui portent le foulard n’ont aucune leçon à recevoir de
l’État ou de la Ville de Bruxelles.
On dit que l’État et la commune doivent être neutres. La neutralité signifie que les
autorités et l’administration doivent traiter tous les citoyens de manière neutre et
égale. Cela ne veut pas dire qu’il faille interdire le port du foulard au personnel
communal. Le port du foulard ne compromet pas le service ni la liberté des autres.
Une personne qui porte le foulard au guichet rend le même service qu’une autre qui
n’en porte pas. Sur le lieu du travail et derrière le comptoir, on doit être jugé sur son
talent et ses compétences, et pas sur ce qu’on porte sur la tête. Au nom de cette
neutralité, on ne respecte plus la Constitution belge ni une série de textes
internationaux qui garantissent la liberté d’expression et de religion.
Enfin, la Ville figure parmi les plus grands employeurs de la Région. Si vous
autorisez le port du foulard à votre personnel, imaginez le marché que vous ouvrez à
toutes ces femmes qui, justement, n’ont pas cette chance d’émancipation. Faites
comme la police en Suède ou en Écosse, dont les agents portent le voile et où il est dit
que « comme beaucoup d’autres employeurs, en particulier dans le secteur public,
nous travaillons pour que notre service soit représentatif des communautés que nous
servons ». Cette chance-là, Bruxelles la laisse de côté.
À Anvers, une ville pourtant dirigée par un bourgmestre N-VA, les femmes ont la
permission de porter le foulard, au moins au back office. Je pose donc la question aux
élus du PS et d’Ecolo-Groen : quand vous êtes dépassés à gauche par la N-VA,
j’espère que vous vous posez quelques questions en termes de démocratie. Pour cette
raison, nous maintenons notre amendement et demandons de revoter sur le texte
original de la motion déposée en mai 2019.
De heer Vanden Borre.- Mijn opmerkingen hebben betrekking op het voorstel van
motie en op de amendementen van de MR. Racisme moet steeds in een breder
perspectief worden geplaatst. Het zou zelfs nog beter zijn als deze motie zou gaan
over gelijke kansen en diversiteit. Dat is een positiever benadering van een probleem
dat vandaag in onze samenleving bestaat en waarmee we in Brussel worden
geconfronteerd. Dat probleem vereist een antwoord en de gemeenteraad moet op dat
vlak het goede voorbeeld geven. Ik ontken zeker niet dat er nog heel wat werk aan de
winkel is.
De motie bevat goede elementen. Er wordt verwezen naar andere steden. We moeten
de blik open houden en leren uit wat elders gebeurt en wat eventueel beter kan.
Ik herhaal dat gelijke kansen en diversiteit een betere benadering is van deze kwestie.
Het gaat uiteraard niet enkel over racisme. Andere problemen die via deze motie en
het plan van aanpak moeten worden benoemd, zijn de gelijkheid tussen mannen en
vrouwen, andersgeaardheid en de manier waarop de verschillende gemeenschappen
in Brussel daarmee omgaan. Die onderwerpen verdienen een plaats in dit debat. We
mogen niet fragmentarisch werken en we moeten vermijden alle problemen in
verschillende plannen te benaderen. Als het mogelijk is om de problemen in het plan
van aanpak integraal te benaderen, dan wil ik me daar zeker bij aansluiten.
Tot slot is er het debat over secularisme. Op dat vlak is mijn mening volledig
tegengesteld aan die van de collega’s van PTB-PVDA. Ik steun het college om dat
aspect te behouden, omdat het belangrijk is voor onze samenleving. Het gaat daarbij
niet over een hoofddoekenverbod, want daarbij wordt één bepaalde groep mensen
geviseerd, wat op zich een uiting is van een zekere vorm van discriminatie. Het gaat
over het verbod op religieuze tekenen, op levensbeschouwelijke symbolen. Die
discussie moeten we helder houden en we moeten de lijn blijven bewaken omdat het
voor iedereen belangrijk is dat de overheid neutraal is.
- Talbi.- Les 184 nationalités ne posent pas problème. Si on vient de Lituanie ou
d’Ukraine, on n’est pas victime de racisme comme quand on est maghrébin ou
subsaharien. Le problème est que ce racisme vise essentiellement deux
communautés : la communauté maghrébine et la communauté africaine. Or votre
charte est une sorte de fourre-tout : hommes et femmes, personnes handicapées,
problématique de genre, etc. Que signifie ce « etc. » ?
Mme Vivier.- Nous accueillons positivement tous les textes contre le racisme. Je suis
d’accord avec ma collègue qui nous disait que le racisme ne devrait plus exister
aujourd’hui. Nous avons tous vécu les années 70 ou 80 et leur contexte de racisme
montant. Nous revivons cette période. Les propos racistes des populismes et de
l’extrême droite dans de nombreux pays et régions ne sont pas rassurants.
L’augmentation de la violence verbale raciste sur internet et sur les réseaux sociaux
est également préoccupante, sans parler des actions et violences de même nature qui
se développent parmi les jeunes. Toutes les initiatives doivent donc être prises et la
motion du Collège est la bienvenue. Nous apprécions grandement l’idée de rejoindre,
comme tant d’autres communes dont deux bruxelloises (Ixelles et Anderlecht), le
réseau créé en 2004 par l’Unesco, à savoir la Coalition européenne des villes contre le
racisme (ECCAR). Celle-ci vise l’échange d’expériences dans la lutte contre le
racisme, la discrimination et la xénophobie. Nous comprenons que, sans doute pour
cette raison, le texte se focalise sur le racisme, mais dans un sens, nous le regrettons.
Il y a tant d’autres discriminations : handicap, homophobie… Nous ne manquerons
pas de revenir devant vous avec des propositions relatives à ces autres
discriminations. Je regrette en particulier que n’aient pas été intégrées au texte les
discriminations religieuses, antisémites ou autres, parce que les agressions et
violences dont je parlais plus haut sont aussi commises sur la base d’une croyance,
quelle qu’elle soit, ou de l’absence de croyance. Elles sont légion de nos jours et ne
pas en parler dans ce cadre est dommageable.
Cela étant dit, nous avons joué le jeu et introduit des amendements au texte afin de le
rendre plus fort.
Mme Barzin.- La lutte contre le racisme et la discrimination sont une valeur forte.
Elle est aussi évidente que non négociable. La neutralité que la Ville porte à travers
les règlements en vigueur dans son administration l’est aussi. Cette neutralité vise à
traiter chaque citoyenne et chaque citoyen d’égal à égal. À ce titre, elle constitue un
socle fondamental de la cohésion sociale. Nous pouvons dès lors regretter que
certaines démarches et instrumentalisations politiciennes visent à opposer les uns aux
autres, plutôt qu’à renforcer cette indispensable cohésion sociale. Pour cette raison,
nous ne pouvons pas nous associer à l’amendement déposé par le PTB.
- le Bourgmestre.- Je rappelle d’abord ce qu’est devenue cette Ville de Bruxelles.
Quand le Président de cette assemblée a prêté serment pour la première fois, en 1995,
il y avait sept élus d’extrême droite sur les bancs de cette assemblée, qui faisaient le
salut nazi pour accueillir deux nouveaux élus au Conseil communal de la Ville de
Bruxelles, à savoir M. Ouriaghli et Mme Hariche. Sept élus d’extrême droite !1995,
ce n’est pas si loin…
La Ville a alors décidé de s’ouvrir et de considérer que tous les habitants de Bruxelles
étaient des Bruxellois. Gérer la multiculturalité est un débat très complexe. Il est
beaucoup plus facile d’y apporter des réponses simplistes. Dans un tel débat, il faut
aussi toujours être empreint de doute. Nous n’avons pas de vérité absolue (pas révélée
non plus, dans mon cas) face à tout ce qu’il peut se passer. Notre gestion consiste à
tenir compte en permanence de l’évolution d’une société, tout en restant ancrés à
certains principes.
Quand je suis devenu chef de cabinet dans cette Ville, voire responsable du
personnel, je n’ai pas trouvé que l’administration ressemblait à la population
bruxelloise. J’avais parfois l’impression qu’il était plus facile de recruter dans d’autres
Régions du pays que dans nos propres quartiers. C’était une habitude. Des jeunes de
nos quartiers n’imaginaient même pas postuler à la Ville de Bruxelles, estimant que
cela ne servait à rien. Ce matin, avec Mme Hariche, nous avons accueilli une
quarantaine de nouveaux agents. À chaque fois, nous éprouvons un réel plaisir à
constater notre réelle diversité. Il suffit de se rendre au guichet de l’état civil de la
Ville de Bruxelles, dans nos crèches et nos écoles, au département de l’urbanisme, des
finances, des travaux de voirie ou du sport pour se rendre compte que nous reflétons
une diversité. Et ce n’est pas simple tous les jours. C’est un vrai combat volontariste.
Depuis 2006, avec l’ensemble de mes collègues et de toutes les majorités, l’ADN de la
Ville de Bruxelles fait que nous nous ouvrons sur les différents quartiers, sur les
différentes communautés.
Monsieur Talbi, le racisme se cache parfois où on ne l’attend pas. Bien sûr, il existe
un racisme primaire contre les populations d’origine maghrébine ou subsaharienne,
mais il en existe d’autres. Pensons à l’antisémitisme et aux propos sur certaines
communautés originaires de l’est. Que n’entendons-nous pas comme stigmatisation
des modes de vie des « nouveaux Européens » qui viennent de l’Est ?
La présente motion est fondamentale, mais le prisme au travers duquel nous
l’abordons aujourd’hui ouvre le débat sur la neutralité. Je citerai l’écrivain que nous
avons invité à l’Hôtel de Ville il y a deux mois, un intellectuel français membre de
l’Académie française qui nous disait que ce débat exigeait de la sérénité. Ce qu’il s’est
passé pendant la campagne électorale régionale et fédérale n’est pas digne de ce que
nous devons présenter aux Bruxellois. On a essayé de monter les communautés les
unes contre les autres.
La Ville peut-elle ou doit-elle évoluer ? Elle évoluera toujours ! La Ville doit-elle
avoir un socle de valeurs commun ? Évidemment ! Et la neutralité de l’État est
importante.
La liberté de religion doit-elle être garantie ? Elle est constitutionnelle ! Moi-même,
au titre de Bourgmestre responsable des cultes – cela m’a été reproché et je l’assume -,
je me rends dans les mosquées, les églises, les synagogues, les centres laïques et les
temples protestants. Partout où on invite le Bourgmestre, j’irai, à n’importe quelle
période, car c’est le travail d’un bourgmestre d’aller à la rencontre de sa population.
Il existe des souffrances et des questionnements parmi des personnes qui ont
l’impression qu’entrer à la Ville de Bruxelles n’est pas possible en raison de leurs
convictions religieuses. Il faut continuer à les rencontrer tout en défendant ces
valeurs. Il ne faut pas les exclure en leur disant qu’elles ont fait le choix de s’exclure
de la Ville de Bruxelles. Là n’est pas le débat. Vous seriez étonnés du nombre de
pratiquants – je ne les connais pas, et tant mieux -, de quelque religion que ce soit, qui
travaillent parmi nous, et c’est tant mieux. Je demande juste que ce débat se passe
dans la sérénité.
Monsieur Bauwens, nous avons l’occasion de discuter de la problématique du
racisme. Chaque fois, nous avons l’impression qu’il est en régression, mais il est
malheureusement toujours bien présent et prêt à resurgir pour stigmatiser l’autre. Le
débat sur la neutralité, ouvert depuis longtemps au niveau fédéral, doit être mené en
évitant les caricatures françaises et les prétextes qui ne servent qu’à stigmatiser une
communauté, comme l’a dit justement M. Talbi. Je vous demande un peu de sérénité
par rapport à cela. Oui, les mentalités des uns et des autres évolueront. Oui, nous
défendrons un socle de valeurs commun. Il est essentiel. Mais nous ne le ferons pas à
travers une motion. Nous le ferons à travers la discussion et la non-stigmatisation.
Je suis bien plus fier du Conseil communal actuel que de celui de 1995. Pour une
motion pareille, qui est un socle de valeurs communes qui montre à la population
bruxelloise que, malgré nos différences, nous avançons dans la même direction, à
savoir vers la création d’une ville cosmopolite parce que tel est l’ADN de Bruxelles,
nous devons être unis. Cela n’empêchera pas les différences, y compris dans notre
majorité, y compris dans mon propre parti et les autres partis de la majorité. Et tant
mieux ! Et pour citer à nouveau Amin Maalouf, je répète qu’il faut de la sérénité. Et
cette sérénité, nous ne l’obtiendrons pas uniquement à coups de motions et
d’amendements.
Posons les jalons d’un vrai dialogue, continuons à travailler sur ce sujet et, surtout,
continuons de construire une Bruxelles plus juste et plus solidaire dans laquelle
chacun a sa place, car chacun a droit à sa place. C’est ce à quoi j’aspire comme
Bourgmestre de cette belle capitale de l’Europe qu’est la Ville de Bruxelles.
(Applaudissements)
- Bauwens.- Bien sûr, comme vous le dites, il existe des formes de racisme où une
partie de la population est raciste envers une autre, où certains stigmatisent une
communauté. Et c’est un vrai problème.
Par contre, vous manquez l’occasion de vous attaquer à une autre forme de racisme
qui est beaucoup plus importante, à savoir le racisme institutionnalisé. Bien sûr, il y a
des problèmes dans les rues et il faut les traiter. Mais de partout, des témoignages
nous arrivent sur de multiples formes de discrimination. Des gens ne trouvent pas de
logement ni de travail. Vous parlez de racisme sans évoquer la responsabilité du
Conseil communal et, surtout, du Collège en tant que grand employeur. Vous ne
prenez pas vos responsabilités et vous manquez une opportunité. Il n’est pas correct
de dire que c’est uniquement la faute du peuple. Nous portons une part de
responsabilité et vous aussi, mais vous ne l’assumez pas. Le PTB votera pour votre
motion, car chaque pas contre le racisme est un pas en avant. Par contre, j’ai
l’impression que nous ratons le grand saut.
Dans son programme, le PS propose de « lutter contre toute forme de discrimination (
accueil dans les services communaux et provinciaux, ressources humaines et
recrutement du personnel, liens associatifs, synergies avec la police, etc.) ». Et je suis
sûr que dans le programme d’Ecolo-Groen, nous trouverons la même chose. Pourquoi
avez-vous écarté cet aspect ?
Mme Nagy.- Le principe de neutralité de l’État garantit l’égalité et la lutte contre les
discriminations. Il permet à chacun d’avoir ses convictions et de les exercer en pleine
liberté. Pour cette raison, le groupe DéFI soutient le principe de neutralité et demande
que la Ville de Bruxelles le respecte
- le Président.- Le groupe MR a déposé trois amendements :
Amendement n° 1 :
« Dans le titre de la motion :
Ajouter les mots « et les discriminations » entre les mots « racisme » et « à la Ville de
Bruxelles ». »
Mme Vivier.- Le racisme entraîne des discriminations, c’est le sujet de la motion.
Amendement n° 2 :
« Au point 1 du dispositif :
Ajouter les mots « et de mettre en œuvre son « Plan d’action en 10 points » (en
annexe); » à la fin du point. »
Mme Vivier.- L’adhésion à la Coalition européenne des villes implique la mise en
œuvre de ce plan. Il importe de bien rappeler que la Ville de Bruxelles le fera.
Amendement n° 3 :
Comme dernier point du dispositif :
« Ajouter le paragraphe suivant : « e. Le groupe de travail analysera en outre la
pertinence de mise sur pied d’un ou plusieurs outils conseillés par le réseau ECCAR ;
- De mener une action annuelle à l’occasion de la Journée internationale pour
l’élimination de la discrimination raciale le 21 mars, comme à Ixelles notamment,
ainsi que d’autres actions sur le même thème. » »
- Zian, échevin.- Nous pouvons intégrer ces amendements au texte proposé par le
Collège.
- le Président.- Le groupe PTB-PVDA a déposé un amendement.
Amendement n° 1 :
« Au point « Le Conseil communal décide : », ajouter un point 3
« 3. Que la Ville de Bruxelles devient exemplaire et décide de ne plus discriminer les
membres de son personnel. De retirer de ses règlements intérieurs l’interdiction du
port du couvre-chef, des insignes, bijoux exprimant une opinion ou une appartenance
philosophique ou religieuse. » »
Votes
- le Président.- Nous devons à présent nous prononcer sur les amendements n° 1 à
3 déposés par le MR. Le Collège vous propose de voter oui.
(Il est procédé au vote nominatif.)
- le Président.- Adoptés.
- le Président.- Nous devons à présent nous prononcer sur l’amendement n° 1
déposé par le PTB*PVDA. Le Collège vous propose de voter non.
(Il est procédé au vote nominatif.)
- le Président.- Rejeté.
De heer De Lille.- Dat ik mij bij de stemming heb onthouden, betekent niet dat ik
overhoop lig met de andere leden van mijn fractie. Ik heb mij in naam van mijn
fractie onthouden omdat wij hopen dat de hoofddoek ooit zal worden toegelaten,
maar wij behoren tot een meerderheid met partners die vandaag een andere mening
zijn toegedaan.
Wij zijn blij met de motie in haar huidige vorm, want zij betekent een grote stap
vooruit. Wij beseffen dat men in een democratie zijn mening niet aan anderen mag
opdringen. Daarom leggen wij ons neer bij het compromis dat vandaag tot stand is
gekomen.
(Remarque de Mme Nagy et rumeurs)
- le Président.- Nous devons à présent nous prononcer sur le projet de motion
amendé. Le Collège vous propose de voter oui.
(Il est procédé au vote nominatif.)
- le Président.- Adopté.
(Applaudissements)
10 SEPTEMBRE 2018 - Proposition de motion introduite par M. Michael François, M. Jean-Marie Amand, M. David Weytsman, M. Didier Wauters, Mme Zoubida Jellab, M. Johan Van den Driessche et Mme Ans Persoons concernant l'emploi de personnes porteuses d'un handicap
Wauters.- Notre groupe se réjouit de cette motion et du fait que nous ayons pu collaborer sur son élaboration et y apporter des modifications, cela dans un climat constructif. Le texte permet de dresser un bilan de ce qui a été fait et d’identifier les mesures qui devront encore être prises au cours des prochaines législatures en termes d’inclusion des personnes handicapées. Mon seul regret concerne le fait que les structures paracommunales, y compris le CPAS, ne figurent pas dans le texte. J’imagine que tel sera le cas lors de la mise en œuvre d’une série de mesures. Il serait bon qu’une commission soit chargée de vérifier annuellement la réalisation du quota fixé. Nous serons heureux de voter cette motion.
25 JUIN 2018 - Gender Budgeting
Wauters.– La vision transversale du genre et de l’inclusion au sens strict du terme est essentielle pour nous. Habituellement, nous votons contre le budget, mais en l’occurrence, il s’agit d’une dimension que nous souhaitons réellement voir réaliser à tous les échelons de la Ville de Bruxelles. Exceptionnellement et pour marquer notre volonté d’aller de l’avant dans le domaine de l’égalité entre hommes et femmes, nous voterons pour ce budget.
14 MAI 2018 - Question de M. Wauters concernant le non-fonctionnement des grilles de la rue de la Chaufferette
M. Wauters.– Les habitants de la rue de la Chaufferette attendaient depuis des années l’installation des grilles pour fermer leur rue pendant la nuit. Ces grilles ont finalement été installées fin 2016 et raccordées au réseau électrique. Mais aujourd’hui encore, elles ne fonctionnent pas, car les badges promis tant de fois n’ont pas encore
été distribués. Les habitants nous interpellent, car il s’y passe toutes les nuits (mais déjà en début de soirée) des trafics en tous genres. On y vend de la cocaïne sous leurs fenêtres ! « L’urinoir » (c’est-à-dire le mur de l’immeuble) fait le plein tous les jours. Quand il fait froid, ça ne sent pas trop, mais avec les beaux jours qui reviennent, l’odeur est indescriptible. Ne parlons pas des ordures et dépôts clandestins, des bouteilles et verres cassés, et du vomi (surtout le week-end).
Un tel spectacle en plein centre historique et à moins de 100 mètres du commissariat de police est pour le moins affligent.
Quand les riverains recevront-ils enfin les badges promis ?
M. Coomans de Brachène, échevin.- Après avoir interrogé mes services, je puis vous communiquer les travaux qui ont été réalisés par un entrepreneur après marché public. Les soucis de fonctionnement décrits perdurent. En effet, l’entrepreneur doit encore y apporter les adaptations demandées par les services d’urgence. Il a été contacté à la fin avril et s’est engagé à terminer les travaux au plus vite. Une fois les grilles fonctionnelles, la Ville conclura un contrat de gestion du système. Nous portons ce dossier depuis de très nombreuses années et nous veillerons à en suivre l’avancement.
M. Wauters.– Pouvez-vous préciser aux riverains le délai nécessaire à la réalisation des interventions prévues ? La société censée s’en charger ne connaît-elle pas quelques problèmes financiers ?
M. Coomans de Brachène, échevin.- Nous sommes soumis à la réglementation sur les marchés publics. L’entrepreneur a emporté le marché et nous sommes donc obligés de faire appel à lui tant qu’il n’aura pas été pris en défaut.
14 MAI 2018 - Proposition de motion introduite par Mme Moussaoui, Mme Milquet et M. Wauters concernant la résidence des enfants de parents séparés
Mme Moussaoui.- Depuis février 2016, en cas d’hébergement partagé, le parent
hébergeur, à savoir celui auprès duquel le mineur n’est pas inscrit à titre principal, a le
droit de demander à sa commune de mentionner dans les registres de la population
que son enfant réside chez lui de temps en temps ou la moitié du temps. Or peu
d’enfants de parents séparés sont inscrits sous ce statut. La commune n’est pas obligée
d’inscrire automatiquement ces enfants, ni même d’en informer les parents. Le
ministre de l’Intérieur refuse d’imposer aux communes une telle obligation d’informer
les parents hébergeurs.
L’inscription de ces enfants par les autorités communales dans un registre de seconde
résidence est très utile pour des raisons de sécurité, mais aussi pour faire profiter les
enfants concernés des mêmes avantages que les autres enfants (réduction de prix
fixée par la commune pour les stages, les plaines de jeux, les piscines, les centres
sportifs…). Si les deux parents habitent la même commune, ces avantages ne
bénéficient qu’à un seul d’entre eux. Il faut donc que l’hébergeur habite dans une autre
commune.
Les chiffres restent assez maigres, puisque l’on compte 32 enfants d’hébergeurs. Le
groupe cdH demande donc qu’une information soit donnée spontanément par la Ville
aux familles, ce qui permettrait à tous les enfants de parents qui assurent une garde
partagée de bénéficier des mêmes droits.
M. Courtois, premier échevin.- Le Collège soutient cette initiative. Nous ferons en
sorte que de telles informations soient diffusées, mais aussi que votre initiative soit
reprise à d’autres endroits, dans d’autres communes, d’autres services de la
démographie et par d’autres officiers de l’État civil.
M. le Président.- Pouvons-nous considérer la proposition de motion comme
adoptée ? (Assentiment sur tous les bancs)
M. le président.- La proposition de motion est acceptée à l’unanimité. (Applaudissements sur tous les bancs)
LE 9 MAI 2016 - Question orale de M. Wauters sur « le placement d'une stèle, œuvre d'art ou élément symbolique autour de la station Maelbeek en hommage aux victimes des attentats du 22 mars 2016 » Question orale de Mme Barzin relative à « la Bourse comme lieu de recueillement en hommage aux victimes des attentats de Bruxelles et de Zaventem »
M. Wauters.– Nous sommes encore tous sous le choc des attentats de Bruxelles et nous avons besoin de résilience. Pourtant, la vie reprend. La Ville envisage-t-elle l’installation d’une stèle, d’une œuvre d’art ou de tout autre élément qui pourrait perdurer et permettre aux passants de se recueillir aux abords immédiats de la station Maelbeek ?
Mme Barzin.– Après les attentats de Zaventem et de Maelbeek, les citoyens se sont rendus à la Bourse pour y écrire un message à la craie, y déposer des fleurs, des bougies, des objets en pensée et en hommage aux victimes. Le pied de La Bourse est ainsi devenu l’endroit de la commémoration de ces dramatiques événements.
La Ville de Bruxelles, et plus particulièrement son service des archives, a entrepris le ramassage de certains objets, veillant à ce que ce lieu reste aussi en ordre. La nuit du dimanche 1er mai, un nettoyage s’est manifestement déroulé hors initiative de la Ville, peut-être d’initiative citoyenne. Il est vrai que sous les averses, ces présents, pour beaucoup périssables, laissés à l’air libre s’abîment vite.
Il apparaît par ailleurs que les autorités communales entendent maintenir ce mémorial jusqu’au 31 juillet.
Le nettoyage d’initiative sans doute citoyenne doit, peut-être, être interprété comme une demande citoyenne. L’hommage aux victimes des attentats de Zaventem et de Maelbeek doit pouvoir s’exprimer, mais force est de constater que, le renouvellement des fleurs et objets s’étiolant naturellement sur la durée, l’aspect de ce site va probablement aller se dégradant.
En outre, pour certains riverains, cet aspect et aussi la connotation morbide, avec tout le respect que nous devons aux victimes, donnent des airs de cimetière en plein cœur d’un lieu de vie. Des citoyens demandent en effet de repasser à présent à la vie.
Dès lors, est-il envisageable d’avancer de quelques semaines le terme annoncé de fin de ce mémorial en plein air ? Comme me l’a suggéré un riverain, peut-on envisager, en lieu et place, une plaque commémorative symbolisant le soutien des Bruxellois, pendant des semaines et bien plus longtemps, aux victimes du drame du 22 mars ?
M. le Bourgmestre.– Nous souhaitons marquer ces événements symboliquement, mais dans la durée, afin de permettre un travail de mémoire. J’ai moi-même utilisé le terme résilience. S’agissant de Maelbeek, nous devrons discuter avec la STIB et la Région de l’endroit et de la formule les plus adéquats. Pour la Bourse, nous envisageons de reprendre les plus belles phrases écrites par les citoyens, comme « La vie est belge » et de les graver dans la pierre. Nous avons demandé aux services des archives de les numériser. Rien n’a encore été arrêté et nous restons ouverts à toutes les propositions. Quant à la date de « fermeture » du site, nous devons être prudents, car les hommages se poursuivent. Ainsi, le maire de Montréal y a déposé une gerbe de fleurs récemment. Des événements seront déplacés en un autre lieu, car les organisateurs eux-mêmes jugent qu’il est trop tôt pour faire la fête à cet endroit. Nous devons aussi respecter ce genre de décision. Aucune date n’a été arrêtée. Je ne souhaite pas en faire un objet de polémique.
M. Wauters.– Il est en effet souhaitable que ce projet soit élaboré dans la concertation.